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Thierry Decottignies (Autre)
EAN : 9782370552273
155 pages
Le Tripode (21/01/2021)
3.35/5   13 notes
Résumé :
« Ça faisait des semaines que j’arrêtais pas, alors c’est pas étonnant : au bout d’un moment c’est la surchauffe, les nerfs flambent, et l’angoisse, un matin, une angoisse comme un coup de couteau dans le ventre, m’a décomposé. »

Fratrie est une histoire simple, un road-movie. Un homme, confronté à un monde et à des frères au bord du chaos, prend la route et perd peu à peu les repères de son identité.
Fratrie est un texte acéré, une implosion l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Fratrie, de Thierry Decottignies, publié par les éditions du Tripode le 21 janvier 2021, est un roman déroutant par le décrochage progressif qu'il opère avec le réel et par les mystères qu'il laisse persister.

Dans ce road-book, le voyage se transforme en errance : la narration autodiégétique d'un antihéros souffrant perd le lecteur à travers une succession de visions, qui rendent compte d'une perception altérée, balançant entre états de conscience, rêves et scènes cauchemardesques hallucinées.
Ce récit difficilement classable, en marge du paysage littéraire français, vaut le détour pour les lecteurs n'éprouvant pas la crainte de se perdre.

« Ça faisait des semaines que j'arrêtais pas, alors au bout d'un moment c'est la surchauffe, les nerfs flambent, et l'angoisse, un matin, une angoisse comme un coup de couteau dans le ventre, m'a décomposé. »
Cette phrase, la première du roman, définit la tendance des cent cinquante-six pages qui suivent.
Deux frères partent à la recherche du plus jeune de leur fratrie, nommé Matteo, un émeutier, disparu après avoir poignardé un policier lors d'une manifestation. Ils laissent seul leur frère aîné, Seth, dont ils devaient s'occuper depuis quelques années, celui-ci souffrant d'un handicap moteur à la suite d'un accident de voiture. Peu de temps après un nouvel accident, comme un écho au précédent, le narrateur se retrouve seul, recherchant son frère disparu dans l'étrange ville côtière où il est supposé être. Ici commence son errance.

Dans ce récit, les informations utiles à sa compréhension sont semées comme des détails, presque à la manière d'ornements. Une lecture attentive permet de les apprécier, toutefois sans garantir aux lecteurs assidus de démêler le vrai du faux. Toute quête de vraisemblance est mise en péril, comme si le narrateur s'en amusait tout en semant le trouble, négligeant volontairement les attentes auxquelles répondent des romans plus traditionnels.
Loin du prêt-à-penser, c'est une interprétation libre qui est proposée au lecteur, car le récit sème le doute à travers les détails, sans que les nombreuses invraisemblances ne soient laissées au hasard.
Dans une quête de vérité, le lecteur se prend à établir des liens, des parallèles, entre les symboles, motifs et scènes répétés dans le réel comme dans l'imaginaire d'un personnage qui distingue occasionnellement, seulement quand sa lucidité le lui permet, ces deux dimensions.
Les zones d'ombres de ce récit sont nombreuses, constitutives de l'âme du roman. La part de mystère qui réside entre les lignes, là où l'imaginaire du lecteur se déploie, suscite et engage une réflexion personnelle, empêchant une lecture passive.

« Leurs regards, me disais-je, sans jamais cesser de rechercher des signes de leur destin, étaient au fond des pilotes indifférents et, bien qu'habiles et appliqués, attachés à la seule clarté. » p.97
Ici, alors que le narrateur évoque les passants, il est possible de se demander, évidemment sans obtenir de réponse, si un parallèle peut être fait avec les lecteurs du roman, « attachés à la seule clarté ». 

Fratrie est un roman singulier, déconcertant, bref et prenant. À travers un récit dont la construction narrative trouble les identités, ravive les traumatismes et multiplie les hallucinations, la plume précise et élaborée de Thierry Decottignies, telle le pinceau d'un maître, dépeint des environnements, des scènes, des visions, de manière terriblement visuelle, presque concrète, alors même que la distinction du réel et de l'onirique reste abstraite, procurant une expérience de lecture singulière à celles et ceux qui n'ont pas peur d'être dérangés, de se perdre en essayant d'y voir plus clair.
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La quête d'un frère qui s'évapore dans l'épaisseur toxique des gaz lacrymogènes. La quête d'un homme dont la réalité s'ouvre sans arrêt sous ses pieds, l'entrainant à son insu dans des mondes oniriques où les séquences s'enchaînent sans logique apparente. Et puis Erica, femme bien réelle ou simple matérialisation d'un fantasme tiré d'un vieux magazine Playboy, débarquant un beau jour sur son cheval? Et puis cette ville, où le vert semble omniprésent, suintant, dégueulasse.

