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Nouvelle LC en compagnie de Tinaju. Je croyais avoir acheté ce livre à sa sortie mais en l'ouvrant, j'y ai découvert une dédicace de l'auteur. le résumé m'avait intrigué et je l'avais ensuite mis en pense bête pour de futurs achats.

L'histoire est très obscure, on fait la connaissance d'un médecin lyonnais qui s'apprête à profaner un cadavre à Paris pour les bienfaits de la science en compagnie d'un ami médecin. Malgré de longues descriptions et un personnage rêveur très féru d'hypothèses en tous genres, ça se lit bien et les discussions se transforment vite en joutes verbales. Quand le personnage principal est tout seul, nous avons droit à toutes sortes d'élucubrations : sur sa vie, sur son futur, sur son métier, … Dès que ça cause politique ou religion, je lis sans rien retenir car ce n'est pas ma tasse de thé. le personnage de Philibert est caricatural à l'extrême, il en devient énervant, il n'aime pas les catholiques mais il fait comme eux en ayant des a priori sur tout le monde et en leur apposant des étiquettes, comme à sa femme Louise. Heureusement que l'histoire qui se déroule autour d'eux est nettement plus intéressante. Ce Nostradamus est vraiment un personnage étrange et mystérieux. Va-t-on en apprendre plus sur lui ? Plus j'avançais dans l'histoire et plus elle me semblait ralentir. Philibert se perd dans ses conjonctures et il finit par perdre Louise en étant ce qu'il est. Il est vrai qu'il est de plus en plus énervant et désespérant de bêtise malgré son statut de médecin-chirurgien. Malgré tout, je suis curieuse de finir ce roman pour en savoir plus sur Nostradamus et de savoir pourquoi ce livre a obtenu un prix. Par contre, j'ai de plus en plus l'impression qu'il n'y a rien de fantastique dans toute cette histoire. La partie sur la sorcière était un peu plus intéressante que la précédente, un peu moins de descriptions et de monologues à la Philibert.

Mais c'est quoi ce bouquin ?! C'est un OLNI mais pas forcément dans le bon sens du terme. J'ai voulu aller au bout de cette histoire pour en comprendre la logique. Mais au final, je suis toujours aussi perdue par celle-ci et je me demande bien où l'auteur voulait nous emmener avec son roman. Je pense que le résumé en dit finalement trop et que l'histoire est plus obscure qu'elle n'y paraît. La fin est beaucoup trop brutale pour y comprendre quelque chose. J'ai longtemps pensé que ce roman aurait dû s'appeler « Les jours étranges du Dr Sarrazin » mais c'était beaucoup moins vendeur. le style est agréable et se laisse lire malgré le personnage horripilant de Philibert, je ne sais pas encore si je retenterais un autre livre de cet auteur, l'atmosphère de celui-ci est vraiment très, voire trop, bizarre. Et dire que je voulais le lire depuis longtemps… Je ne suis pas au faite de cette période historique donc je crois Tinaju sur paroles quand elle dit que les évènements historiques sont bien respectés et dans le bon ordre. Il y a malgré tout beaucoup trop d'incohérences entre le début et la fin pour que tout se rejoigne normalement quand on essaye de comprendre l'ensemble. C'est également bien dommage car j'aurais bien aimé en apprendre plus sur Nostradamus.

Comme vous l'aurez compris, mon avis est plutôt mitigé pour ce roman, ça se lit bien, malgré Philibert, mais il manque quelque chose à l'histoire pour être cohérente. J'ai eu l'impression de passer à côté de l'histoire et de ne pas avoir la part de fantastique de cette édition ainsi que ce que le titre promettait en terme d'histoire. Si vous êtes amateurs de romans historiques, je vous conseille de le découvrir néanmoins, par contre, ne cherchez pas trop Nostradamus, il se fait rare.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Nostradamus... Un nom qui fait rêver et recèle aujourd'hui encore de nombreux mystères. Tour à tour médecin ou astrologue, prophète ou charlatan, hérétique ou envoyé de Dieu... : difficile de se faire une idée sur Michel de Nostredame, réputé dans toute la France, et même toute l'Europe, comme un véritable devin ne s'étant jamais trompé dans ses prédictions. Et vous n'en apprendrez guère plus avec ces « Jours étranges de Nostradamus », second roman de Jean-Philippe Depotte dont la lecture m'aura laissé un sentiment très mitigé. On y suit le parcours d'un certain Philibert Sarrazin, médecin lyonnais et beau-frère de Nostradamus, qui se retrouve bien malgré lui entraîné dans une véritable conspiration contre l'astrologue qu'on lui demande de trahir. de Paris à la petite ville de Salon, lieu de résidence du devin, le pauvre Philibert se voit lancer dans une véritable fuite en avant sans rien comprendre de ce qui lui arrive ni des épreuves qui lui sont imposées. La peste, l'inquisition, la sorcellerie, une révolte..., rien ne lui sera épargné. A ceux qui espéraient un roman centré sur le célèbre astrologue, je dis « passez votre chemin », car si la figure de Nostradamus reste tout au long du roman au coeur de l'intrigue, on en apprend peu sur le personnage qui, finalement, n'est que très peu présent. Malgré un certain nombre de défauts, il serait cela dit dommage de passe à côté de ce roman qui offre au lecteur une expérience de lecture, à défaut de captivante, du moins intéressante.

