Un jour gris. Un jour entre deux jours de permanence. Un appartement qui sent le plâtre neuf. Une relation avec une jeune femme. Trop jeune pour croire un seul instant à un semblant de futur. Dehors, septembre lui glace les os et la pluie fine et incessante lui fait des larmes. Les arbres tremblent de froid. Il rentre chez lui, prend une douche et laisse filer le temps. Un tour au troquet dans lequel il a ses habitudes avant de prendre sa permanence de nuit. En sortant, il croise Yob, son chef. de l'alcool dans le nez et des menaces dont il se fout. Première affaire de la nuit: une toxico noire, une balle dans la tête et un Police Python 357 abandonné entre le mur et le divan. Une nuit comme tant d'autres pour ce flic solitaire, usé et désabusé...
Adapté du roman de
Hugues Pagan, ex-flic reconverti écrivain, cet album, d'une noirceur désespérante, est profondément sombre. Pas l'once d'une lueur, d'une étincelle. Ce flic, habitué aux permanences de nuit, las de ses collègues et de la hiérarchie, sans cesse hanté par de mauvais souvenirs, traine son blues et son désespoir à longueur de journée. Rincé, éreinté, au bout du rouleau. Au scénario,
Didier Daeninckx nous dresse le portrait de cet homme à travers ses enquêtes, secondaires. Un portrait touchant et sombre dans une ambiance qui l'est tout autant, servi par un texte étoffé et chargé d'émotions. le dessin de Mako, réaliste, ombreux et oppressant, renforce ce sentiment de malaise et de chute.