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3,98

sur 908 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un polar très légèrement futuriste, un des romans les plus connus de l'auteur avec Babylon Babies. Il a obtenu en 1996 le grand prix de l'imaginaire et le prix Rosny aîné.

Nazis, aliens et rayons cosmiques rythment la vie d'Andreas Schaltzmann, qui au nom de sa propre rationalité, va se mettre à tuer. Mais après son arrestation (et je ne spoile pas car c'est écrit dès les premières pages du livre) une équipe de psy et cogniticien aidé par une neuromatrice, intelligence artificielle que son concepteur Darquandier dit dark, a spécialisé dans la compréhension des phénomènes sériels et des tueurs de masse entre en jeu. S'opposant à la bureaucratie aveugle et la justice intransigeante qui tient son coupable, il va devoir contre vents et marées imposer sa théorie : il y a d'autres tueurs dans la nature, et ils sont bien plus organisés et puissants que ce pauvre schizophrène.

En propos liminaire, je tiens à signaler que le côté sf du livre tient essentiellement dans l'emploi de l'IA, du développement de l'internet et des réseaux de communication (le livre a été écrit en 1995, à l'aube de l'internet grand public). Contrairement à ce qu'auraient pu faire penser la quatrième de couverture et/ou la lecture des premiers chapitres, vous n'aurez pas de théories fumeuses sur les ET et autres puissances du mal agissant dans le dos des serial killers. Un bon point d'ailleurs..

En commençant cette lecture, donnée et classée comme sf, je me suis retrouvé engagé dans une zone obscure. Quelle sf ?, c'est du polar noir (lehane-fan au secours), et si les zombies ne vous donnent pas satisfaction en matière d'action sanglante, lisez Dantec. Bienvenue chez les fous, et du sévère.
Mais ce n'est qu'une première et petite partie du livre (125 pages). A. Schaltzmann devient presque anecdotique après l'entrée en jeu de Dark et de sa neuromatrice. Car c'est finalement sur lui qu'est concentré le reste des 750 pages du roman. Sa prise de conscience du phénomène, son opposition à la justice, son renoncement et son retour sur le devant de la scène de la chasse aux criminels aidé par un formidable Watson (qui rempli aussi le rôle d'Holmes d'ailleurs) : son IA ultrapuissante.

Au final, un polar scientifiquement plausible, qui aborde tout un tas de théories tout en restant très lisible, très bien écrit, addictif.
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Andréas Schalzmann est un jeune homme schizophrène et paranoïaque. Lors de ses crises de délire, de plus en plus rapprochées, il tue. L'absence de logique dans ces meurtres - commis au gré des peurs irrationnelles d'Andréas - et la virginité de son casier judiciaire compliquent la tâche de la police, d'autant plus que malgré sa folie, le jeune homme sait faire preuve d'intelligence.

Des comportementalistes et un spécialiste de l'intelligence artificielle tentent de comprendre Andréas pour aider à sa capture, mais aussi par intérêt scientifique. Ils découvrent que d'autres personnes ont profité de la série de meurtres qu'il a récemment commis pour cacher leur propres méfaits, Andréas constituant un bouc-émissaire presque parfait ...

Une course contre le montre va commencer pour démasquer ces tueurs hors normes et tenter de mettre fin à leurs agissements.

L'histoire ainsi résumée - sans rien en dévoiler d'important - semble plutôt banale dans ce type de littérature. Il n'en est rien : les criminels et leurs actes sont particulièrement atypiques (par leurs motivations et leur cruauté), et l'auteur y mêle de manière très originale les genres "policier" et "science-fiction". de ce fait, les méthodes de l'enquête et la manière dont elle est racontée sont inédites à ma connaissance.

Le récit est plein de suspense et de surprises, mais certains passages m'ont semblé à la fois très confus et trop longs (je les ai lus en diagonale, sans perdre le fil du récit). Ainsi, les pages 471 à 476 me sont apparues illisibles et sans intérêt (vous pouvez vous y reporter, par curiosité, mais auriez une image trop peu flatteuse du livre en vous y arrêtant), à tel point que l'auteur écrit peu après "ce petit détour de quelques pages dans la Kabbale n'a rien de gratuit" ! de même l'épilogue m'a paru inutile.

Ces réserves ne m'ont pas empêché d'apprécier par ailleurs l'originalité du livre et de ressentir une certaine jubilation à sa lecture (je vous rassure, ce ne sont pas les scènes de cruauté que j'évoque ici...). En fait le manque de clarté que j'ai signalé à propos de certains passages m'est apparu comme une technique narrative visant à donner de la crédibilité au récit, en laissant croire au lecteur que ce qu'il ne conçoit pas n'est pas inconcevable mais simplement inaccessible pour lui. C'est efficace - ainsi, le "Docteur Schizo" qui m'a un peu perturbé au début du récit m'a semblé finalement "normal" - mais il n'aurait pas fallu abuser autant de cette technique.

En résumé : ce roman est très original, et sa lecture très agréable malgré quelques longueurs (qui peuvent être lues en diagonale). Je comprendrais que les avis à son sujet puissent être très partagés.
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Sans doute le plus abordable des ouvrages de Dantec. A l'époque, je l'avais dévoré, tout en ayant bien conscience qu'en le lisant trop vite, je ratais peut-être pas mal de choses. Dantec s'y connaissait pour brouiller les pistes et focaliser l'attention sur des détails et d'autres éléments secondaires. L'intrigue qui paraît limpide est vite phagocytée par des digressions et des rebondissements particulièrement déroutants. On accroche ou on décroche. A l'époque j'accrochais... mais je pense que si je rééditais l'expérience, je n'irais pas très loin...

