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EAN : 9782070363735
390 pages
Gallimard (26/04/1973)
4.28/5   7466 notes
Résumé :
«Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France– tous ces voyous ne savent pas qui tu es!
Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là.
Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (558) Voir plus Ajouter une critique
4,28

sur 7466 notes
Je viens de relire Promesse de l'aube, je ne le regrette pas, je manque d'adjectifs pour encenser ce livre magnifique.C'est l'histoire de l'amour fou ,d'une mère pour son fils, l'autobiographie de Romain Gary.
Sa mère Nina Borisvoskaia,artiste,fille d'un horloger, très belle, mariée, divorcée, remariée , divorcée encore, qui a quitté sa famille, à l'âge de 16 ans,excessive, aimante, forte,va tout faire , pour Romain d'une façon démesurée,mythique , extravagante, belle.
Romain Gary nous raconte sa vie sous l'éclairage unique de cet amour agaçant parfois ,à cause des réactions de sa mère, inappropriées ou violentes dans la démesure,qui le gêneront pendant son enfance.

L'écriture est magnifique, chaleureuse, on sent l'amour souffler sur cet ouvrage, les anecdotes s' enchaînent pour notre plus grand plaisir, c'est un livre merveilleux que l'on referme avec regret!
La fin est douloureuse lorsque l'auteur atteint ses buts, sa mère est décédée.
On reste ébahi devant de tels liens d'amour, une telle leçon d'humanité, de chaleur humaine, doublés d'un humour et d'un style magnifique, vivant.
Quelle leçon de vie , d'amour et d'humanité!
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Quel merveilleux livre !
C'est L'histoire d'un amour démesuré d'une mère, extravagante et excessive, pour son fils, brillant, drôle, capable de réaliser les ambitions folles qu'elle nourrit pour lui.

Ce que Romain Gary estime être un poids : « Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ça vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. » est une bénédiction : l'amour sans limites de sa mère l'a condamné à ne plus jamais trouver l'équivalent, mais son ambition lui a épargné la médiocrité, a fait de lui un grand homme et un formidable écrivain.
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Je rends hommage à l'homme pétri d'amour pour sa mère, extravagante, possessive, dramatique, mère russe et juive dans toute sa splendeur, socle sur lequel sa vie reposera à tout jamais.
Je rends hommage à l'homme hanté par l'Absolu, par l'Idéal, par la bonté des dieux et des hommes, et toujours en quête de compréhension de cet Univers, à l'écoute des étoiles et des bêtes.
Je rends hommage à l'homme au service de la France et de ses traditions de fraternité et de justice, même s'il a dû se battre contre la haine et la bêtise.
Je rends hommage à l'écrivain immense, doué de la vraie parole mêlée à l'humour piquant, celui qui fait tout ce qu'il peut pour transmettre son message de Beauté.

Dans cette autobiographie, Romain Gary nous retrace sa destinée marquée dès le départ par la volonté absolue de sa mère d'en faire un Grand Homme. Elevé par cette femme seule, courageuse et tenace, il n'aura de cesse de lutter pour donner une forme et un sens à la promesse qu'il lui a faite à l'aube de sa vie : « défier la cohorte ennemie du dieu de la bêtise, du dieu des vérités absolues et du dieu de la petitesse », et cela en s'élevant, pour s'éloigner de tout ce qui représente la médiocrité.
Son enfance marquée par la pauvreté, en Pologne notamment, puis son adolescence en France où la vie est dure, et enfin sa toute jeune vie adulte où il s'engage dans l'aviation au service de de Gaulle, ne sont qu'un vibrant hommage à cette mère qui, tel un puissant aiguillon, le poussera à sortir de lui-même pour atteindre l'inaccessible.

