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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Le titre de ce livre n'est, me semble-t-il, jamais prononcé au long de la petite centaine de pages au fil desquelles Constance Debré gratifie ses lecteurs d'une logorrhée sans style, avec quelques virgules par-ci par là, pour un ensemble dans lequel elle ne dit finalement rien ou presque.

Offenses, mais qui est offensé dans cette histoire de malheureux enfants qui ont sombré à l'image de leurs parents, biologiques ou non, de leurs fratries douteuses, absorbés qu'ils ont été par le désert de l'indifférence, pire sans doute que la haine car elle, elle exprime au moins quelque chose.

La grand-mère assassinée a déjà quitté le monde avant le meurtre puisqu'elle a été abandonnée par sa famille, croisant enfants et petits-enfants dans la rue, sans même être saluée, encore moins donc aidée ou accompagnée.

La relation du meurtrier avec sa victime est complètement zappée même si Constance Debré affirme, à juste titre sans doute, qu'il était devenu le seul à l'aimer un peu. Et puis, pour quelques euros, il la tue dans un déchaînement de violence inutile, tel que celui que que les médias s'appliquent à diffuser bien trop souvent hélas.

N'ayant rien à dire, Constance s'en prend aux juges, aux avocats, aux témoins, aux jurés, à tous ceux qui font tourner si mal un système qu'elle semble dénoncer du bout des lèvres.

Il n'y a rien à retirer de cette lecture, pas même un semblant de qualité littéraire, heureusement c'est très court et cela suffit largement.
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Commençons par les points positifs. L'autrice a une très belle plume avec un style particulier à la fois agressif et percutant mais un peu trop travaillé pour me prendre aux tripes. Tout ce qui concerne le système judiciaire est juridiquement exact et ça c'est assez rare pour être souligné (j'ai appris par la suite que l'autrice était avocate, ceci explique cela).

Voilà fini pour le positif parce que je suis en colère. Attention coup de gueule en vue.

Ça sent à plein nez la bourgeoisie qui se rebelle. C'est manichéen et bourré de stéréotypes et de préjugés. Ça ne marche pas, d'autres ont critiqué la société et ses injustices avec tellement plus de sincérité. C'est subjectif, mais je trouve que tout dans ce livre sonne faux.

Je n'aime pas les sous entendus : naître pauvre dans une cité c'est être condamné d'avance. le livre prône la compassion pour un meurtrier parce qu'il n'a jamais eu de chance dans la vie mais méprise celui qui est fier d'avoir un travail. Même si c'est un travail ingrat il a le droit d'en être fier et de ne pas avoir honte de ne pas avoir pu accéder à « mieux ». Ce n'est pas pour autant une défaite. On en est presque à encenser celui qui a tué comme étant celui qui a fait preuve de grandeur, celui qui ne s'est pas trahi.

Expliquer que quand quelqu'un tue la société et les injustices peuvent y être pour beaucoup oui, le dédouaner de toute culpabilité non ! Évidemment que notre société créé des tueurs, des dealers, des paumés par son fonctionnement. Évidemment c'est injuste mais non ça ne légitime pas un meurtre. Rappelez vous dans Germinal le grand-père qui sous le poids de la pauvreté et de l'injustice étrangle cette pauvre gamine. Ça c'était un message fort. Là on ne sait rien des personnages, le contexte est à peine ébauché. S'attaquer à une telle question avec si peu ne m'a pas convaincue.

Les personnages justement : aucune volonté, combativité, personnalité, des ersatz de gens des cités. Ceux qu'on voit dans tous les reportages racoleurs. L'autrice a sans doute voulu provoquer mais c'est tellement gros que ça en devient pathétique. Je la rejoins sur certains points sur le fonctionnement du système judiciaire mais de là à jeter le bébé avec l'eau du bain... Et puis c'est vindicatif, agressif, mais aucunement constructif. Encore une fois on sombre dans la caricature. Tous les avocats, procureurs, juges, ou personnel des tribunaux ne sont pas des nantis, des fils ou filles de, ils sont majoritaires oui, mais certains viennent de la fange n'en déplaise à l'autrice. Un peu de nuance n'aurait pas fait de mal.