Parmi les principaux points positifs figure évidemment la minutieuse reconstitution effectuée par l'auteur de la France du XVIe siècle : les subtilités du conflit entre catholiques et protestants et les tentatives de la couronne (et notamment de Catherine de Médicis) afin de maintenir la concorde ; les progrès de la médecine avec l'arrivée des théories de Vésale ou d'Ambroise Paré ; la persistance au sein du peuple des vieillies superstitions païennes... L'auteur parvient avec talent à nous faire saisir toute la complexité de cette époque trouble pour le royaume de France, tant grâce à ses abondantes recherches sur le sujet que grâce à son style très agréable qui emporte le lecteur sans difficulté. Mais on ne saisit véritablement tout le talent de Jean-Philippe Depotte et l'incroyable complexité de son histoire qu'à la toute fin du roman. Une fin qui sonne comme une claque et offre un retournement de situation incroyable. Avec minutie et patience, l'auteur est parvenu à tisser tout au long de l'ouvrage une redoutable toile d'araignée (pour reprendre une image utilisée dans le roman) dans laquelle le protagoniste comme le lecteur se rendent compte trop tard qu'ils se sont naïvement laissés piégés. Pour cette raison, le roman mériterait très certainement une seconde lecture, une fois le subterfuge révélé, afin de pouvoir relever tous les indices et détails qui auraient pu nous échapper ou qui pouvaient sembler complètement anodins sur le moment et dont on comprend à présent l'importance.

Malgré ses indéniables qualités, l'ouvrage n'est cependant pas exempt de tout défaut, à commencer par sa trop grande lenteur. Malgré son nombre de pages conséquent, le roman limite en effet l'action au minimum, si bien que l'intrigue peine à décoller tandis que certains passages semblent durer une éternité. Il faut ainsi attendre d'avoir dépasser les trois cents premières pages pour qu'enfin les évènements se précipitent vraiment et, s'il serait mentir que de parler d'ennui, il n'en reste pas moins qu'un léger sentiment de frustration pointe de temps à autre le bout de son nez. le plus gros bémol du roman reste cela dit son protagoniste. Car bien qu'il soit loin d'être antipathique, ce qu'il peut être agaçant, ce Philibert Sarrazin ! Rarement au cours de mes lectures je n'ai eu autant envie de secouer un personnage. Car à force de constamment se borner à son rôle de spectateur et à toujours esquiver les confrontations, notre médecin lyonnais fait inutilement traîner les choses en longueur, et ce pour le plus grand agacement du lecteur qui attend avec impatience que l'histoire daigne enfin avancer. Cela est d'autant plus dommage que, lorsqu'il se décide enfin à prendre une décision (et surtout à s'y tenir ! ), le personnage se fait bien plus intéressant et attachant. Louise, l'épouse de Philibert, peut également parfois susciter l'agacement, notamment au cours de la première partie du récit, mais les autres personnages sont pour leur part plutôt réussis, même si souvent trop énigmatiques.

