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sur 908 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Andreas Schaltzmann vit dans un monde où les aliens se sont alliés au nazis pour gouverner la Terre et assujettir ses habitants. Il se sent contaminé par un virus qui le fait pourrir de l'intérieur. Mais Andreas ne lâche pas le morceau, il se révolte et essaie tant bien que mal de rester fidèle à ce qu'il est, en tuant les agents de la Gestapo ou les collabos qu'il croise.

Le lecteur sait et devine très rapidement qu'Andreas Schaltzmann vit dans son propre monde intérieur, un univers psychologique dans lequel il est traqué, mort de peur, et qui fait de lui l'un des tueurs en série les plus craints du "commun des mortels". Finalement arrêté, sa folie est étudiée par une cellule psychologique, composée d'un cogniticien, d'une psychologue et de notre protagoniste, Darquandier (alias Dark), concepteur d'une neuromatrice ultra-performante capable de simuler un cerveau humain afin de le comprendre et de prévoir ses réactions.

Passée la courte introduction du tueur en série paranoïaque, c'est donc l'histoire de Dark que nous relate ce roman de Maurice G. Dantec. Écrit en 1995, ce livre est réellement futuriste dans les technologies de pointe qu'il utilise, ne manquant certainement pas d'imagination alors que le monde n'en était qu'à l'aube de l'Internet. D'ailleurs en ce qui me concerne, cette superbe neuromatrice (qui m'a souvent fait penser au Jarvis d'Iron Man en passant), est le personnage central de cette histoire. C'est de la science-fiction bien entendu, mais je trouve qu'il serait beaucoup plus représentatif de parler de ce roman comme d'un polar scientifique, qui aborde des sujets aussi vastes et variés que la psychologie, la sociologie, l'intelligence artificielle, la philosophie, l'ésotérisme, et j'en passe...

Malgré quelques passages trop longs à mon goût (trop de blabla scientifique pour moi), j'ai adoré ce roman, que j'ai lu avec avidité jusqu'à un épilogue à la hauteur de mes espérances (j'avais un peu peur d'être déçue par une fin trop facile) et je le recommande chaudement !

PS : faut quand même parfois avoir le coeur bien accroché, je vous préviens...
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C'est avec ce roman fou que je découvris l'individu Maurice G. Dantec y a... un an et demi! Qu'est-ce que le temps passe vite...

Les onze premiers chapitres ont été engloutis en une ou deux soirées d'extase littéraire, la plongée dans la tête d'Andreas Schaltzmann était pour moi quelque chose de cent fois plus jouissif que le récit de Martin Plunkett d'Un tueur sur la route d'Ellroy (son seul roman qui m'ait déçu)

En constatant que toute la suite des Racines du mal abandonnerait l'esprit si particulier de Schaltzmann, de prime abord, immense était ma déception, mais j'étais quand même enthousiaste face au trio de scientifiques et ce qu'il laissait présager... J'ai dû m'accrocher, de par certaines longueurs (l'exil à Cape York, prétexte à l'essai sur le darwinisme, si ma mémoire est bonne), et puis tout bêtement parce que suivre Darquandier après avoir suivi Schaltzmann, c'est tout ce qu'il y a de plus frustrant. Oui, je me disais que j'aurais préféré un pavé sur Schaltzmann... Mais non, ce n'était pas le propos. Pour l'exposé fou, millénariste, anti-européen, qu'on connait bien à Dantec, ce n'était pas tellement possible, et puis on finit par assimiler Darquandier, ses défauts de scientifique obtus et maladroit, ses dialogues fascinants avec lui-même/Schaltzmann/Neuromatrice.

Des moments forts : le moment de son union charnelle avec Svetlana, la découverte de ce que renferme le repaire des Granada/Bartel, et le final à Barioz... le roman est très très bien écrit, un peu comme La Sirène rouge, détracteurs de Dantec, lisez-le!!