Récit émouvant, transcendant, tragique, humain et ô combien malicieux, car émaillé de mille anecdotes pétillantes pleines d'autodérision, telle est cette autobiographie de l'aube de la vie. Admirable.
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Romain Gary - La promesse de l'aube - 1960 : La France, cette idée, cet idéal comme disait il y a peu un trublion faiseur de pluie et néanmoins ancien président de la république. Ce livre est une homélie à l'amour filiale mais aussi aux espoirs placés dans un pays rêvé par tellement de personnes sur terre. C'est de plus un témoignage vibrant sur l'Europe d'avant-guerre et sur les aviateurs de la France libre pendant le conflit mondial. Une immigrée polonaise pour fuir la misère traversait les épreuves les plus difficiles et faisait tout ce qui est humainement possible pour que son fils devienne français en lui promettant le plus grand des avenirs et la gloire éternelle. Rarement promesses n'auront été aussi bien tenues, Romain Gary connaîtra la gloire diplomatique (consul de France), la gloire militaire (compagnon de la libération) et la gloire littéraire (deux prix Goncourt), justifiant ainsi la confiance aveugle et les sacrifices insensés de sa mère pour qu'il réussisse. Ce livre est exceptionnel et le personnage de cette femme fantasque, excessive, positive même dans les pires moments de sa vie est un des plus beau de la littérature moderne. C'est un roman vibrant d'humour et de nostalgie, un trésor que chaque lecteur gardera précieusement pour se rappeler qu'il n'y a rien de plus beau sur terre que l'amour d'une mère (quand on a la chance de le recevoir bien sûr...). Fourmillant d'anecdotes et de souvenirs amusants, il se lit le sourire aux lèvres avec un brin de regret ou d'envie suivant le degré d'affection que chacun a reçu dans son enfance et son adolescence. Bien sûr à la suite de l'auteur on pourra trouver cet amour quelque peu étouffant et affirmer avec lui que cette dévotion l'avait mal préparé à ses rapports futurs avec le genre féminin. Alors que dire de ceux qui ont été maltraités par leur génitrice ou qui ont subi son indifférence toute leur jeunesse, sont-ils mieux armés pour affronter plus tard les méandres des sentiments humains ? Romain Gary bercé par l'avenir aventureux que lui prédisait sa mère montra une volonté inflexible quand les allemands mirent la France sous leur coupe en s'enfuyant en Angleterre pour continuer la lutte au côté du général De Gaulle. En cela «les promesses de l'aube» ne furent pas vaines car l'image du héros français que cette femme projeta dans l'esprit de son fils survécut à son adolescence et se concrétisa par son courage pendant sa vie d'adulte. Si on va plus loin on pourra même trouver que ce texte démontre à quel point le rôle des parents est important dans l'avenir des enfants et qu'une motivation de tous les instants donnera sans doute de meilleurs résultats qu'une éducation délétère… magnifique
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Première rencontre avec Romain Gary. Un choc...
La promesse de l'aube, c'est d'abord l'histoire d'un amour fou. L'amour d'une mère pour son fils, qu'elle élève seule dans l'entre-deux-guerres, de la Lituanie à Nice en passant par la Pologne, dans des conditions matérielle très difficiles qu'elle surmontent avec une énergie et une inventivité hors de toute imagination.
Un fils dont on ne connaîtra pas le père, un fils pour lequel elle n'a que des ambitions simples : en faire 1) un intellectuel 2) un "vrai" français 3) un grand écrivain (le nouveau Tchékov, Dostoievsky ou Hugo, peu importe) 4) un ambassadeur de France 5) un chevalier de la Légion d'honneur ou, a minima, un héros de l'Armée Française.
Deux prix Goncourt, Consul général de France aux Etats-Unis, Chevalier de la Légion d'Honneur, titulaire de la médaille de la Libération... Romain Gary a été tout ça.
Grace à sa mère.
Mais à quel prix...?
C'est là tout le questionnement de ce livre. Comment devient-on un homme capable de relations normales à la vie et aux femmes quand une femme, unique, votre mère, vous a tout donné et a réussi à modeler le cours de votre vie selon ses attentes ?
La promesse de l'autre ne plonge pas dans le questionnement psychanalytique "prise de tête". Cest un texte très vivant, magnifiquement écrit, émaillé tout du long d'un humour extraordinaire (ah, les métaphores de Gary !!) et donnant une vision très interessante de certains épisodes de notre histoire, en particulier de la défaite de 1940.
