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Chroniques de la Cité-Monde tome 1 sur 4
EAN : 9791038802988
212 pages
Ex Aequo (31/12/2099)
4.85/5   10 notes
Résumé :
Au début du XXIIe siècle, dans une ville-monde dominée par la firme AndroCorp, le lieutenant Smog enquête sur des crimes impliquant des robots humanoïdes. Parmi ses indicateurs, S’hin, une femme-machine affectée à la prostitution, qu’il apprécie malgré lui. Tandis que le policier s’efforce de résoudre des affaires menaçant l’équilibre social, S’hin explore peu à peu les mystères de sa personnalité.

Criminodroïdes est le premier volet d’un cycle romane... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
En lisant le résumé, j'ai eu bien envie de découvrir cet univers et de rencontrer Smog et S'hin. L'idée d'avoir un robot humanoïde qui aide un lieutenant me plaisait bien et j'avais hâte de savoir ce que l'auteur allait nous proposer avec ce duo pas comme les autres et assez original. Je dois dire que la surprise est bien au rendez-vous, ne serait-ce que parce que l'ouvrage est composé de plusieurs parties, symbolisées par différentes enquêtes, tout en gardant un fil rouge en arrière-fond quand même.

Tout va commencer par un meurtre qui laisse planer un doute quant à la confiance qui peut être apportée à certains robots humanoïdes qui sont bien présents dans cette société futuriste. Dès lors, cela va demander certaines mesures, mais surtout commencer à interroger sur ce qui se passe chez ces êtres qui semblent « évoluer ». Pourquoi ? Comment ? le lieutenant Smog devra enquêter pour trouver ce qui est arrivé, d'autant plus que S'hin pourrait être menacée par certaines décisions.

L'auteur nous plonge donc dans une société où les robots ont pris une place importante et où leur apparence n'a rien de celle d'un robot… C'est une réflexion intéressante sur l'évolution possible de notre monde qui est proposée, tout en mettant en avant un thème qui reste passionnant bien qu'un peu inquiétant aussi. Et si les robots prenaient une place toujours plus importante ? Vers quel genre de vie cela nous conduirait ? Vers quoi cela nous amènerait ? Je ne suis pas sûre d'avoir envie de le savoir en fait…

Dans cet ouvrage, nous suivons le lieutenant Smog sur trois enquêtes assez différentes, mais qui sont toutes intéressantes à découvrir. J'ai peut-être plus accroché sur la seconde que sur les autres, mais nous tournons les pages en ayant toujours envie d'en apprendre plus. J'ai beaucoup aimé ce personnage auquel nous nous attachons, tout comme S'hin qui amène un côté humoristique avec ses répliques. Ils forment un duo qui donne le sourire et qui tient bien la route, juste ce qu'il faut pour accrocher le lecteur du début à la fin.

En bref, ce roman met en avant un duo de personnages auquel nous nous attachons et que nous suivons avec grand plaisir. Si le résumé vous attire, je ne peux que vous conseiller de le découvrir !
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Criminodroïdes est un recueil de trois novellas, nous proposant de suivre autant d'enquêtes menées par le lieutenant Smog. Ces trois récits sont pourtant imbriqués les uns aux autres, et se suivent de façon logique, nous permettant notamment de vivre l'évolution passionnante des relations entre l'inspecteur et S'hin, une androïde travailleuse du sexe qui lui sert d'abord d'indic.

C'est bien simple : j'ai adoré cette lecture. Cela faisait quelque temps que je ne m'étais pas plongé dans un récit futuriste, une dystopie sociale et politique, mais la plume de Fabrice Defferrard nous permet d'entrer en douceur dans l'univers de cette cité-monde, et d'en comprendre les ressorts de façon progressive. le contexte et la société sont décrits d'une main de maître, avec précision, ne laissant de côté aucun des aspects essentiels à l'appréhension d'un monde nouveau : relations sociales, relations amoureuses, hiérarchies, contestations politiques, médias, profits, discriminations, justice... Tout y passe. Pourtant - et c'est là le grand point fort à mes yeux de ce livre -, jamais je ne me suis senti surchargé d'informations, ni noyé sous les détails et les précisions. Cette prouesse est liée à un savant mélange entre les phases narratives et les phases descriptives, qui rend l'histoire fluide et facilite l'immersion.

Autre élément qui m'a particulièrement plu dans ce texte : les nombreuses observations d'ordre philosophique qui émaillent le récit, notamment sur le sujet de la robotique et du transhumanisme. le texte de Fabrice Defferrard montre une réflexion approfondie sur ce qu'est un homme, en méditant en parallèle sur ce qu'est un robot. A travers le personnage de S'hin, et sa manière d'exister très différente de celle de Smog, on peut déceler les singularités de l'être humain ; des singularités auxquelles on ne prête plus attention au quotidien, mais qui sautent aux yeux quand on les juxtapose au fonctionnement d'un androïde, quand bien même celui-ci serait-il très ressemblant. Pourtant, et c'est là le côté émouvant de ce livre, la différence n'empêche pas l'affection, et la séparation entre les deux entités – l'homme et le robot – peut peut-être se brouiller, et devenir de moins en moins tangible… La relation entre Smog et son amie mécanique est très belle, car très libre et respectueuse, et les deux personnages me sont tous deux sympathiques, pour des raisons différentes.

