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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Raphaël écrit une longue lettre à son père pour lui raconter comment il est devenu Nora et l'impossibilité de lui dire tout cela de vive voix. ● Avec une grande économie de moyens, Geneviève Damas nous livre un texte pudique sur la transition de son personnage. ● Avec un père gardien de prison et une mère décédée d'un cancer quand elle avait trois ans, dans le village d'Arlon en Belgique, cela n'a pas été facile pour Nora à la fois d'assumer sa transidentité et sa vocation professionnelle de chanteuse lyrique. Sa voix de ténor la gêne dans sa transition, il va falloir qu'elle apprenne à développer ses aigus, alors même que sa professeure au Conservatoire de Bruxelles, Soledad Garcia, entend la cantonner à des rôles masculins. ● C'est un texte très juste, plein d'humanité et d'amour, qui ne cache pas les difficultés des personnes trans mais ne s'appesantit pas non plus sur leur malheur, car Nora apprend à voir les choses du bon côté. ● Un beau roman que je conseille.
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Un père doit visiter son fils . Celui ci lui écrit alors pour lui raconter son cheminement qui l'a amené à ce qu'il est aujourd'hui. Tout en redoutant sa réaction.

Un roman tout en délicatesse qui traduit le cauchemar de ceux qui ne sont pas bien dans leur peau , dans le genre dont la nature les a affublés.
Ici , la situation est complexe : La mère décédée qui rêvait d'avoir une petite Nora et qui a un Raphaël, le père , attentionné , mais, qui travaille dans un milieu de durs et qui inscrit son fils au foot pour le remettre dans le droit chemin; le regard des autres bien sur , une société pas encore prête pour tous les Raphaël/Nora.

Mais il y a beaucoup d'amour dans ce livre , beaucoup de remise en question des personnages durant ce long trajet vers peut être le bien être ou simplement le mieux être.
Un livre empli de tendresse, d'amour, de résilience et de questionnement.
J'aurais aimé une autre fin .
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Raphaël a quitté Arlon et vit à présent à Bruxelles Il a intégré le conservatoire en classe de chant . Il est heureux d'avoir quitté Arlon, même si la séparation avec son père lui est douloureuse.
Bruxelles, enfin Raphaël peut poser le masque. Rien ne se fait en un jour mais avec l'aide d'Anna il prend conscience de ce dont il a viscéralement besoin ... Raphaêl cède la place à Nora.. ..
Mais comment l' annoncer à ce père qu'elle aime plus que tout . les mots lui manquent, peur de le blesser, peur d'être rejetée, bannie ... Face à lui les mots ne viennent pas.
Alors mise au pied du mur elle lui écrit ..

Geneviève Damas nous relate le chemin parcouru par Raphaël pour devenir Nora. Elle le fait avec talent. Ni voyeurisme, ni pathos. Les mots coulent et atteignent leur cible. Merci Madame

Un grand merci aux éditions Grasset pour ce partage via Netgalley
#Strange #NetGalleyFrance !

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A la faveur de la crise du COVID qui le tient éloigné de son père, Raphaël va entreprendre une grande transformation : il va devenir Nora. Depuis son enfance, Raphaël ne s'est jamais véritablement senti être un garçon. Il n'en a jamais parlé, même pas à son père qui l'élève seul et le soutient pourtant dans tout ce qu'il entreprend, et ceci même dans une carrière de chanteur lyrique que personne n'avait pressentie.

Geneviève Damas raconte cette lente transformation, la prise de décision, la rencontre des bons interlocuteurs, la thérapie préparatoire, les traitements, et enfin l'éclosion dans son nouveau moi, c'est-à-dire Nora. C'est aussi tout un univers que Raphaël ou plutôt Nora bouleverse que ce soit professionnellement ou dans son entourage.

D'autre part il va falloir enfin trouver le courage de dire la vérité à ce père qui ne s'attend pas à une transformation aussi phénoménale et de risquer le jugement, le mépris et peut-être bien le désamour.

