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“Le trône d'ébène” est le premier livre que je lis de Thomas Day et je dois dire que j'ai bien accroché à l'histoire et à l'écriture.

J'aime beaucoup lire des livres en rapport avec l'histoire de l'Afrique (si possible pré-coloniale) et je n'avais pas encore “exploré” l'Afrique du Sud.

Ce roman revisite à la sauce fantasy l'histoire de Chaka Zoulou (1787-1828) le fondateur du Royaume Zoulou. L'univers mis en place autour des faits historiques est intéressant et crédible. J'ai trouvé l'histoire passionnante malgré quelques scènes d'une rare violence.

Le seul bémol est qu'il me reste une impression qu'il manque quelque chose à la fin. Elle aurait pu être un peu plus étayée.

Cela étant dit, dans l'ensemble, un très bon moment de lecture.



Challenge livre historique 2019
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« Voici l'histoire de Chaka, roi des Zoulous! ». C'est ainsi que débute ce « Trône d'ébène », uchronie consacrée à la vie d'un roi d'Afrique du sud du début du XIXe siècle, célèbre aujourd'hui encore pour le fil à retordre qu'il donna aux Anglais venus pour annexer son territoire et son peuple. Comme toujours, Thomas Day remporte le pari haut la main et nous offre un roman court mais captivant et parfaitement maîtrisé. le dépaysement est total dès les premières pages et c'est avec une incroyable facilité que l'on se laisse embarquer dans cette grande fresque retraçant le destin de cet homme ambigüe et charismatique qui parvint, du sud de l'Afrique, à faire trembler l'Empire britannique de sa Majesté. le décor mis en place par l'auteur est quant à lui rapidement immersif et l'on sent bien derrière les détails et références historiques disséminés dans le roman que ceux-ci sont le fruit de minutieuses recherches tant sur le contexte de l'époque que sur la civilisation zouloue et ses coutumes.

Outre la qualité de l'intrigue et du décor, saluons également celle des personnages qui bénéficient tous d'une personnalité fouillée et profonde. le personnage de Chaka, notamment, est particulièrement fascinant, remarquable par sa complexité et en lutte constante avec ses démons intérieurs qui le feront parfois passer de la lumière aux ténèbres en un clin d'oeil. Les personnages secondaires sont également bien campés, à commencer par la mère de Chaka, « la lionne » Nandi, ainsi que l'énigmatique docteur Cowan. Un roman malheureusement assez bref (peut-être un peu trop) mais très dense et qui se lit d'une traite. A noter que l'auteur propose en bonus à la fin du livre une bibliographie succincte ainsi qu'une filmographie commentées recensant les principaux travaux et films consacrés au roi Chaka et à ses Zoulous. Une découverte intéressante qui ne fait que confirmer le talent remarquable de Thomas Day dont aucun roman ne m'a, jusqu'à présent, encore jamais déçu.
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"Chaka ! Immortel ! Chaka ! Immortel !"
La comparaison entre Alexandre le Grand et Chaka est évidente et en dit beaucoup sur les 2 personnages. Mais force est de constater que Chaka tient moins du conquérant Macédonien que de Gengis Khan, le semi-fou qui disait entendre les dieux et voulait faire la guerre à la guerre pour unifier les peuples du monde entier (sur le sujet, je vous conseille fortement le visionnage du film "Mongol" de Sergei Bodrov).
J'avais marqué cette épopée africaine de Thomas Day dans mon agenda, mais retardé mon achat car il faut avouer que la version grand format du Bélial était quand même pas donné vu le nombre de pages...

On peut apprécier le côté fun voire trash de l'imagination de Thomas Day avec son diptyque sur le Japon médiéval ("La Voie du Sabre", "L'Homme qui voulait tuer l'Empereur") et son diptyque sur un Sherlock Holmes déjanté et psychopathe ("L'Instinct de l'équarisseur" et "Vie et Mort de Sherlock Holmes"), sans parler de sa collaboration avec Ugo Bellagamba qui avait abouti à "Un Double Corps du Roi" qui m'a laissé un excellent souvenir !
Par contre j'ai toujours été déçu par la brièveté de ses oeuvres (rarement plus de 300 pages, et à chaque foi l'impression que l'histoire finit avoir d'avoir vraiment commencé), et par le côté un peu froid de sa narration : "Le Trône d'ébène" ne déroge pas à la règle et je suis resté sur ma faim...