Avec « Les jours étranges de Nostradamus », Jean-Philippe Depotte signe un bon roman qui va bien au delà d'une simple fiction consacrée au célèbre astrologue. Malgré la trop grande lenteur du rythme et le côté mollasson du personnage, on se laisse aisément embarquer dans cette histoire bien plus complexe qu'il n'y paraît et dont la fin à elle seule rehausse considérablement la qualité du livre. A tenter.
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Amateurs de SF ou de fantastique, passez votre chemin. Rien de tout cela dans ce livre. Même pas une petite uchronie puisque tous les événements historiques sont exacts. Il s'agit donc bien d'un thriller historique.
L'histoire est assez lente et j'ai vite été prise de l'envie frénétique de secouer Philibert qui m'énervait par sa mollesse et sa résignation.
Nostradamus n'apparaît que très peu dans ce livre. Il aurait du s'appelait "Les jours étranges de Philibert Sarazin", mais effectivement, cela aurait eu beaucoup moins d'impact sur le choix des lecteurs éventuels.
Le déroulement historique est parfaitement respecté. Aucune digression. Même la fin n'a rien qui sorte de l'ordinaire car on peut très bien imaginer ce genre de scène entre des personnes empruntes de religiosité.
L'écriture de JP Depotte est agréable, même si parfois, on aimerait que son histoire est plus de rebondissements ou s'accélère un peu.

Bref, je ne me suis pas éclatée avec ce livre, je me suis même ennuyée par moment. J'aurais aimé que l'histoire soit plus centrée sur le personnage de Nostradamus, car c'est pour cela que j'avais choisi ce livre.
Ceci dit, cela reste un bon thriller historique qui décrit avec soin cette période.

LC avec Witchblade
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Nostradamus est un personnage à l'aura mystérieuse et controversée. Voyant un roman où l'ombre de cet astrologue planait, je me suis laissé tenter.

Ce roman, dès le début, m'a donné l'impression de me retrouver dans Fortune de France. le contexte historique est le même et Jean-Philippe Depotte joue la carte de la précision historique.

Mais le problème c'est que lorsque Sarrazin rallie Salon, la ville où demeure Nostradamus, j'ai eu la sensation que le roman s'arrêtait. On n'a plus l'objectif de Sarrazin en ligne de mire. de plus j'ai de moins en moins apprécié Sarrazin. Il n'est jamais franc du collier, par moments son comportement frôle la lâcheté. Sa femme Louise, au contraire, semble plus sûre d'elle.

Alors une fois qu'il arrive à Salon, ça parle beaucoup surtout une fois que l'épidémie de peste est finie. Et l'action fait du surplace. Je me suis forcé à avancer dans l'espoir que ça se débloque mais mes espoirs sont restés douchés. Quand la fin est arrivée, la révélation m'a laissé de marbre et encore une fois ça a été tout ça pour ça.

En plus ce roman est publié en Folio SF. A chaque page tournée j'attendais l'élément qui allait faire dévier le récit du roman historique vers le récit fantastique. Oui peut être qu'à la fin il y a une touche de fantastique mais s'il faut se coltiner 650 pages pour avoir aussi peu, il vaut peut-être mieux éviter cette lecture pour ne pas être déçu.
Lien : http://lecturesdechiwi.wordp..
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Ce roman est tout à la fois historique dans son fonds (appel à des personnages réels) et fantastique par son ton proche du rêve éveillé (ou plutôt du cauchemar). Je dois aussi reconnaître de belles qualités de style. Je l'ai lu jusqu'au bout mais je me suis « accroché » pour poursuivre, un peu anesthésié par les redites, les circonvolutions du récit. Celui-ci est assez sombre : peste de Salon de Provence, Inquisition, accusations de sorcellerie, guerres de religion : aucun des passages obligés de l'époque n'est négligé mais pour autant le roman aurait gagné à être sérieusement élagué.
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Ne connaissant pas Jean-Philippe Depotte, j'allais dans cette lecture sans à-priori. Un titre original et attractif. Un univers historique assez rare dans mes lectures pour ne pas me lasser. Avec ça, se sont ajoutés, au fil de la lecture, des éléments positifs comme le style agréable. Je devrais peut-être dire un non-style agréable, digeste, dilué. Digeste parce que dilué!

À n'en pas douter on passe un bon moment de lecture. L'immersion est totale si on se laisse bercer par l'histoire mais…

Avec Les jours étranges de Nostradamus, il y a une double méprise. le choix de le classer en Folio Sf et celui de parler de thriller en 4e de couverture. Ce n'est pas parce qu'il y a un semblant d'intrigue qu'il faut systématiquement parler de thriller. le mot est vraiment trop à la mode.

Si ça fait vendre, ça ajoute de la déception aux attentes du lecteur. Je commence ce roman en me disant que je vais avoir un thriller SF et ce n'est pas le cas. C'est plus un roman historique avec quelques teintes. Historique, je suis d'accord, c'est moins vendeur.

