Sans vouloir faire un mauvais jeu de mots, j'ai dévoré ce bouquin ! Avec "
Je pense, donc je cuis",
André Daguin, grand chef étoilé, prouve, s'il fallait le montrer, qu'on peut être à la fois quelqu'un d'important et rester simple. Car c'est justement en toute simplicité qu'il va nous raconter ce qu'a été sa vie à la tête d'une brigade, celle de ceux qui l'ont entouré, de ses proches et, surtout, personnage à part entière, celle de l'Hôtel de France. Comme Obélix, il est tombé dans les marmites tout petit puisqu'il est fils et petit-fils de restaurateurs. On sent sa passion pour ce noble métier. Il lui rend grâce à chaque page ou presque.
Quelle originalité que cette autobiographie ! D'ailleurs, est-ce bien le terme à employer ici ? Sa modestie l'empêchant, on le devine, de se livrer, l'auteur préfère se laisser aller à des évocations : souvenirs de ses grands-parents mêlés aux réminiscences olfactives et visuelles des plats ayant marqué son enfance. Bien plus, il y a derrière ceci toute une réflexion sur l'évolution de la cuisine mais aussi sur notre perception. Nos bons plats d'enfance ne sont-ils pas sublimés par notre mémoire ?
Précurseur de la nouvelle cuisine, entendez par là la cuisine moléculaire - il utilisera l'azote dès 1976 ! -, ami des célébrités,
André Daguin, vous l'aurez compris, n'est pas un chef comme les autres. Je vous invite vivement à lire ce petit livre très agréable.
Je remercie Babelio et son opération Masse Critique, les Editions Sud Ouest ainsi que l'auteur pour cette belle découverte.
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