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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le 13 mars 1964, Catherine Susan Genovese, dit Kitty, est sauvagement assassinée devant chez elle, dans le quartier huppé de New Gardens dans le Queens, alors qu’elle rentrait de son travail. Ce qui n’aurait pu être qu’un fait divers parmi tant d’autres va pourtant faire les choux gras des tabloïds et faire réagir tous les Etats-Unis.

En effet, le New-York Times révèle dans une enquête menée par Martin Gansberg, que trente-huit témoins ont assisté à la scène de chez eux sans qu’un seul vienne porter secours à la jeune femme de 28 ans ! Ces terribles révélations, qui pointent du doigt la lâcheté de ces citoyens sans histoires, vont bouleverser et profondément choquer des milliers de gens.


Didier Decoin dresse alors un portrait de la jeune femme, connue pour sa gentillesse et sa discrétion, mise sur un piédestal par la presse pour avoir été une innocente victime. Il décrit ensuite le portrait de Winston Moseley, le meurtrier de Kitty et d’une dizaine d’autres femmes, arrêté après son crime et dont le procès sera suivi par tout le pays. Mais si un seul homme est jugé, on n’oublie pas que trente-huit autres ont leur part de responsabilité…

Voilà un récit qui fait froid dans le dos! D’abord parce qu’il s’agit d’une histoire vraie, ensuite parce qu’il nous met face à nos propres faiblesses et à notre lâcheté. Le lecteur est placé dans la position du témoin, passif et voyeur de l’atrocité qui se joue sous ses yeux. Il voit la scène, est terrorisé, sidéré, choqué et malgré tout ne peut s’empêcher de regarder ce qui lui fait horreur, comme s’il était paralysé. Le récit soulève une multitude de questions et pousse le lecteur à réfléchir à cette lâcheté collective. Comment peut-on rester sourd aux appels au secours d’une personne en détresse ? A quel point ces témoins sont-ils coupables du crime ? Comment punir cette absence de courage ? Le fait est qu’il n’y a justement pas eu de sanction pour tous ces gens qui se sont empressés de déménager de leur immeuble pour fuir les jugements et les questions embarrassantes… Un livre glaçant donc, dominé par une tension permanente, qui dérange parce qu’il explore de sombres facettes de la nature humaine… Une lecture marquante !


Challenge Variétés: Un livre adapté en film
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1964. New-York.
Une nuit de mars, une femme a été assassinée, poignardée de plusieurs coups de couteau, juste au pied de son immeuble. La police enquête, questionne, frappe à toutes les portes, interroge les voisins les uns après les autres ; 38 témoins potentiels et pourtant personne n'a rien vu, ni entendu. Un seul habitant reconnaît avoir été dérangé par des cris, raconte être sorti sur son balcon pour râler contre les perturbateurs, et réclamer le silence, pour pouvoir dormir en paix… Mais il n'a pas saisi l'urgence du drame en cours. Ni lui, ni ses voisins, n'ont envisagé, de prévenir, A TEMPS, la police…

Cette histoire, invraisemblable, est pourtant issue d'un fait divers, bien REEL.
C'est le meurtre de Kitty Genovese qui fut à l'origine de ce roman. Il fut aussi le point de départ d'études, en psychologie sociale, du « syndrome de Kitty Genovese ».
Ce syndrome désigne un phénomène psychologique qui se réfère aux situations d'urgence et où, la présence sur le lieu d'AUTRES personnes, exercera une influence importante sur la prise de décision individuelle qui déterminera si la personne témoin, intervient ou pas.
Or, le drame de Kitty Genovese montre qu'effectivement tous les témoins adoptent la même stratégie : celle d'observer les voisins sans agir, estimant que si personne ne « bouge », l'aide n'est pas vraiment nécessaire.

Mais cette explication contente-t-elle l'écrivain ?

Non, car Didier Decoin nous prend à témoin : il nous incite à nous questionner, « Qu'aurais-je fait à leur place ? », « Qu'est-ce qu'il fallait faire ? », « Pourquoi ce silence pesant, ces questions sans réponses et cette vérité qui reste en suspens ? », « Comment justifier tant d'indifférence face à l'horreur ? ».

