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3,59

sur 740 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quand j'ai commencé cette lecture, j'ai cru que le fils de l'homme allait m'amener très loin. Mais finalement, pas autant que je ne l'aurais cru.

Pourtant, ma curiosité a tout de suite été aiguisée : d'abord avec ce déroutant prologue ancestral, et ensuite, plus déroutant encore, avec l'entrée en matière de ce trio familial, ce père, cette mère et ce fils qui s'acheminent vers une destination cernée par la montagne et la forêt.

Il y a une chappe de non-dits, de pensées refoulées qui enveloppent les protagonistes et se traduisent dans les gestes, les regards, les silences. C'est ce que j'ai le plus apprécié, ces personnages nommés de manière générique, qui révèlent leur personnalité peu à peu, tout en suggestions, à travers les gestes et les postures du quotidien, à travers aussi le regard de cet enfant qui observe le monde par leurs yeux.

Cependant, j'ai été gênée par les descriptions de la nature, en particulier dans la première moitié du livre. Rien à dire sur la forme, l'écriture est même racée, mais je les ai trouvées envahissantes et redondantes. Elles m'ont plus fait l'effet de remplissage qu'autre chose. Et empiler des buches dans l'âtre ne suffit pas à faire démarrer un feu. Dans la seconde moitié du livre, les personnages sont plus présents, ou actifs, et il semblerait que la nature, tantôt menaçante, tantôt amicale, sans s'effacer pour autant, en tout cas recule.

D'autres éléments m'ont gênée dans les dialogues par exemple, et plus encore dans la construction. Assez rapidement les ficelles de la construction sont devenues trop évidentes et j'ai perçu très tôt où l'auteur voulait aller. Pourtant, je ne suis habituellement pas une flèche dans ce domaine ! Même la fin est incroyablement prévisible. Difficile dans ce contexte de se laisser porter par cette ambiance pesante que l'auteur a cherché à instaurer et faire monter graduellement.

Enfin bref, ce huis clos n'en reste pas moins un voyage, un voyage à travers les mécanismes de la transmission de la violence d'une génération à l'autre, la reproduction inconsciente des schémas parentaux mais il repose sur une atmosphère poisseuse à laquelle je ne suis pas parvenue à adhérer.
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Plusieurs commentaires m'ont donné envie de découvrir ce roman. Parfois c'est une heureuse surprise, et vous vous régalez.... Et parfois, vous découvrez que ce livre n'est pas pour vous.... Malheureusement aujourd'hui, je suis tombée dans cette catégorie de livres....
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Un père, une mère, leur fils. Leurs souvenirs, leurs passés douloureux. Et leur présent tous 3 installés à la rude dans une bergerie en montagne.
Un style composé de mots précis mais qui m'a laissée un peu à l'extérieur du récit. Je n'ai pas réussi à m'intégrer à ce groupe de trois, à m'intéresser à ces 3 personnages.
Je n'ai pas réussi à ressentir l'empathie nécessaire à cette lecture. Pendant tout le livre j'ai ressenti cette sensation d'être extérieure. J'ai bien compris qu'un malheur approchait mais je n'ai pas senti cette oppression à laquelle je m'attendais. le malheur est arrivé, sans pour autant me donner plus d'intérêt à ma lecture.
Je pense que ce livre n'était pas pour moi, ou je n'étais pas pour lui à cet instant.... Dommage....
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Une famille de prolos. Lui a fait de la prison. Elle a eu son premier enfant très jeune. La société n'aide pas, surtout l'administration arc-boutée sur ses règlements incompréhensibles. Alors, forcément, déjà que ce n'est pas la joie, ça ne va clairement pas aller en s'arrangeant. Et je ne parle pas seulement de la vie de ces malheureux : les situations se succèdent telles qu'on s'attend à les lire, et le choix d'une double temporalité incongrue masque difficilement la litanie des clichés. Il faut attendre la toute fin pour que le récit se fasse nerveux et inquiétant, à la manière de la Nuit du chasseur.
Alors, certes, les petits durs, les mères-enfants, les exclus de la société et les fonctionnaires obtus, ça existe. Mais pourquoi en parler si c'est seulement pour raconter ce que tout le monde sait déjà ?
Et puis surtout, s'il y a quelque chose qui m'énerve encore plus que les prolos glauques figés dans la désespérance, c'est bien la dénonciation de la virilité toxique.
Tiens, rien que de l'avoir écrit, ça me donne des boutons.
J'en ai jusque là des auteurs qui s'excusent d'être des hommes en se flagellant.
Et del Amo sur ce coup remporte sûrement le pompon.
Parce que si les hommes sont méchants, c'est la fatalité. Non seulement del Amo va chercher Sénèque pour l'affirmer mais il remonte même à la préhistoire, les chasseurs-cueilleurs bien obligés d'enseigner à leurs fils les gestes qui tuent (et qui a dû s'escrimer sur une boîte de cassoulet récalcitrante sait bien que cette violence solidement ancrée dans notre cerveau reptilien est toujours prête à resurgir).
Et le corollaire à la violence des hommes, c'est que les femmes sont des victimes de toute éternité aussi bien sûr. En effet, la femme est du côté de la nature (l'homme s'affaire à construire sa maison tandis que la femme batifole dans les champs et les bois avec son fils). Elle l'est d'autant plus qu'elle porte l'Enfant, c'est sa Grandeur et son Tourment. Donc, forcément, elle se sacrifie pour lui car elle est semblable à la terre matricielle (Organique ta mère).
Alors, puisque del Amo aime la tragédie, allons donc faire un tour du côté de Racine. Andromaque est sous la coupe d'un pervers narcissique qui utilise son fils pour obtenir ses faveurs. Et cinq actes plus tard c'est Pyrrhus qui meurt et Andromaque est reine d'Epire. Chez Racine, la victime n'est pas genrée et l'utérus n'empêche pas d'être badass.
Et en plus Racine ne se croit pas obligé de parler de « vessie natatoire », de « blancheur irisée » et d' « orbe lumineux » pour nous prouver qu'il est un grand écrivain.
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Un père qui revient, on ne sait d'où, reprenant sa place dans la petite cellule familiale d'une mère et d'un fils, les entraînant dans une cabane de montagne pour la période estivale. Un huis clos à trois...

