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3,7

sur 515 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que faire lorsque l'on est coincé à Vilnius ? Se promener, visiter et les pas de l'auteur le conduisent au 18 de la rue Jono Basanaviciaus, là où vécut plusieurs années l'écrivain Romain Gary. le voici récitant machinalement une phrase « Au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait un certain M. Piekielny ». A-t-il vraiment existé ? Quelle était sa vie, qui était-il ? Etait-il vraiment le voisin du petit Roman Kacew ? Et voici que le cerveau du romancier bouillonne. Qui est ce Monsieur Piekielny ?
François-Henri Désérable va errer le nez en l'air et chercher à donner vie à Monsieur Piekielny. Il fait cela très sérieusement, allant même jusqu'à compulser les archives locales. Au fil de ses pérégrinations aussi bien piétonnes que mentales, il lui invente mille épisodes de sa présumée vie. « le père du petit Romain était fourreur, et nous ne sommes pas assez romanesques. Piekielny devait dont être barbier. »
Par la même occasion, il se repasse la vie de Roman Kacew, alias Romain Gary et me permet de découvrir avec grand plaisir la vie de cet immense auteur, moi qui n'aime pas les biographies.
J'ai aimé cette valse entre le réel et la fiction. Il y a des moments drôles, farfelus, comme la description des amoures du sieur Piekielny. François-Henri Désérable m'emmène derrière le rideau de la création littéraire. le départ d'un roman peut être une adresse, un nom, une phrase qui revient en mémoire. Dans le roman, à partir de faits réels, l'auteur peut nous embarquer sur son navire et alors là ! le plaisir n'est pas loin. Avec ce M. Piekielny, mine de rien, l'auteur brosse, outre le portrait de Romain Gary, celui de la Lituanie, l'architecture postsoviétique comme le bâtiment des Archives « gros bâtiment assez laid, le corbusien, purement fonctionnel et postsoviétique érigé au milieu de nulle part, là où jadis se trouvait une forêt que l'on avait rasée au bulldozer ». Les tombes juives ont eu un sort qui nous parait dur, mais la réutilisation des vieilles pierres est aussi ancienne que le monde ou presque. « le vieux cimetière juif rasé à coups de faucille et de marteau. Qu'on se rassure : les pierres tombales ont été réemployées pour le pavage des rues ».
Un livre léger mais pas que. J'aime sa façon d'écrire des biographies, de faire des rapprochements entre la mère de Romain Gary et sa propre mère. J'aime sa façon de parler de cet auteur aux multiples facettes. François-Henri Désérable en profite pour parler des affres de la création littéraire « Il pleuvait ; la vigne vierge se parait de couleurs, ses feuilles passaient
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Ne connaissant pas Romain Gary, on peut se dire que l'on va être perdu, déstabilisé.
Bien au contraire, ce livre m'a donné envie de découvrir La promesse de l'aube.
L'écriture mélange récit personnel et biographie romancée, ce qui amène une part de fraîcheur et d'originalité.
De plus, les touches d'humour et d'auto-dérision se mêlent bien au récit.
J'ai trouvé la seconde partie un peu plate par rapport à la première du fait des nombreuses descriptions qui n'étaient à certains moments pas nécessaires, mais cela n'entache en rien le plaisir que j'ai eu à lire ce livre, d'autant plus qu'il est doté d'un beau style d'écriture, de belles tournures.

