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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un livre très brutal, probablement le plus brutal que j'ai pu lire de cette autrice.
La plume est géniale : on retrouve son adresse pour glisser des vers blancs, des assonances et allitérations à foison... On est souvent emportés par la poésie du texte mais l'histoire est réelle (comme toujours avec Choé Delaume) et, ATTENTION, elle sera dérangeante pour certains lecteurs sensibles !
Nous parlons bien de deux folies qui se heurtent au sein d'un triangle amoureux et qui mènera l'une des amoureuses au suicide. La survivante qui écrit ses livres se déresponsabilise du drame et si l'on comprend aisément pourquoi car elle ne cache pas ses troubles psychiatriques et qu'il est facile de comprendre qu'elle a besoin de se déresponsabiliser pour survivre au drame, ses mots sont parfois durs pour la mère endeuillé qui cherche à comprendre et à trouver un responsable.
D'autre part, il s'agit d'une diatribe très violente sur la maternité où toute mère se sentira jugée de s'être "reproduite"
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« Ah ! On a le droit d'écrire comme ça » disait Nina Yargekov dans une interview, au sujet de ses coups de coeur littéraires, faisant référence à Chloé Delaume. Alors moi, comme j'apprécie beaucoup le travail de Nina Yargekov, j'ai voulu lire Chloé Delaume. Oui, je ne voulais pas passer à côté d'une lecture vitale, vous comprenez ? le premier Delaume qui me soit tombé sous la main est « Une femme avec personne dedans », publié en 2012.

Que dire ? le mot convenu, d'abord : OVNI. Ou plutôt OLNI, mais ça revient au même.

Chloé Delaume adopte une écriture résolument expérimentale en compressant la phrase, procédant par juxtaposition, accumulation, s'affranchissant des verbes et de la ponctuation interne, provoquant des chocs poétiques d'une incroyable fulgurance. Quant au sens du propos... il se révèle difficile à appréhender, à vrai dire. Hypersexualisé, le texte aborde, de façon tout à tour conceptuelle ou très crue, les thématiques de la violence, de la mort, de l'amour, de la liberté, de la construction de soi...

Mais au-delà, il faut dire que cette oeuvre est tout autant une autofiction savante et parabolique qu'une réflexion performative sur la création littéraire. Et là je me demande bien comment je peux vous donner envie de lire ce texte après avoir écrit ces mots passablement barbares. Alors peut-être, plus simplement (mais sans garantie) : éléments autobiographiques, fictifs, mythologiques, théoriques (et plus si affinités) se mêlent et forment un joyeux gloubi-boulga résolument expérimental, une quête du Je qui pousse le genre romanesque dans ses derniers retranchements.

C'est peut-être, paradoxalement, ce qu'on reprochera principalement à ce roman, alors que c'est l'essence même de l'écriture de Chloé Delaume : ce côté élitiste, fumeux, artificiellement complexifié, au point d'en délaisser l'avancée de l'intrigue, au point peut-être de perdre en cours de route un lecteur pourtant conquis par la voix originale et percutante de l'auteur.

(Par parenthèse, majorité de b, talonnée par les a , et très peu de c ; ceux qui liront jusqu'au bout comprendront...)

La lecture d'une autre oeuvre de Chloé Delaume, d'ici quelques semaines (le temps de me remettre de cette drôle d'aventure), me permettra de confirmer ou d'infirmer mes premières impressions.

Oui, je suis très consciencieux, je sais.
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Chloé Delaume, ça décoiffe sec ! J'avais lu il y a quelques années Dans ma maison sous terre et ce petit livre confirme l'impression déjantée et loufoque que j'en avais gardé.

L'auteur (dont Chloé Delaume est un pseudonyme) joue brillamment avec le genre de l'autofiction. Dans une langue éclatée, parfois sombre et sarcastique, parfois pleine d'un humour décalé, parfois encore d'une poésie surréaliste ou d'une crudité qui peut déranger, elle joue avec le lecteur, le malmène, l'interroge. Il est même amené à répondre à une sorte de test et à choisir sa fin, et les derniers mots lui sont renvoyés : « je vous lègue la formule, quelle vie en ferez-vous ? » C'est assez perturbant mais en même temps jouissif et intelligent.
Lien : https://dautresviesquelamien..
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C'est la première fois que je tente une plongée dans l'oeuvre de Chloé Delaume et le moins que je puisse dire, c'est que je n'en suis pas sorti indemne.
Pour ceux qui ne connaissent pas cette auteure, il va être difficile d'expliquer le genre de texte qu'elle propose.
Tout d'abord, Chloé Delaume est à la fois l'auteur et le personnage central de son livre sans que l'on sache vraiment quelle est la part de fiction et de réalité. Je pencherai quand même pour de l'autobiographie, en espérant pour elle qu'il y ait, quand même, de l'invention dans ce torrent de mots durs et abrupts.
Ensuite, il y a son travail de déconstruction de la langue qui donne à ce roman, loin de tout classicisme, une forme patchwork un peu déroutante pour un lecteur non averti. On trouve de tout dans son texte, de la poésie, un mode d'emploi pour trouver le bon couillidé, des citations, des paragraphes pas vraiment ponctués, un quizz, une fin au choix. Suivant son humeur ou son intérêt pour le modernisme, on y prend plaisir ou non.
Pour finir, il y a le propos de ce livre qui en fait charrie plusieurs histoires ou éléments d'histoires. Une fan de l'auteur se suicide, laissant une mère désemparée qui essaye de comprendre pourquoi auprès de celle qu'elle accuse d'être l'inspiratrice de cette mort. Il est question aussi d'un triangle amoureux à l'avenir incertain. Chloé Delaume vit avec Igor qui aime un aussi une autre femme , La Clef (nommée ainsi dans le livre). La Clef est aussi amoureuse de Chloé. Ici, l'auteur fait une vraie différence entre "aimer" et "être amoureuse". Ces deux récits sont mêlés à des considérations politiques et/ou intimes, l'auteur refusant de procréer et rejetant les codes hétéro-normatifs aux règles aliénantes.
Dire que la lecture de cette "femme avec personne dedans" est facile, serait mentir.
La fin sur le blog

Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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