Ce livre je l‘ai vécu comme une insulte aux gens des cités. Je n'aime pas ce qu'elle a fait d'eux : des criminels et des parasites qui vivent aux crochets de la société, des familles dysfonctionnelles ou personne ne vient tirer personne vers le haut. Des gens sans fierté sans combativité sans rêves. Ce ne sont que des stéréotypes. J'ai trouvé ça méprisant et sans nuance. Et les autres alors ?

Je ne connaissais pas l'autrice je suis allée voir son profil, ça n'a fait que renforcer mes impressions. Je ne suis pas prête de renouveler l'expérience.

Je salue mes babels copains qui ont eu un tout autre angle de vue sur ce livre Anna (@AnnaCan ) et berni (@berni_29). Je vous invite à aller les lire parce que c'est ça aussi la magie des livres : autant de livres que de lecteurs. Et puis l'esprit critique ayant toujours faim, c'est tellement mieux d'avoir des avis divergents ;-)
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Porteuse d'une radicalité certaine, Constance Debré quitte la sphère intime et l'autofiction pour s'attaquer aux injustices sociales. Habile dans l'art de porter le fer là où cela fait mal, elle aime triturer les chairs à l'aide de sa plume vengeresse. L'ancienne avocate a décidé cette fois-ci de mener son entreprise de démolition sur la Justice.
La recette tient en peu de choses. Prendre un crime odieux, l'assassinat d'une vieille dans son appartement minable pour quelques poignées d'euros par un gamin de banlieue qui doit s'acquitter d'une dette auprès de son dealer. Dépeindre une petite frappe en quelques traits : déscolarisation, RSA, joints, glande et enfant en bas âge. Pour l'écrivaine, le meurtre commis est la conséquence d'un ordre social générant de façon systémique l'inégalité. Quant à la Justice, elle n'est que parodie, une « sale messe » : « Il faut bien un sacrifice. Que quelque chose d'insupportable soit purgé. Un homme doit payer pour tous les hommes. »
Hélas, 140 pages c'est un peu court pour mettre quelques nuances dans un discours qui n'en a aucune. On est loin de Crime et Châtiment et des interrogations de Raskolnikov. le résultat aboutit à considérer le meurtrier comme le simple produit d'une misère sociale, d'un rapport de domination entre nantis et laissés-pour-compte et à qui l'on passe la chasuble d'un pénitent chargé « de porter tout le mal. »
Le résultat est cruel dans cette vision en hauteur, qui renvoie le criminel au niveau de la victime, les classes populaires au lumpenprolétatiat, et qui définit la sanction comme le produit d'une justice de classe. le meurtrier est la victime expiatoire de la société, son rôle est d'exorciser « toute la pourriture de l'humanité ». On l'aura compris, il n'y a pas de morale parce qu'elle n'est que bourgeoise, « votre morale cache votre faute », pas plus qu'il n'existe d'équité, « votre droit cache votre crime ». Ce que l'on pourrait résumer par : tous responsables. Et si la dupe dans ce jeu de massacre était Constance Debré elle-même ?
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Ayant lu tous les livres de Constance Debré j'étais contente lorsque j'ai appris que son dernier bouquin sortait. Je pensais que comme à l'accoutumé je serais ravie en lisant ce dernier.. Ce ne fût guère le cas. J'ai été vachement déçue.. La façon dont c'est écrit m'a perturbée, les répétitions, la forme des "paragraphe" on aurait dit un ensemble de petits paragraphes collés pour former une histoire plus ou moins sensée. Dommage !
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L'auteure nous a fait part, avant sa conversion, de son opinion sur le peuple dans un ouvrage que je vous conseille tant il est édifiant : Manuel pratique de l'idéal. Je n'avais jamais rien lu ni entendu de pire comme éclat de rire de la grande bourgeoisie à la face des non-dominants.

Aujourd'hui, Constance Debré semble avoir changé de point de vue sur les banlieusards « pas très riches et qui n'ont pas fait beaucoup d'études », en s'intéressant à leur sort et en donnant l'impression d'y compatir, mais selon moi cette impression est fausse.
En effet, ce n'est pas pour dire qu'une grand-mère assassinée de basse extraction aurait dû avoir le même droit à la retraite tranquille que les autres. C'est pour réinventer le déterminisme en se prenant de compassion pour l'assassin que tout avait mené à ce geste. Bizarre de n'avoir de compassion pour le « peuple » que lorsqu'il assassine.

Les « prolos » sont trop limités dans son esprit pour avoir un libre arbitre, preuve qu'elle les méprise encore.
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