Le véritable problème, c'est que j'ai eu l'impression que la narration se rapprochait plus d'un docu-fiction que d'un film : on a de long passage volontiers explicatifs entrecoupés d'1 ou 2 lignes de dialogues. Pourtant on quelques scènes de batailles assez sympas. En fait, dès que les dialogues se font plus nombreux, comme quand Chaka adolescent part avec ses compagnons tuer la Chose Terrifiante du Bois d'Usungir, cette impression disparaît et on s'immerge plus complètement dans l'incroyable destin du conquérant-tyran... Mais ces passages sont finalement assez peu nombreux.

L'autre aspect qui m'a un peu tarabiscoté, c'est dès qu'on touche du doigt les sociétés exotiques, certains ne peuvent pas s'empêcher de démystifier leurs croyances :

On peut aussi trouver dommage que tout le roman ne soit qu'une ruse que n'aurait pas renié un Neil Gaiman :

Enfin, c'est dommage que les conséquences de création de l'Empire zoulou soient tout juste évoquées : les tribus et les peuples chassés par les guerriers du conquéran-tyran vont se heurter aux autres nations africaines pour provoquer de grandes migrations dont les Boers et les colons anglais vont faire les frais avant le grand affrontement dans le Veldt sud-africain du XIXe siècle entre les boucliers noirs et les fusiliers de Sa Majesté.
Et c'est d'autant plus dommage que d'un autre côté on insiste autant sur la relation incestueuse entre Chaka et Nandi (sans soute un décalque de la relation tumultueuse entre Alexandre et Olympias), avec quelques détails grimm & gritty dont on aurait fort bien pu se passer. Bon cela fait partie des marottes de l'auteur, donc on doit faire avec…

Bref, un roman dense et intéressant mais trop court.
Le cadre exotique mérite le détour quand même !
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Je poursuis ma navigation dans la découverte de l'oeuvre de Thomas Day. Après le dyptique sur le japon médiéval, je m'attèle au roi des Zoulous et ma principale critique de ce livre concerne la narration. En effet, j'ai eu quelques difficultés à m'immerger dans la vie de ce Chaka, que l'auteur compare à Alexandre le Grand. En lisant ce livre, pourtant court, on a l'impression de lire une sorte de chronique retraçant les événements marquants et importants de la vie du roi Zoulou. Mises à part quelques scènes, quelques combats, pour lesquels on peut véritablement s'ancrer dans le récit, on ne fait finalement que survoler la vie de Chaka et il est pratiquement impossible de devenir acteur de notre lecture. Nous restons spectateur face à une série d'événements qui s'enchaînent sous nos yeux sans qu'on puisse véritablement s'en imprégner et garder finalement une histoire complète en tête. j'ai carrément eu l'impression de lire un manuel scolaire romancé...
C'est pourtant bien fait. Thomas Day allie parfaitement et harmonieusement les passages issus de son imagination et ceux issus de l'histoire, pour nous conter les exploits de Chaka.
J'en retiendrais pour autant un bon moment de lecture, trop détaché et pas assez investi, du sort tragique mais somme toute logique de cet empereur. J'ai trouvé intéressant l'ambigüité entretenue concernant les "rêves" de Chaka. Ses conversations avec ses dieux sont elles "réelles" ou seulement issues de son imagination extatique soumise à la prise d'hallucinogènes puissants? Cela pose du coup la question de la place du mystique dans les civilisations dites primitives et l'intérêt que l'occidental blanc lui accorde.
Toujours est il que ce livre se lit bien, qu'il est un bon prétexte pour découvrir la plume de Thomas Day et se faire une idée de son oeuvre.
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3 étoiles et pourtant tous les éléments sont là pour faire de ce récit un chef d'oeuvre...

Un héro plus vrai que nature, une mythololgie interpellante, des protagonistes ambitieux, un cadre à vous couper le souffle et une histoire hors du commun offrent à ce récit force et vigueur mais le livre en lui-même, les mots et la manière ne peuvent contenir toute cette force et cette vigueur et nous laisse un gout de trop peu, un sentiment décalé comme si la dernière page nous avait insufflé un peu de poudre de la petite mort.