Nul doute que les autres romans de Romain Gary (et d'Emile Ajar) vont trè bientôt prendre place dans ma bibliothèque.
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critiques presse (3)
LaPresse
12 avril 2018
La promesse de l'aube, publié en 1960, est, avec La vie devant soi (paru en 1975 sous le pseudonyme d'Émile Ajar), considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre de Romain Gary, et comme l'un des plus beaux hommages de la littérature à l'amour maternel.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
28 juillet 2017
Dans les années 1930, le double prix Goncourt a lui aussi livré des repas à vélo. Une expérience inattendue que l'écrivain raconte dans La promesse de l'aube. Comme quoi, modernité n'est pas toujours synonyme de nouveauté.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Sceneario
13 mars 2014
Cette Promesse de l'aube est donc avant tout un formidable livre qu'il vous faut absolument découvrir, sans plus tarder. Mais ici c'est aussi l'occasion de le rencontrer aux côtés de Joann Sfar dans cette remarquable édition qui permet de prendre toute la dimension de cette œuvre !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (1063) Voir plus Ajouter une citation
La vie est jeune. En vieillissant elle se fait durée, elle se fait temps, elle se fait adieu.
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J'ai voulu disputer, aux dieux absurdes et ivres de leur puissance, la possession du monde, et rendre la terre à ceux qui l'habitent de leur courage et de leur amour.
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Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ca vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Partout où vous allez, vous portez en vous le poison des comparaisons et vous passez votre temps à attendre ce que vous avez déjà reçu.
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[...] On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. [...]
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Mariette était une fille au bas-ventre bien ancré dans un bassin généreux, aux grands yeux malins, aux jambes fermes et solides, et dotée d'un derrière sensationnel que je voyais constamment en classe au lieu et à la place de la figure de mon professeur de mathématiques. Cette vision fascinante était la très simple raison pour laquelle je fixais la physionomie de mon maître avec une si complète concentration. La bouche ouverte, je ne la quittais pas des yeux pendant toute la durée de son cours, n'écoutant bien entendu pas un mot de ce qu'il disait - et lorsque le bon maître nous tournait le dos et se mettait à tracer des signes algébriques sur le tableau, je transférais avec effort mon regard halluciné sur celui-ci, et je voyais aussitôt l'objet de mes rêves se dessiner sur le fond noir - le noir a toujours eu sur moi, depuis, l'effet le plus heureux. Lorsque le professeur, flatté par mon attention fascinée, me posait parfois une question, je m'ébrouais, je roulais des yeux ahuris, j'adressais au postérieur de Mariette un regard de doux reproche, et seule la voix vexée de M. Valu me forçait enfin à revenir sur terre.
- Je ne comprends pas! s'exclamait le maître. De tous mes élèves, vous paraissez le plus attentif et on dirait même parfois que vous êtes littéralement suspendu à mes lèvres. Et pourtant vous êtes dans la lune!
C'était exact.
Il m'était cependant impossible d'expliquer à cet excellent homme ce que je voyais au lieu et à la place de sa figure avec une telle perfection.
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Vidéo de Romain Gary
"Un monument ! Une biographie indispensable pour (re) découvrir Romain Gary, cet auteur incroyable ! " - Gérard Collard.
Dans le Jongleur, Agata Tuszyska peint un portrait unique de Romain Gary, unique auteur à avoir reçu deux fois le Prix Goncourt (pour Les Racines du Ciel et La Vie devant soi), diplomate, scénariste, pilote de guerre, voyageur; et montre comment son personnage va au-delà des limites de la pirouette artistique et des responsabilités humaines.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/le-jongleur.html
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