Au final, un roman, fort dérangeant, qui dévoile des comportements humains et nous renvoie à nous même. Un roman qui interroge sur les contradictions des « piètres » humains que nous sommes, qui nous dévoile nos faiblesses et nos défaillances comme si en les montrant sous un jour aussi cruel que juste, Didier Decoin voulait nous aider à les dépasser…

NB/ Depuis 1964 un numéro d'urgence (l'équivalent du 15 en France) a été mis en place aux USA, suite à cet « incident ».
NB/ « 38 témoins » réalisé par Lucas Belvaux (mars 2012) est l'adaptation, moyennement réussie, de ce récit.
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J'ai entendu parler pour la première fois du meurtre de Kitty Genovese à l'occasion de la sortie du film « 38 témoins » directement inspiré du roman que Didier Decoin a tiré des faits.
Des faits perturbants, c'est le moins que l'on puisse dire…

Kitty Genovese fut assassinée sauvagement en rentrant chez elle, à New-york, la nuit du 13 mars 1964. Après enquête, il s'avérera que son calvaire aura duré plus d'une demi-heure et que durant ce laps de temps, au moins trente-huit personnes avaient vu ou entendu quelque chose.
Trente-huit possibilités d'intervenir, à minima en appelant la police.

Le livre de Didier Decoin n'est pas qu'une enquête, encore moins un simple réquisitoire. L'auteur a choisi de multiplier les points de vue. Celui du journaliste qui mit l'affaire sur le devant de la scène, celui d'un couple voisin de Kitty, absent au moment des faits ou encore celui de certains témoins, il égrène des extraits du procés, puis, de temps à autre, laisse sa plume de romancier omniscient se glisser dans la tête de Kitty, ou dans celle de son assassin.
Le résultat est un texte tantôt poignant, tantôt glaçant, toujours troublant, car souvent, au cours de cette lecture, malgré la révolte devant tant d'indifférence et de désinvolture il y a ce doute de savoir si nous aurions été la pièce manquante, le témoin concerné, celui qui aurait alerté la police, ou bien si nous aurions été un de plus sur la liste, le trente-neuvième témoin.


Pour ceux que le sujet intéresse, il y a un l'excellent documentaire « non-assistance à personne en danger » réalisé par Aurélia Bloch qui décrypte « l'effet spectateur », à savoir, que plus les témoins d'une agression sont nombreux, moins la victime a de chances d'être secourue…