C'est une oeuvre imparfaite, certes, mais c'est un ovni littéraire, un polar/SF/essai à la très belle écriture, et malgré son côté hybride, il laisse sur les amateurs de polar une empreinte indélébile, surtout grâce à Andreas Schaltzmann!
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J'ai lu les racines du mal il y a des années...(bien 10 ans) et jusqu'à présent je ne peux m'empêcher d'avoir un léger frisson en y repensant.
Je ne sais presque plus rien de l'histoire, mais je sais que j'avais dû laisser la lumière allumée pendant des jours après cette lecture. de plus, j'avais rangé le livre au fond d'une malle, car rien que la vision de la couverture me hérissait les poils.
J'ai donc mis 5 étoiles, en souvenir de ces moments délicieux où nous lecteurs sommes tellement pris dans une histoire qu'elle nous rentre sous la peau.
Et, non, je ne veux pas le relire ;-))
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Ce roman débute comme un simple polar, avec l'angoisse shizophrénique d'Andreas Shaltzmann, jeune homme rejeté, humilié, pratiquement crucifié par sa mère décédée depuis peu et plus ou moins abandonné par un père qui veut surtout "ne pas faire de vagues." Très jeune, le petit Andreas - en qui l'on reconnaît des traits empruntés à Richard Chase, tueur en série américain - ne trouve la paix qu'en allumant des incendies. Malgré des séjours en hopitaux psychiatriques, il est en fait abandonné à lui-même et aucun effort réel n'est fait pour l'aider. Ce qui fait qu'un jour, tout naturellement, dans les affres d'une angoisse épouvantable, il commence à tuer "parce que son estomac pourrissait." Shaltzmann est en outre persuadé qu'un complot aliéno-nazi le traque, lui, le seul Terrien authentique et pur, qui a besoin de sang pour survivre et rester pur. Quelque part, dans les limbes, erre le spectre hideux de sa mère qui, de temps à autre, lui téléphone pour continuer à l'empoisonner ...
Voilà notre premier tueur. Et curieusement, on finit par avoir pitié de cet homme qui abat n'importe qui parce qu'il est sincèrement persuadé de se trouver en face d'un "espion", d'un ennemi, d'un envoyé de la Mère, dans le pire des cas. Il commence une cavale meurtrière à travers notre pays, cavale qui le mène notamment à la frontière montagneuse de l'Est de la France.
Et c'est là que, brusquement, Andreas, qui écoute la radio entre deux crises et qui est loin d'être idiot bien que complètement "fou", se rend compte qu'un autre tueur agit en parallèle. Or, s'il est tout-à-fait d'accord pour finir par payer tôt ou tard les crimes qu'il a commis, il est indigné à l'idée qu'on lui mette sur le dos des meurtres qui ne sont pas les siens et qui portent d'ailleurs la marque d'un sadisme beaucoup plus prononcé, beaucoup plus pensé. Andreas tue pour se défendre mais le (ou les) Tueur(s) parallèle(s) tue(nt) par plaisir, pour la jouissance du Pouvoir.
Nous sommes à l'aube du troisième millénaire lorsque commence l'action. Arrêté après une tentative de suicide solitaire dans sa voiture, Andreas est soigné et soumis aux questions d'un trio de chercheurs. Très vite, ceux-ci se rendent compte que quelque chose ne "colle" pas. Commence alors pour eux une longue quête sur la piste des véritables monstres ...
Vous en dire plus serait vous dévoiler l'intrigue. Sachez en tout cas qu'on ne sort pas indemne de cette lecture qui prouve que l'on peut utiliser avec génie - le mot n'est pas trop fort, croyez-moi - les bases d'une intrigue policière (fortement mâtinée de futurisme étant donné l'ordinateur tout-à-fait étonnant qu'utilise l'un des chercheurs après l'avoir créé) pour faire passer un message quasi métaphysique. Dantec s'est, il faut bien le dire, solidement documenté tant sur le cas du "Vampire de Sacramento" - nom donné par la presse américaine à Richard Chase - que sur les grands courants philosophiques et religieux issus essentiellement du Manichéisme avant de gagner en finesse et en complexité.
Sa force, son coup de maître, c'est de réussir à entraîner son lecteur avec lui, au coeur le plus sombre de l'Etre Humain, là où tout peut basculer dans des abysses dignes de Jérôme Bosch ou, au contraire, s'élever à jamais vers la Lumière. Une grande question qu'un autre très célèbre tueur en série au quotient intellectuel particulièrement élevé, Ted Bundy, ne cessa jamais de se poser en désespérant d'y répondre.
Bonne lecture mais n'oubliez pas : "Les Racines du Mal" n'est pas un policier comme les autres et ça peut même faire penser à Ellroy ... ;o)
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Polar noir et futuriste, Les racines du mal plonge dans le psychisme humain, dans ce qu'il a de plus terrible et singulier. Enorme fresque, brassant un grand nombre de thèmes, l'intrigue se découpe en plusieurs parties sans nous perdre. Epopée sanglante mais magistrale, ce roman est servi par une écriture ciselée. Il m'a scotché pendant plus de 750 pages.

