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Citations sur Le clan Jésus (13)

---- "MARIE, l'énigme" ---- ............ (1/4)
(I Marie la pécheresse ; II Marie de Béthanie ; III Marie de Magdala) :
Marie n'est pas seulement la sœur de Marthe et de Lazare, et la présenter comme Marie de Béthanie, comme le font certains textes bibliques, ne suffit pas. En effet, les actes de cette femme sont assez étonnants pour chercher à mieux la cerner et, surtout, à mieux percevoir son identité.
Qui est donc cette Marie dont les gestes de dévotion sont surprenants, voire ambigus ?
Il est nécessaire de faire une profonde enquête textuelle et une recherche minutieuse dans les Évangiles, pour discerner, identifier et distinguer (peut-être) ces trois femmes.
Trois sont mentionnées : Marie la pécheresse, Marie de Béthanie et Marie de Magdala ; et certains spécialistes pensent que ces trois Marie n'en font qu'une !
I ) **** MARIE LA PÉCHERESSE ****
Dans les premières pages de l’Évangile de Luc, on raconte une histoire bien insolite. Jésus est reçu à la table d'un Pharisien à Capharnaüm. Le fait que l'homme de Galilée soit à la table d'un religieux de cette catégorie sacerdotale est déjà une surprise. Le Pharisien se nomme Simon ; un prénom à retenir pour la suite de l'enquête. Lors du repas, la quiétude des échanges est brusquement interrompue par l'éruption d'une femme assez connue pour être aussitôt présentée comme "pécheresse" Elle porte un vase d'albâtre rempli d'un parfum de grand prix qu'elle répand sur les pieds de Jésus puis les essuie avec ses cheveux ! Le Pharisien est scandalisé autant par la présence de cette femme que par son geste et par la façon dont Jésus semble accepter cet hommage peu commun pour un simple fils de charpentier ! (...)
La femme avait cherché à voir Jésus et, apprenant où il était, s'est empressée de le rencontrer, même en forçant la porte de Simon le Pharisien.
Avait-elle déjà entendu Jésus ?
Était-elle déjà au bénéfice d'un miracle, d'un pardon ?
Exprime-t-elle sa reconnaissance pour une guérison ?
Pour le moment, le lecteur n'en sait rien. Il ne fait que prendre des notes sur son petit calepin d'inspecteur.
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- LAZARE - On ne parle de lui, dans les Évangiles, que pour l'associer à ses sœurs Marthe et Marie, et pour raconter l'évènement le plus extraordinaire qui soit : sa résurrection. Cependant, même si le miracle est remarquable, les récits évangéliques sont d'une étonnante sobriété.
[...] Jésus n'est pas encore arrivé à proximité de Béthanie que déjà Marie va à sa rencontre. L'évangéliste Jean est le seul à relater cet épisode déterminant, et il le fait sans emphase :
< < Lorsqu'il les vit se lamenter, elle (Marie) et les Juifs qui l'accompagnaient, Jésus frémit intérieurement et il se troubla. Il dit : "Où l'avez-vous déposé ?" Ils répondirent : "Seigneur, viens voir." Alors Jésus pleura ; et les Juifs disaient : "Voyez comme il l'aimait !" Mais quelques-uns d'entre eux dirent : "Celui qui a ouvert les yeux de l'aveugle n'a pas été capable d'empêcher Lazare de mourir." Alors, à nouveau, Jésus frémit intérieurement et il s'en fut au tombeau ; c'était une grotte dont une pierre recouvrait l'entrée. Jésus dit alors : "Enlevez cette pierre..." On ôta donc la pierre. Alors, Jésus leva les yeux et dit : "Père, je Te rends grâce de ce que Tu m'as exaucé. Certes, je savais bien que Tu m'exauces toujours, mais j'ai parlé à cause de cette foule qu m'entoure, afin qu'ils croient que Tu m'as envoyé." Ayant ainsi parlé, il cria d'une voix forte : "Lazare, sors !" Et celui qui avait été mort sortir, les pieds et les mains attachés par des bandes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus dit aux gens : "Déliez-le et laissez-le aller ! > >
La résurrection de Lazare a eu de grands retentissements sur les témoins, mais les réactions n'ont pas toutes été enthousiastes. Si beaucoup ont été impressionnés et si une multitude de personnes, informées, se sont déplacées pour vérifier les dires, d'autres s'en sont beaucoup inquiétés. (...) Les grands prêtres dès lors décidèrent de faire mourir aussi Lazare, puisque c'était à cause de lui qu'un grand nombre de Juifs les quittaient et croyaient en Jésus.