FRATRIE est un univers en ce qu'il fait émerger d'innombrables interrogations. Et peu importe qu'on ait les réponses, le plaisir est dans la conjecture, dans le non-dit, le hors-champ. Car FRATRIE est de ces romans qui doivent être apprivoisé par le lecteur. C'est une oeuvre à destination du lecteur, qui en fera ce dont il veut, ce dont il peut. Remplissons donc les trous avec nos doigts crasseux, imaginons tout.

"Tout l'hiver ils vivent comme plongés dans un rêve, ai-je entendu dire une voix, et ils tuent les hommes. Ils les tuent et ils les mangent en pleurant. Ils n'ont pas de langue."

Dans FRATRIE on glisse sans arrêt du rêve à la réalité. Fluidité. Même attentif, on se fait avoir. Mais la réalité que décrit Decottignies vaut-elle mieux que le rêve? : dehors c'est la révolte. On s'imagine un monde à la dérive, gris bruyant gluant, où les milices se fracassent sur la police.

"J'ai regardé ma main gauche un peu enflée, le bout de ses doigts bleuis. J'attendais, je crois, qu'il se produise une espèce d'ouverture, quelque chose comme un hoquet dans le temps, une déchirure où je pourrais me glisser et reprendre avec les autres le cours des choses."

Intoxication chimique? Hallucinations? ou ce sommeil qui soumet sa volonté à la raison du personnage?
Un final sous les notes angoissantes de Hotel California : "you can check anytime you want, BUT YOU CAN NEVER LEAVE".
C'est un piège éveillé, c'est un cauchemar sur le fil du rasoir, c'est une terreur nocturne dont on ne s'échappe jamais vraiment.

C'EST, TOUT BONNEMENT, DE LA BELLE LITTÉRATURE.
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Thierry Decottignies n'en est pas à son premier roman. Et puis il publie au Tripode, une maison que j'aime bien. Et puis je m'aperçois qu'il a traduit « The Flamme Alphabet » de Ben Marcus (2014, Editions du Sous-Sol, 345 p.), ce qui n'est pas rien.

Donc, « Fratrie » (2020, le Tripode, 160 p.), avec une couverture simple et très sobre. Bon, c'est l'histoire de quelqu'un qui fouille un peu chez les libraires, à la recherche des petits éditeurs, et puis, comme il fait beau s'installe au soleil et se met à lire. Une bonne centaine et demie de pages, donc cela fait environ deux heures, s'il n'y a pas de mots trop compliqués, ni d'histoire tarabiscotée.
Une histoire de frères, d'où le titre de « Fratrie », comme quoi il reste encore un peu de vocabulaire. Quatre en tout Matteo, Thomas, qui fait office de chef de bande, le narrateur, et Seth, dit également l'araignée, mais qui ne sort plus de son trou depuis des années. Pour faire joli, Erica, une fille, blonde, du quartier qui se déplace accessoirement à cheval. Jasmine, qui collection des photos, maigre retour sur la réalité. Et quelques autres figurants dont des manifestants et un service d'ordre. Va pour le road-movie. Dans une vielle Mercedes bringuebalante. Il y a encore une bonne centaine de pages à tenir.

On s'en doute, l'action reste en second plan, la narration aussi. Mais cela pourrait être une déconstruction de la langue, suite à la traduction de Ben Marcus. « Un fantôme, probablement, que mon cerveau matérialisait en taillant directement dans l'étoffe acoustique qui nous entourait ».
Bon ce n'est pas le tout. Mais comme le chantaient les Frères Jacques, « Heureusement qu'il a fait beau et que la Marie Joseph est un beau bateau ». Là c'était sans l'option aquatique. Autre bon point, c'st que les 160 pages sont vite avalées. Un peu raide à boire, il est vrai avec un style volontairement actuel, sans vraiment de recherches, sinon du parler transcrit en écrit.