En bref, cette lecture m'a enchanté. L'exhaustivité de l'analyse sociétale, alliée à des questionnements passionnants sur la robotique et l'homme, font de ce récit une oeuvre de grande qualité. En outre, les amateurs d'enquête seront aussi ravis par des rebondissements surprenants et l'usage de méthodes policières futuristes. Je sais qu'une suite est dans les placards, et je suis déjà impatient de m'y plonger. La question qui me taraude le plus est celle-ci : qui est réellement S'hin, et que va-t-il advenir d'une androïde à l'évolution si singulière ?

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Lorsque les androïdes progressivement se substituent aux êtres humains, nous assistons à la naissance d'un nouvel ordre mondial.

C'est une des thématiques du roman si novateur de Fabrice Defferrard.

La firme AndroCorp, dans cette fiction sociétale à la limite de la dystopie, devient le maillon fort de l'organisation étatique : c'est elle qui planifie la fabrication des robots, les rend opérationnels et au final leur permet de se substituer aux humains.

Nouvelle grammaire de la sociologie urbaine : ces mégapoles que l'auteur décrit avec une précision terrifiante, laissent place à une criminalité hyperbolique. le lieutenant Smog a pour mission de lutter contre cette tendance, du moins son supérieur hiérarchique le capitaine Eleven l'y incite fortement, car Smog semble désabusé.

A ce propos, le constat de l'auteur est sans appel :

« Le crime était commis intra-muros et par conséquent dans un environnement qui autorisait aussi bien l'étude que la répression. La prévention n'existait plus. Cela coûtait trop cher… la peine de mort rétablie était exécutée par foudroiement cérébral pour les homicides intentionnels, la torture suivie de mort et les viols collectifs. »

Mais quand l'avocat en chef d'AndroCorp, Reinh Brokop, est sauvagement assassiné, le capitaine Eleven met la pression sur Smog pour qu'il se saisisse du dossier et diligente une enquête avec la plus grande attention. Pression d'autant plus justifiée puisque Brokop était un proche conseiller de la patronne d'AndroCorp, Anna Faralone.

Crime d'autant plus grave, que Brokop se trouvait, lors de son assassinat, au pied de la borne 70 alpha, dans le secteur des prostituées androïdes. C'est alors que le lieutenant Jairie Skye invite Smog à la rejoindre sur une enquête concernant Fair Play for Humans, un groupuscule anti-robots. En effet leur « manifeste politique prônait une hostilité ouverte et idéologiquement structurée contre les machines et leurs propriétaires. »

Or Smog, entre-temps, est devenu le protecteur d'une androïde, S'hin, qu'il avait aidée à sortir de la prostitution, celle-ci lui ayant fourni des indices décisifs sur le décès de Reinh Brokop. Toutefois il ne pouvait révéler ces informations à sa hiérarchie car S'hin, suite au grand nettoyage numérique de la firme AndroCorp – l'opération de déphasage général, aurait dû être reformatée.

Bien d'autres péripéties dans cet opus magistral de Fabrice Defferrard, mais je vous ne les dévoilerai pas pour vous laisser le plaisir de les découvrir. En tout cas mon ressenti est extrêmement positif car l'auteur a su trouver une écriture très novatrice qui nous immerge dans un nouveau paradigme : celui d'une science-fiction devenue plausible et pour ainsi dire réelle.

Comment y parvient-il ?

Déjà par une culture très pointue sur les technologies d'avant-garde. Ensuite, Fabrice enroule notre imaginaire dans les volutes de l'esprit de l'inspecteur Smog : ça tombe bien « smog » veut dire brouillard de fumée dans la langue de Shakespeare ! Enfin, par un dosage dramaturgique subtil, il distille touche par touche des indices sur ses personnages, laissant la porte du doute toujours entrouverte, celle de la véracité à demi fermée.

Je soulignerai aussi son alchimie des paramètres psychologiques, cette attirance dichotomique entre Smog et S'hin : ils se séduisent, s'éloignent, se rejoignent, toujours avec élégance et mystère ; dans une sorte de ballet d'ombres et de lumière.

Au final je recommande de façon inconditionnelle « Criminodroïdes », un des plus beaux fleurons des éditions ExAequo. Mais rassurez-vous, cette maison indépendante, créée par Laurence Schwalm il y a près de 20 ans, recèle de nombreuses pépites et ne nous a pas encore livré tous ses joyaux.

