Elle aime être une marginale, un paria social. Elle pense qu'être une rebelle la rend plus séduisante, la fait se sentir comme une rock star, mais ce n'est pas pareil pour moi. Je n'ai pas son grain de folie, son attitude "je-m'en-foutiste". J'ai l'impression d'être une tranquille petite souris échouée dans les couloirs du lycée et qui essaie de rester invisible face aux gros chats qui tendent leurs griffes vers moi. Pour une fois je voudrais avancer dans les couloirs et ne pas me sentir à part. Pour une fois je voudrais savoir ce que ça fait d'être simplement comme tout le monde.
Je ne serais certainement pas comme toutes ces filles. Je ne harcèlerais personne ni ne dirais des choses méchantes. Je ne ferais jamais en sorte que quelqu'un se sente inférieur. En fait, je ferais beaucoup de bonnes choses si j'étais populaire. Je pourrais tenter de me faire élire comme présidente de la classe et apporter des changements positifs. Je pourrais aider les gens ! Tandis que je feuillette le journal, un sentiment me submerge et je suis frappée par l'inspiration.
"Google… viens et sauve-moi."
Je suis censée travailler à un projet sur la guerre d'Indépendance, mais peu importe mes efforts pour trouver l'inspiration à ce sujet, je ne peux m'empêcher de trouver ça ennuyeux et me sentir un peu découragée. Je recherche ce que j'ai besoin de savoir dans la base de données du lycée, gribouille quelques notes et écrit deux ou trois mots.
On ne devrait pas mentir à ses parents, n'est-ce pas ? C'est ce que je suis en train de faire à présent, mais ça ne ressemble pas à un mensonge. Je le fais pour être gentille. J'essaie juste d'arranger les choses.
C'est le souci avec l'école, ça vous apprend les faits bruts et vous demande de les répéter, mais ça ne vous donne jamais toute l'expérience humaine, ne va jamais suffisamment dans les détails.