Qu'est devenu Lazare après cet épisode ? La Bible n'en dit rien, à part qu'une semaine plus tard il était encore vivant et présent lors du festin organisé par Simon le lépreux.
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(Selon la Tradition) :
Si Lazare, après sa résurrection, a été menacé par les religieux de Jérusalem, il semble qu'il ait échappé à une nouvelle mort anticipée grâce à celle de Jésus. Selon la Tradition, Marthe, Marie et Lazare auraient quitté la Palestine pour se rendre en Gaule, notamment dans la région de Marseille.
La Tradition, forte de plusieurs documents, situe la fin de la vie de Marthe dans la région de Tarascon. Elle aurait accompli, dans cette ville et dans le secteur, plusieurs miracles dont la résurrection d'un jeune homme d'Avignon, mort noyé. Sur la tombe de Marthe, Clovis en personne serait venu et aurait été guéri d'une maladie non mentionnée. En 1187, on a cru retrouver cette tombe et une église a été construite sur cet emplacement, à Tarascon.
La trace de Marie est plus difficile à suivre. Ce personnage a toujours suscité bien des curiosités, puis sa dépouille des convoitises. En effet, au VIe siècle, on vénérait son tombeau à Ephèse. Selon les Byzantins, leur empereur Léon VI, en 899, aurait fait transporter ses reliques à Constantinople. Mais des moines de Vézelay, au XIe siècle, prétendaient posséder son corps. Par ailleurs, des documents du XIIe siècle reviennent sur la Tradition selon laquelle Marie, avec sa sœur et son frère, est venue terminer sa vie en Provence, notamment du côté d'Avignon. En 1283, on a prétendu retrouver les reliques de Marie à Saint-Maximin.
Quant à Lazare, on trouve sa trace à Marseille où il aurait été évêque de la première communauté chrétienne du lieu. Une autre tradition signale que la dépouille de Lazare aurait été trouvée en 890 à Chypre.
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---- "MARIE, l'énigme" ---- ............ (4/4)
(Trois "Marie" ou une seule et même personne ? ) :
Clément d'Alexandrie fait de Marie la pécheresse, Marie de Béthanie et Marie de Magdala une seule et même personne tandis qu'Origène en distingue trois. En général, les théologiens admettent aujourd'hui que la pécheresse et Marie de Magdala sont une seule et même personne, Marie de Béthanie restant à part. Cependant, l'épisode de l'onction de parfum de part et d'autre des récits évangéliques pose problème. Y a-t-il eu deux actions aussi ressemblantes ?
L'évangéliste Luc raconte l'histoire de la pécheresse chez Simon, puis, quelques lignes plus loin, parle de Marie de Magdala de qui sept démons ont été chassés, sans établir de relation entre les deux femmes. Il semble même présenter Marie de Magdala comme un nouveau personnage. Oui mais ! Le narrateur s'est peut-être abstenu volontairement de donner le nom de la pécheresse soit pour ne pas déshonorer une personne qui, dans la suite de l'histoire, prend une grande importance dans la proximité de Jésus, soit pour ne pas choquer les lecteurs qui découvriraient une pécheresse convertie si vite admise dans la suivance de Jésus. Donc, première hypothèse : la pécheresse et Marie de Magdala sont une seule et même personne. La pécheresse qui répand du parfum sur les pieds de Jésus le remercie peut-être d'avoir été exorcisée des sept démons qui faisaient d'elle une femme de mauvaise vie ! Dès lors, elle est très attachée à son guérisseur et sauveur. Peut-être trop !