On pourrait saluer une histoire introspective où se joue l'apprentissage d'un enfant face au monde des adultes, où se disent en sourdine les relations parentales, où s'analyse le tandem père-fils (de toute éternité, comme l'annonce l'introduction), où s'harmonise l'individu au creux de la Nature.

Comment exprimer les raisons d'une lecture besogneuse, tout en en reconnaissant les qualités littéraires ?
Après tout, être publié dans la collection blanche de Gallimard vous pose un auteur et loin de moi l'audace de dénigrer la qualité remarquable de la plume. Mais il faut bien avouer que ce livre cérébral m'a rapidement plombée, engluée dans les descriptions à rallonge du quotidien et du paysage, descriptions fort bien troussées mais diluées à l'excès, où on cherche à ne pas perdre le fil rouge de la narration.

J'avais pourtant apprécié Règne animal et sa violence de ruralité. Ici cette violence s'exprime au coeur de la beauté de la nature, en passage de témoin intergénérationnel. Une thématique chère à l'auteur, dont je me suis détachée au fil des pages.
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Après un premier chapitre préhistorique donnant une portée millénaire et universelle au roman, la suite s'ouvre sur trois personnages, dont on ne connaît pas les noms, « le fils », « le père » et « la mère » à l'époque contemporaine.

Le père s'est absenté plusieurs années. Lorsqu'il revient, il décide d'amener la mère et le fils, aux Roches. Ils commencent alors une vie reculée, au coeur de la montagne et des forêts, dans une maison délabrée qui appartenait au père du père.

Les trois sont mutiques. Ils parlent très peu mais leurs silences et leurs corps sont éloquents. Très vite, on découvre le caractère de chacun à travers leurs gestes, les non-dits, les regards.

La nature, tour à tour hostile et accueillante, y est généreusement dépeinte et a la part belle. Elle sert de décor à ce drame à venir, que l'ont sent sourdre dès les première lignes.

Un roman sous haute tension à l'écriture remarquable. Elle est incroyablement riche, minérale, végétale, presque prétentieuse à force d'épithètes et de mots savants. Mais tout de même, c'est un régal !

