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Critique de Dominique-Joelle


J'ai terminé la lecture de cet ouvrage parce que, jurée d'un prix littéraire, je me sentais obligée de le faire. Oserais-je employer le terme navrant ?
Un drame familial, une maladie dont on parle à mots couverts, l'inceste, la fuite dans une traversée du territoire… le tout raconté sans sensibilité, avec froideur. D'émotion vraie il n'est question nulle part
Le roman est construit sous la forme d'une longue et pénible confession. Récit croisé :
- La mort De Claire la soeur aînée atteinte d'une étrange maladie
- La fuite et la traversée du territoire de Philippe le frère et narrateur.
Tout cela étalé comme un puzzle à reconstituer.
Le roman débute le jour des funérailles De Claire, soeur aînée du narrateur qui souffrait d'un mal étrange, à l'origine semble-t-il de son décès. Philippe qui semble très proche de Marie (la petite soeur dont on semble le tenir éloigné) s'adresse à l'enfant pour accoucher d'une lente confidence. Philippe reste seul.
La famille –ce qu'il en reste va se retrouver dans la résidence secondaire du docteur Duval, médecin de famille.
Même Basile, le copain un peu glauque, n'est pas vraiment disponible.
Il va être question
- de la mère, occupée parfois à protéger Marie, mais plus préoccupée des soucis d'argent de l'assurance
- de l'oncle Paul au pouvoir limité
- de ce Docteur Duval qui semblait connaître beaucoup de choses
- de Basile, pas très solide
- de Marie la petite soeur insouciante
- et beaucoup De Claire psychiquement très perturbée, elle aussi comme Philippe.

Les ingrédients étaient là pour faire un bon roman. Mais la mayonnaise ne prend pas et on reste indifférent, aucune place pour l'empathie
On peut classer ce livre avec l'étiquette « inceste ». Mais la thématique maintes fois traitée demande du brio. On reste très loin de Toni Morrison (l'oeil le plus bleu), de G. C. Marquez (Cent ans de solitude), de M.Duras (la pluie d'été), F. Sagan (Des bleus à l'âme), Sylvie Germain (l'enfant Méduse)…Anaïs Nin, C. Angot, Cormac M.C Carthy….
Avant de s'attaquer au sujet à moins d'être très brillant il faut peut-être s'intéresser à ce que de plus grands ont fait ou alors parler avec son coeur et ses entrailles. Dans cette famille tordue, tout reste implacablement froid.
L'écriture est sèche, mais involontairement, la poésie – Dieu sait que pour traiter de tel sujet, il en faut et savamment dosée.
En conclusion si je dis que je n'ai pas aimé, que même j'ai souffert – mais seulement pour arriver à la fin, vous ne serez pas surpris.
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