Cette hypothèse est reprise par des auteurs à succès, des romanciers faciles qui vont jusqu'à faire de Jésus et de Marie de Magdala des amants plus ou moins cachés. Il est vrai aussi que dans l’Évangile de Philippe, un texte apocryphe, Jésus embrasse souvent Marie-Madeleine sur la bouche !
Oui mais encore ! L’Évangile de Jean raconte que, depuis Béthanie, Marthe et Marie ont fait appel au Maître et ami parce que Lazare était souffrant. Or, Jean insiste sur un détail qui, finalement, n'en est pas un : < < Il y avait un homme malade ; c'était Lazare de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe. Il s'agit de cette même Marie qui avait oint le Seigneur d'une huile parfumée et lui avait essuyé les pieds avec ses cheveux ; c'était son frère Lazare qui était malade. > >
Puis interviennent la mort et la résurrection de Lazare, suite à l'intervention miraculeuse de Jésus, et, quelques jours plus tard, un repas chez Simon le lépreux. Et là, nouveau geste dévotionnel de Marie. C'est encore Jean qui en parle : < < Marie prit alors une livre de parfum de nard pur de grand prix ; elle oignit les pieds de Jésus, les essuya avec ses cheveux et la maison fut remplie de ce parfum. > >
Il est donc évident, pour Jean, que la pécheresse dont parle Luc en veillant sur son anonymat et Marie de Béthanie sont une seule et même personne, accomplissant deux fois le même geste. La première fois pour elle-même, la seconde fois peut-être pour exprimer sa reconnaissance quant au sursis de son frère Lazare.
Or donc ! Si la femme pécheresse est Marie de Magdala, et si elle est aussi Marie de Béthanie, alors l'affaire est entendue : Marie de Magdala n'est autre que la sœur de Marthe et de Lazare ! Et nous n'avons plus qu'une seule et même personne !
Une fratrie pas ordinaire au sein du clan Jésus !
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---- "MARIE, l'énigme" ---- ............ (3/4)
(I Marie la pécheresse ; II Marie de Béthanie ; III Marie de Magdala) :
III) **** MARIE DE MAGDALA ****
C'est sans doute parce qu'elle était de Magdala que cette femme est ainsi distinguée. Magdala était une ville importante et riche sur les bords du lac de Tibériade. Il s'y trouvait des filatures. Marie de Magdala serait une de ces femmes riches qui suivirent Jésus et qui financèrent son ministère.
< < Or, par la suite, Jésus faisait route à travers villes et village ; il proclamait et annonçait la bonne nouvelle du Règne de Dieu. Les Douze étaient avec lui, et aussi des femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies : Marie, dite de Magdala, dont étaient sortis sept démons... et beaucoup d'autres qui les aidaient de leurs biens. > >
Marie de Magdala devient donc une fidèle dans la suivance de Jésus, voire une disciple. On a beaucoup gaussé sur les sept démons dont elle a été délivrée, et on a fait de cette femme exorcisée une femme pleine de vices avant l'intervention de Jésus. Il est facile en effet de faire un parallèle entre les sept démons et les sept péchés capitaux ! Mais dans les Évangiles, les maladies sont aussi associées à des démons ; plusieurs guérisons de schizophrènes ou d'épileptiques sont présentées comme des exorcismes. Marie de Magdala était peut-être une pécheresse, mais aussi une grande malade !