Voici un beau roman sur le délicat thème des personnes transgenres. C'est un texte court, sensible et pudique sur la découverte de son vrai moi lorsque l'on est né dans le mauvais corps et dans un monde complètement binaire. C'est aussi une magnifique déclaration d'amour filial.
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Raphaël parle de son mal-être.
Depuis l'enfance, il aime se déguiser, ou plutôt non, ce n'est pas le déguisement qui le grise, mais de trouver un vêtement qui lui correspond, un habit féminin.
Raphaël veut devenir Nora, c'est le prénom qu'on lui aurait attribué s'il était né fille.
Avec beaucoup de pudeur, Jacqueline Damas nous fait vivre cette longue et douloureuse renaissance.
Avec une grande économie de mots, mais des mots soigneusement choisis Geneviève Damas nous livre une histoire intense, ancrée dans la banalité du quotidien. Elle évoque le transgenre sans voyeurisme et sans porter de jugement et réussit à démontre à travers son personnage qu'il est impossible « d'aller contre nature ».
Une magnifique lecture pour laquelle je remercie les Editions Grasset et NetGalley.
#Strange #NetGalleyFrance
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"Avant que tu descendes du
train, papa, il faut que je te
dise deux ou trois choses. Si
tu débarquais sans savoir, tu
pourrais avoir un choc. Ton
enfant qui taime."

"Ton enfant qui t'aime",
n'est-ce pas étrange ? "Ton enfant" c' est impersonnel, asexué aussi, celà impose dès le début la question de l'identité, l'incipit est efficace.

Ce livre c'est l'histoire de Nora : «Ma vie n'est pas exactement comme je te l'ai racontée» dit-elle.

Mots après mots, chaque paragraphe écrit son histoire cachée, vécue en parallèle de celle qu'elle a montré depuis sa tendre enfance.

Elle raconte les déguisements, le maquillage, la honte, la solitude, la détresse.
Raphaël devenu Nora.
Nora, la fille de sa mère disparu, la fille qu'elle était certaine d'attendre, car avant sa naissance, dans l'espoir maternelle, Raphaël était déjà une fille. Une fille qui est née garçon et pour qui la vie n'était pas simple.

«La vie serait plus simple si j'étais mort… Il faut que je trouve quelque chose pour mourir sans être mort.» a dit Raphaël.

De petit garçon il est devenue femme, Raphaël est mort pour que vive Nora, il a trouvé le moyen, pour elle. le passage à l'âge adulte c'était aussi ça, la renaissance, la liberté d'être elle même, ailleurs, à Bruxelles.

Mais Nora n'existe pas encore totalement si elle n'existe pas pour lui.
Lui, ce père qui comprendrait peut-être si il savait qui elle est, sa nouvelle vie. Alors elle écrit une lettre d'amour à son père, une lettre à elle-même, aussi.

Mon avis

Je me suis dit "encore un", le thème est à la mode, comme pour Simone Veil je me sens à l'aube de la saturation. J'avais peur de la caricature aussi, mais Geneviève Damas écrit avec justesse, l'histoire d'une transidentité, avec une certaine pudeur, mais sans concession à la réalité, je crois.