Est-ce l'application de la toxicité du langage telle qu'elle est dépeinte dans « The Flamme Alphabet », alors que le doux babil des enfants est devenu toxique pour les adultes. La langue devenue une barrière entre les mondes, non point des adultes et enfants, mais générations. Au moins pour le bouquin de Ben Marcus, à la superbe couverture, j'avis pu jeter ma bille en tournant la critique en une polémique Ben Marcus-Jonathan Franzen, suite à un essai dans « Harpers » « Why Experimental Fiction Threatens to Destroy Publishing, Jonathan Franzen, and Life as We Know It ». Evidemment c'était un peu jouer sur du velours, à la faveur de Ben Marcus.
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Comme en un fabuleux rêve expressionniste, l'étrange fin de partie d'un quatrième frère, parmi les villes déliquescentes et les chemins oniriques, magnifiée d'une écriture particulièrement acérée.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/07/27/note-de-lecture-fratrie-thierry-decottignies/

Deux ans à peine après l'incroyable « La fiction Ouest », Thierry Decottignies nous revient en janvier 2021 avec ce deuxième roman, toujours au Tripode. Délaissant le parc d'attractions multi-fonctions et largement post-exotique qui hantait ce premier choc littéraire en 2019, le voici qui nous emmène, de son écriture difficilement imitable, vers un autre pôle possible de nos futurs imaginaires gangrenés, là où le chaos rampant et incompréhensible d'obédience indistincte l'a emporté sur l'ordre sur-policé de la morale capitaliste.

