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EAN : 9782072924569
160 pages
Gallimard (01/04/2021)
4.22/5   127 notes
Résumé :
Ibrahim Bentaieb, jeune Belge d'origine marocaine, fiché S, doit réaliser un mémoire de fin de lycée sur un sujet de société. Mais il est en décrochage scolaire et décide de jeter l'éponge, quitte à redoubler. Cependant son professeur veut à tout prix qu'il s'en sorte : « Choisis un sujet qui t'intéresse, peu importe ce que ce sera. » Ibrahim décide alors de consacrer son travail à Jacky, rencontré quelques mois plus tôt lors d'un atelier interécoles ; il venait de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Jacky c'est le bleu sur le tableau jaune. On se demande pourquoi cette tache, cette différence de ton puis on cherche et on finit par trouver cela joli ce mélange de couleurs.

Ibrahim est marocain. Il a dix-huit ans, il est en décrochage scolaire. Il vit à Bruxelles. Prêt à tout lâcher, son professeur croit en lui et le motive à choisir un sujet qui le passionne comme sujet de fin d'études. Ce sera Jacky. Sa plus belle rencontre. Sa tache bleue sur son tableau jaune.

Jacky est juif et différent d'Ibrahim. Il écoute Queen et place des mots anglais partout. Ibrahim et Jacky sont différents et pourtant si proches dans cette place qu'ils se cherchent dans la société, dans la jeunesse actuelle.

Jacky, dernier roman de la talentueuse Geneviève Damas que j'apprécie énormément est un roman qui met en lumière la complexité d'être jeune aujourd'hui, surtout quand on est étranger, pas à sa place, pas chez soi. L'auteure explore dans le langage de ces jeunes les balbutiements de l'amitié jusqu'à son apothéose, jusqu'à permettre à deux amis de se lever chaque matin.

Un roman ultra moderne qui swingue, qui rap, qui dit sans détour la souffrance de ces jeunes en manque de repères, avec émotions, acuité et justesse.
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Ca commence bien et c'est de saison : Ibrahim écrit à son professeur pour lui dire qu'il a enfin rédigé son travail de fin d'études. Il est en dernière année d'humanités, à Bruxelles, et a trouvé son thème : son pote Jacky.
Bizarre, comme thème, me direz-vous… Mais quand vous saurez que le pote Jacky est juif et qu'Ibrahim est musulman, et qu'il y a peu celui-ci était un musulman pur (enfin, ça…) et dur, cela devient un peu plus original, et même carrément utopique.

Et nous voilà en train de lire ce travail de fin d'études, qui est plutôt la relation de l'évolution de l'amitié entre ces deux jeunes.
C'est frais, c'est émouvant, on y croit, je reconnais bien là Geneviève Damas la lumineuse.
Le style est à l'avenant, il coule tout seul, comme les paroles d'Ibrahim et de Jacky, mélangées avec quelques phrases d'anglais dont Jacky aime parsemer sa conversation.
Langage de rue ? Langage de jeunes, plutôt, vivant, incisif, émaillé de doute et d'espoir, ainsi que de références musicales que je ne connais pas du tout. C'est comme ça qu'on se rend compte qu'on vieillit !