Challenge Multi-défis 2017
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Kitty Genovese a été torturée pendant 1h30 dans la nuit new-yorkaise sans que quiconque ne lui vienne en aide. Pourtant elle a hurlé, pourtant elle a été vue et entendue. Mais chacun pensait que l'autre avait ou allait appeler les secours. Quand enfin quelqu'un lui porte asistance, il est trop tard...
Ce cas réel, bien que romancé ici, a permis la mise en place du fameux 911 et la théorisation de la notion de "dilution de la responsabilité" : si beaucoup de personnes sont témoins d'une agression, d'un accident...elles seront plus enclines à se dire que quelqu'un d'autre va appeler les secours que si elles sont seules ; au final, souvent, les secours sont prévenus trop tard. C'est plus de l'égoïsme, une façon de ne pas s'impliquer que de la lâcheté. La lâcheté a été de n'intervenir en aucune façon, de l'avoir regardé et écouté mourir après que le tueur eut quitté les lieux.
Le style fait effectivement penser à un article de journal ; mais l'histoire, et surtout l'épilogue, me resteront longtemps en mémoire.
Un autre cas où se pose la question "Et moi, qu'aurais-je fait ?"
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Ce livre retrace et analyse le meurtre de Kitty Genovese, macabrement célèbre dans l'Amérique des années 60. Cette femme a été poignardée et violée sous les yeux de 38 témoins qui n'ont rien fait pour l'aider.
Je vous avoue que ce petit livre est assez glauque et ce n'est pas vraiment mon genre, ce qui explique mon avis très mitigé, mais je n'ai aucun doute sur le fait qu'il puisse trouver des lecteurs plus enthousiastes. On y trouve des extraits d'entretiens avec le meurtrier qui n'éprouve aucun remord. On a des descriptions très précises du meurtre de Kitty mais aussi d'autres crimes tout aussi horribles. C'est assez perturbant.
Au-delà des détails scabreux, ce témoignage pose aussi la question sociologique de l'assistance à personne en danger. Face à ce genre de situation, la bonne réaction est-elle celle qui vous protégera ? Quand il y a du grabuge en bas de chez vous, est-ce la curiosité, la peur ou l'envie de porter secours qui va prendre le dessus ?
Même si je n'aime pas ce genre de lecture, elle a un côté enrichissant et j'ai découvert un triste fait divers célèbre que je ne connaissais pas.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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1964. Catherine Kitty Genovese 29 ans est retrouvée poignardée devant chez elle. Un fait divers tragique comme on en lit trop souvent. le meurtrier Winston Moseley est arrêté peu de temps après. Mais l'horreur ne s'arrête pas là. car Kitty a agonisé pendant plus d'une demie heure, alors que trente huit personnes, des voisins du quartier ont à des degrés divers été témoin du meurtre. Didier Decoin nous interroge sur nos responsabilités,nos lachetés, notre indifférence, notre égoisme dans un récit glaçant et profondement troublant. Ces trente huit personnes n'ont t'elle pas une part de responsabilité dans la fin atroce de Kitty ? Une question que chaque lecteur se pose, et moi qu'aurai-je fait ? Sacrément dérangeant.
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Le titre m'a intriguée : est-ce une interrogation métaphysique ? Une approche philosophique ? Une déduction factuelle ?
Le récit rappelle un meurtre (et ceux qui l'ont précédé) non seulement atroce (à cause des sévices et de la mort infligés par le prédateur à la proie) mais également perturbant (à cause de l'indifférence, voire de la fascination/résignation face à la violence, qu'implique la non-assistance à personne en danger, – rappelons qu'aux États-Unis ce n'est pas un délit). 
Alors : pathologie ? Maladie mentale ? Schizophrénie ? Pulsion de plaisir dépravé (nécrophilie), de puissance dévoyée (domination brutale), ou de violence aléatoire et gratuite ? Pour ce meurtrier, la valeur de la vie d'une femme est identique à celle d'une mouche qui n'avait pas à se trouver si près de sa « tapette ». Sauf que c'est lui qui la traque...
Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/08/09/didier-decoin-est-ce-ainsi-que-les-femmes-meurent/
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Kitty Genovese est poignardée à mort une nuit de mars 1964. le meurtrier, un mécanographe de vingt-neuf ans, marié et père de deux enfants, est rapidement appréhendé. Deux journalistes découvrent que trente-huit personnes ont été les témoins passifs de ce drame. Pourquoi ? Comment ?
J'attendais beaucoup de ce roman, Didier Decoin est un auteur qui m'a enchantée il y a dix-quinze ans... le premier tiers du livre m'a semblé piétiner, tourner en rond, je m'y suis ennuyée. Puis on assiste au procès, notre curiosité sur l'affaire est enfin éveillée et partiellement satisfaite. On reste abasourdis par certains des prétextes invoqués par les témoins pour justifier leur immobilisme. Lourde de détails sordides, la dernière partie du roman présente néanmoins l'intérêt de mettre le lecteur face à sa propre lâcheté, son inertie probable, lorsque survient un danger pour autrui.
L'épilogue est très intéressant, il rapproche ce cas - réel - de phénomènes observés par des psychologues lors de tests de mises en situations : "Latané et Darley conclurent que quand un seul témoin est présent dans une situation d'urgence, il porte la responsabilité de devoir l'assumer ; mais si d'autres sont présents, la charge de la responsabilité se diffuse." (p. 183)
Les dernières phrases du livre m'ont semblé judicieusement choisies pour illustrer ce sinistre fait divers : "Le monde est un endroit redoutable, disait Albert Einstein. Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, qu'à cause de ceux qui voient ce mal et ne font rien pour l'empêcher." (p. 186).

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Cela faisait un moment que j'avais ce livre dans ma bibliothèque et j'en avais aussi entendu parler, mais je n'ai jamais eu l'occasion de le lire et un jour alors que je ne savais pas quoi lire, j'ai tiré au sort et c'est ce livre qui est sorti.
Je dois dire que dès les premières pages j'ai failli abandonner car je ne trouvais pas l'histoire captivante, mais j'ai continué en espérant que l'histoire serait plus captivante par la suite mais malheureusement cela n'a pas été le cas.
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Je ne sais plus trop comment j'ai entendu parler de ce livre…mais le résumé m'avait énormément intriguée. Quand je l'ai trouvé à la bibliothèque, j'ai été ravie.