J'avais ensuite enchaîné avec pas mal d'autres ouvrages d'un auteur qui me plaisait tout en me mettant assez mal à l'aise. J'aimais bien ce côté gourou, visionnaire que Dantec développait.

J'ai ensuite pu mesurer les dérives identitaires (pourtant déjà bien présentes dans ses premiers romans et ses nouvelles). J'ai encore quelques Dantec (ce qui fait lourd vu l'inaptitude de l'auteur à écrire de manière concise) dans mes étagères, qui prennent la poussière et attendent désespérément que je me décide à les lire ou à m'en débarrasser tout de suite...
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La France a peur.

Un schizophrène paranoïde de la pire espèce sévit dans le sud-est parisien. L'Éventreur des quais, l'Ange de Napalm, le Vampire de Vitry-sur-Seine, tels sont les sobriquets sordides que lui a donné la presse nationale. Avec un tel pedigree l'homme, qui alterne des phases de lucidité relative embrumée par les neuroleptiques, et des hallucinations ayant pour sujet une conspiration planétaire englobant des extraterrestres et les nazis, ne tarde pas à devenir l'ennemi public numéro un. Une brève cavale s'ensuit, émaillée d'une telle série de meurtres horrifiques, que les pistes semblent se dédoubler. L'homme est appréhendé, placé dans un institut psychiatrique, mis entre les mains d'une équipe de trois spécialistes, dont un cogniticien expert des nouvelles technologies qui va, après une parenthèse professionnelle aux antipodes, revenir à la charge avec un matériel informatique dernière génération, une neuromatrice, pour faire toute la lumière sur cette épouvantable escalade meurtrière.

Dès les remerciements bibliographiques, placés significativement en tête de l'histoire, le lecteur sent qu'il a affaire à du barré, du pas commun. Les Racines du mal est le fruit singulier et baroque, du croisement entre le polar et le roman d'anticipation. On perçoit l'attrait de l'ésotérisme chez l'auteur, allié à l'usage des psychotropes et des substances psychédéliques. C'est une oeuvre étonnement riche en contenu conceptuel pour un roman de la série noire.
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J ne connaissais pas Dantec, à tord ou à raison, je l'ai lu sans a priori et le polar scientifique est intéressant ! le style n'est certes pas des meilleurs mais le mélange médecine, physique, philosophie, enquête est assez étonnant et vu l'âge du livre, précurseur, à confirmer avec Babylon babies et la sirène rouge, pour ma culture ! L'opinion de l'auteur est pourtant trop souvent présente, et je ne connaissais pas ses prises de positions avant cette lecture.
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Le roman se lit sans aucune difficulté et on en retiendra sa volonté de renouvellement d'un genre littéraire éculé depuis longtemps.
Lien : http://philemont.over-blog.n..
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Difficile à lire et assez complexe mais ce fut une bonne lecture. La première partie, nous sommes dans la tête d'un malade, tueur en série. Nous voyons les meurtres depuis son point de vue détraqué, les causes, les explications de sa folie.
La deuxième partie nous plonge lentement dans la science-fiction avec une machine qui aide à décrypter la psychologie du tueur une fois arrêté.
Ensuite tout se complexifie, la machine découvre que tous les meurtres ne sont pas imputables à la même personne. On lit une succession d'horreurs, on tombe sur une bande de psychopathes bien organisée et la machine s'humanise de plus en plus. Pas pour les âmes sensibles mais sinon il est très intéressant et on découvre une forme de policier sans policier.
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Les racine du mal
-à la fois un excellent polar:
bonne intrigue, personnages profonds, enquête palpitante et riche en rebondissements
-et un bon livre de science fiction:
instructif, visionnaire, et qui pose de grandes questions métaphysiques
Je ne suis pas psy, mais la description du psychisme d'un tueur est à mon avis très proche de la réalité.

J'ai pas mal bloqué sur les thèses de Colin Wilson qui à mon avis sont exactes: il y a des tueurs en série parce que la société s'ennuie de manière existentielle et les individus sont dans une quête perpétuelle de sensations fortes très addictives pour combler un manque (cinéma violent, jeux vidéos...). Obéissants à cette tyrannie du besoin certains individus tuent pour éprouver des sensations: ce sont les tueurs en série.

J'ai été déçu lorsque j'ai appris que Dantec avait plongé du côté obscur: (prise de position pour la peine de mort, crainte d'un grand complot, anti islamisme primaire...) Mais comme tout les grands sensibles, je pense qu'il est extrême dans ses position et j'espère qu'il reviendra à de meilleurs sentiments.
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C'est le souffle en suspension qu'on arrive à la dernière page de ce roman policier d'anticipation. Sombre, poisseux et noir, Premier livre, pour moi de Dantec.
Un claque monumentale.
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Les mots pour : psychologie du crime, IA, style volontairement cru par moment.

Les mots contre : quelques scènes très gore, deuxième partie

Notation : 16/20

Au final : Surprenant et effrayant par moment, ce livre a aussi quelques longueurs. L'ensemble est cohérent, les inventions de la neuromatrice intrigantes, bien que basées sur une IA crédible, et les recherches cognitives flippantes. Enfin, les meurtres, les « méchants » sont vraiment impressionnants. L'auteur a une imagination incroyable.
Lien : http://lesmotsdenanet.blogsp..
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