Le Talmud est, à son égard, encore plus sévère que les Évangiles. En effet, elle aurait commis la grave erreur de quitter un mari juif, nommé Pappus ben Juda, pour un officier d'Hérode Antipas, lequel était haï par les Juifs, Marie se serait donc acoquinée avec un certain Panther de Magdala. Le même Talmud, en général phallocrate et misogyne, n'hésite pas à donner le nom de "salda", à cette Marie, ce qui veut dire "adultère". C'est de "salda" que viendrait, en français, le mot 'saleté' !
Marie de Magdala, qui deviendra Marie-Madeleine au fil du temps, est l'une des femmes présentes au pied de la croix de Jésus.
On la retrouve, à distance, un peu après la mort du Maître, pour voir où on allait mettre son corps.
Une fois que la dépouille mortelle de Jésus est mise dans un tombeau, elle semble demeurer un temps sur place avant de rentrer chez elle, puisque le sabbat débutait. Puis, avec d'autres femmes, elle achète des aromates pour faire la toilette mortuaire du défunt et ainsi lui rendre un dernier hommage. Ces femmes découvrent alors le tombeau ouvert et vide, et Marie de Magdala court aussitôt annoncer la nouvelle aux apôtres Pierre et Jean. Pour elle, il est clair que le tombeau a été profané.
Elle suit les apôtres puis reste sur place pour pleurer devant le tombeau vide. Elle est désemparée. C'est alors que lui apparaissent deux anges, et Jésus lui-même (...)
Marie de Magdala s'empresse de transmettre aux disciples ce qu'elle a vu et entendu de Jésus ressuscité, mais elle n'est pas crue.
Puis, on ne retrouve la mention de Marie de Magdala que dans le livre des Actes des Apôtres, au moment de la Pentecôte, soit cinquante jours après la résurrection du Maître !
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---- "MARIE, l'énigme" ---- ............ (2/4)
(I Marie la pécheresse ; II Marie de Béthanie ; III Marie de Magdala) :
II) **** MARIE DE BETHANIE ****
Jésus arrive dans un certain bourg alors qu'il voyage avec ses disciples, en Galilée. Là, Marthe et Marie semblent posséder une maison et c'est dans cette maison que Jésus est reçu. C'est lors de cette visite que Marthe s'affaire tandis que Marie écoute le Maître. Elle est à ses pieds, dans une attitude de disciple respectueux et dévot. Visiblement, Lazare n'est pas présent puisqu'il n'est pas mentionné. Plus tard, ce Lazare tombe malade et les deux sœurs lancent un message à Jésus. Jésus arrive alors auprès de ses amies. Marie est encore présentée comme pleine d'effusion à l'égard de Jésus : < < Lorsque Marie parvint à l'endroit où se trouvait Jésus, dès qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds... > > Ce sont les larmes de Marie qui émeuvent Jésus. Puis vient la résurrection de Lazare. Le troisième épisode qui met en scène Marie, c'est celui chez Simon le lépreux. Matthieu et Marc relatent l'intervention d'une femme anonyme avec une vase de parfum précieux qu'elle brise au pied du maître. Jean, dans sa narration, précise qu'il s'agit de Marie : < < Marie prit alors une livre d'un parfum de nard pur de grand prix ; elle oignit les pieds de Jésus, les essaya avec ses cheveux et la maison fut remplie de ce parfum. > >
Les disciples sont surpris par ce geste et Judas fait sa fameuse remarque sur le gaspillage d'argent que représente cet hommage intempestif. Jésus prend la défense de Marie, et la remercie même pour cet acte qui est un prélude à l'embaumement de son corps.
- A ce stade des récits, on peut faire les rapports suivants entre Marie la pécheresse et Marie de Béthanie.
Entre les deux épisodes, il y a des similitudes fragrantes : Festin - Simon - Marie - parfum - pieds du maître...
Il y a aussi des différences : l'un des épisodes se situe en début du ministère de Jésus, l'autre à la fin ;
Le lieu n'est pas le même : Capharnaüm et Béthanie ;
L'hôte reste différent : Simon le Pharisien et Simon le lépreux ;
D'un côté on parle d'une pécheresse, de l'autre, on mentionne Marie ;
Les réactions ne viennent pas des mêmes personnes : Simon le Pharisien s'indigne dans le premier cas, les disciples et Judas dans le second.