J'ai été assez déçue.

Tout d'abord, je ne m'attendais pas à une telle forme. Comme je m'attendais plutôt à un policier, je ne risquais pas d'être satisfaite. C'est plutôt une sorte de documentaire, qui décrit les faits un à un.
J'aurais voulu avoir l'avis et les sentiments des témoins, l'un après l'autre, au moment du meurtre et après.
Ici, le narrateur principal est un voisin qui ne se trouvait pas chez lui au moment des faits et qui décrit ce qui se passe après et lors du procès.

Il est pourtant classé comme roman, mais j'ai du mal à le voir comme tel.



C'est à partir de ce meurtre qu'ont débuté les études sur ce qu'on appelle l'effet spectateur, ou l'effet témoin.
La définition est la suivante : L'effet témoin désigne un phénomène psycho-social qui se réfère aux situations d'urgence dans lesquelles notre comportement d'aide est inhibé par la simple présence d'autres personnes présentes sur le lieu.

En résumé, plus il y a de témoins, moins on se sent responsable.
S'il n'y a qu'une seule personne, celle-ci se sent responsable et prévient plus facilement la police.


Si il y a plus de monde, on se sent moins responsable, ou bien on se dit que les autres ont déjà appelé à l'aide et que donc, cela ne vaut pas la peine de recommencer.


On peut aussi avoir peur de se faire juger par les autres personnes en agissant. On part donc du principe que si personne ne fait rien, il ne faut rien faire non plus. le groupe sait mieux que l'individu.


Ou alors on minimise. On se dit que la personne qui crie dehors est saoule, qu'elle n'est pas vraiment en danger et que ce n'est pas la peine de déranger la police pour cela.




Il ne faut pas oublier que contrairement à la France, la non-assistance à personne en danger n'est pas punie par la loi aux Etats-Unis ( à moins que le témoin soit la personne responsable de la victime, comme les parents par exemple, ou des médecins).


D'où le fait que les trente-huit témoins n'ont eu aucun problème à raconter, dès le début à la police qu'ils avaient été témoins du meurtre. Et qu'ils n'avaient rien fait. Sur les trente-huit personnes, une seule a appelé la police. Et trop tard, Kitty Genovese était déjà mourante.


Au procès, on a préféré ne pas appeler les témoins de cette affaire. En effet, on voulait que le jury se concentre uniquement sur le tueur et non sur l'attitude des voisins. Il s'agissait avant tout de juger l'assassin et de tout faire pour qu'il ne puisse pas recommencer.


Mais il est vrai qu'on peut se poser la question. Evidemment que le tueur est la personne la plus coupable dans cette affaire.


Mais qu'en est-il de ces gens ? Qu'en est-il de ces personnes qui ont tout vu et qui n'ont rien fait ? Comment réagir face à l'indifférence ? Ne sont-ils pas également coupables du meurtre de cette jeune femme ? (surtout quand on sait qu'il y avait une patrouille de police à moins de 5 minutes de là…elle aurait pu être sauvée dès le début). Qui est le plus coupable ? le criminel ou l'indifférent ?

Ce livre est assez effrayant. Quand on se promène la nuit (surtout pour les femmes), on se rassure en allant uniquement dans les grandes avenues, où c'est éclairé et où il y a du monde. Mais est-ce vraiment la peine ? Quand on voit l'indifférence de ses gens,( tout à fait normaux et corrects, c'est plutôt un quartier propre sur lui et sûr) envers leurs voisine (donc une personne qu'ils connaissaient), cela fait froid dans le dos.


On en sort écoeurée…et un peu effrayée…on a beau dire et se scandaliser, on ne peut pas s'empêcher de se demander comment nous, on aurait réagi. Est-ce qu'on aurait eu le courage de faire quelque chose de concret, est-ce qu'on aurait eu l'intelligence d'appeler la police ? Ou alors est-ce qu'on aurait rejoint les trente-huit témoins derrière leurs fenêtres et leurs portes à regarder ?


—————————————

Je suis donc un peu déçue par la forme de ce livre que j'aurais voulu plus « roman » et le contenu m'a presque donné des nausées…Et si je suis contente de l'avoir lu, je suis encore plus ravie de l'avoir derrière moi.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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