Bravo à l'auteur.
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Évidemment, la première question que se pose celui qui prend ce livre entre ces mains est de savoir comme se prononce ce drôle de nom. Pikilny ? Pikiélny ? J'ai eu la réponse en assistant à une présentation de l'oeuvre par François-Henri Désérable lui-même. Ça se prononce Piékiélny
La seconde question est de savoir qui est ce type avec ce nom à coucher dehors, et c'est justement le sujet de ce bouquin. Pour comprendre, il faut que je vous parle d'un autre livre, écrit par un autre auteur à la fin des années 1950. Il s'agit de "La promesse de l'aube", de Romain Gary, Roman Kacew (celui-là se prononce Katsef) de son vrai patronyme. Il s'agit d'un roman autobiographique dans lequel l'écrivain prend énormément de liberté avec la réalité, qu'il modifie copieusement, allant jusqu'à « arranger » la mort de ses parents. Au cours de cette histoire, on voit le petit Roman et sa mère quitter définitivement Wilno (rebaptisée depuis Vilnius) en 1928. Un de leur voisin, qui ressemblait à une souris triste, lui demande alors…
"Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au no 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny."
Était-il vraiment réel, ce M. Piekielny du livre de Gary ? Quel était son métier ? D'où venait-il ? Comment est-il mort ?
Voilà François-Henri Désérable parti sur les traces de ce mystérieux juif, armé de quelques paragraphes dans un bouquin peu crédible, et de beaucoup de courage. Également de pas mal d'imagination, car il projette M. Piekielny dans toutes sortes de situations dans lesquelles il pourrait se trouver. Il est fait un usage intensif du conditionnel.
La quête est longue et difficile. L'auteur parle beaucoup de Romain Gary et de lui-même, il ne lâche pas le fil pourtant extrêmement ténu qui le lie au personnage dont il ignore toujours s'il a vraiment existé. Il y a beaucoup de raisons à cette quête, entre autres celle-ci : comme Mina, la mère de Gary, celle de Désérable avait beaucoup d'ambitions pour l'avenir de son garçon, et tous deux sont devenus écrivains.
"Ma mère était de la dynastie des Mina, il fallait que le front de son fils fût ceint de lauriers pour qu'elle pût enfin s'en coiffer à son tour."
Toutefois, et pour être honnête, je me suis demandé pendant un bon moment quel était l'intérêt (et de lire) de raconter la traque d'un type potentiellement irréel. Cependant, l'écriture est si parfaite, le style si fluide, avec tant de finesse dans les traits d'humour, tant de précision dans les descriptions des états d'âme que je suis pris au jeu.
"C'est peut-être cela et rien de plus, être écrivain : fermer les yeux pour les garder grands ouverts, n'avoir ni Dieu ni maître et nulle autre servitude que la page à écrire, se soustraire au monde pour lui imposer sa propre illusion."
Et j'ai bien fait de m'accrocher, car, contre tout espoir, il y a une chute, et quelle chute !
Il y a encore quelques jours, ce livre était en lice pour tous les « gros » prix littéraires : Goncourt, Renaudot, Femina, Médicis, Interallié, prix du roman de l'Académie française, et quelques autres moins réputés. À l'heure où j'écris ces lignes, il est toujours dans la course pour trois d'entre eux. Je n'accorde pas beaucoup de confiance ces prix, mais il n'y a pas de fumée sans feu ni d'unanimité sans raison. Cet auteur n'a que trente ans, et un très grand avenir.
Lien : http://attardd.fr
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Je me suis pris au jeu car j'enchaîne avec La Promesse de l'Aube de Romain Gary. Désérable mène l'enquête pour retrouver le M. Piekielny dont il est question pendant trois pages de la Promesse de l'Aube. C'est un prétexte pour faire une sorte de biographie de Gary, et de chronique des évènements historiques dont il fut le témoin. le tout mêlé d'éléments auto-biographiques - Désérable n'est pas Gary, mais ça passe quand même car c'est toujours un parallèle fait à propos. Avec comme pour Gary le doute : dit-il le vrai ou romance-t-il ?
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Si comme moi, la lecture de la Promesse de l'aube vous a laissé des traces indélébiles, si La Vie devant soi, J'ai soif d'innocence, et tant d'autres ne quittent pas votre mémoire, alors le livre de François-Henri Désérable est pour vous. Comment, en effet, s'intéresser à ce roman si on ne connaît ni la vie ni l'oeuvre de Romain Gary alias Émile Ajar alias Roman Kacew ?
Désérable part sur les traces du jeune Roman Kacew à Vilnius alias Wilno et d'"un certain M. Piekielny" qui avait demandé au jeune Roman de rappeler aux grands de ce monde qu'il ne manquerait pas de rencontrer que "au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait un certain M.Piekielny"
De ce M. Piekelny point de traces, autres que dans les propos de Romain Gary dans La Promesse de l'aube chapitre VII et, à la fin du livre, ceux d'une vieille femme qui habitait aussi au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno. Alors Désérable imagine et reconstitue Pikielny, la "souris grise" qui jouait du violon sans bruit pour ne gêner personne, qui comme la plupart des juifs de Vilnius a peut-être été déporté en Sibérie ou bien qui a dû vivre dans le ghetto, puis a été chassé et sans doute mis à genoux au bord d'un trou, assassiné d'une balle dans la nuque comme le fut, affirme Désérable, le père de Romain Gary (cf. p 164) C'est l'occasion de réunir L Histoire et ses plus horribles moments avec la fiction.
Sur Romain Gary, le roman est nettement plus précis et documenté. J'ai détesté ces pages où Désérable énumère des allégations de Romain Gary et les taxe systématiquement de "mensonges" mais j'ai savouré les pages où il retrace la rencontre de Gary avec Kennedy à la Maison blanche ou la rencontre avec Modiano lors de l'émission Apostrophe en 1980, deux scènes où se mêlent inextricablement fiction et réalité. L'auteur nous propose même ceci : "Imaginez un instant que vous êtes Romain Gary." Il est vrai qu'en cette année 1980, Gary est bien embarrassé par le double jeu qu'il a lui-même mis en place et qui lui vaut d'être le seul écrivain à avoir reçu deux prix Goncourt. Roman Kacew publie sous deux pseudonymes : Romain Gary et Émile Ajar.
Finalement, M. Piekelny comme Romain Gary ont à l'issue du roman acquis la part de réalité et la part de fiction qui font d'eux des personnages de roman à part entière. Désérable lui aussi tente de se situer dans cet entre deux qui unit réalité et fiction lorsqu'il se présente comme l'enquêteur mais aussi comme le compagnon de Marion et comme le jeune homme qui entend hurler une mère quand arrive au bas de son immeuble, la civière portant le cadavre de sa fille."Où finit la vérité ? Où commence le mensonge ?"

