Les parentés inhumaines (Fugue et variations)
extrait 2
Fins innombrables
que plus nulle matière à mes sens ne rédime
hors la savoir native
insensée qui d’autre en autre s’altère
d’autre en autre
morte ne meurt
Métamorphique infinitude ma fin carcinommée
d’altérité en altérité m’apparente
– animalisation végétalisation squelettisation –
ma grouillante positivité de nourrice nutritive
toute substance molle gloutonnée bondit vers
l’étrange ultime fractalité du minéral
où s’illimite – quantique émanation de ce qui fut vous
de ce qui fut moi –
l’oubli de nos durées perdues
//Françoise Clédat
Couronne rousse
sur un banc dort
tête posée sur l'épaule
d'un homme assoupi
un chien ne cesse d'aboyer
deux garçons jouent à cache-cache
sieste en plein air
une chanson d'automne
réveil au frais du jour qui se couche.
Aline Recoura
Les parentés inhumaines (Fugue et variations)
extrait 1
Vous que j’ai perdus n’avez durée que
ma mémoire par d’autres mémoires relayée
S’éteignant elles éteignent ce qui de vous fut
Que sais-je de ma trisaïeule hormis
archives de papier si elles existent
quand nulle œuvre d’exception
état civil mariage enfantements
jalons sans images ni affects
Et moins encore des innombrables qui précèdent
…
//Françoise Clédat