Le livre alterne des descriptions larges dans un style documentaire et des zooms sur des situations de vie de Chaka. Cette alternance coupe le coté épique que l'on pourrait attendre d'une telle histoire et si elle nous permet de reprendre notre souffle, elle nous éloigne aussi du coeur du récit. de plus, cette alternance me donne un sentiment de surimpression, comme si l'auteur s'était contenter de boucher les trous du récit historique et de vernir l'ensemble d'une teinte "Fantasy" mais sans vraiment arriver à en faire un ensemble homogène.

J'ai l'impression que l'auteur n'a pas osé/voulu aller au bout des implications de son choix et a toujours gardé un regard "occidental" sur la mise en place de cette "fantasy" africaine. L'auteur essaye de nous partager les croyances mystiques de Chaka et du peuple zoulou alors que lui-même n'y croit pas ne fut-ce qu'un instant et que l'intelligence guerrière, stratégique et tactique de Chaka semble plus importante à montrer voire à démontrer.

Ce récit écartelé entre la réalité historique et le mystère de l'Afrique n'en reste pas moins palpitant et intéressant à plus d'un égard et je conseille ce livre à tout qui s'interesse un peu à l'Afrique et/ou à l'ambivalence des "grands" hommes de l'histoire.
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Un roman de fantasy mené magistralement par le maître Thomas Day. du point de vue de l'histoire, on y rencontre des démons et des dieux, des hommes noirs et des hommes blancs, une prophétie, une magicienne et son cochon... du point de vue de l'Histoire, on rencontre Chaka Zoulou, le roi de la tribu des Zoulous qui, au XIXème siècle, réussit à faire trembler l'empire colonial anglais et à attirer l'attention de Georges IV sur le sud de l'Afrique. On y rencontre ses amis, sa mère et son père, les hommes qui ont partagé sa vie et aidé à bâtir sa légende. On y voit le peuple Zoulou, de simple tribu, devenir un peuple grand comme un empire, se trouver une unité et une raison de croire en l'avenir. C'est un roman qui laisse quelque chose après que la dernière page soit tournée, un goût étrange de victoire mêlée au sel des larmes. Mais une histoire qui fait partie de notre monde et qui a influencé le cours des choses. "Nous, Zoulous ! avons une prophétie..." Ecoutez la voix des dieux et de leur porte-parole, Chaka Zoulou !
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Bon moment de lecture que cette incursion de Thomas Day en Afrique, avec cette version fantasmée de l'histoire de Chaka, empereur zoulou. Rythmées et efficaces, on suit avec attention les aventures de cet homme, porté par les visions de femmes puissantes et de dieux assez présents. Une bonne lecture, rapide mais sans surprise.
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Le trône d'ébène est sous-titré Naissance, vie et mort de Chaka, roi des Zoulous et c'est une fantasy historique que l'on découvre en occultant comme il se doit la préface légèrement divulgâchante de l'auteur. Les thèmes, que dis-je les clichés, de la fantasy sont bien là : jeune élu, arme magique, sorcière qui se penche sur le berceau puis lui donne des capacités surhumaines, enfance difficile suivie d'une progression vers le pouvoir à la force du poignet et surtout à la pointe de la lance, tout est là où presque. Historique, parce que la base du récit est la vie de Chaka Zoulou, fondateur du royaume zoulou vers la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècle. Et d'ailleurs l'article Wikipédia et le récit se rejoignent souvent, tant la vraisemblance historique, malgré bien sûr le caractère romanesque du livre, a été respectée.

Guerrier légendaire, leader charismatique, Chaka grimpe les échelons jusqu'au pouvoir suprême grâce à un caractère intransigeant et à des capacités stratégiques supérieures, mais aussi grâce à une volonté d'expansion du royaume zoulou, d'assimilation des tribus conquises, sans aucun remord quand il s'agit de massacrer ceux qui lui résistent ou lui sont inutiles. Habité par sa légende, et la fameuse prophétie à laquelle il croit lui-même (le plus souvent), il n'aura de cesse de faire grandir son empire et son armée. Et observer les nations colonisatrices, tout en guettant l'arrivée de sa Némésis : les anglais. Mais l'ivresse du pouvoir, le chagrin de perdre les êtres qui lui sont chers vont progressivement le faire devenir fou, un fou tyrannique et sanguinaire qui m'a fait penser à un certain colonel Kurtz.