Lien : http://www.lirelire.net/2017..
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Nominé pour le prix Médicis, Goncourt, Interallié ou encore pour le Prix de l'Académie Française (où il croisera la route d'un certain Art de perdre ou encore d'un certain Summer), Un certain M.Piekielny est le coup d'éclat de cette rentrée littéraire 2017 à en croire nombre de critiques. Il s'agit du troisième roman de François-Henri Désérable, le troisième à être publié dans la plus prestigieuse des collections Gallimard après Evariste et Tu montreras ma tête au peuple. L'ouvrage de la maturité, celui du succès mérité avec cet hommage appuyé à Romain Gary ? Lettres it be vous dit tout.



# La bande-annonce



"Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au n° 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny..."
Quand il fit la promesse à ce M. Piekielny, son voisin, qui ressemblait à "une souris triste", Roman Kacew était enfant. Devenu adulte, résistant, diplomate, écrivain sous le nom de Romain Gary, il s'en est toujours acquitté : "Des estrades de l'ONU à l'Ambassade de Londres, du Palais Fédéral de Berne à l'Élysée, devant Charles de Gaulle et Vichinsky, devant les hauts dignitaires et les bâtisseurs pour mille ans, je n'ai jamais manqué de mentionner l'existence du petit homme", raconte-t-il dans La promesse de l'aube, son autobiographie romancée.



Un jour de mai, des hasards m'ont jeté devant le n° 16 de la rue Grande-Pohulanka. J'ai décidé, ce jour-là, de partir à la recherche d'un certain M. Piekielny

# L'avis de Lettres it be


Gary, Ajar. Romain, Emile. Qui n'a pas déjà entendu ces noms, ces prénoms qui reviennent dans l'Histoire des lettres françaises comme la rengaine du talent éphémère, comme cette étincelle d'un temps que l'on n'attend plus. François-Henri Désérable remet le couvert avec Un certain M.Piekielny. Il suffira d'une balade à Vilnius, sur les traces de Gary, pour que l'inspiration émerge dans l'esprit fécond et déjà remarqué de Désérable. Un livre qui débute donc à travers une quête, pourtant possiblement vaine et définitivement peu captivante : mais qui est donc ce M.Piekielny, celui-là même qui dit un jour à Romain Gary : « Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au n° 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny… » ? C'est à travers la recherche de cet homme que Désérable va sembler trouver, et le lecteur avec, bien plus que cela.

