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sur 102 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans une période anxiogène et pleine de troubles comme celle que nous vivons présentement en France (pandémie du covid-19 et les restrictions qui en découlent, exacerbation des tensions nationales et internationales, etc…), rien de plus naturel que de vouloir « prendre le large » dans tous les sens du terme. Comme la situation mondiale actuelle ne nous permet pas de nous mouvoir et de voyager comme nous le souhaiterions, il nous reste les livres, les récits de voyages.

Nicolas Delesalle est un grand reporter travaillant pour le journal « Télérama ». de par sa profession, il a eu l'opportunité de bourlinguer un peu partout dans le monde. Mais ce qu'il nous propose, avec « le goût du large », c'est d'embarquer avec lui, à bord d'un cargo pour un périple allant d'Anvers (Belgique) à Istanbul (Turquie) et ce, pendant 9 jours.
Pour l'auteur, ce voyage est surtout l'occasion de s'extraire du monde des hommes, de la frénésie qui régit leur société et se laisser gagner par une sérénité que seul le désert liquide d'un océan pourra lui apporter. Durant cette parenthèse, à défaut de pouvoir se baigner dans l'Atlantique ou la Méditerranée, il plonge dans ces souvenirs de reporter en Afghanistan, en Indonésie, en Estonie, en Russie, en Egypte ou bien encore au Congo et il se remémore ces rencontres marquantes parfois drôles, parfois stressantes, parfois tragiques ou même incongrues avec les locaux. À l'image du bateau qui le transporte, Nicolas Delesalle voit sa boite crânienne comme un cargo et chaque souvenir est un conteneur.

En quatrième de couverture, Estelle Lenartowicz (journaliste au magazine « Lire ») fait l'éloge de ce récit de voyage en affirmant : « Une étonnante fenêtre sur le monde contemporain. ».

C'est vrai, Nicolas, nous ouvre une fenêtre sur le monde d'aujourd'hui et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas beau. En effet, durant la quasi-totalité du livre, on passe de la tragédie du tsunami de 2004 en Indonésie aux massacres de masse en Côte d'Ivoire, en passant par les temps austères de la crise financière en Grèce et les guerres civiles du Printemps arabe. Si on souhaite s'évader de la réalité actuelle que nous vivons, ce n'est pas le livre à lire. À l'inverse, si l'on veut porter un regard lucide et donc désenchanté sur le monde, alors, « le gout du large » conviendra.
D'ailleurs, l'auteur écrit en fin du récit : « J'étais épuisé par le malheur des autres, projeté d'une tête à l'autre par le miracle de l'interview, la tête fardée de témoignages tristes, désemparés. »

Mais ensuite, à son arrivée à terre, à Istanbul, il écrit : « Cette bulle d'harmonie vient de crever. le liquide amniotique se déverse à mes pieds. Il faut respirer l'air vicié de la ville à pleins poumons, hurler en silence et renaître à la terre autant qu'aux hommes, ces grands primates que je hais à cet instant et que je chérirais de nouveau dans quelques heures, pour leurs failles, leur inconséquence, leurs paradoxes, leur grandeur et leur bassesse, le miroir qu'ils me renvoient à chaque instant au visage. »

Nicolas Delesalle a une manière assez poétique de décrire ce qu'il voit et cela se ressent dans la tournure des phrases qui sont agréable à lire. Mais comme je m'attendais à plus d'optimisme et de joie à la découverte de contrées lointaines, c'est un rendez-vous manqué.
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le style est très agréable mais toutes ces guerres,
tortures, enfants massacrés, risquent d'amener la
déprime
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Je n'ai pas aimé ce récit, même s'il est bien écrit. Ce n'est pas tout à fait ce à quoi je m'attendais (c'est peut-être l'origine de mon manque d'intérêt). J'ai tout de suite détesté le narrateur qui, pour mon goût, a trop l'air de "s'écouter parler", de se penser bon et original, ça m'a agacée au plus haut point. Ça m'a fait pensé à plusieurs récits déjà lus de journalistes internationaux qui visitent les pays en guerre supposément pour informer la population (quitte à se mettre en danger), alors qu'on dirait davantage qu'ils le font pour l'émotion forte ressentie ou pour le statut ou la gloire de pouvoir en parler ensuite. Bref, ce récit n'était pas pour moi.
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Le Goût du large embarque le lecteur pour un voyage passionnant, plein d'humour et d'esprit, de couleurs et de saveurs, et réveille notre irrésistible envie d'ailleurs.
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Nicolas Delesalle aura-t-il donné à ses lecteurs le goût du voyage en cargo ? Je l'ignore. En tout cas, il m'aura au moins appris que cette forme de croisière inhabituelle existe, certains cargos disposant d'une ou de plusieurs cabines passagers. le journaliste-écrivain embarque donc en juillet 2015 sur le MSC Cordoba, énorme porte-conteneurs (275 mètres de long) partant d'Anvers pour se rendre à Istanbul.
le périple est l'occasion pour ce grand reporter (de Télérama) d'appuyer sur la touche pause : « Pendant neuf jours, j'allais devenir un milliardaire du temps, plonger les mains dans des coffres bourrés de secondes, me parer de bijoux ciselés dans des minutes pures, vierges de tout objectif, de toute attente, de toute angoisse. J'allais me gaver d'heures vides, creuses, la grande bouffe, la vacance, entre ciel et mer. ».
Le temps libéré et l'isolement (pas de téléphone portable ni d'internet) lui permettent d'ouvrir quelques conteneurs personnels (pas ceux du bateau) et de nous emmener ainsi aux quatre coins du monde, au gré de ses souvenirs de moments forts ou de rencontres. Images ou scènes saisissantes se succèdent d'un chapitre à l'autre, qui sont autant de choses vues ou vécues à l'occasion de ses reportages et restées enregistrées en lui.
L'auteur nous raconte aussi les différentes étapes de son voyage proprement dit, tout en nous parlant du capitaine du cargo et des membres de l'équipage philippin avec lesquels il a lié connaissance.

Partage vivant et intéressant, témoignage sensible et engagé des expériences vécues par l'auteur, parfois « épuisé par le malheur des autres », « le goût du large » ne manque pas d'offrir au lecteur de nombreuses occasions de questionner ce qui se passe dans le monde.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Une histoire intéressante par le fait que l'auteur, journaliste, nous livre son vécu de voyageur à bord d'un cargo.
On y rencontre avec lui différentes personnes avec leur parcours de vie, leurs contraintes et leurs espoirs, la vie de marin, et leur rapport à l'océan et à la nature.
Ce voyage au coeur de l'océan, permet également de faire un retour sur soi, de revenir aux sources, de se détacher des nouvelles technologies et de réapproprier le temps.
Une belle découverte au coeur de l'océan et du monde de la navire marchande.
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