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Citations sur Léna (76)

L’hospitalité était pour eux plus qu’une tradition. Dans ces étendues désertiques, les hommes sont si rares que toute rencontre avec un être humain est une fête.
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- Varia, qu'est-ce qu'il se passe quand on a perdu son âme ?
- Eh bien... c'est difficile à expliquer. On s'agite, mais pour rien. Chez les Nénètses, on raconte que l'âme détachée se met à courir en tous sens à travers la toundra. Elle erre seule, abandonnée. On a beau l'appeler, elle ne revient pas, elle ne reconnaît plus son propriétaire. C'est ce qui est arrivé aux gens du monde libre à mon avis, c'est la raison pour quoi ils se remuent comme ça toute la journée. Ils courent à la poursuite de leur âme. Et comme ils n'arrivent pas à la rattraper, forcément ils s'arrêtent jamais.
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Et moi je m'emporte comme une imbécile, comme si j'avais besoin de ça avec mon coeur qu'est fragile. Le docteur me l'a pourtant dit de plus vous écouter, il l'a même écrit sur l'ordonnance : 10 gouttes de Cardiotonine par jour et ne plus discuter avec Dimitri Fédorovitch.
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Et quand tout s'écroule, est-ce qu'une image peut suffire à sauver le monde ? Un homme qui flotte dans l'univers dans son costume de papier blanc...
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Elle est tombée sur moi la menace que je sentais rôder. Oh tu avais raison ma Varia, ce n'est pas une femme, non, ce n'est pas son genre. C'est bien pire. C'est l'ailleurs qui me l'a pris.
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Dès ce jour là probablement, Gagarine comprend que la gloire a des semelles de plomb et qu'elle va le clouer sur terre. Il est devenu une icône. On va le couler dans tous les métaux, le reproduire en médaille, en porte-clés, en timbre. On va l'incruster dans le chocolat, le représenter en tapis arménien, en bol tadjik, en mosaïque ouzbeke. Il ne volera plus jamais.
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L'été sibérien est aussi bref et éblouissant qu'un éclair. Dès les premiers signes de printemps, la nature se précipite. Elle sait que le temps lui est compté, alors les plantes rivalisent de vitesse. On verdit, on bourgeonne, on fleurit, on s'active au galop. Chacune fait ses préparatifs dans le plus grand secret, l'air est encore froid, le sol trouble et hésitant. Mais quelques jours passent et soudain, l'été est là. La végétation se montre dans ses plus beaux atours, parée comme une mariée pour la noce. Des rouges incandescents, des rouilles, des safrans, des pourpres embrasent alors la terre l'espace d'un point d'orgue, avant de disparaître sous le poids de l'hiver.
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Le seul espoir de survie quand la glace cède sous vos pieds, c'est de lancer au loin un crochet, un harpon, n'importe quoi qui puisse tenir un peu, et d'essayer de se hisser tout doucement, à plat, en rampant sur la plaque. Le problème, c'est le traîneau. Les affaires qu'on tire derrière soi, parce qu'on ne peut vivre sans, la tente, le duvet, le réchaud. Ou encore la petite balle rouge qu'on trimbale partout. Quand la glace se rompt, si le traîneau part aussi c'est fini. Il vous entraîne vers le fond de tout son poids. Il faut le détacher, il n'y a pas d'autre solution de s'en sortir. [...]
C'est cela qu'elle n'avait pas voulu faire. Elle avait cru que Vassia avait suffisamment de force et qu'en s'accrochant à lui, il arriverait à haler le tout, elle et ce passé qu'elle portait, si lourd, dont elle cherchait sans fin le souvenir en restant immobile sur la chaise.
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La terre et la mer se confondent, uniformément blanches et plates l'une et l'autre, sans ligne de fracture visible. L'oeil porte si loin dans cette blancheur, qu'on croit percevoir la courbure de la terre à l'horizon. A ce point d'immensité l'espace devenait une stature, imprégnant chacun des êtres qui l'habitent, une irréductible liberté intérieure qui fait les hommes bien nés, les Hommes Véritables, ainsi que ces peuples [les Nénètses] se désignent eux-mêmes. (p.85)
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Mais alors je vous assure, quel galimatias ! Elle peut pas parler comme tout le monde, non ? Des manières poétiques de s'exprimer, que vous dites. C'est drôle comme cette enfant vous a toujours rendu andouille. Petite, il suffisait qu'elle s'assoie sur une chaise pour que vous deveniez tout à fait bourrique. Parce qu'elle remuait à peu près autant qu'une souche au milieu de la forêt, vous la trouviez admirable. (p.76)
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