Ma grande

Élise est une fillette de grande taille, bien plus que les enfants de son âge. Alors, elle se plie pour être à la hauteur des autres. Difficile de trouver sa place quant au quotidien, toutes les situations et tous les propos des gens qui l'entourent, font référence à sa taille : son surnom « Ma Grande », sa place à l'arrière sur les photos de classe, sa maladresse quand elle se déploie.
Elle aimerait tant que son entourage se rappelle qu'elle est encore une petite fille qui aime jouer avec ses poupées et se cacher. Élise souhaiterait être remarquée pour d'autres raisons que son aspect physique. Mais alors qu'elle passe un après-midi chez sa grand-mère, elle va pouvoir rendre service et réaliser ainsi que sa taille n'a pas que des inconvénients.

« Ma Grande » est un très bel album cartonné qui aborde avec beaucoup de délicatesse et de justesse la différence, le fait de ne pas être dans la norme et de ne pas rentrer dans le moule, d'être le mouton noir dans une société qui a tendance à vouloir uniformiser. Comment trouver sa place et s'accepter quand on ne ressemble pas aux autres ?

Le texte est adapté et bien pensé pour s'adresser aux jeunes enfants. Il est court et met en valeur les magnifiques illustrations de l'auteure qui s'étalent sur des doubles pages. C'est un album qui dégage beaucoup de douceur et de poésie. J'ai aimé le trait rond très reconnaissable de Sibylle Delacroix (quand je tombe sur un de ces albums en librairie, mon regard s'arrête toujours dessus) qui révèle beaucoup de sérénité et de tendresse. le choix de la colorisation, la bichromie aux tons gris et rose saumon participe et vient renforcer ce sentiment de quiétude.
« Ma Grande » est un album qui met en avant avec intelligence, la richesse de nos différences et de nos originalités : s'accepter tel que l'on est, savoir se différencier des autres nous rend unique et permet de nous procurer un sentiment d'identité, de prendre confiance en soi et de se sentir plus fort.

Elise est grande. A tel point que l'on ne l'appelle pas par son prénom. Non. On se contente de "ma grande"... Et cela lui pèse. Elle est gauche, car son grand corps, elle le maîtrise difficilement. Elle se sent seule. Et on peut la comprendre.

Vous avez déjà vu ces différences de taille dans les dernières années primaires (CM2 ou juste au-dessus). Des enfants ont poussé et ils dénotent sur les photos de classe. Ils sont quasiment aussi grands que leurs parents.

C'est le cas d'Elise.

C'est tendrement mené, avec braucoup de douceur et de compréhension pour Elise. Sauf les deux dernières planches. Alors qu'Elise cherche une raison d'être aussi grande, une motivation pour accepter sa taille hors norme... sa grand-mère l'appelle car le chat est coincé au-dessus de l'armoire. Seule Elise peut l'en dégager...

Je trouve cette fin assez moyenne... finalement, Elise a de l'utilité parce qu'elle est grande. Oui, c'est sans doute une façon de lui faire accepter sa taille. Mais il y avait sans doute mieux à trouver.

Sinon, les dessins sont magnifiques. Ces grisés à peine interrompus par le t-shirt rayé de rouge d'Elise, c'est très joli.

Sybille Delacroix, on aime.

"Graines de sable" et "Larmes" chez Bayard Editions sont deux petites douceurs de poésie.

Que nous racontera "Ma grande" chez Mijade?


L'illustration de première de couverture et le titre suffiront à exposer le problème.

La grande taille.

Nous resterons sur des tons doux, des ambiances flottantes et un peu nostalgiques dans l'exposition des ressentis, c'est clairement un parti pris de l'auteur.

Avec cette histoire de complexe nous serons encore dans le sentiment profond qui fera le poisson rouge du bocal sans en sortir.

Peut-être Elise regrette t-elle le temps de l'enfance où elle était encore petite?

Mais Elise est encore jeune, mais cela ne se verra pas par rapport à ses camarades.


"Souvent, Elise a la tête dans les nuages..."

Les jeunes lecteurs ne pourront pas s'empêcher de sourire et de médire sur la taille incroyable d'Elise. "Nous comprenons, diront-ils, pourquoi cette demoiselle est une rêveuse".

Il est vrai que ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir la tête près des nuages.


Sybille Delacroix forcera le trait de l'imaginaire, faisant croître son héroïne à chaque page, comme si ses émotions pouvait s'afficher pour nous de façon surréaliste.

Elise ne semblera pas toujours à l'aise dans ce monde qu'elle connait pourtant, dans ce grand corps, fragile, maladroit, très sensible encore.

Le personnage est vraiment très attachant, dans son allure dégingandé et elle aura apparemment de qui tenir, vous verrez à la fin.

Cette fin ne sera pas démonstrative d'une leçon, nous pourrons la déduire à partir de quelques détails.
Les lecteurs qui chercheront une morale à cette histoire iront les chercher. Finalement, d'un problème de grande taille, on peut se remettre, ce n'est pas si grave.

On aime.

J'aime beaucoup les illustrations de Sibylle Delacroix. Elles sont d'une grande douceur avec plein de détails. Tout au crayonné noir avec quelques pointes de couleurs légères.

L'histoire est celle d'une petite fille un peu trop grande pour son âge. Album sur la différence mais aussi sur le fait que, malgré la grandeur en taille, on peut être encore tout.e petit.e à l'intérieur. Beau message. Bel album.

Sibylle Delacroix nous offre un album d'une grande douceur, qui questionne la différence et la manière dont on peut se sentir en décalage avec l'image qu'ont les autres de nous. Elise est une enfant qui a grandi très vite, et qui doit apprendre à gérer un corps d'adulte alors qu'elle est encore un enfant au fond d'elle. C'est un personnage très attachant qui m'a beaucoup émue. Les illustrations sont d'une grande beauté : sur chaque page en noir et blanc, Elise et son univers se détachent par des couleurs rosées. La chute, tout en tendresse, rassure et fait chaud au coeur.