AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 305 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lorsqu'elle reprend conscience sur un lit d'hôpital, elle se rend tout de suite compte que quelque chose cloche. A-t-elle eu un accident ? Est-elle amnésique ? Sa mémoire semble morcelée. Si son mari la rassure, tout va rentrer dans l'ordre, elle perçoit un malaise derrière les silences qui l'entourent. Elle devra faire face rapidement à une réalité sidérante. Elle tentera de reprendre en marche le cours de son existence, son mari, prodige de la créativité numérique à la tête d'une start-up à succès, ses talents d'artiste, et son jeune fils autiste.

Le roman à suspense fonctionne sans aucun doute, le lecteur est pris au jeu de la quête obstinée d'Abbie, qui essaie de découvrir ce qu'on lui cache et nous entraine dans son questionnement légitime et mystérieux.

L'auteur aborde aussi les thèmes de l'intelligence artificielle et de l'utilisation des robots dans l'amélioration de notre vie quotidienne. Avec une théorie étonnante sur les bienfaits de la consommation, qui dit en gros que pour arriver à une société idéale, peuplée de robots aidants, il faut engranger les bénéfices, car « chaque étape doit être financée par les bénéfices de la précédente ».

A travers l'histoire de Danny, l'enfant différent, l'auteur traite de l'autisme, avec une authenticité qui fait comprendre que le sujet est maitrisé car vécu de l'intérieur. L'occasion de parler des thérapies et des théories nombreuses censées soulager les familles et « guérir » les patients.


Les chapitres se succèdent en alternant les points de vue : Abbie s'exprime par l'intermédiaire d'un narrateur qui s'adresse à elle en la tutoyant, un groupe non identifié raconte en off l'histoire de la start-up. Il faudra arriver au terme du roman pour comprendre cette construction logique.

Le roman se tient, se lit avec plaisir.

Merci à Babelio et au Livre de poche.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          800

Je n'ai pas réussi à rentrer dans ce roman, à croire en ce personnage d'Abbie, qui se réveille à l'hôpital, après cinq années de "coma" et à qui son mari annonce, qu'elle n'est pas une femme, mais un "cobot" ( compagnon-robot) ,parfaite copie de sa femme Abbie, disparue cinq ans auparavant, disparition dont il ne se remet pas.
Tim étant le créateur d'une start -up innovante de la Silicon Valley, spécialisée dans la robotique, a téléchargé des souvenirs , ce qui fait qu" Abbie , le cobot" est presque parfaite. Douée de raisonnement, douée d'empathie, elle va essayer de comprendre ce qu'il est arrivé à la vraie Abbie. Accident ? Meurtre ? Enlèvement ? Disparition volontaire ?
C'est que la vraie Abbie était un sacré personnage ! Adulée par les hommes , enviée, ou jalousée par les femmes . Sublime, charismatique, artiste en résidence dans l'entreprise de Tim, elle créait des oeuvres expérimentales, des "performances ", assez spéciales . La relation de couple avec son mari, sur la fin, n'était pas facile et harmonieuse . Leurs différences de point de vue en ce qui concernait l'éducation, l'apprentissage de leur fils atteint d'autisme, divergeaient. Abbie aurait eu de bonnes raisons de "disparaître", oui, mais elle n'aurait jamais laissé son fils . A moins que ...

Je n'ai pas réussi à croire, en l'empathie, en l'humanité d' "Abbie-cobot", à dépasser mes préjugés. D'autant que,sans cesse , me revenaient des images de la série télévisée Real Humans. Tout était comparé à cette série, forcément au désavantage de ce roman.
Je n'ai pas aimé ce couple, leur charisme, la façon dont tous les employés s'aplatissent devant Tim , le patron. Je n'ai pas aimé la petite voix omniprésente, ce narrateur mystérieux qui relate les faits de l'intérieur, de l'intérieur de l'entreprise, (même si je dois reconnaître que ce procédé est efficace au niveau suspens ).
Et c'est là que le bât blesse pour moi, les deux genres qui se télescopent qui fusionnent (la SF et le thriller ). Fusion malheureuse pour moi, réussie pour d'autres : c'est selon vos goûts littéraires.
Mais je dois reconnaître une chose à cette Femme parfaite, c' est la prise de risque artistique et son originalité.
Commenter  J’apprécie          621
Abbie se réveille à l'hôpital, et ne se souvient de rien : page blanche, elle ne sait plus qui elle est, ni ce qui a bien pu lui arriver et cerise sur le gâteau, Tim, son mari, lui apprend qu'elle a été « téléchargée » : elle est devenue un « cobot », un bijou d'intelligence artificielle. Tim lui a donné un « corps » entièrement artificiel, mais splendide, bien-sûr, il suffit de descendre une fermeture éclair pour voir ce dont elle est constituée et il lui a donné des « émotions », en fonction de ce qu'elle était dans sa vie d'avant.