Thomas Day est un excellent conteur et explique en bonne partie les événements de la vie de Chaka par la magie, et souvent une magie divine, avec peut-être des déités qui manipulent les humains et s'en servent pour éviter d'être balayées par l'arrivée de l'homme blanc. Héros, légende, visionnaire ou fou sanguinaire, Shaka est tout cela à la fois et bien plus, et ce roman assez court se dévore rapidement, d'autant qu'il porte sur un continent et sur des peuples bien peu présents en littératures de l'Imaginaire. Une franche réussite, encore, de Thomas Day, couronnée par un prix Imaginales.

En bonus, une filmographie et une bibliographie dédiées à Chaka complètent l'ouvrage.
Lien : https://bibliosff.wordpress...
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J'ai acquis ce livre suite à mon voyage à Granville cet été, dans le village où je me trouvais il y avait une très jolie boîte à livre dans lequel j'ai pu trouver le Trône d'ébène. Je ne connaissais alors ni l'auteur, ni le roman mais je ne suis pas déçue de la découverte !

Le sujet de ce roman est plutôt original puisqu'il parle de l'Afrique au XVIIIe siècle et XIXe siècle. J'avais un peu peur en me lançant dans ce roman de ne pas tout comprendre mais finalement grâce à la plume de l'auteur on se laisse aller et on entre peu à peu dans son univers particulier. L'auteur utilise un genre que je ne connaissais absolument pas, la fantasy historique. Il utilise des faits historiques véridiques pour les inscrire dans un monde inconnu qui mêle faits réels et faits extraordinaires. Je n'ai pas compris véritablement pourquoi c'était de la Fantasy, je n'ai pas trouvé que le livre soit hors de notre monde réel. Même si l'auteur a créé une sorte de carte nouvelle dans l'Afrique, on retrouve quand même les anglais et les Irlandais. de plus les moments qui sont imaginaires ne sont pas si extraordinaires que ça. Je ne veux pas vous spoiler, donc je ne dirais rien. Je peux juste vous dire qu'il y a une sorcière anormalement vieille qui dit une prophétie qui marquera la vie de notre héros Chaka.

Le roman est découpé en six parties qui retracent les six grands moments de la vie de Chaka à sa mort. C'est un bon point si vous aimez comme moi suivre l'évolution d'un personnage. Malheureusement pour moi je ne me suis pas sentie proche du personnage mais ce n'est pas pour autant que je n'ai pas aimé le suivre. Thomas Day a une plume nette, concise, il ne va pas dans des détails inutiles et ne marque pas son récit de tournure de phrases "juste" pour faire joli. C'est une belle plume néanmoins, qui nous transporte et souligne la dureté que peut avoir le récit et les personnages. Je tiens à préciser également que le roman est assez cru, l'auteur ne cache pas les moments violents ou choquants, sa plume ne fait qu'endurcir ces moments. Je ne suis pas très sensible en temps normal et je dois dire que j'étais un peu gênée des fois. Donc attention âme sensible, s'abstenir !

"Je crois que tu es l'enfant de la prophétie dont mes rêves me parlent depuis mes premiers saignements de femme, j'avais quinze ans [...]. Tu pourras devenir un grand roi, un dieu parmi les hommes."

Chaka est un enfant illégitime du roi, celui-ci est promis à un grand destin marqué par la guerre et le pouvoir. Jusque là on retrouve les grandes lignes de la vie du grand roi des Zoulous. Tantôt cherchant à comprendre la prophétie, tantôt cherchant à connaître ses ennemis, c'est celle-ci qui lui donnera tout le courage à affronter les combats et barrières qui l'entourent. Chaka est un personnage fort, intelligent avec une rage de vivre. Il sait se battre et motiver son entourage. On est amené à le suivre lui et son évolution. Je l'ai d'ailleurs trouvé très intéressante. La fin est bien, je pense que c'est la meilleure fin pour ce roman. Isangoma est la sorcière qui prédit à Chaka son destin, tout au long du roman elle accompagnera le héros dans son ascension au pouvoir mais également dans sa quête de compréhension de soi. J'ai beaucoup aimé ce personnage qui nous réserve quelques surprises. Elle a un côté mystique, que l'on prête bien aux coutumes africaines, que j'ai adoré ! Senza N'Gakona est un autre personnage très déterminant dans ce roman, c'est la mère de Chaka qui toute sa vie sera au service de son fils. Elle fait tout pour que sa destinée soit faite comme elle se doit, bien évidemment tout ne sera pas simple...