Sauf que cela n'a pas suffit à me convaincre complètement. Ce huis-clos tendu est d'une telle noirceur que ça en devient presque caricatural. Moins de douleur aurait suffit à honorer le thème principal, la transmission de la violence, l'hérédité de la folie.

Paradoxalement, malgré le désespoir qui transpire de ce roman, je n'ai pas vraiment ressenti d'émotion, ni d'empathie pour les personnages. Je pense surtout que l'écriture et le style m'ont trop distancée d'eux. J'ai eu exactement le même ressenti avec « la route » de McCarthy. On est en plein désastre, sans aucun espoir mais je ne suis pas touchée, malgré (ou à cause d') une écriture irréprochable. C'est très beau, sublime, mais sans charme, sans petit défauts qui font que l'on s'attache.

Bref ! Un livre avec de grandes qualités littéraires, c'est indéniable, mais qui ne m'a pas touchée au coeur. Sans doute trop parfait, trop formel et finalement ne réservant pas vraiment de surprises en terme d'histoire.

Je comprends très bien pourquoi il a reçu le Prix Fnac et c'est mérité. Mais je passe mon chemin et quitte l'atmosphère poisseuse des Roches avec soulagement !



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Roman noir qui ne m'a pas emporté comme d'autres ont su le faire. J'ai beaucoup pensé à Maud Mayeras avec les monstres, et Cécile Coulon avec cette maison isolée de tout où se joue le pire. le décor est bien "planté", la nature et les détails parfois très précisément peints, la tension, la pesanteur se font sentir bien avant de découvrir des bribes de vies du père et de la mère.
Mais. Les phrases longues de 8 lignes ne m'ont pas fait soufflé de bonheur, ni le vocabulaire copieux, ni tous ces mots que je ne connaissais pas! Et parfois des descriptifs beaucoup moins travaillés, un peu hasardeux, qui m'a fait ressentir comme une inconstance dans la forme. Des passages très aboutis et d'autres beaucoup moins. Des prénoms qui ne se donnent pas, une fin tragique très attendue, une chasse à l'homme comme on en lit chez d'autres contemporains.
Pour moi, une lecture qui n'a franchi ni les émotions (mais surement un parti pris), ni l'admiration d'écriture.
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Cette lecture s'inscrit dans le cadre de la Masse Critique de Babelio avec le concours de la Maison d'éditions Gallimard que je remercie.

En quelques mots, "l'homme" rentre à la maison après une longue absence. Il y retrouve son fils et sa femme, enceinte. Il décide de les emmener aux Roches, une maison familiale en pleine montagne. Là va s'écrire une nouvelle page de leur vie.

Je me suis plongée sans rien connaître de l'histoire. Si je savais que le roman était lauréat du Prix Fnac 2021 (toutes mes félicitations), je ne soupçonnais pas que j'allais, le temps d'une lecture, cohabiter avec un prédateur et ses proies.

Jean-Baptiste DEL AMO, dont j'avais découvert les qualités de la plume avec son premier roman "Une éducation libertine", s'aventure dans le genre des violences familiales.

En guise d'introduction, une citation de Sénèque extraite de Thyeste : « Et la rage des pères revivra chez les fils à chaque génération. » le ton est donné. L'homme a lui-même été maltraité dans son enfance, il va perpétuer le climat délétère d'une vie de famille endolorie par la sauvagerie d'un homme.

Tous les rouages sont parfaitement huilés, les mécanismes de l'emprise comme celui de l'isolement totalement maîtrisés.

Au fil des pages, ce qui m'a le plus troublée, c'est le paradoxe éloquent entre une nature protectrice dont les descriptions sont éminemment sensorielles et le trio d'êtres humains dont l'existence déshumanisée est absolument glaçante.

L'auteur désigne les personnages par une somme d'articles et de noms communs et creuse le sillon du registre animal. Il pourrait s'agir d'un chien ou d'un ours, rien n'y changerait. La peur réduit mère et fils à des comportements instinctifs, totalement irrationnels, des attitudes dictées par le doigt et l'oeil de l'homme, celui qui règne en chef de famille, jamais les termes n'ont révélé autant de force, de puissance et de pouvoir, à la vie, à la mort.

