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Le chien de Madame Halberstadt

Une pépite drôle, tendre et caustique !



L'histoire ?

Baptiste est un écrivain un peu dépressif depuis que sa femme l'a quitté pour leur dentiste. Il passe son temps à surveiller son score de ventes de son roman (mal) vendu sur Amazon et épier de loin son ex-femme. Un jour, sa voisine, la vieille Madame Halberstadt vient lui confier pour quelques jours Croquette, son carlin, car elle doit se faire opérer de la cataracte. Et je suis sûre que résumé comme ça, vous vous dites... mais quel intérêt de lire un tel roman ? Et pourtant, ce roman est un roman désopilant, à ne pas rater.



Mon avis :

C'est le quatrième roman de Stephane Carlier que je lis en quelques mois et je suis définitivement conquise. Pourtant, rien ne me prédestinait à l'être car je ne lis quasiment que des polars, des romans et je n'aime pas trop habituellement les livres humoristiques.



Je me suis régalée à lire les aventures de ce anti-héros, tel un Jean Rochefort un peu désabusé : son histoire, la peinture de son quotidien sont irrésistibles. C'est une histoire un peu décalée, parfois invraisemblable mais son charme tient vraiment à la plume et l'humour de Stéphane Carlier. J'ai clairement les même références que lui et j'ai les mêmes icônes que lui (ou son héros ? ) : Romy Schneider et Fanny Ardant.



Le gros défaut de ce livre est d'être beaucoup trop court ! J'ai adoré dès les premières pages et je ne cessais de regarder avec angoisse le nombre de pages s'amenuiser au fur et à mesure de me lecture... Je ne sais pas si vous vous souvenez d'une vieille pub Cadbury que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître... mais clairement, Stéphane Carlier, "vous ne pouvez pas les faire un peu plus longs ? "



Et si vous connaissez l'adresse de Mme Halberstadt, je lui garderais bien son chien pendant les vacances...



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Le chien des étoiles

D’abord de belles critiques lues de ci de là. Puis une belle couverture. Un sujet qui accroche aussi ; enfin un univers plutôt.



Ce roman est hors du temps, pas situé non plus dans un lieu. Il y a un aspect conte qui me plaît beaucoup.



Un gitan à la tête dérangée par un « accident » part en compagnie de deux âmes innocentes : une jeune fille et un garçon qui ne parle pas. Ils traversent le monde en fuyant, pas le monde entier, le monde formé par les gens. Ils font des rencontres, bonnes ou mauvaises… pas de contexte, pas de recul du narrateur. Des sensations. Des ressentis. Pour accompagner les personnages au bout du conte. Et on n’est pas dans un putain de conte de fées.



De la belle littérature, à découvrir.

Je veux y revenir avec son titre que j’ai raté : Le démon de la colline aux loups.
Lien : https://chargedame.wordpress..
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Le Nazi et le Barbier

Au bout de quelques pages, j'ai pensé arrêter : le narrateur, à peine expulsé du ventre de sa mère, est sodomisé par son beau-père, la parturiente ayant décliné les avances pressantes de son compagnon.

Oui mais bon, me suis-je demandé à moi-même, tu t'attendais à quoi? Pourquoi ouvrir un livre dont le titre comporte le mot honni de "nazi" si c'est pour jouer l'effarouchée à la première atrocité? Les nazis ont tué six millions de Juifs, tu le sais, alors pourquoi lire un énième roman sur la Shoah? Par besoin de consolation? Pour recevoir de la Sainte Littérature ta dose quotidienne d'art lénifiant, la solution finale c'est mal mais d'abord c'est fini ensuite le monde est rempli de fleurs et d"histoires pleines d'espérance pour voir le bon côté des choses?

Bref, j'ai poursuivi ma lecture en songeant que mon écoeurement naissait non seulement de l'horreur mais de ce qu'elle pouvait préfigurer comme culture de l'excuse: le narrateur est peut-être un monstre mais comment ne pas devenir nazi quand on a été soi-même une victime?

Alors, s'il est vrai que tenter de comprendre l'origine du mal est une de mes obsessions de lectrice, j'ai passé l'âge de m'intéresser à la pédagogie noire, aux théories de Marie Balmary et aux souffrances de Rudolf Hoss, le génocidaire mal aimé par son pôpa dans "La Mort est mon métier".

Justement, ça tombait bien, parce que la suite me prouva que le propos de Hilsenrath n'était absolument pas celui-là. Max Schulz a tué environ 10 000 Juifs, selon ses propres estimations, moins parce que les sévices reçus dans sa petite enfance l'auraient rendu psychopathe, que par conformité. Tel le Zelig de Woody Allen, Schulz se veut insignifiant parmi les insignifiants, mais uniquement ceux du genre vainqueur: nazi des années 30 à 1945, il devient juif quand il comprend que ce sont eux qui ont gagné la guerre puisque le monde entier est prêt à tout pour faire oublier son antisémitisme.

D'ailleurs, Schulz peut d'autant plus facilement devenir Finkelstein qu'il a tous les traits d'une caricature: lèvres molles, nez crochu, yeux protubérants, tel une quintessence du Juif fantasmé comme il n'en a jamais existé aucun. Et que fait un Juif majuscule après 1945? Il participe, bien sûr, à la création de l'Etat d'Israël.

Et c'est là que j'ai vraiment un problème avec ce livre: qu'est-ce qu'il fait qu'il tient debout? Ou, plus exactement, est-ce qu'il tient debout tout seul? Puis-je véritablement le lire sans rien savoir de son auteur? Si Hilsenrath n'était pas un Juif allemand échappé par miracle des ghettos ukrainiens, pourrais-je lire son livre comme la dénonciation d'un autre antisémitisme qui consiste à faire du Juif le parangon de la noble victime? Puis-je m'intéresser à une histoire qui raconte comment Israël existe grâce au génocide (sinon aux génocidaires) parce que cette histoire raconte à la fois la Shoah et l'épouvantable avantage qui en a résulté? Ou c'est uniquement parce que je sais qui est Hilsenrath que je peux la lire au lieu de porter plainte pour antisémitisme aggravé ?

Ben là, je cale. Je ne parviens pas à savoir ce que je pense de ce roman sans me référer à son auteur. Serais-je capable d'en goûter l'ambiguïté (l'ambiguïté, c'est quand même ce qu'on attend d'abord de la littérature, non?) ? Ou cette ambiguïté n'existe-t-elle que par l'identité de l'auteur alors que le livre, limité à lui-même, ne développerait qu'une thèse insupportable?

Bon, vous avez 4 heures. Pendant ce temps, je vais relire "Les Bienveillantes".

(Euh, non, en fait)

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