C'est un roman bouleversant sur l'être soi et le devenir.
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Dès l'enfance, Raphaël, orphelin de mère, élevé par un père gardien de prison et une grand-mère aimante, n'est pas un garçon comme les autres. de l'amour , il en reçoit chez lui ,mais, à l'extérieur ,ses camarades de classe le harcèlent car ils ont détecté avec ce radar infaillible des enfants la part de féminité en lui.
Car oui, Raphaël est Nora, mais il est né dans un corps masculin. le chant va d'abord lui permettre d'échapper à la vie étriquée de la petite ville d'Arlon , en Belgique, en intégrant le conservatoire de Bruxelles. Là, au fil des rencontres, il fera apparaître de plus en plus Nora, celle qu'elle est vraiment, mais évoluera aussi dans son parcours musical, se délivrant peu à peu de tous les carcans.
Cela n'ira pas sans mal et la crainte de la réaction paternelle devant la transition qu'elle a entamé et dont elle ne peut plus différer éternellement la révélation l'incite à écrire une lettre pleine d'amour (mais sans pathos )à son père, lettre que nous tenons entre les mains...
J'ai dévoré d'une traite ces 180 pages d'une justesse incroyable qui parviennent à relater ce parcours à la fois douloureux mais jamais doloriste d'une femme trans. Geneviève Damas n'omet pas les difficultés, la tentation du suicide, la violence dont sont parfois victimes les personnes trans, les expédients auxquels ils/elles ont parfois recours pour assumer le coût financier de leur transition, mais elle transmet cependant un message lumineux d'espoir en l'évolution de la société à leur égard. Un beau roman qui souligne également le rôle essentiel de l'art dans la vie de chacun.
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Strange m'a évidement et immédiatement rappelé "La fille d'elle même" de Gabrielle Boulianne-Tremblay. Une quête de soi sous le regard des autres. Et là encore, la même sensibilité, la même finesse d'écriture, les mêmes douleurs.

Avec, dans Strange, ce rapport au père qui apporte toute la richesse (et beaucoup de tristesse aussi) à ce roman.

Une magnifique "étrangeté".
Lien : https://www.noid.ch/strange/
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Geneviève Damas nous livre un récit intime, celui de Raphaël qui se sent être Nora. Dans une lettre à son père, il raconte sa vie, son parcours pour cacher qui il est, pour ne pas blesser celui qui l'a élevé seul. Il nous dit les brimades, les humiliations à l'école ou au foot, auquel il a été inscrit.

C'est un texte puissant, qui remue, qui questionne. Je ne pensais pas être touchée à ce point. le mal-être qui transpire des pages a donné lieu à une profonde empathie pour le personnage. Je me disais que j'allais offrir ce livre à toutes les personnes qui tiennent des propos haineux envers les trans, les homosexuels...
J'ai trouvé cela très bien écrit, tout en pudeur, sans verser dans le pathos.

Ce livre nous conduit fatalement à ouvrir un peu plus les yeux sur ce que peut ressentir une personne pour qui l'enveloppe corporelle n'est pas en adéquation avec ce qu'il ou elle ressent.
Il y a là un message de tolérance. On comprend et on imagine mieux. Si chaque parcours est différent, le regard des autres pèse toujours. Chaque réaction, mot peut être perçu comme déplacé même si l'autre personne ne cherche pas toujours à blesser.
J'ai été bouleversée par la difficulté du personnage à parler de sa transition, à son père, alors qu'ils sont proches même si Nora lui ment délibérément pour lui plaire, pour qu'il l'aime.

C'est un véritable déchirement. Une lecture à coup sûr à ne pas manquer.
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Avant d'être Nora, elle était Raphaël. Un garçon incompris et mal-aimé a l'école, qui ne rentrait pas dans les cases et donc laissé pour compte. La cruauté des enfants et des adolescents. Nora a grandit à Arlon en Belgique avec son père, sa mère a été foudroyée par le cancer quand elle n'était qu'un bébé. Dans Strange, elle écrit à son père, une longue lettre, pour lui raconter tout ce qu'elle n'a jamais osé lui dire.

Elle raconte sa transidentité, sa transformation pour devenir Nora et pour inscrire Raphaël dans son passé.
Le chant est sa bouée, sa voix et sa détermination lui ont permis de rentrer au Conservatoire de Bruxelles. C'est en se rendant dans la capitale des possibles, qu'elle peut exprimer qui elle est et qu'elle découvre les mots transidentité, nongenré, queer, neutre, intersexe. Des mots qui raisonnent enfin en elle, qui lui donne l'impulsion d'être ce qu'elle souhaite devenir.

Strange raconte le parcours du combattant de Nora pour s'aimer, se transformer. Sans pathos, sans gravité lourde, le texte est juste, direct, cash. La souffrance est évoquée car elle fait partie intégrante du combat. Et les combats sont pluriel : médical, personnel, familial. C'est bouleversant ❤
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