FANTOMAS-MOERMAN
Un homme aux yeux éteints
Qui laisse errer sa mémoire qui dort
Un homme seul avec ses mots
Chargés de vent chargés de chair
Rien que ses mots pour se défendre
De la solitude et de la mort
Un homme au bout de l'existence.
Un homme jeune au regard clair
Nourri des rêves de l'enfance
Une mémoire en plein essor
Et la tendre pitié
Pour le poète qui s'endort.
Comment dans ce décor clinique
Faire passer les ondes folles
De la beauté?
Un magicien habille les paroles
Et sur l'écran de la musique
Anime une ombre fantastique.
Par mille portes la souffrance
Ou l'imprévu ou le bonheur
Fondent sur nos faibles destins.
Qui sait les vivre en temps voulu
Qui sait prier sans être bête
Et librement risquer le saut têtu?
Les masquent tournent dans la fête
Où va s'échouer l'avenir
Et la couleur fait resplendir
La blanc suprême où s'écrit le mot "FIN".
Vieillir ne serait rien
S'il ne fallait porter
Le regret, le gâchis de ce temps gaspillé.
A l'heure du coucher
Replier le journal
Feu le journal, feu la journée.
Attente longue du sommeil...
Je rêve de changer ma vie
Et rien ne reste à mon réveil.
Tant d'efforts et tant de soins
Pour l'adorable fermette
Que tu quitteras demain.