C'est la première fois que je tente une plongée dans l'oeuvre de
Chloé Delaume et le moins que je puisse dire, c'est que je n'en suis pas sorti indemne.
Pour ceux qui ne connaissent pas cette auteure, il va être difficile d'expliquer le genre de texte qu'elle propose.
Tout d'abord,
Chloé Delaume est à la fois l'auteur et le personnage central de son livre sans que l'on sache vraiment quelle est la part de fiction et de réalité. Je pencherai quand même pour de l'autobiographie, en espérant pour elle qu'il y ait, quand même, de l'invention dans ce torrent de mots durs et abrupts.
Ensuite, il y a son travail de déconstruction de la langue qui donne à ce roman, loin de tout classicisme, une forme patchwork un peu déroutante pour un lecteur non averti. On trouve de tout dans son texte, de la poésie, un mode d'emploi pour trouver le bon couillidé, des citations, des paragraphes pas vraiment ponctués, un quizz, une fin au choix. Suivant son humeur ou son intérêt pour le modernisme, on y prend plaisir ou non.
Pour finir, il y a le propos de ce livre qui en fait charrie plusieurs histoires ou éléments d'histoires. Une fan de l'auteur se suicide, laissant une mère désemparée qui essaye de comprendre pourquoi auprès de celle qu'elle accuse d'être l'inspiratrice de cette mort. Il est question aussi d'un triangle amoureux à l'avenir incertain.
Chloé Delaume vit avec Igor qui aime un aussi une autre femme , La Clef (nommée ainsi dans le livre). La Clef est aussi amoureuse de Chloé. Ici, l'auteur fait une vraie différence entre "aimer" et "être amoureuse". Ces deux récits sont mêlés à des considérations politiques et/ou intimes, l'auteur refusant de procréer et rejetant les codes hétéro-normatifs aux règles aliénantes.
Dire que la lecture de cette "femme avec personne dedans" est facile, serait mentir.
La fin sur le blog
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