Queen Betsy, tome 12 : Vampire et paumée

Nous marchâmes quelques instants sans rien dire. J’ignorais s’il en était de même pour Laura, mais le lézard qui était en moi savourait les rayons du soleil hivernal nous réchauffant à travers les immenses panneaux vitrés. Il faisait délicieusement bon dans cette espèce de serre.

Yessss ! Nous étions en enfer ! (Voilà ce qu’était devenue ma vie… J’étais heureuse de disparaître dans une faille de l’univers et d’atterrir en enfer, où ma sœur travaillait pour le diable. Oh, et Satan me provoquait exprès pour que je la tue. À moins que mon intuition soit erronée, auquel cas elle allait me réduire en bouillie aussi facilement que si j’étais un grain de raisin.)

L’enfer n’était pas juste différent. Il avait disparu.

Avec la force herculéenne dont seules les femmes enceintes aux hormones en ébullition et les mères dont le bébé est coincé sous une voiture pouvaient faire preuve, elle se leva si vite qu’elle faillit renverser la table dans sa rage. Pas-Nick glapit et parvint de justesse à empêcher tous ses verres de tomber.

Vivre au QG des vampires était un peu comme vivre dans une résidence étudiante : à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, il y avait toujours quelqu’un qui dormait, quelqu’un qui était éveillé et quelqu’un qui était en train de chercher à manger.

Autrefois, tu étais un dur à cuire, mais maintenant tu es le vampire qui murmurait à l’oreille des chiens, le taquinai-je. Où est l’homme froid et impitoyable que j’aimais et que je haïssais à la fois ?

Je piétinai mentalement mon bonheur. L’un de nous devait se comporter en adulte responsable, bon sang, et le vilain tour que venait de me jouer l’univers était que c’était à moi de m’en charger. Je devais donner le bon exemple, apparemment.

si vous manipulez Satan pour qu’elle vous accorde un vœu avant de la tuer alors que l’Antéchrist vous crie d’arrêter, les réunions de famille deviennent un peu tendues ensuite. Mais j’étais prête à relever le défi ! Bien sûr, le plus difficile c’était de réussir à organiser la réunion de famille en elle-même.

Le diable était mort, et l’Antéchrist était en pétard. C’était à peu près tout ce que vous aviez besoin de savoir. Bon… il y avait autre chose : j’avais tué le diable. Et l’Antéchrist était ma demi-sœur.

Rien de surprenant à ce qu’un voyage en enfer soit… un enfer ! J’ai enfin réussi à me débarrasser du diable et dois désormais me comporter comme une monarque responsable.