J'ai trouvé que le fond de l'histoire était très mystique, proche de la nature et des dieux. J'ai reconnu en ça les rites africains ainsi que leur croyance. C'était très dépaysant et intéressant à lire. Les personnages ont un langage soutenu, je veux dire par-là qu'ils communiquent de manière "programmée", comme il se doit selon la politesse. Je ne sais pas si je me fais comprendre, en tout cas c'est une chose qui me mettait mal à l'aise du début à la fin. C'est une des choses pour lesquelles je n'arrivais pas à m'identifier et m'attacher aux personnages. L'autre étant la violence qui émanait d'eux. Les scènes de guerre sont toutefois impressionnantes, j'étais plongée dedans comme si elle se déroulait devant mes yeux. L'auteur m'a impressionnée par sa minutie et sa justesse. Thomas Day donne un caractère encore plus particulier à son texte en mélangeant la quête d'identité du personnage et la colonisation des hommes "blancs". Même si cet aspect est moins travaillé j'ai tout de même aimé cette petite touche qui marque temporellement le roman. Attention, si vous aimez les histoires aux fortes intrigues passez votre chemin. Il n'y en a pas vraiment ici, même si ce n'est pas le plus important du livre bien sûr.

J'ai toutefois eu bien de mal à me plonger dans le roman, j'ai mis du temps à le lire. Les personnages sont difficiles à "adopter", l'ambiance est particulière, froide et violente. Les noms des personnages sont compliqués, ils ne ressemblent en rien aux prénoms occidentaux et je les mélangeais tous. Il y a de nombreux personnages, il me fallait un temps pour les enregistrer. D'une pour comprendre qui étaient les ennemis ou les amis, de deux pour comprendre les enjeux qu'ils apportent au roman. J'ai attendu un tiers du roman, mais c'était une attente qui en valait la "chandelle".