« le mot cobot est la contraction de « compagnon » et de « robot ». Des études menées avec des prototypes suggèrent qu'un robot peut soulager la douleur due à la disparition d'un être cher en apportant un réconfort, une présence, un soutien émotionnel durant la période de deuil. »

En fait, Abbie a disparu il y a quelques années et son mari fou de chagrin ne parvenant pas à faire son deuil l'a « reconstituée ». A priori, il a agi par amour et pour effacer son chagrin. Il lui « télécharge » régulièrement des « souvenirs ». Tim est un de ces géants de l'informatique et de la robotique avec son entreprise « Scott Robotics »

De retour à la maison, Abbie retrouve son fils Danny, victime d'un syndrome de Heller, un trouble désintégratif de l'enfance : tout allait bien jusqu'à l'âge de deux ans et brusquement il y a une régression, et les parents se retrouvent devant un enfant qu'ils ne reconnaissent plus. Danny semble la reconnaître mais il est chaperonné par Zian, son éducatrice très spéciale…

A priori, c'était un couple idyllique, Tim le passionné de robotique, et Abbie, l'artiste, un mariage en grande pompe digne d' Hollywood… En fait, les choses sont beaucoup moins romantiques que prévues, et on découvre peu à peu, la véritable personnalité de Tim, ses relations avec les membres de son équipe, et sa conception de la « femme » fait frémir. Certaines des formules qu'il emploie sont des perles….

Bref, j'ai beaucoup apprécié ce roman, thriller psychologique bien construit, que je n'ai plus lâché au bout d'une vingtaine de pages et devinez quoi ? J'avais de plus en plus envie de Abbie, donc l'IA gagne mais ne divulgâchons point !

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fayard Mazarine qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver l'univers de J. P. Delaney dont il faut absolument que je procure « La fille d'avant »!

#Lafemmeparfaite #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          534
Est-ce bien écrit ? pas particulièrement. Y a-t-il des incohérences ? des invraissemblances ? Oui mais je n'y ai pas prêté attention ou plus exactement cela ne m'a pas gênée dans ce style de roma. Ce roman est-il additif ? oui oui et encore oui. Bien que ce dimanche le soleil était au rendez-vous, je n'ai pas eu envie de poser le roman pour aller me dégourdir les jambes, trop préoccupée par la situation de Abbie ou plus exactement du robot d'Abbie. Mais attention, ce n'est pas un robot qui exécute bêtement à la lettre ce que l'on lui demande, non ce robot humanoïde à de l'empathie, une réflexion et c'est tout ce qui fait l'intérêt de ce livre aux notes fantastiques.
JP Delaney a sans doute aimé créer de toute pièce le robot d'Abbie mais je pense qu'il a tout autant aimé nous balader dans des chemins ou le doute ne cesse de germer.
Si Abbie est le robot d'Abbie c'est parce qu'elle a disparu et que Tim, son mari a réussi à créer son double (voilà qui est très très résumé). A ce couple, s'ajoute Danny, leur fils autiste. Les méthodes décrites pour aider ce petit bonhomme a moins souffrir sont terribles, et même si elles sont prohibées, elles existent encore selon l'auteur. ( à très petite échelle heureusement !)
l'emploi du "tu" m'as souvent perturbée, embrouillée mais cela est sans doute voulu...
Commenter  J’apprécie          450
Abbie se réveille dans un hôpital. L'homme qui se tient près d'elle dit être son mari.« Tim Scott était, ou serait bientôt, à l'intelligence artificielle ce que Bill Gates était aux ordinateurs, Steve Jobs aux smartphones et Elon Musk aux voitures électriques. » Ce petit génie de la « tech » avait une femme parfaite, artiste talentueuse, mère dévouée d'un petit garçon atteint d'une forme particulière d'autisme. Sauf que… Abbie est morte dans un accident de voiture 5 ans auparavant. Or, c'est bien elle qui se réveille dans ce lit d'hôpital. Comment est-ce possible ? Que s'est-il passé ? Qui est cette autre forme d'elle-même si fidèle à « l'originale » ?