« Combien de jours il me faudra pour croiser la route de quelqu'un qui me donnera autant que Jacky ? »
Parole à retenir, parole d'une amitié que chacun espère, et ici, parole d'une amitié entre un Juif et un Arabe.
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Parce que c'était lui, parce que c'était moi…
« Parfois la vie vous emporte dans des sentiers étranges, mais, au final, ils vous construisent mieux que si vous ne les aviez pas pris »
Jacky va être le sentier atypique d'Ibrahim. Un sentier qui débute par une rencontre inattendue, dans le cadre d'un programme scolaire, pour ce jeune belge fiché S, en mal de repères.
Un sentier qui se poursuit par l'amitié entre ces 2 jeunes garçons aux religions et milieux différents, mais aux centres d'interêt commun (avec notamment une haine commune de la violence).
Jacky, c'est le récit d'une belle fraternité.
C'est aussi le portrait d'une jeunesse perdue.
C'est enfin (et surtout 😉) un très beau texte. Fort. Émouvant. D'une belle empathie.
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Bruxelles -  Ibrahim Bentaieb est d'origine marocaine, Jacky Apfelmaum est juif. Tout les sépare et pourtant ils se complètent, allant jusqu'à ne pouvoir vivre loin l'un de l'autre, ils ont tant en commun à partager malgré leurs différences, malgré les autres. Ils devraient se haïr comme se haïssent leurs deux communautés et pourtant dès leur première rencontre un lien les relie qu'Ibrahim lui-même ne peut expliquer. Il a 18 ans, est en échec scolaire, est issu d'un milieu modeste, est fiché S depuis qu'un jour il a suivi une voie dangereuse et vécu une expérience traumatisante dont il paie le prix désormais. Mais grâce à l'attention que lui porte un professeur, Monsieur Lebrun, il va trouver le moyen de se raconter, peu à peu, parce qu'un adolescent cela ne se livre pas comme cela, facilement, qu'il y a des frontières difficiles à franchir, certaines plus que d'autres, parce que cette amitié improbable, il ne l'a pas totalement comprise mais il l'a vécue, dans son coeur et alors les mots lui viennent.

Jacky est son opposé : il habite les quartiers chics de Bruxelles, dans une famille aisée, marquée par les traumatismes de la deuxième guerre mondiale, il parsème son langage de termes anglais, aime le groupe Queen, réussit ses études et trouve en Ibrahim un peu de ce qu'il voudrait être.

Cette amitié a été immédiate, parce que c'était eux, au-delà de tout autre sentiment, abattant tous les préjugés et idées reçues, tous les obstacles,  ils ont découvert qu'ils pouvaient s'apprécier et même s'aimer uniquement pour ce qu'ils étaient, allant même jusqu'à faire découvrir et expliquer leur camp, leur vision, ouvrir des portes pour ouvrir les yeux.

A eux deux ils vont bâtir une solide amitié, s'engager, s'épauler, se motiver pour atteindre des objectifs à la fois scolaire ou artistique avec un projet graphique pour faire passer un message, mais les rancoeurs sont tenaces et malgré leur volonté de briser des frontières, les tabous et de se lancer dans des challenges qu'on leur prédisait impossibles à tenir, leur entente va les faire grandir.

Ce livre je l'ai reçu en cadeau et il est toujours très risqué d'offrir un livre car la personne, la mieux attentionnée au monde, peut faire un flop et bien ici ce ne fut pas le cas. J'ai lu les confidences d'Ibrahim et il m'a beaucoup touché par la sincérité de ses aveux, avec ce qu'ils pouvaient avoir de sombres mais également de lumineux grâce à sa rencontre avec Jacky. Une rencontre peut changer une vie mais également sa façon de voir, de penser et même s'apercevoir que l'autre n'est pas l'ennemi catalogué, qu'il faut apprendre à se connaître, à se parler.

L'auteure dresse à travers Ibrahim deux portraits de deux adolescents de notre temps, avec ce qu'ils ont de nuances, de doutes, leur offrant sa plume pour qu'ils y mettent leurs mots, leurs langages, leurs univers pour en faire un roman où l'espoir d'un rapprochement est possible, quand on ne ferme pas la porte et qu'on sait reconnaître l'autre pour ce qu'il est et non pour ce que les autres en disent, en font, parce qu'il y a parfois sur votre chemin de jolies rencontres et d'autres qui vous emmènent en enfer.

Mon seul regret ne pas avoir eu les confidences de Jacky même si elles transpirent à travers Ibrahim. J'ai beaucoup pensé à Apeirogon de Colum Mc Cann et de l'importance de communiquer, que les murs peuvent  peut-être ainsi s'abattre, que l'on peut trouver des terrains neutres où peuvent se retrouver ceux que tout oppose au lieu de vivre dans des camps retranchés. 

