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Citations sur Les bonnes intentions (13)

Je pense à écrire des poèmes. Dès que je suis loin de chez moi, à mille miles de tout stylo ou ordinateur, je compose des vers, des couplets. Des verbes que je n'emploie jamais se précipitent, des tournures que je ne maitrise pas s'organisent en système d'échos sophistiqués. Des scènes entières se déroulent. Des gens - des personnages devrais-je dire - se parlent en moi. (...) Je rentre à la maison, ivre.
Lorsque Julien me demande ce que j'ai fait de ma journée, je ne sais que répondre. J'aimerais dire " J'ai été inspirée. ", mais j'ai honte. Je lui dis simplement que j'ai réfléchi. Je suis reconnaissante du regard qu'il porte alors sur moi. Un regard de complicité. Il aime penser comme d'autres aiment aller à la chasse. C'est sa passion. Il en rêve la nuit.
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L'accès à la propriété n'a pas que des avantages. Les emprunts, les charges, l'électricité vétuste, la plomberie approximative, la peinture à refaire, les plafonds et les murs mal isolés phoniquement. L'insouciance reste à la porte. En m'installant, je me suis demandée si elle reviendrait jamais. Il m'a fallu attendre la réunion de la copropriété pour mesurer l'ampleur de la malédiction. Ces réunions ne sont pas obligatoires, et il paraît exagéré de comparer un supplice facultatif comme celui-ci à l'inévitable souci des traites à payer et de l'emménagement. Dans mon cas, cependant, cette logique ne s'applique pas.
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Niniche. C'est donc ainsi que s'appelait l'esclave de Simone et Simono. Elle était apparue dans l'immeuble un peu avant Noël. Nous n'avions pas remarqué sa présence car son visage nous était familier. C'était une bonne femme du quartier. Quelqu'un qui nous disait bonjour, à qui nous disions bonjour et qui donnait à nos enfants des surnoms incongrus comme Rododo, ou Toquemou. Elle était petite, légèrement bossue et ressemblait à un des nains de Blanche-Neige dans le dessin animé de Walt Disney. Non, plutôt à deux nains. Quelque part entre Atchoum et Simplet. Son teint était particulièrement repoussant, du pâté de foie avarié. Adepte de la même teinture ammoniaquée que Simone, elle en maîtrisait moins subtilement les effets, si bien que sa chevelure desséchée s'apparentait aux toupets des épis de maïs lorsqu'ils ont été cueillis depuis trop longtemps.
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C'est l'un de mes acquis les plus chers, le droit de pouvoir me raconter n'importe quoi. Les arbres parlent, les cailloux écoutent, le ciel est peuplé de créatures. Personne n'a le droit de me dire que c'est faux car j'ai appris à considérer la réalité sous un angle différent. Il m'arrive pourtant, aujourd'hui encore, de me sentir inadaptée. Je suis prête alors à déployer des trésors de bonne volonté pour me remettre sur le droit chemin.
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J'attends, en vérité, la confirmation de mes intuitions : il est impossible que nous sachions tout ; du coup, l'essentiel nous manque et c'est pour ça qu'il est si difficile de se lever le matin. A quoi bon puisque tout est faux, incomplet, illusoire (...). Tout ce chaos autour de moi, ce désordre, cette absurdité, et je devrais faire semblant de croire à ce qu'on me raconte...
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-Pour vous, séquestrer un vieillard, menacer les gens de mort et les traiter de sales juifs, ce n’est pas une faute grave ?
- Pas selon le code du travail.
- Donnez-moi un exemple, alors. Dites-moi ce qui peut motiver un renvoi.
- Ne pas vider les poubelles. Refuser de distribuer le courrier, des choses de ce genre.
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Hier soir, nous sommes rentrés à deux heures du matin d’un dîner très ennuyeux, dont il était pourtant impossible de partir. J’ai espéré jusqu’au dernier instant qu’un des convives allait se mettre à parler normalement, à rire, ou simplement à renifler. Nous étions dix à table et chacun luttait pour exister avec une âpreté décourageante. Il était question que de travail et d’argent. L’enjeu, je ne l’ai pas compris.
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Autour de nous, ça papote, ça sirote. Il y a des vieux qui veulent faire jeune et les jeunes qui veulent faire vieux. Je voudrais me réjouir et goûter l’instant pour ce qu’il contient de délices, mais mon esprit vagabond. Face à mon manque d’enthousiasme, les paroles de Julien se tarissent lentement. Bientôt nous nous taisons et le monde à l’entour nous envahit. La colère monte en moi, comme un picotement au bout des doigts, un agacement dans la nuque. Je pense à M. Dupotier, à sa belle fille qui attend qu’ils crève avec une intensité atroce.
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ulien est toujours un peu triste. Il prépare la défaite, c’est ce qui fait sa force. Avec lui, je me sens en sécurité, parce que je sais que la vie ne sera jamais aussi moche que dans ses cauchemars.
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(...) elle me regarde, impuissante. Elle n'ose pas, comme elle le voudrait, me remettre à ma place. Sa soumission me fait mal. Elle me raconte une mauvaise plaisanterie sur la lutte des classes.
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