Le doute persiste encore !
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- Simon le lépreux - Jésus se trouve à Béthanie, dans la maison d'un certain "Simon le lépreux". Il est évident qu'un lépreux ne pouvait vivre en société et moins encore recevoir quelqu'un chez lui. C'est pourquoi plusieurs commentateurs bibliques pensent que Simon était atteint de lèpre jusqu'à ce que Jésus le guérisse et le réintègre alors dans la vie sociale. Le surnom de Simon, marquant sa maladie ancienne, est resté, d'autant qu'il permettait de bien identifier le personnage dont le nom était très fréquent. Or, Simon le lépreux reçoit Jésus et ses disciples pour un festin, et c'est Marthe qui orchestre le service ! Mais que fait-elle chez Simon et quel est son statut pour officier ainsi ? Place aux conjectures : certains pensent que Simon aurait été frère de Lazare et donc de Marthe et de Marie, mais alors, pourquoi ne fait-il jamais partie de la liste souvent évoquée des trois amis de Béthanie qui pouvaient devenir un quatuor ? D'autres supposent que Marthe serait la femme de Simon, ce qui expliquerait ses fonctions dans cette maison. Enfin, d'autres encore supputent que Simon serait le père de la fameuse fratrie, d'où le banquet pour remercier Jésus d'avoir rendu au père le fils décédé. De fait, la fratrie tout entière est présente autour de Simon, lors de cette fête. Ce jour-là, Marthe reste discrète, mais efficace dans son service avant de sombrer dans l'anonymat évangélique le plus complet, tandis que Marie se fait particulièrement remarquer.
--- < < Jésus arriva à Béthanie où se trouvait Lazare qu'il avait relevé d'entre les morts. On y offrit un dîner en son honneur : Marthe servait tandis que Lazare se trouvait parmi les convives. Marie prit alors une livre d'un parfum de nard pur de grand prix ; elle oignit les pieds de Jésus, les essaya avec ses cheveux et la maison fut emplie de ce parfum > > ---
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- MARTHE - cette femme porte un prénom original puisqu'il n'existe pas dans l'Ancien Testament. En araméen, il semble vouloir dire "maîtresse", ce qui correspond bien au caractère du personnage. La première rencontre relatée se situe dans une village de Galilée (qui n'est pas Béthanie) et où Marthe, en compagnie de sa sœur Marie, reçoit Jésus. Marthe s'active, en maîtresse de maison, tandis que Marie, tel un disciple est au pied du Maître et l'écoute. A la façon dont Marthe interpelle Jésus, on perçoit une simplicité, voire une familiarité, qui ne peut être que le fruit d'une longue amitié, de rapports anciens et directs. En effet, il y a dans l'interpellation de Marthe un ton qu'aucune femme ne pourrait se permettre à l'égard d'un homme, même dans sa propre maison :
--- "Comme ils étaient en route, il entra dans une village et une femme du nom de Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur nommée Marie qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe s'affairait à un service compliqué. Elle survint et dit : < < Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m'ait laissée seule à faire le service ? Dis-lui donc de m'aider > > Le Seigneur lui répondit : < < Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et t'agite pour bien des choses : une seule est nécessaire. C'est bien Marie qui a choisi la meilleur part ; elle ne lui sera pas enlevée > > " ---
Le service était sans doute compliqué parce que Marthe ne recevait pas seulement Jésus, mais la troupe entière des disciples qui l'accompagnait !
On retrouve Marthe, plus tard, lorsque son frère Lazare tombe gravement malade et qu'elle décide de solliciter l'aide de Jésus...