Je sors de ce livre hantée par la présence de l'homme. Jean-Baptiste DEL AMO nous livre un roman d'une profonde noirceur. Il exprime par la voie de la littérature ce que l'on ne voudrait jamais lire comme un fait divers.
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Il y a le père, la mère et le fils. Un roman écrit comme dans un huis-clos, dans une maison isolée dans la montagne. Un récit tout en description, la nature omniprésente.

Une plume très belle. C'est ce que j'ai aimé dans ce roman. Il est magnifiquement écrit, une belle découverte.

J'ai beaucoup moins accroché à l'histoire, à sa noirceur qui m'a engloutie toute entière. Cela m'a rebuté. Je me suis sentie envahir par toutes les émotions négatives du roman. Ma lecture en a pâti. Cela a été laborieux et sans plaisir.

J'ai donc été déçue, d'autant plus que j'ai aimé le style de l'auteur. Si il y a des lecteurs de Jean-Baptiste del Amo par ici, avez vous un autre roman à me conseiller ?
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Un roman violent, âpre, tragique comme la montagne et les forêts au milieu desquels le père, la mère et le fils évoluent.
Difficile de reconnaître une écriture d'une telle ampleur qu'elle en rend la lecture difficile.
Tous les sens sont mis à rude épreuve. On sent, on respire, on entend, on touche, on cogne, on saigne, on souffre, on agonise …
Tout est ciselé. La puissance de la nature, son omniprésence. La peur qui se diffuse lentement. La violence dominatrice.
Un récit très lent. Un huis-clos pesant.
Le fils de l'homme va vous heurter, vous chambouler, vous angoisser, mais aucunement vous laisser indifférent.
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J'avais été époustouflée par le Règne Animal. La brillance du propos, une écriture ciselée, fouillée, frayant le lecteur vers toujours plus de réflexion à mûrir, à méditer. La nature déjà bien présente.
Je suis très heureuse de découvrir ce nouveau roman, et remercie à cet effet Babelio. Pour autant mon enthousiasme sera moindre. Bien sûr on retrouve une écriture sans faille, irréprochable, exigeante…et oserai-je dire par moment excessive. Les descriptions d'une Nature majestueuse, envoûtante, et donc terrifiante, énorme et inquiétante, ces descriptions nécessaires pour comprendre la grandeur de ce qui écrase me sont apparues par moment trop poussives, redondantes et m'ont perdue dans l'usage conséquent de vocabulaires spécifiques, savants, trop accumulés pour en apprécier la découverte et la valeur significative.
La lignée paternelle est dévoilée peu à peu même si l'auteur n'emploie pas le suspens dans le déroulé de sa fiction. le pesant du danger qui rôde, grossit, est d'emblée présent dans les lignes du roman. le traitement des silences y est admirable amplifiant de fait le bruissement d'une Nature sauvage, éclairant la sensualité et l'effort des corps en mouvement, en lutte ou épuisés, les échanges d'une communication sans mots, puisque tout se passe et s'échange en-deça d'une parole, d'une consience ? L'apnée, de suspension en rétention de tout, des mots comme des émotions, nous saisit à chaque page et participe à nous asphyxier aussi. Pourtant, pourtant…comment formuler ce qui a manqué à ma lecture ? le thème de l'ascendance, de la transmission intergénérationnel était déjà traité dans ce précédent admirable : on le retrouve là dès le titre. S'il est traité là de façon très réelle et pertinente, il n'en reste pas moins qu'un constat de plus. C'est âpre, rude, sans arrangement possible, comme la Roche (« Les Roches ») à laquelle on se heurte, on s'égratigne pour tenter de s'y lover, d'y former un creux accueillant. Cruel oui, étonnant non. Il m'a manqué un souffle, un éclat. Cette plume indéniablement talentueuse pour détailler un cadre, un lieu, immuable, éternel alors que les hommes, eux aussi inchangés et piètrement répétés, ne font que passer… mais persistent dans leur lignée…peut-être dès lors était-ce voulu ? Laisser ce goût amer, las, agacé…Une plume pour un thème que l'on retrouve de plus en plus mais qui ne m'aura pas émue même si je lui reconnais, de mon humble regard, de grandes qualités littéraires.
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