Globalement j'ai bien aimé la fin, le roman est bien construit, les parties se suivent bien et soulignent comme il faut l'évolution du personnage. le langage et le vocabulaire sont particuliers mais font de ce roman une lecture originale et audacieuse. L'ambiance est particulière, les personnages sont inquiétants et violents. Cependant j'ai envie de découvrir d'autres livres de Thomas Day, il m'intrigue un peu avec son univers qui lui est propre.
Lien : http://nituti.blogspot.fr
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Curieusement, je ne sais même pas par où commencer.Bon, je vais essayer de faire simple et faire un rapide résumé.Ce roman raconte la jeunesse, la vie et la mort de Chaka Zoulou. Il fut gardien de chèvres, guerrier, roi et empereur avant de finir trahi par ses proches, mais dans la mémoire de tous pour l'éternité.Chaka Zoulou est aussi un personnage historique, ce qui fait de ce récit une espèce de biographie romancée, avec quelques élements d'authentique fantasy. C'est loin d'être anodin, car [a:Thomas Day|119043|Dorothy Day|http://photo.goodreads.com/authors/1266847660p2/119043.jpg] utilise avec brio L Histoire comme support à son histoire. Il l'utilise comme matériau de base, mais n'hésite pas à la déformer au besoin, faisant sienne cette phrase d'[a:Alexandre Dumas|4785|Alexandre Dumas|http://photo.goodreads.com/authors/1198521602p2/4785.jpg] (que j'ai toujours beaucoup aimé - la phrase) "On peut violer L Histoire, à condition de lui faire de beaux enfants". Et l'enfant est beau, dès le début.Evidement, je ne suis pas impartial, et je pense que certaines des raisons qui font que j'ai apprécié ce roman tiennent à mon histoire de lecteur. En effet, quand j'ai commencé cette lecture, j'ai immédiatement commencé par penser à ... [b:Kirinyaga|858859|Kirinyaga A Fable of Utopia|Mike Resnick|http://photo.goodreads.com/books/1178945485s/858859.jpg|2415326] (évidement, c'est un peu mon livre de référence concernant l'Afrique imaginaire). Mais rapidement, j'ai compris que je n'étais pas dans un monde maintenant ses traditions, mais plutôt dans un monde en mutation. Une mutation qui n'est d'ailleurs liée à rien d'autre qu'à un guerrier, égal de Conan ou d'Alexandre le Grand (ça, c'est un des personnages - sans doute ayant réellement existé). L'autre raison évidente qui me fait apprécier cette oeuvre, c'est que l'auteur n'essaye pas vraiment de rentrer dans la tête de son héros. C'est-à-dire qu'il n'y a aucune espèce d'introspection dans ce récit. On suit les discussions de Chaka avec ses proches, ses ennemis ou même ses dieux (des discussions qui sont sans doute imaginaires pour la plupart). Mais jamais l'auteur n'essaye d'imaginer ce qui se passe dans la tête de Chaka. Ca change très agréablement d'une certaine littérature ...J'ai parlé des dieux de Shaka, et je pense qu'ils sont une des raisons qui m'ont fait apprécier ce roman. Enfin, pas les dieux en tant que tels, mais plutôt ce qu'ils représentent : une vision de l'Afrique avant la colonisation. Vous savez, un de univers où la magie existe, mais où on ne va pas non plus en faire un plat. Un monde où le féticheur et ses incantations ont autant de réalité que le sable du désert. [a:Thomas Day|119043|Dorothy Day|http://photo.goodreads.com/authors/1266847660p2/119043.jpg], je trouve, arrive à donner à cette vision chamanique du monde une réalité indiscutable, qui fait tout le charme de l'histoire. Regardez donc Chaka se battre contre Ananzi (oui, l'araignée de [a:Neil Gaiman|1221698|Neil Gaiman|http://photo.goodreads.com/authors/1234150163p2/1221698.jpg] se balade ici sous sa forme la plus traditionnelle ...) ! C'est d'ailleurs peut-être dans cette scène qu'on comprend à quel point l'auteur utilise les recettes de l'écriture moderne pour nous plonger authentiquement dans le temps du mythe pré-historique.Evidement, dans un tel monde de légende, le ghéros ne peut qu'être beaucoup plus grand que nature. On s'attend donc à ce que Chaka soit fort. Il l'est. On s'attend à ce qu'il soit rusé. Il l'est. Et c'est dans le reste, dans ses caractéristiques non héroïques qu'il est le plus surprenant : son espèce de façon désinvolte d'empaler, ses relations parfaitement oedipiennes avec ses parents, et sa relation à son propre mythe en cours d'édification. Tout ça concourt à faire de ce personnage un authentique héros, mais aussi un authentique humain. Une vision africaine d'Hercule, en quelque sorte. Qui plus est, il n'est pas le seul personnage intéressant. Même son père, qui est pourtant l'un des personnages les plus flous de cette histoire, a une réalité indéniable.Tout ça, ce décor, ces personnages, et même la description de la vie de Chaka, ne tient bien sûr que par la grâce de la plume de l'auteur. Et pour ça, je vous renverrai sans hésiter à mes précédentes chroniques. Je savais déja, depuis [b:La voie du sabre|3628869|La Voie du sabre|Thomas Day|http://ecx.images-amazon.com/images/I/51EE0PXFPYL._SL75_.jpg|3671686] ou [b:L'instinct de l équarisseur], qu'il était un écrivain de l'épique. Je sais aussi maintenant (enfin, je le savais déja, mais là, il le fait peut-être mieux encore) qu'il sait mettre un fin à cette démesure de la façon qui convient : avec discrétion.J'imagine que vous aurez compris, suite à cette avalanche de bons points, que j'ai apprécié ce roman. Et je ne vous détromperai pas. J'ai vraiment été plongé dans le royaume des zoulous. Et je ne peux que vous conseiller d'aller le visiter avec cet excellent guide.
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