Lien : http://www.lavisdedeidre.org..
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Ce livre est juste génial. Je l'ai lu et relu, me délectant de sa noirceur... Dantec est un visionnaire, un allumé certes, mais un vrai visionnaire.
Pour preuve, ce roman écrit fin des années 90, décrivait déjà comment la police aurait pu utiliser l'informatique pour la traque des tueurs en série.
A cette occasion, à la sortie du livre, Maurice G. Dantec était venu signer son livre dans une petite librairie militante à Chambéry, et tenir conférence par la même occasion, avec les services de police criminel de Lyon et des informaticiens, pour un colloque autour des possibilités des nouvelles technologies, et des déjà nombreux cyber-criminels qui pouvaient sévir par le biais d'internet. J'y étais. Et je garde le souvenir d'un homme bourru mais extrêmement intelligent, caché derrière sa barbe et ses lunettes rondes noires, les cheveux en pétard, tout comme il l'était de voir que les services de police n'était pas foutu de se coordonner ne serait-ce que sur le territoire français, pour traquer des criminels au-delà des frontières juridiques...
Il faut aussi se rappeler que Dantec, avant de fuir la France pour le Canada, avait passer plusieurs mois en ex-Yougoslavie, en Serbie et Croatie, au moment de la guerre, avec les équipes de ravitaillement d'une O.N.G. Il écrira plus tard sur le sujet avec "Le théâtre des opérations", essai "philosophico-stratégique" autour de la guerre des balkans.
Pour revenir aux Racines du Mal, ce livre est halluciné, hallucinant, terrifiant, et subversif.
Il n'existe aucun autre livre comparable, ni aucun auteur comparable à Dantec, si ce n'est peut-être Philip K. Dick, autre visionnaire, autre temps, même talent.
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Parce qu'il m'a dérangée, dégoutée, perturbée, mis mal à l'aise et fascinée. Parce que j'ai lu il y a des années et que je l'ai jamais oublié. Amateurs de Chattam, Grangé, Hayder et autres auteurs du genre... voici LE roman que vous n'êtes pas prêts d'oublier.
Lien : http://evenusia.canalblog.com
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Grâce à la réédition en Folio, j'ai pu découvrir ce roman terriblement atypique! Tout commence par le récit angoissant et schizophrénique des meurtres perpétrés par Andreas Schaltzmann. Ensuite, l'analyse des méandres de son esprit par une équipe de scientifiques nous entraine sur le chemin la folie humaine. Dantec aurait pu s'arrêter là et signer un thriller déjà bien flippant mais le fourbe décide qu'il ne nous a pas assez eu et persévère. Après ce qui ressemble à une parenthèse technico-scientifique, Arthur Darquandier et sa neuromatrice enquêteront encore plus loin dans l'horreur.
Ce roman a bien vieilli -même les notions de cassettes ou de disquettes passent bien tant la technologie fantasmée des "années 2000" n'est pas encore établie. Il mêle thriller scientifique, anticipation et gore dans un résultat assez réjouissant mais qui vous fera vous méfiez de vos voisins...
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Voilà comment nous est présenté Andreas Schaltzmann : c'est un tueur, iL est paranoïaque, schizophrène, c'est un fou furieux qui vit dans son monde.
Après une série de meurtre particulièrement sanglant il est enfin arrêté.
Vu le caractère atypique de l'individu, 3 scientifiques spécialisés dans le comportement des tueurs en série sont associés à l'enquête. Pour ces 3 spécialistes, Schaltzmann ne peut avoir commis tous les meurtres dont on l'accuse. Cependant, leur thèse ne sera suivie et l'homme sera condamné pour la totalité des meurtres.

Quelques années plus tard, un de ces scientifiques – Arthur Durquandier revient en France. Lors d'une soirée avec Svetlana, une ancienne collaboratrice de l'enquête Schaltzmann – il est de nouveau confronté à cette enquête qui lui a toujours laissé un goût d'inachevé.

Assisté d'une neuromatrice – sorte de super ordinateur doté d'une « conscience » - il va se lancer à la poursuite de ou des auteur(s) de ces meurtres.

Un récit bien ficelé, alliant thriller et anticipation. Une histoire qui sait tenir son lecteur en éveille et qui vous fait trembler jusqu'au dernières lignes.
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Une écriture très "immergeante" pour un voyage dans la folie dont on ne revient pas indemne :)
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