La construction de Les jours étranges de Nostradamus est très linéaire. On est le personnage principal, Philibert Sarrazin, ses pensées, ses rencontres, ses espoirs, ses désirs, ses actions… Comme dit plus haut le roman est très digeste, très dilué mais pas lassant comme je peux le laisser entendre. Là où je reste sur ma faim, c'est sur l'architecture de l'intrigue du roman. Pour moi, il manque d'unité ou d'équilibre. L'auteur, Jean-Philippe Depotte semble placer tous les éléments de son récit sur le même pied d'égalité…
Lire plus sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/jours-e..
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A l'été de 1559 Philibert Sarrazin, médecin lyonnais, se trouve à Paris pour participer à une dissection clandestine, laquelle nécessite préalablement une profanation. Mais l'affaire tourne mal et Philibert se retrouve séquestré chez un noble qui lui propose un marché de dupe : soit il est livré à la justice du roi, ce qui lui sera forcément fatal étant donnée la nature de ces actes et le fait qu'il est un adepte notoire de la religion réformée, soit il travaille pour lui en espionnant Michel de Nostredame, le célèbre Nostradamus, à Salon en Provence. L'honneur empêche toutefois Philibert Sarrazin d'accepter d'emblée cette deuxième option, et la mort prématurée d'Henri II lui permet de quitter Paris pour rejoindre sa femme à Lyon. Mais une fois rentré chez lui, son maître-chanteur semble le poursuivre et c'est bien malgré lui qu'il se rend à Salon où sévit une terrible épidémie de peste…
Deuxième roman de Jean-Philippe DEPOTTE, Les Jours étranges de Nostradamus se veut avant tout une reconstitution historique. C'est celle de la France au milieu du XVIème siècle, laquelle est dans sa grande majorité fidèle au catholicisme, mais dont les adeptes de la Réforme sont de plus en plus nombreux. C'est donc l'époque de la prise de conscience que les deux confessions ne peuvent coexister, la guerre n'étant encore que larvée mais bel et bien inévitable. On sait d'ailleurs qu'elle éclatera bientôt, et qu'elle marquera les quatre décennies suivantes. de ce strict point de vue, le roman de DEPOTTE peut d'ailleurs rappeler Fortune de France de Robert MERLE.
Mais l'auteur s'intéresse également à la médecine, en particulier à l'émergence de la médecine nouvelle d'Amboise Paré qui associe la chirurgie aux méthodes traditionnelles de l'époque. Là aussi cela ne va pas sans susciter de nombreuses oppositions dont Jean-Philippe DEPOTTE rend compte à grand renfort de détails anatomiques et de techniques médicales. de ce point de vue le lecteur pourra d'ailleurs penser au Médecin d'Ispahan de Noah GORDON.
Quoi qu'il en soit le coeur de l'intrigue est bel et bien Nostradamus. Même si le célèbre astrologue n'est pas physiquement au premier plan du récit, sa présence est bel et bien dans tous les esprits, en particulier celui de Philibert Sarrazin. Et la question qui se pose est celle de la nature du don de Nostradamus, les avis oscillant entre réelles compétences, charlatanisme et sorcellerie. Jean-Philippe DEPOTTE nous propose d'ailleurs une réponse qui, tout en relevant de l'imaginaire, et en prenant quelques libertés avec les faits historiques avérés, se veut d'une subtilité rare dans ce type de littérature.
Tout cela pour dire qu'avec son deuxième roman l'auteur confirme ses grandes qualités de conteur, et corrige même les quelques imperfections de son premier opus.
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;((
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Que voilà une déception inattendue. le roman avait à la base tout pour me plaire : une époque que j'adore, un de mes genre de prédilection et un auteur dont j'admire le travail...en tant que vidéaste. Et c'est peut-être là que le bat blesse. Car si Jean-Philippe Depotte est plutôt doué pour décortiquer les livres des autres, pour fabriquer les siens, il n'en va pas forcément de même.
On démarre pourtant sur les chapeaux de roues avec un récit rondement mené et des personnages plutôt attachants. Puis nos héros arrivent à Salon et tout s'effondre. le rythme passe du niveau d'Indiana Jones à celui de Plus belle la vie. La proximité géographique avec Marseille y est sûrement pour beaucoup. L'intrigue oscille entre le simpliste et l'inutilement complexe pour déboucher sur un retournement final du style "enfèt c t un rève, lol".
Sur sa chaine YouTube, l'auteur se targue de nous enseigner ce qu'est l'alchimie de l'écriture, mais force est de constater que l'on est ici plus proche du tuto cuisine.
Toutefois, si la curiosité vous a piqué à la vue de la couverture (magnifique, au demeurant) ou à la lecture du synopsis et que vous avez le temps d'enquiller 650 pages, allez-y, vous serez peut-être moins ronchon que moi...
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Philibert Sarrazin est médecin à Lyon en cette année 1559, c'est un notable protestant, à une époque où la tolérance religieuse n'est pas de mise. Il se rend à Paris pour assister à une dissection clandestine. Les autorités interdisent les dissections humaines et la médecine nouvelle, celle de Paré, n'arrive pas à percer l'obscurantisme de la médecine traditionnelle de Galien et d'Hippocrate. Philibert croit fermement dans le progrès et la science. A peine arrivé à Paris, il retrouve un de ses anciens condisciples et ils s'en vont déterrer une morte à peine ensevelie. Mais c'est un piège et des soldats emmènent Philibert chez un gentilhomme qui lui laisse le choix entre la potence et le fait d'espionner son beau-frère Michel de Nostredame, dit Nostradamus, le célèbre astrologue de la reine Catherine de Médicis. le même jour le roi Henri II est blessé dans un tournoi comme l'a prédit Nostradamus et Philibert est envoyé à son chevet. La blessure dépasse les possibilité de la médecine de l'époque et l'état du roi est désespéré.