La suite de la chronique sur le blog de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Roman jubilatoire à trois, voire quatre étages (M. Piekielny; Romain Gary; FH Désérable; et... Gogol -ne pas confondre, rappelle Marion, avec Google), ce texte à la fois érudit et vivant, au style original et accrocheur, révèle un beau talent littéraire! Et, à l'image de l'oeuvre de Gary, on se perd en permanence entre invention et réalité, et bien malin qui pourrait diviser ce roman en deux colonnes: ce qui est vrai, ce qui ne l'est pas. Y compris (et surtout?) sur la vie de Désérable, que l'on visite régulièrement au long de ces quelques 250 pages qui ne semblent vraiment pas longues.
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Ce roman est une belle enquête sur le personnage de M. Piekielny que l'on retrouve dans le roman autobiographique La Promesse de l'aube de Romain Gary, Qui est donc cet homme ayant soit-disant vécu en Lituanie au début du siècle dernier et apparaissant dans le roman le plus connu de Romain Gary? C'est ce que va chercher à savoir l'auteur François-Henri Désérable lorsque de passage à Vilnus il tombe nez à nez avec la statut enfant de Roman Kacew.

La chasse à l'homme débute sans que l'on comprenne pourquoi ce personnage a tant marqué l'auteur, il en est fait mention dans un roman et Romain Gary paraît-il aurait à mainte reprise prononcer cette phrase: "au n° 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny...". A t-il vraiment existé? En se rendant sur place, là où vécu Roman Kacew alias Romain Gary, il cherche des traces de M. Piekielny habillé d'une redingote qu'il ne quittait jamais et à la barbe roussie par sa pipe, puis demande une copie des archives de l'immeuble ... aucune de cet homme. Comment quelqu'un peut-il disparaître ainsi? comment des êtres ont pu vivre et être oubliés si rapidement?
Le roman est donc une enquête un peu particulière car s'y mélange aussi un peu de la vie de Romain Gary, autour de son oeuvre La promesse de l'aube dont beaucoup de citations y sont tirées.

M. Piekielny a t-il vraiment existé ou est-ce une pure invention de Romain Gary? Ce livre est un bel hommage à l'écrivain et à l'écriture, au pouvoir de mêler la réalité à la fiction, rend hommage aux personnes ayant disparues pendant la guerre et ravive leurs souvenirs. J'y découvre un pan de l'Histoire et des bribes de la vie de Roman Kacew. Ne connaissant de Romain Gary que ce qu'on en dit ça et là, ce roman m'a terriblement donné envie de découvrir La promesse de l'aube ce roman qui gît sur mes étagères depuis je ne sais combien de temps et qui d'un coup se révèle en fait être un trésor. Ce livre m'a beaucoup fait pensé à cet autre lu il y a quelque temps et qui s'attache à une personne morte depuis longtemps, une enquête aussi, mêlée de biographie personnelle de l'auteur (Leïlah Mahi 1932 de Didier Blonde).

Cet ouvrage est une réussite et conduira peut être son auteur à égaler le grand Romain Gary.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Bizarre, ce livre un peu patchwork qui mélange différentes biographies : celle du Mr Piekielny (a-t-il existé) , celle romancée de Romain Gary et celle de l'auteur.
L'idée est originale : broder une petite histoire à partir d'événements réels.
C'est fluide, bien écrit et on s'y laisse prendre à ce dernier roman de FH Désérable. Un talent certain
On attend avec impatience un vrai grand roman ...
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L'auteur qui est aussi le narrateur part sur les traces de M. Piekielny dont on "connait l'existence" si on a lu La promesse de l'aube de Romain Gary. Cette quête commence à Vilnius où Romain Gary a vécu enfant, puis l'auteur nous entraîne pendant la seconde guerre mondiale à la suite des juifs. On suit L'itinéraire de Romain Gary deux fois prix Nobel et on continue sur la recherche de M. Piekielny.
Un livre à retenir pour le style de l'auteur accrocheur et plein d'humour, pour la rencontre avec Romain Gary et enfin pour la façon dont le sujet est traité et ce sens de "la pirouette" qui intrigue et réjouit.
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