« Fratrie » ne se raconte pas, mais se vit et se rêve. Road novel obsessionnel d'un genre très particulier, dans lequel des protagonistes des « Saisons » de Maurice Pons en croiseraient d'autres issus du « Pas Liev » de Philippe Annocque pour se rendre de concert, fût-ce en ordre dispersé initialement, à une très beckettienne fin de partie, tandis que les repères de réalité tantôt foisonnent tantôt s'embrument, questionnant sans relâche la lectrice ou le lecteur alors même que le personnage principal gère ses doutes éventuels d'une tout autre manière. Un deuxième roman qui change radicalement de terrain d'expérimentation et qui confirme une écriture d'une rare férocité acérée.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Ils sont quatre frères, et vivent reclus depuis la mort brutale de leurs parents. Thomas s'est institué chef de famille et prône l'oubli. Matteo brûle des poubelles et crève des pneus. Seth, surnotnmé l'araignée quand il était boxeur, est englué dans sa propre toile végétative depuis un traumatisme crânien. Quant au narrateur, perclus de rêves vivaces, et persuadé de pourrir de l'intérieur, il aspire à " un corps parfait -contrôlé, sans hoquet ni nausée soudaine ni rien, le coeur discret, ou mieux, un tronc vide". Au dehors, la ville gronde, jugulée par la police, striée de coupures d'électricité et de manifestations. Un jour où Matteo commet un délit grave
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ça faisait des semaines que j’arrêtais pas, alors c’est pas étonnant : au bout d’un moment c’est la surchauffe, les nerfs flambent, et l’angoisse, un matin, une angoisse comme un coup de couteau dans le ventre, m’a décomposé.
J’étais seul à la maison. Thomas était sorti, Matteo aussi, Seth était là : il ne sortait jamais, il n’était pas sorti depuis 1996, et c’était loin déjà, 1996, pour nous qui étions jeunes. Il restait dans sa chambre, celle qu’on partageait lui et moi, dans son trou. Il n’avait pas besoin de beaucoup d’espace, il ne bougeait pas, ou à peine. Il ne pouvait pas. La seule chose qu’il faisait c’était enlever les vêtements qu’on lui mettait, il ne supportait pas d’avoir quoi que ce soit sur le dos. Ça lui prenait des heures.
On lui apportait à manger, on lui changeait ses draps parfois quand ils étaient trempés et que son corps nu tremblait au matin. On ne le lavait plus beaucoup. Je n’ai pas la date de sa dernière douche : années quatre-vingt-dix aussi. Après ça, l’éponge et la bassine d’eau chaude de temps en temps. Un coup Thomas, un coup Matteo, un coup moi. Mais tellement espacées dans le temps, ces toilettes, que souvent on ne savait plus bien à qui c’était le tour. Alors on se disputait, et Seth restait dans sa crasse un peu plus longtemps. Il ne disait rien de toute façon. Il n’avait pas parlé depuis 1995, depuis le jour de l’accident qui l’avait fait comme il était : avachi, muet, plein de cris qui vous bouffaient la vie. Il criait de faim, il criait de soif, il criait d’ennui et de merde. Mais quand on le sortait c’était pas possible.
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Un couvre-feu avait été instauré, mais les gens sortaient quand même pour crier et caillasser comme ils pouvaient. Matteo y allait, moi je restais à la maison, je ne sortais plus beaucoup. J’avais pris l’habitude de boire pas mal et c’est ce que je faisais. Je restais à la maison et je buvais, doucement, toute la journée, tranquillement, je fabriquais des fumigènes pour que Matteo enfume la police et parfois, comme aujourd’hui, je passais à la caisse.
Dans la glace j’ai remarqué pour la première fois ma ressemblance avec nos parents, ou plutôt : avec le souvenir que j’avais d’eux. Pour la première fois aussi j’ai remarqué combien Thomas, Matteo et Seth leur ressemblaient aussi, et combien nous nous ressemblions les uns aux autres, comme les variations d’une même personne. Ça les contaminait, nos parents, comme cela arrive : notre ressemblance les contaminait. Dans ma tête ils finissaient également par se ressembler l’un à l’autre, comme frère et sœur, dans la distance.
J’aurais voulu pouvoir réduire cette distance et les séparer à nouveau, mais Thomas, qui était le chef de famille à présent, avait décroché toutes les photographies un peu après leur mort. Il n’y avait plus aucune image dans la maison, pas même de nous, qui restions. Il faut oublier, nous avait-il dit.
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J’ai pensé à Matteo si pressé, et j’ai écouté un moment à la fenêtre si ça pétait mais la rue était vide, les flics étaient partis, tous les gens. Il restait un bordel de poubelles renversées à moitié brûlées dans une atmosphère de dimanche ou d’août, et un homme dans un imper crasseux a tourné sa laideur barbue vers moi un instant, me regardant le regarder. Un instant qui s’étirait : comme s’il voulait me dire quelque chose mais ne trouvait plus quoi, ou comme s’il attendait que je le rejoigne, peut-être, pour trier avec lui les tas d’ordures. J’ai pensé à mon rêve de la nuit avant l’affolement cardiaque dans lequel je m’étais réveillé : je l’avais déjà vu quelque part, ce type, sans doute traînant dans le quartier avec ses sacs plastiques, son allure de détective des poubelles. Un homme démoli, chu, peut-être jeune, c’était impossible à dire. Il a continué à ramasser ses trucs un moment et il a disparu à l’angle de la rue.
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Thomas était là, il m’aidait. Il grattait lui aussi, avec son arme de service tout d’abord, cassant de petits monts de croûte immonde, creusant, puis il a pris le petit objet plat dont il se servait, l’hiver, pour racler le givre de son pare-brise. On n’y voit rien, répétait-il. On n’y voit rien. Ses yeux étaient ceux d’un fou.
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tout l'hiver, ils vivent comme plongés dans un rêve, ai-je entendu dire une voix, et ils tuent les hommes. ils les tuent et ils les mangent en pleurant. ils n'ont pas de langue.ix
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Video de Thierry Decottignies (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thierry Decottignies
En ce début d'année sont parues les traductions de Caisse 19 de Claire-Louise Bennett et Assemblage de Natasha Brown, deux autrices britanniques dont les romans se sont imposés outre-Manche comme des révélations. Il s'agit là de deux livres singuliers, à l'écriture puissante, déployant chacun une grande originalité formelle et narrative. C'est aussi l'acuité de leur regard qui autorise le rapprochement, quant à ce que ces textes disent de l'expérience d'être une femme dans un monde patriarcal – et une femme noire dans le cas d'Assemblage – et quant à la relation de leurs narratrices au monde du travail. Caisse 19 et Assemblage peuvent en outre être lus comme les récits d'une révolution personnelle, laquelle en passe par la littérature.
Claire-Louise Bennett est une écrivaine britannique, elle vit en Irlande depuis une vingtaine d'années. En l'espace de deux livres, L'Étang (trad. Thierry Decottignies, L'Olivier, 2018) et Caisse 19, elle est devenue l'une des figures de proue de la nouvelle littérature outre-Manche, au même titre que Sally Rooney ou Nicole Flattery, entre autres.
Natasha Brown a suivi des études de mathématiques à Cambridge University, puis travaillé une dizaine d'années dans le secteur bancaire. Son premier roman, Assemblage, a été encensé par la critique et les libraires du Royaume-Uni, et traduit dans le monde entier. Elle est considérée comme l'un des grands espoirs des lettres britanniques.
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