L'histoire en quelques mots : Un jeune professeur d'université rejoint son ami à Tokyo. Chacun d'eux tentera de reconstruire sa vie. Mais est-ce possible ?
Voici un roman qui à la fois étonne et séduit. Suite de «
Décrocher la lune », il peut cependant être lu sans connaître le tome 1 (bien que ce soit mieux !) Un troisième opus est promis par le beau titre de la série : « Poussières d'étoiles et de sentiments ».
Car oui, des « étoiles » il y en a qui scintillent ou s'éteignent au fil des aléas de la vie, des joies et des blessures, des élans et des failles, des bonheurs et des douleurs, anciennes et encore présentes.
Des « sentiments » aussi... qui traversent les personnages, que ceux-ci les expriment haut ou en sourdine ou bien les taisent quand ils ne peuvent être dits sous peine de honte et du jugement d'autrui. Et c'est là un des thèmes chers à l'auteur et qui me tient à coeur : la « différence », qui ne s'affiche pas ou difficilement, qui met en retrait des autres et de la vie.
Le roman « étonne » ai-je dit... il mêle adroitement les formes du récit où s'insèrent harmonieusement des poèmes mais aussi les personnages :
Thibaud Deschamps nous invite, par de subtils glissements de ressentis, à passer d'un personnage à l'autre, allant du « je » qui devient « il » jusqu'au « nous », sans nous perdre jamais. Peu de personnages, évoquant leur vie actuelle dans un Tokyo presque onirique ou révélant des fragments de leur passé, proche ou lointain, qui parfaitement s'imbriquent dans le récit.
Un récit qui « séduit », oui, fait de prose, de dialogues entre légèreté et aveu, de poèmes, tout cela déroulé d'une belle écriture dont certaines phrases ont un rythme marqué, musical presque, et des assonances délicates qui nous invitent à lire ces phrases une seconde fois, pour se faire plaisir.
« Accepter le passé et reprendre le cours de sa vie », nous dit la quatrième de couverture, se reconstruire en somme, c'est un thème universel dans lequel beaucoup d'entre nous peuvent se retrouver.