« La femme parfaite » est le troisième roman de JP Delaney. Après « La fille d'avant » dans lequel l'héroïne emménageait dans une maison ultra moderne et connectée, et « Mensonge » que j'avais cordialement détesté, l'auteur revient à ses premiers amours : l'avenir imaginé grâce à ou à cause de ces nouvelles technologies. Clairement, l'auteur a trouvé son style avec ce nouvel opus en abandonnant le roman psychologique pour se replonger dans une thématique qui lui sied parfaitement : une photographie très réaliste de notre futur proche. Je vous le dis d'emblée : je n'ai pas pu le lâcher tellement l'intrigue et les problématiques qu'elle soulève sont captivantes.

Ouvrez vos chakras et laissez-vous porter par une vision plus que réaliste de ce que les petits génies de la Silicon Valley sont taxés de nous concocter : on pourra ressusciter l'esprit de la personne aimée décédée et la doter d'un logiciel d'apprentissage aux émotions pour lui permettre d'évoluer. Après le chatbot, voici le shopbot, un robot qui a une apparence humaine et un cerveau tout ce qu'il y a de plus réel. Passionnant ! Dans ce roman, « Le A de IA ne veut plus dire “artificielle”. Il signifie “autonome. » de quoi vous faire trembler en imaginant qu'il sera possible de recréer un double de vous-même par un simple téléchargement, possible d'orchestrer une mise à jour de votre programme pour que vous puissiez progresser comme dans la vraie vie, ou d'insérer de nouvelles données telles que vos souvenirs. Ça vous effraie ? Dites-vous bien qu' « On ne change pas l'avenir sans changer les règles. » Et ici JP Delaney s'en donne à coeur joie.

La construction du roman oscille entre passé et présent. Abbie, telle qu'elle était lorsqu'elle est entrée dans la vie de Tim, leur histoire ensemble, leur mariage, la naissance de leur fils et le présent relaté par un « tu », qui n'est pas Abbie, mais lui ressemble comme deux gouttes d'eau. « Tu t'aperçois que ton corps a été conçu aussi minutieusement qu'une voiture de sport. À toi d'apprendre à le piloter. » Ce choix du « tu » très ingénieux met de la distance entre l'Abbie décédée et l'Abbie recréée sous les mains d'un savant un peu fou, incapable d'accepter sa mort. Cette thématique est diablement intéressante : a-t-on le droit de recréer quelqu'un simplement parce qu'il nous est impossible de vivre sans lui ? Même si le lecteur sait qu'Abbie n'est plus un être de chair et de sang, l'attachement est immédiat, l'empathie instantanée… la haine envers Tim colossale… de quel droit ? En ce sens, et pour ces raisons précises, le scénario fonctionne immédiatement. Il se noue une intimité singulière entre l'auteur et le lecteur, auteur qui prend son lecteur à partie, comme un témoin.

JP Delaney ne s'arrête pas là, l'occasion est trop belle d'aborder d'autres thématiques : Les enjeux d'une start-up, la place de la femme dans ces entreprises et leurs statuts, l'intelligence artificielle bien évidemment, mais aussi, et c'est plus surprenant, une forme très particulière d'autisme appelée « syndrome de Heller » qui se manifeste par une détérioration des interactions sociales et de la communication chez les enfants de plus de 2 ans. En la personne de Danny, le fils d'Abbie et de Tom, l'auteur offre un supplément d'âme fort à propos dans cet univers axé sur les nouvelles technologies. Futur et présent, technologie avancée et maladie bien réelle, un équilibre parfait pour faire d'« une femme parfaite », un excellent roman certes divertissant, mais aussi bien plus profond que je l'avais escompté.

En résumé, j'ai pris un plaisir énorme à lire ce roman. Je l'ai trouvé passionnant, dépaysant, questionnant et vraiment prenant, détenteur d'une quête obsessionnelle : recréer ce qui n'est plus.