Un court roman intense, comme l'a été leur amitié, que j'ai dévoré grâce à la parenthèse imaginée par l'auteure dans les rivalités communautaires. Alors faisons un rêve : que d'autres jeunes dans la vie réelle (et j'ose imaginer que cela se produit) franchissent les frontières et découvrent que l'entente est possible. C'est à la fois plein d'espoir et triste à la fois parce que l'on sait que malheureusement ce n'est qu'un rêve et que l'ignorance, la violence prédominent toujours.

J'ai beaucoup aimé.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Bruxelles. On voudrait y croire à cette journée inter écoles de confessions différentes, à l'amitié qui se construit entre un Ibrahim loin d'être un enfant de coeur et le riche fils de juif Jacky.

J'ai été impressionné par l'inspiration de Geneviève Damas, pas de mièvrerie, aucun temps mort.

Un petit livre idéal pour ados.
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critiques presse (1)
LeSoir
19 avril 2021
« Jacky » se déroule à Bruxelles, aujourd’hui, entre Schaerbeek et Uccle. Et on aimerait que ce soit le récit d’une histoire vraie plutôt qu’une fiction germée dans l’esprit d’une écrivaine généreuse.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Tu traînes une vie de fourmi dans un pays qui ne sera jamais le tien, et, un matin, tu découvres que tu peux devenir un aigle en aidant, sauvant, construisant un monde pur.
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Parfois la vie vous emporte dans des sentiers étranges, mais, au final, ils vous construisent mieux que si vous ne les aviez pas pris.
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Dans un sens, oui, il y a de super plages, tous ses cousins, le climat qui est top, puis, là-bas, c'est chez lui, le seul pays où il n'a pas peur, où jamais on ne le regardera comme un étranger. S'il est rejeté de tous les autres, il pourra toujours y vivre? Ca me fait quelque chose de l'entendre dire du bien d'une terre que les miens détestent. Je dis que moi, Le Maroc, je ne m'y vois pas. Il y fait trop chaud, c'est mal géré, mal organisé, il y a trop de corruption et je déteste Mohammed VI : "C'est quoi un roi qui possède tout ? Mon pays, c'est la Belgique, rien d'autre."
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Elle sourit : "Tu es quelqu'un d'incroyable", elle répète que je tracerai mon chemin comme un autre, même si j'ai pris des détours, j'y arriverai, parfois la vie vous emporte vers des sentiers étranges, mais au final, ils vous construisent mieux que si vous ne les aviez pas pris.
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En janvier, Monsieur Lebrun, vous avez dit : « le mémoire de fin d’études secondaires est une étape importante, il vous donnera l’occasion d’approfondir un sujet qui vous passionne, et de vous découvrir. »
Parfois, on ignore que quelque chose nous intéresse. On a le nez dessus et on ne s’en rend pas compte. J’ai rencontré Jacky en janvier de cette année. Le 18, pour être précis. C’était un lundi.
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Au programme de la rentrée d'automne 2023 : 0:00 Introduction 1:01 *_perspective(s)_ de Laurent Binet* 1:15 *_À ma soeur et unique_ de Guy Boley* 1:29 *_l'enragé_ de Sorj Chalandon* 1:55 *_Rose nuit_ d'Oscar Coop-Phane* 2:30 *_strange_ de Geneviève Damas* 2:50 *_Le Jour des caméléons_ d'Ananda Devi* 3:06 *_Adieu Tanger_ de Salma El Moumni* 3:17 *_Le Grand Feu_ de Léonor de Récondo* 3:47 *_Comédie d'automne_ de Jean Rouaud* 3:58 *_Croix de cendre_ d'Antoine Sénanque* 4:11 *_Impossibles adieux_ de Han Kang* 4:39 Conclusion
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