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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le fracas des deux tours jumelles du World trade center le 11 septembre 2001 a provoqué une sorte d'exode rural des milliardaires newyorkais, cherchant dans la campagne avoisinante un havre de sécurité pour leurs familles.
Howland figure parmi ces villes refuges. Les « gens de la ville » vont-ils s'y intégrer ou a contrario y semer le désordre, voir tenter d'en prendre le contrôle ? Ce phénomène réel est traité sous la forme d'une chronique chorale d'où émergent les voix d'Hadi, l'homme d'affaire, et celle de Mark, un entrepreneur en pleine panade. Entre autoritarisme, crise économique et désarrois moral, Jonathan Dee dresse un portrait contrasté des Etats-Unis. Pour intéressant que soit le propos, le style mécanique alourdit et ralentit péniblement le rythme de l'histoire.
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Quand Mark Firth débarque à New York, la ville n'est plus debout mais vautrée, pantelante. Quelques jours après le 11 septembre, la panique et la poussière saturent l'air. L'énorme fracas des tours anéanties bourdonne encore dans les oreilles. Une ambiance « de film de fin du monde » qui n'est pas sans déplaire à l'artisan du bâtiment venu du fin fond du Massachusetts, pour tenter de régler une sombre affaire d'escroquerie financière.

À son retour à Howland, le provincial est reçu comme un héros, un rescapé de guerre. Tu parles d'un héros. Mark Firth n'était même pas là quand les gratte-ciels ont mordu la poussière. Mark Firth est un amas de chair honteuse, il ne se remet pas de son immense stupidité : qui confie des dizaines de milliers de dollars à un type – soi-disant trader dans un fonds privé – qu'il ne connaît pas, qu'il n'a même pas pris la peine de googler ? L'idiot dans toute sa splendeur.

L'idiot de Jonathan Dee n'a rien d'un prince plein de mansuétude. Personnage livide et inconsistant, il traîne ses chaussures de chantier tout au long du roman, persuadé de la validité de ses actions. Sa rencontre avec le milliardaire new-yorkais Philip Hadi est un signe du destin : au diable les chantiers miteux, il faut se jeter à l'eau, acheter, retaper et revendre des maisons en cascade, souffler la bulle immobilière au chalumeau. Une brillante idée quand on sait ce qui s'est passé en 2006.

À travers Mark Firth et la myriade de personnages défaits qui gravitent autour de lui, Jonathan Dee décrit l'Amérique de la loose, revenue de ses rêves en toc, serrant les dents face à un inconnu inquiétant. Après le 11 septembre, après la crise des subprimes, la fumeuse devise The sky is the limit résonne comme une sinistre plaisanterie. le ciel est peut-être la limite des 1%, mais pas de la tenancière du café moisi, pas du seul policier de Howland, qui distribue les amendes de stationnement le jour et traque les chauffards la nuit, pas de la proviseure de collège rétrogradée « faute de moyens », pas du petit entrepreneur du BTP qui se rêve magnat de l'immobilier.

Ceux d'ici a été qualifié de chef-d'oeuvre par nombre de critiques. Je n'irais pas jusque-là. Si le roman de Jonathan Dee décrit de manière efficace et lucide cette Amérique hébétée, éreintée par les inégalités, le style m'a semblé passablement monocorde. Les phrases se succèdent, comme les pensées amorphes des personnages : elles exsudent l'ennui et l'impuissance. du Houellebecq sans la dimension lunaire, barrée, de l'auteur de Plateforme.

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Jonathan Dee fait se croiser différents personnages sur une petite décennie, dans le sillage de l'attentat du World Trade Center, qui souffrent à des degrés divers du phénomène de repli sur soi d'une Amérique déboussolée. Roman à l'atmosphère sombre, creuse, où les gens semblent animés par la peur du lendemain, essentiellement, sans énergie pour aucune autre entreprise. Si l'on sent que fondamentalement ce roman identifie avec pas mal de justesse le mal qui ronge l'Amérique contemporaine, il n'en reste pas moins que les personnages manquent quelquefois de profondeur. Jonathan Dee parvient à créer certains personnages dont on comprend en partie les mobiles, tel que Mark l'entrepreneur, qui se laisse entraîner dans la fuite en avant immobilière. Toutefois, les motivations d'autres personnages tels que Philip Hadi, le richissime New-Yorkais, restent totalement floues, ce qui nous laisse sur notre faim. de la même manière, l'auteur laisse en plan toute une galerie de personnages, évoqués au cours du roman, mais dont finalement on attendait autre chose.
En résumé, impression mitigée pour ce livre, dont les thèmes explorés sont finalement assez convenus.
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Le roman s'ouvre sur un chapitre 0 étonnant et détonnant sur le lendemain du 11 septembre, vécu à New York par un type un peu escroc qu'on ne reverra plus par la suite et un entrepreneur en bâtiment, Mark, l'un des habitants de la petite ville de Howland, Massachusetts, cadre de l'histoire.

Howland, donc : une petite bourgade sans histoire, qui, par sa proximité avec New-York, attire de riches vacanciers qui contribuent aux finances de la ville et font travailler les locaux (« ceux d'ici ») comme Mark, sa famille, ses parents, son frère, sa soeur, son ouvrier, la tenancière du bistrot du coin, l'unique policier municipal... tout un petit monde désabusé qui joint difficilement les deux bouts et qui voudrait croire encore au fameux rêve américain « Mais on est en Amérique... on est censé se dépasser. On est censé voir grand. Non ? »
Arrive le richissime Philip Hadi, new-yorkais venu se réfugier dans sa résidence secondaire qu'il transforme en Fort Knox et qui décide de devenir maire de Howland . Il la dirige selon son bon plaisir et avec ses dollars jusqu'à ce qu'il se lasse de son jouet et retourne à New York.

Peinture de l' Amérique des classes moyennes de petits blancs qui regardent avec envie la réussite éclatante de Hadi et abandonnent leurs libertés démocratiques au paternalisme et au clientélisme du milliardaire qui résout leurs problèmes à coup de fonds privés avant de les abandonner à leur triste sort et à leurs déficits !

Ce n'est certes pas inintéressant mais j'avoue n'avoir pas été passionnée par le sort de tous ces personnages et m'être même pas mal ennuyée à cette lecture, hélas !
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Découvert en France avec Les Privilèges en 2011, l'Américain Jonathan Dee décrit ici de manière diablement critique l'élection d'un millionnaire new-yorkais à la tête d'une petite bourgade du Massachusetts, que ce nouvel arrivant soucieux de « rompre » avec le ronronnement politique habituel vient bouleverser de fond en comble à grands renforts d'oseille. Une hubris catastrophique observé par des locaux débordés, qui n'est pas sans rappeler les pratiques de l'ex-président Trump..
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L'Amérique profonde de la côte Est nous est révélée dans ce roman. Difficultés de la vie de tous les jours, gestion d'une petite ville, nous sont décrites avec réalisme et vérité. Pour mieux comprendre l'Amérique d'après le 11 septembre date à laquelle débute le livre.
A lire absolument....
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C'est un bon livre, sans aucun doute : bien écrit, aux personnages attachants par leurs failles et leurs faiblesses, leur malaise à vivre. L'appauvrissement de la classe moyenne, le populisme, le manque de vision, tout cela est bien rendu. On regrette d'autant plus que plusieurs composantes de la vie quotidienne aux USA ne soient même pas évoqués, entre autres le problème racial et les antagonismes dus à la religion. C'st pourquoi on ne peut pas dire, à mon sens, que ce roman, pourtant passionnant, soit si actuel que cela.
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