Je remercie Anaïs serial lectrice pour son flair et les éditions Mazarine d'avoir accepté ma demande sur Netgalley.

#Lafemmeparfaite #NetGalleyFrance

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
Commenter  J’apprécie          120
Deuxième roman que je lis de cet auteur et encore une fois c'est une histoire très addictive.

Abbie se réveille après un accident et la première chose que lui apprend celui qu'elle reconnait comme son époux, Tim, c'est qu'elle est un cobot, un robot doté d'empathie. Tim travaille dans le domaine de la technologie et après la perte de son épouse, il a tout fait pour pouvoir la recréer.
Je ne suis pas fan de SF et sans être calée en matière d'IA, aucun mal à suivre car l'auteur reste dans un langage simple et ne s'attarde pas sur cette partie là. Ca reste un thriller psychologique.

Abbie va rentrer chez elle et retrouver son fils qui est autiste. Elle va devoir combler les trous de sa mémoire car si Tim s'est servi de ses liens via les réseaux sociaux, SMS et autres, il reste toute la partie qu'elle gardait pour elle.
De plus, Tim ne veut pas lui parler de ce qu'il lui est arrivé pour ne pas la perturber.
Mais son apparition en tant que Cobot et bien qu'elle lui ressemble physiquement, va très vite poser problème.



J'ai aimé :
- Les descriptions de l'auteur qui permettent sans problème de voir l'histoire se dérouler sous mes yeux.
- L'IA, pour les nulles ! Une vision, pour les générations à venir, un peu de "Retour vers le futur" ! Des cobots attachants et effrayants à la fois. 🤖
- le fait de se faire mener jusqu'à la fin du livre pour savoir qu'en fait....mais pour le savoir, à vous de lire !


Commenter  J’apprécie          100
J'ai bien cru que ce livre allait être un coup de coeur : j'ai été totalement accrochée par l'intrigue et les questionnements qu'elle suscite ; les personnages m'ont plu aussi dans toute leur complexité et imperfection.
J'ai tourné les pages avec curiosité et impatience, essayant de deviner comment tout cela allait se terminer …
Mais je dois avouer avoir été déçue par la fin. Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais, toujours est-il que je suis restée sur ma faim, j'ai même relu les dernières pages une deuxième fois pour être sûre d'avoir bien compris …
Commenter  J’apprécie          90
Je ne suis pas fan de ce genre d'histoire et si le 4ème de couverture avait parlé d'intelligence artificielle, je n'aurais pas acheté ce livre.
J'ai trouvé ça plutôt long. Par exemple certaines discussions entre Tim ou Abbie et les employés de Tim n'apportent pas grand-chose à l'histoire. Quelques-unes seulement auraient suffi à cerner leur personnalité.
Nous ne sommes pas vraiment dans l'esprit "thriller" mais plutôt dans un roman que je qualifierai de science-fiction, vu le personnage d'Abbie.
Le fait que le récit se fasse à la deuxième personne du singulier est plutôt inhabituel et cela m'a un peu perturbée.
Par chance les chapitres sont courts. J'ai trouvé originale leur numérotation. Selon que l'on soit dans le présent ou dans le passé, les numéros sont différents.
Quelque chose au milieu du dixième chapitre, a tout de même aiguisé ma curiosité. Mais l'histoire ne commence à devenir passionnante qu'à partir du dix-septième chapitre.
A partir de ce moment-là il m'a été difficile de lâcher ma liseuse.
Je suis généralement et même très souvent surprise par les fins des livres. Celle-ci n'a pas fait exception à la règle et je dirais qu'elle est carrément bluffante !
Malgré tout ce livre ne me laissera un souvenir exceptionnel.
Commenter  J’apprécie          80
Silicon Valley. États-Unis.
Abbie qui sort d'un long sommeil après un accident va revenir dans son foyer entourée de son mari Tim et de son fils Danny.
Tim Scott, un geek prodigieux dirige d'une main de fer son entreprise de conception de robots qui joue dans la cour des monstres de l'industrie informatique comme les GAFA. Manipulateur et tyrannique, ses collaborateurs ont été obligés de se soumettre à l'idée de fabriquer un robot à l'image de son épouse disparue il y a quelques années. Ils ont conçu la réplique parfaite de la plastique de la véritable Abigail assortie d'une intelligence artificielle capable d'emmagasiner tous ses souvenirs numérisés. Elle est en plus dotée d'empathie, de sensibilité, voire d'amour. de quoi se méprendre avec une humaine…
Malgré quelques manquements à sa mémoire à combler, cette solution de substitution permet alors à Tim de revivre à nouveau un amour partagé avec son épouse. Malgré tout, les efforts du robot pour s'intégrer à son foyer, Abbie robot n'a en tête que de satisfaire son mari en se conformant au maximum à la véritable Abbie. Pour se familiariser dans son rôle maternel, la baby-sitter de Danny l'aide à apprivoiser la nature autistique de l'enfant, lui-même plutôt impassible devant cette nouvelle présence moins expressive.
Cependant l'imprudence d'Abbie va contrarier la discrétion requise par Tim et bientôt les médias vont faire les choux gras de l'existence du robot, la réplique parfaite d'une femme. Et pas n'importe quelle femme, puisque celle remplace a disparu dans des circonstances douteuses quelques années auparavant. Son propre mari Tim a même été soupçonné d'en être à l'origine. Devant cette nouvelle, poussée par sa nature curieuse, son intelligence et sa sensibilité, le robot reconsidère le fondement de son existence et celle de la véritable Abbie.
MON AVIS
Merci beaucoup à Netgalley et aux éditions Fayard-Mazarine pour ce service de presse. Voici une lecture distrayante et captivante basée sur une idée d'une originalité surprenante.