Philibert rentre à Lyon, mais le soldat du gentilhomme parisien l'y a précédé pour avertir sa femme. Celle-ci est sage-femme et le dernier accouchement qu'elle a pratiqué s'est mal terminé. Philibert comprend que les autorités ne vont pas tarder à l'arrêter. Les Sarrazin décident d'envoyer leurs enfants à Genève chez leur parrain, Jean Calvin et ils prennent le route de Salon pour percer les mystères de Nostradamus comme on le leur a demandé. Philibert a de l'estime pour lui, alors que sa femme Louise le déteste, elle l'accuse d'avoir assassiné sa soeur Isabelle, son épouse vingt ans auparavant. Ils se mettent en route et vivront bien des aventures sur la route et surtout dans la ville de Salon.

Ce livre est édité dans la collection Science fiction de Folio, mais il ne s'agit pas de ce genre-là. Il s'agit plutôt d'un roman historique teinté de fantastique. La fin de l'histoire est très étrange et l'on peut l'interpréter soit comme du fantastique, soit comme un roman psychologique, une espèce de rêve que ferait Nostradamus, une sorte de dédoublement de personnalité. Personnellement je pencherais plutôt pour cette version.

Tant Philibert est un personnage à la fois naïf, généreux et moderne qui se pose les bonnes questions, tant Nostradamus est un prétentieux imbuvable. Les notables de Salon sont aussi particulièrement versatiles et peu sympathiques. Les personnages féminins principaux, Louise et Diane, sont intéressants, ce sont de beaux portraits de femmes qui essaient de trouver leurs marques et d'être libres dans une société oppressante.

Outre les péripéties d'un bon roman historique, je trouve que le principal intérêt du livre est dans la confrontation des idées. Philibert oscille du protestantisme au catholicisme selon les moments et je trouve que le débat entre ces deux points de vue est très bien restitué. Si les bourgeois de Salon sont plutôt caricaturaux, Philibert a bien su saisir les enjeux du débat. Son dialogue avec Dieu est plutôt moderne et nombre de chrétiens d'aujourd'hui se posent les mêmes questions en employant d'autres mots. le débat sur la prédestination, même si on n'emploie plus ce terme existe toujours dans certains courants protestants. Philibert saisit aussi tout à fait les enjeux de la pensée moderne, lorsque Nostradamus lui dit que le monde est ce que les hommes en font, idem dans sa réflexion sur la sorcellerie (à croire qu'il avait prédit les idées de Sartre !!). J'ai trouvé que la réflexion sur les idées et les concepts qui agite Philibert est particulièrement intéressante et montre la racine ancienne de ces questions existentielles que l'on se pose encore, même si c'est avec un tout autre langage. Un livre que j'ai eu grand plaisir à lire.


Lien : https://patpolar48361071.wor..
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