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(les amis de Béthanie) :
Dans le clan de Jésus, il y a quelques amis chez qui le Maître se rend souvent. Ainsi, lorsqu'il va à Jérusalem, il est rare qu'il y réside. S'il passe la journée dans la capitale et parfois au Temple, il préfère se retirer, le soir, dans un bourg proche de la banlieue plutôt que demeurer sur place : ils se rend alors à Béthanie, littéralement "la maison des dattes". Dans ce village, à trois kilomètres de Jérusalem et sur la route de Jéricho, vivait vraisemblablement une fratrie composée de deux sœurs et d'un frère : Marthe, Marie et Lazare. Ces trois personnes ont été des amis proches de Jésus, et l'histoire de chacun est assez célèbre pour en avoir fait des saints.
Il est difficile de savoir comment ces gens sont entrés en contact avec Jésus. Il semble que Marie ait été au bénéfice d'un miracle de guérison, voire d'exorcisme de sa part. Par ailleurs, selon saint Ambroise, Marthe serait peut-être la femme atteinte d'une maladie depuis douze ans et que Jésus aurait guérie (*1). Par contre, les Évangiles mentionnent la maladie puis la mort de Lazare avant de relater sa résurrection sur l'ordre de Jésus. C'est donc d'une famille qui a sollicité plus d'une fois les interventions de Jésus qu'il s'agit ici. Chaque élément est important, mais la personne la plus énigmatique du trio est certainement Marie.

(*1) : (Les trois Évangiles synoptiques, Matthieu, Marc, et Luc relatent l'histoire d'une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans et qui est venue toucher le bord du vêtement de Jésus, discrètement : elle a été instantanément guérie. Mais aucun texte biblique ne nomme la femme en question)
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(Simon-Pierre) :
Pierre habite Bethsaïda ainsi que son frère André, mais aussi Jacques et Jean, les fils de Zébédée, cousins de Jésus. Le lien qui unit ces quatre hommes, avant d'être ensemble impliqués dans le collège des disciples, c'est la profession. Ils sont tous pêcheurs, et Pierre semble même posséder une entreprise et plusieurs bateaux.
Nous possédons également des informations commerciales qui signalent qu'à l'époque les pêcheurs de la région de Bethsaïda alimentaient presque toute la Palestine tant le lac était poissonneux. L'affaire de Pierre était visiblement prospère.
Par ailleurs, Pierre possédait aussi une deuxième maison, à Capharnaüm, où Jésus se retira régulièrement. Une bonne partie du ministère de Jésus en Galilée rayonnera en effet depuis une base qui n'est autre que la résidence secondaire du nouveau disciple. Un des premiers miracles de Jésus s'est d'ailleurs opéré dans cette maison où avaient été reçus les autres disciples et le Maître. La belle-mère de Pierre était souffrante, installée dans une chambre de cette maison, et Jésus lui a imposé les mains ; la femme s'est relevée, aussitôt guérie, et s'est mise à les servir.
En signalant la présence d'une belle-mère, l'évangéliste Matthieu laisse entendre que Pierre était marié. Ce point est indirectement confirmé par Paul, bien plus tard dans le Nouveau Testament lorsqu'il écrit aux chrétiens de Corinthe. Au milieu d'un développement concernant le rôle et la charge des apôtres, Paul dit : < < N'aurions-nous pas le droit d'emmener avec nous une femme chrétienne comme les autres apôtres, les frères du Seigneur et Céphas ? > >
Cette déclaration donne plusieurs indices : d'une part Pierre était marié et d'autre part son épouse accompagnait son époux dans ses voyages. De plus, les frères du Seigneur semblent également impliqués dans un travail missionnaire, avec leurs épouses !
Avec son entreprise de pêche à Bethsaïda et sa résidence secondaire à Capharnaüm, nous pouvons faire une autre déduction : Pierre devait avoir une situation financière assez aisée. Et du coup, tout quitter pour suivre Jésus représente un réel sacrifice ; sacrifice que le pêcheur ne manque pas, à l'occasion, de rappeler à son maître.
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