Ce roman presque d'anticipation augmente l'inquiétant avec le thème choisi qui mérite réflexion comme celui l'omniprésence des robots connectés dans la sphère domestique. L'enquête originale menée par Abbie, une femme d'un genre bien particulier, m'a captivée malgré ma réticence quant au genre « fantastique ». En effet, les méandres de la psychologie humaine dominent l'intrigue.

L'imagination productive et la recherche approfondie de l'auteur sur les nouvelles technologies adaptées à ce thriller déstabilisent et la difficulté à identifier le narrateur – la fin l'éclaircira – augmente l'intrigue. Mais ce robot surprenant, quand il n'inquiète pas de perfection séduit le lecteur qui s'attache à « lui » jusqu'à l'apprécier. Avec sa capacité d'empathie, il incarne l'humanité robotisée. Et le roman reste un thriller domestique qui met en action la rencontre d'un couple et la naissance et l'évolution d'une famille confrontée à la vie.

UNE FEMME PARFAITE : CREDIBLE ?
Bien sûr diraient ceux qui me connaissent ! le robot humanoïde perfectible déjà très perfectionné est le duplicata parfait de la vraie Abbie, l'idéal de Tim. L'auteur n'a commis aucune BEVUE dans la crédibilité dans la conception de son héroïne. Ses détails techniques et numériques tout à fait compréhensibles savent apprivoiser les profanes en informatique. Les dix premières pages surprennent un peu mais on intègre très vite le récit.

Tant que cette merveille technologique appartient au domaine de l'utopie, le mal est moindre mais fait réfléchir sur notre environnement de plus en plus interactif et de plus en plus intelligent…

LA PSYCHOLOGIE DES PERSONNAGES
Le personnage de Tim procure tout de suite une désagréable sensation d'un homme intelligent et passionné, imbu de son pouvoir. Sa possessivité et son autorité ne cadrent pas avec l'ambition généreuse et saugrenue de recréer sa femme bien aimée à l'identique, l'idée d'ailleurs plutôt malsaine dérange. Alors j'ai apprécié de ne pas avoir été menée en bateau par l'auteur qui n'édulcore pas l'aspect négatif de son caractère et malgré cela, alimente l'intrigue jusqu'à la fin car comme Abbie le robot on s'interroge sur l'obsession malsaine de Tim sur le concept du robot.

Les autres personnages s'articulent bien dans l'histoire et oxygène le risque d'un huis-clos. Ils présentent aussi un intérêt et de la cohérence jusqu'au bout.