« Stay tuned », comme disent les Américains…

aux éditions ExAequo, collection ATLANTÉÏS
Lien : https://editions-exaequo.com..
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Je remercie les Editions Ex Aequo et leur collection Atlanteis pour ce service presse qui a tenu toutes ses promesses, même si je l'ai pris à un moment où j'étais guère attirée par ce style de lecture... Choisir un roman un dimanche matin en ce disant "je n'ai pas trop de temps aujourd'hui, je vais prendre un livre qui ne va pas trop m'accrocher" et se retrouver happée par une histoire de science fiction incroyablement bien menée ? Fait ! Je présente d'ailleurs mes plus plates excuses à l'auteur ! Je ne referai plus la même erreur !!

Je me suis régalée ! Et les activités que j'avais prévues ? Envolées. Balayées. La plume précise, fluide et fine m'a en effet conquise dès les premières phrases et autant dire que je n'avais aucune chance de m'en sortir ! L'auteur, avec un rare soucis du détail, a distillé des descriptions minutieuses mais jamais lourdes, permettant de totalement s'immerger dans un monde futuriste où hommes et androïdes cohabitent plus ou moins harmonieusement, sous l'oeil acéré d'une firme surpuissante. Alors c'est sûr ! J'avais un avantage, j'adore la science fiction ! Mais je suis certaine que la face policier de ce roman ravira les lecteur moins addicts que moi à ce genre.

Car Criminodroïdes n'est pas un simple roman de SF. L'auteur @fabrice.defferrard , en plus de faire mener à son personnage principal trois enquêtes très bien ficelées, manie habilement sa plume pour nous faire réfléchir au devenir de notre planète, à la place des machines dans notre quotidien et au fait que l'homme lui-même peut très facilement devenir une machine à sa manière. Il nous présente les enjeux politiques et économiques d'une société dans laquelle le pouvoir se constuit à coup de machines ultraperfectionnées tout en nous faisant réfléchir sur la place que peuvent avoir de telles êtres. Des créatures si perfectionnées qu'elles pourraient même se mettre à évoluer et à développer des sentiments humains... Une aberration pour certains. Quelque chose de merveilleux pour "notre" lieutenant Chou...

Alors je viens de voir que c'est le premier roman de SF pour l'auteur !? Un coup d'essai pour un coup de maître ! J'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres !
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Je ne suis pas une grande lectrice de SF, et j'ai adoré, alors imaginez la qualité de ce livre!
Je termine juste la lecture de ce roman dévoré en deux jours. Par le biais de la fiction, cette dystopie propose une réflexion sur la frontière entre l'humain et la machine, la civilisation et la barbarie, avec une enquête policière qui nourrit nos réflexions en nous forçant à tourner les pages. On imagine sans difficulté un cycle ou une série de ce premier roman impressionnant par sa construction et sa maîtrise narrative. Alors, accrochez-vous, la ville monde ressemble à un demain plausible, mais les personnages sont tellement attachants qu'on accepte facilement le grisâtre de cette société futuriste.
Au final, je dirais que c'est une lecture qui nourrit en même temps qu'elle vous transporte, qu'elle incite à la réflexion, un peu comme le roman philosophique au siècle des lumières. Un récit qui agît comme un miroir, et qui pose les problèmes éthiques et juridiques de demain, sans que nous n'y puissions grand chose, mais qu'importe, la magie est là, le mystère est dense, et il se dégage une poésie urbaine de cette ville monde, où le Lieutenant Chou, flic usé, au romantisme surannée, s'efforce à préserver toute étincelle d'humanité, où qu'elle se trouve...
Un roman d'un auteur appelé à écrire de grandes et belles choses!
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Chaque andropute disposait d’une zone de travail qu’elle pouvait partager avec d’autres au besoin, un territoire com-prenant par exemple la section d’une rue ou la surface d’un parking. Elles étaient rattachées à une maison d’accueil où elles pouvaient recevoir des clients dans des chambres ou des suites et s’isoler pour les opérations de maintenance et d’entretien. Si l’une d’entre elles sortait de sa zone, en général à la demande de clients dont les lubies étaient presque toujours prioritaires, elle prenait une amende, afin de limiter les conflits de territoire. Cette amende correspondait à une somme d’argent qui, par accumulation, était ensuite convertie en retrait de points du permis de prostitution. Si, après un certain délai, tous les points étaient perdus, l’androïde perdait sa licence et en même temps la vie, ou en tous les cas ce qui s’apparentait à sa vie. Dans les jours qui suivaient la perte définitive du permis, la Police prévôtale venait l’arrêter, on la déconnectait par impulsion électromagnétique et son cerveau bioneuronal était passé au laminoir, afin qu’il ne reste rien de ce qu’elle avait été. On appelait cela le « déphasage ». Une nouvelle unité cérébrale était installée sur le corps et le tout rebooté. L’andropute réintégrait sa zone initiale ou faisait l’objet d’une réaffectation après avis d’une commission administrative. La municipalité avait expliqué que cette sanction permettait de lutter contre la récidive.
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"La société des hommes était une société de jugement qui se déroulait sans cesse et sans fin. C'était d'ailleurs ce qui fatiguait Smog, l'impuissance à sortir de çà, de cette obstination du jugement".

'Le cynisme, c'est l'expérience au service de la lucidité".
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