Chronique de Flingueuse, La chronique jubilatoire de Simone pour
Collectif Polar
L'autrice ne louvoie pas, avec le prologue,
Céline Denjean annonce la couleur. le sujet est très dur. Mis d'emblée sous tension, le lecteur sait à quoi il doit s'attendre.
Puis, changement d'ambiance, il va très vite se laisser happer par l'enquête.
Louise (que le lecteur connaît bien s'il est a lu les opus précédents) et son équipe de gendarmes, dont sa coéquipière et amie Violaine, nous entraînent dans le filet inextricable d'une affaire diaboliquement complexe.
La construction est savamment orchestrée. le déroulement méthodique des investigations est minutieusement décrit, les fils tirés les uns après les autres, une série de détails qui s'emboîtent suivant une logique implacable. L'analyse s'opère inexorablement, de façon cartésienne.
Céline Denjean relate avec talent, de manière pragmatique – et en plus rigoureusement documentée sur le plan des procédures juridiques et policières –, la progression de l'enquête, les rouages, les pièges, les faux indices, tout en nous immergeant dans le milieu et l'ambiance, nous propulsant littéralement au sein de cette cellule de gendarmerie et poussant le lecteur à élaborer ses propres déductions.
Mais ce roman révèle d'autres facettes.
Un détective privé, intelligent et futé, personnage bien campé, ouvre une piste parallèle, qui renforce le suspens en mettant le lecteur haletant sur deux feux en même temps.
Et puis, on revient à ces chapitres déchirants, des voix d'enfants qui viennent placer le récit sur un registre différent, celui des victimes, du drame, et nous fendre l'âme.
L'écriture précise, claire, affutée, nourrie d'un vocabulaire abondant, choisi, et le rythme dynamique font glisser les paragraphes et tourner avidement les pages.
Le récit, émaillé avec finesse de réflexions psychologiques, investigue le milieu bourgeois catholique et soulève courageusement le voile sur des secrets qui font froid dans le dos.
L'étude des liens familiaux, des non-dits, de l'emprise, est également d'un réalisme chavirant.
La noirceur est profonde, certes, et néanmoins l'amour est là, présent, sous-jacent, au coeur même de l'horreur dont il est le ressort.
Lorsqu'on referme ce livre, foncièrement humain, on reste écrasé d'émotions.
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