L'AUTISME
Ce handicap, trouble ou syndrome, abordé ici de manière bien étayée par l'intermédiaire du personnage de Danny et de ses parents, les héros met en évidence le malaise et désarroi de l'entourage. La déclinaison des réactions intempestives de Danny permettent de retracer le parcours du combattant des parents dès les premières difficultés à identifier ou à mettre un mot sur ces troubles de l'attention. S'ensuit le tâtonnement pour encadrer ces enfants pour un mieux-être en se confrontant les théories relatives à diverses méthodes à choisir. La méthode ABA est ainsi expliquée et c'est intéressant, même si le concept reste encore confus pour moi. Ce roman dénonce aussi l'expérimentation d'autres méthodes plus brutales, à première vue courante et utilisée à l'encontre de ces enfants.
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
Commenter  J’apprécie          80


La femme parfaite de J.P. Delaney est un thriller psychologique autour de l'Intelligence Artificielle dont l'intrigue se déroule en Californie au coeur d'une start-up où le responsable a une personnalité pour le moins particulière.
Abbie à l'apparence d'une créature en latex en tout point semblable à la femme de Tim. Elle, l'artiste spontanée et créative, est désormais prisonnière d'un cadre électronique dans lequel elle est statufiée.
En retournant dans sa maison située à Dolory Street au centre de San Francisco, une fresque écrite de Street-Art attire l'attention de cette nouvelle Abbie: » L'idéalisme n'est que du réalisme à long terme ». Cette phrase, elle s'en souvient, c'était il y a au moins cinq ans…
Pour Tim, le A de l'IA ne signifie pas artificielle mais autonome. Dans la Sillicom Valley, il y a dix ans, Mike a prêté son garage à Tim pour monter la société Scott Robotics qui a fait depuis beaucoup d'argent en proposant des shopsbots, des mannequins intelligents.
Tim est le génie informatique. Même s'il décide toujours tout seul et qu'il invective ses collaborateurs en les rabaissant tout en contrôlant tout, il devrait devenir le Bil Gates de l'I.A. Mais, Tim aimerait en devenir le commandant en chef pour façonner la nouvelle humanité. Et, pour finir cette présentation de ce personnage singulier, lorsqu'il se déguise c'est en Roi soleil. Ancien de chez Google, sa devise est « on ne change pas l'avenir sans changer les règles ».
Dans cet univers, il y a leur enfant, Danny, qui souffre du syndrome de Heller. Danny a grandi tout à fait normalement et puis, vers quatre ans, son développement s'est arrêté et même régressé. Sorte de trouble envahissant du développement, sa construction est de plus en plus différente.
La confrontation se crée entre la femme robot, parfaite, asexuée et l'enfant robot au trouble autistique éduqué à la méthode ABA. le tout géré par un esprit fou qui tire les ficelles .
J. L. Delaunay, pseudonyme de Anthony Capella, aborde la notion d'emprise sous ces différentes formes. le schéma de Tim conçoit deux types de femme, celle de la mère et la femme parfaites et celle de la femme libre assimilée à « la salope ». Ce fou développe le sosie de sa femme, premier robot de compagnie doté d'une intelligence émotionnelle.
Dans La femme parfaite, J. L. Delaunay explore les relations entre la femme robot qui regorge d'émotions et celui de l'enfant qui en est envahi sans vraiment les gérer. Ce thriller propose de réfléchir aux questions ethniques que représentent l'arrivée de cette nouvelle technologie. L'entourage de Tim ne s'interpose pas devant de telles nouveautés. Comme le lecteur, d'ailleurs aussi ! Nous en avons déjà accepté leur réalité, mais jusqu'où leur participation ?
Le trouble autistique est, lui aussi, abordé de façon magistrale. L'évocation d'un enfant hyper-intelligent aux capacités phénoménales diagnostiqué Autiste Asperger n'a pas sa place ici. La femme parfaite décrit un enfant emmuré dans sa souffrance, essayant de ne pas se laisser submerger par l'inquiétante nouveauté, terriblement corseté dans ses angoisses, loin de l'idéalisme habituel. Différentes pistes de soin sont présentées qui vont influer sur les réactions du couple. J. L. Delaunay semble avoir choisi la sienne.
Dans « La femme parfaite », J. L. Delaunay interroge la représentation de la femme, l'évolution de l'intelligence artificielle qui va devenir de plus en plus présent dans notre quotidien et le trouble autistique. Thriller, certainement ! Psychologique, sans aucun doute ! Réussi, ça c'est particulièrement vrai !
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/10/13/j-p-delaney/

Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (795) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2875 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}