AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La passe-miroir, tome 2 : Les disparus du Clairdelune (446)

Sa question fut laconique :
- votre cœur?
-Il va bien, balbutia-t-elle. L'illusion est passée. Je me sens m...
Ophélie ne termina pas sa phrase. Thorn avait refermé ses bras sur elle avec une force qui lui coupa le souffle. Elle ouvrit grand les yeux sur cette obscurité qui produisait des battements précipités. Elle ne comprenait pas Thorn aurait dû l'accabler de reproches, la secouer furieusement. Pourquoi la serrait-il contre lui?
- Quand je vous ai dit que vous aviez une prédisposition surnaturelle aux catastrophes, ce n'était pas une invitation à me donner raison.
Commenter  J’apprécie          1564
- Nous vivons dans un monde vraiment énigmatique, dit-elle en protégeant ses lunettes de la main. Je lis toutes sortes d’objets depuis des années et j’ai l’impression de ne rien connaître. Une Terre éclatée en morceaux. Des esprits de famille oublieux. Des Livres indéchiffrables. Vous.
Une lueur traversa les yeux de Thorn, un muscle joua le long de sa mâchoire et, l’espace d’un instant, Ophélie eut la certitude qu’il allait enfin se confier à elle.
Commenter  J’apprécie          201
- Je ne crois ni en la chance ni au destin, déclara-t-il. Je ne me fie qu’à la science des probabilités. J’ai étudié les statistiques mathématiques, les analyses combinatoires, la fonction de masse, les variables aléatoires et elles ne m’ont jamais réservé de surprises. Vous ne semblez pas bien mesurer l’effet déstabilisant que peut produire quelqu’un comme vous sur quelqu’un comme moi.
- Je ne vous suis pas du tout, balbutia Ophélie en toute sincérité.
Thorn fit rouler les dés dans la paume de sa main, puis les rangea dans sa poche.
- Je ne peux pas tourner le dos un instant sans que vous vous retrouviez là où vous n’auriez jamais dû être. Je pense que vous avez… comment dire… une prédisposition surnaturelle aux catastrophes.
Commenter  J’apprécie          510
- La première fois que je vous ai vue, je me suis fait une piètre opinion de vous. Je vous croyais sans jugeote et sans caractère, incapable de tenir jusqu'au mariage. Ça restera à jamais la plus grosse erreur de ma vie.
Commenter  J’apprécie          1110
Elle regarda bien en face son visage déterminé sous les égratignures et les ecchymoses, enfin prête à affronter cette vérité qu’elle n’avait pas voulu voir.
Ce n’était pas Thorn qui avait besoin d’elle. C’était elle qui avait besoin de Thorn.
Ophélie se plongea corps et âme dans le miroir.
Commenter  J’apprécie          610
- Nous n’avons pas été présentés, cher monsieur, dit-elle solennellement. Je suis la maman d’Ophélie. J’admets être sensible à l’intérêt évident que vous portez à ma fille, mais j’aurais quelques observations à vous faire. Pour commencer, je ne suis pas certaine d’apprécier la façon dont les femmes sont considérées dans votre petite réunion, dit-elle avec un geste significatif pour l’assemblée exclusivement masculine qui la jaugeait du regard. Ensuite, je vous trouve excessivement sévère avec vos plus jeunes descendants. Et enfin, conclut-elle, à l’intention cette fois des favorites, vous devriez apprendre à vous habiller convenablement, mesdames. À votre âge, on ne cache pas ses parties intimes derrière des diamants. Quel exemple déplorable vous donnez à ma fille ! Voilà pour mes observations, dit-elle en revenant à Farouk d’un ton plus mesuré. Ayez à présent l’amabilité de nous dire pourquoi vos gendarmes sont venus arracher ces demoiselles à leurs occupations. Ah, et est-ce que quelqu’un peut me servir une aspirine ? demanda-t-elle en se frottant le front. Je ne sais pas si on vous l’a déjà dit, cher monsieur, mais votre regard donne un peu mal à la tête.
Sur les rangées de chaises, les monocles s’étaient décrochés des visages tellement les nobles écarquillaient les yeux. Le commissaire fit tomber son maillet, les favorites pincèrent les lèvres, et Douce, la plus jeune des sœurs d’Archibald, émit un long bâillement à travers le silence inconfortable qui s’était installé.
Ophélie contempla la silhouette en bonbonnière de sa mère, forcée d’admettre qu’elle ne s’était jamais sentie aussi fière d’être sa fille. Il ne restait plus qu’à espérer maintenant qu’elles survivraient à cette séance de tribunal.
Commenter  J’apprécie          113
- Tu es déjà allée à la bibliothèque, fille ?
- Euh… une ou deux fois.
Ophélie n’en était pas très fière. Ses parents, ses oncles et ses tantes travaillaient tous à la grande Bibliothèque familiale d’Anima, au service de restauration et de catalographie, mais pour sa part, elle avait toujours été plus attirée par les histoires contenues dans les objets. Elle faisait une piètre lectrice pour une liseuse…
- Eh bien moi, grommela le grand-oncle, j’y ai beaucoup fureté ces derniers temps. Collections éducatives, romans moraux, que de la littérature bien-pensante ! Jamais une scène de crime, jamais un gros mot, jamais une illustration polissonne. Et je ne te parle pas seulement des éditions du Père Albert qui publient les scribouilleurs les plus rasoir d’Anima. Non, moi, je te cause aussi des traductions du vieux monde : des poèmes, des essais, des mémoires, des pièces de théâtre. À les lire, ces bouquins-là, on croirait que nos ancêtres d’avant la Déchirure ne se souciaient que de lyrisme pastoral et d’affaires de cœur.
Commenter  J’apprécie          180
- Rappelez-vous notre accord : vous ne vous mêlez plus de rien jusqu'au mariage. De rien. (Thorn)
Ophélie avait déjà vu sa mère se coincer les doigts dans une portière de fiacre : elle avait fait exactement la même tête qu'à cet instant.
Commenter  J’apprécie          190
- Le fait est que, la nuit dernière, j'ai organisé un bal travesti... D'ailleurs, maintenant que j'y pense, je vous avais invité et vous n'êtes pas venu. (Archibald)
- Abrégez, répéta Thorn entre ses dents.
Commenter  J’apprécie          530
La tante Roseline avait toujours été aux yeux d'Ophélie une femme aussi inébranlable qu'une poutre de maison. De la voir se fêler ainsi, sur cette banquette de train, lui noua la gorge. Elle aurait voulu trouver les bons mots, là, maintenant, pour vite colmater cette brèche et rendre à la tante Roseline toute sa solidité, mais Ophélie ne sut quoi lui dire. Il en allait toujours ainsi avec elle : plus elle avait le cœur gros et plus sa tête était vide.
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (17371) Voir plus




    {* *}