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L'oeuvre poétique de Léon-Gontran Damas exprime, clame, revendique un profond sentiment d'appartenance raciale, mais sans éclats lumineux ni accents triomphants. Père spirituel du mouvement de la Négritude, est l'une des figures les plus marquantes de la littérature guyanaise. Black-Label est un recueil de poèmes mais pourrait aussi être une musique ou un chant marquant le désespoir avec des notes de blues et évoque une revendication et affiche sans complexe, le fait d'être né noir. Cette revendication révèle la douleur intense subie par les souvenirs de l'esclavage.
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Léon-Gontran Damas, figure fondatrice de la Négritude, aura consacré sa vie à défendre, comme Césaire ou Senghor, la culture et l'identité Noire, contre toute forme d'oppression et de colonialisme. le poète, né en 1912 d'un père Guyanais et d'une mère Martiniquaise, a marqué son destin et sa rhétorique du feu de la révolte et de l'anticonformisme.

Après une brève incursion en politique qui le verra siéger en tant que député de Guyane entre 1948 et 1951, il se consacre entièrement à la poésie et à la défense de l'identité noire. En écrivant son engagement à corps perdu contre la ségrégation, le fascisme, le racisme ; enfin contre le silence tacite et meurtrier, il donne à sa lutte une dimension universelle. En faisant de l'introspection un art poétique tranchant, il transfigure le moi profond en lui conférant une universalité polyphonique.

Black-Label est probablement l'oeuvre la plus connue de Louis-Gontran Damas, la plus caractéristique aussi de son art. le texte, publié en 1956, mêle la musicalité des vers désordonnés à l'incision du propos acerbe ; il entrelace la beauté et l'engagement, la révolte et la vie. Oeuvre éthylique et enivrante, Black-Label résonne comme un blues qui vient des tripes, comme trois accords qui se font l'écho d'une colère souterraine. L'homme est sulfureux alors que sa plume scande une ritournelle effrénée. La respiration se fait haletante quand l'univers devient moite et irrespirable, la rythmique est méthodiquement saccagée tandis que les revendications sont martelées ; que le mépris et le dégoût sont crachés. Tel le poète qui murmure sa litanie incantatoire, le Damas qui gronde et aligne ses fustigations dans Black-Label rappelle sous certains aspects Prévert. Sa langue glisse comme un serpent, elle s'enroule et étouffe un lecteur qui ne parvient pas à se détacher de l'emprise mystique du verbe déroutant. le Black Label claque sec sur les comptoirs, il est englouti cul-sec tandis qu'insidieusement il se trace un chemin dans les esprits embués ; pour finir il perturbe autant qu'il transforme, il dérange autant qu'il bouleverse.
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Au delà de la négritude la poésie offre des portes de sortie de nos certitudes rassurantes. Sa poésie nous renvoie sur les sentier naturelle d'avant l'agriculture, comme une mémoire profonde dans laquelle puisée pour se prolonger dans le futur.
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Les très beaux trois recueils de poèmes de Damas ayant suivi "Pigments".

Dans la bien souvent inspirée collection Poésie de Gallimard, ce recueil de Léon-Gontran Damas, Guyanais considéré comme l'un des principaux animateurs de la "négritude" aux côtés notamment d'Aimé Césaire et de Léopold Sédar Senghor, et tout récemment replacé sous les projecteurs par les citations inspirées qu'en fit Christiane Taubira dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale, regroupe "Poèmes nègres sur des airs africains" (1948), travail effectué justement en hommage à Léopold Senghor, "Graffiti" (1952) et surtout "Black-Label" (1956), sorte de chanson incantatoire et imprécatoire, rythmée par son refrain de bar et de désespoir, dans laquelle brillent des accents résonnant avec les folles énumérations d'un Prévert ou avec les irrigations cycloniques d'un Saint-John Perse...

Souvent moins connus que le fondateur "Pigments" (1937), ces beaux poèmes méritent toute votre attention.
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De la très très grande poésie
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Il est trop alcoolique
Il est vraiment obsédée par l'alcool
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La poésie de Léon Gontrand Damas perturbe, puisqu'elle dénoue la langue française pour la recomposer d'une autre manière, plus libre, moins académique mais tout aussi frappante et belle dans sa violence ; elle laisse imaginer la lointaine Guyane et entremêle son histoire à celle du poète amoureux et nostalgique de son aimée qu'il ne peut contraindre à demeurer à ses côtés, le laissant seul dans l'obscurité.
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Fondateur de la négritude avec Césaire et Senghor, Gontran-Damas est un poète intransigeant, révolté et incontournable.
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L'oeil pointu empli de cette joie mélancolique que seuls connaissent ceux à qui les larmes, les sueurs et les sangs ont inversé la courbure du sourire, Léon Gontran Damas (1912-1978), « Orphée noir » né à Cayenne, est d'une stupéfiante humanité. Depuis sa parution en 1956, la splendide « complainte aux étoiles » qu'est son Black-Label, récemment réédité, compte parmi les « deux ou trois vérités » porteuses, selon Frantz Fanon, d'une « essentielle clarté ».
Les entrecroisements rythmiques virtuoses de ce grand blues de combat mettent la modernité debout face à la plus indigne de ses divisions. Il tape sur tout ce qui ne bouge pas : « Ceux qui nombreux disent tous m'avoir à l'oeil / et ceux / ceux parlons-en / qui vagissent de rage et de honte (…) / de naître partout ailleurs qu'en bordure / de la Seine ou du Rhône » et qui finissent, intériorisant l'humiliation, par eux-mêmes se « refuser une âme ».
Moins connue que celle de ses compagnons de négritude, Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor, la poésie de Damas est à inscrire au registre des grandes fureurs du siècle passé.
Michaël Batalla
Lien : http://www.monde-diplomatiqu..
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