Au nom de Chris

La vie n'est pas tendre avec Adrien. Alors quand le soir tombe, il se débat avec des idées noires, cherche en vain le sommeil et finit par sortir marcher seul dans l'obscurité. Une nuit surgit une voix des ténèbres :

« Approche
T'as peur ?
T'as raison
Faut pas se fier à des inconnus
Faut rester sur ses gardes
Se fier à personne
À personne qu'à toi-même
Pas faire confiance au premier venu
On sait jamais à qui on a affaire
La confiance ça se mérite
Comment tu t'appelles ?
Moi c'est Chris »

Cette voix qui fait irruption sans guillemets ni description pour nous donner un peu à voir à qui elle appartient glace d'emblée. Un peu comme dans ces films d'horreur qui ne nous laissent qu'imaginer ce qui se tapit derrière la porte. C'est intrigant et magnétique : impossible de reposer ce thriller. On parcourt ces pages le souffle coupé, redoutant le drame à chaque instant. Les chapitres donnent, à petites touches, une consistance au mal-être d'Adrien, évoquent les affres du harcèlement, l'installation d'une emprise dont sa mère, aimante mais maladroitement anxieuse, peine à le protéger. Il s'agit aussi de la quête de soi qui caractérise l'adolescence et qui ressemble parfois à un exercice de funambulisme.

Les saisons passent au rythme de la voix de Chris, tour à tour galvanisante et berçante, charmante et autoritaire. Les contours de l'homme, eux, ne se précisent guère : qui est-il ? Existe-t-il vraiment ? Quel âge a-t-il ? Est-il dangereux ?

La narration à la première personne nous place au plus près des expériences d'Adrien, un peu comme si on lisait ses pensées ou des vers libres jetées dans son journal : des phrases sans ponctuation surgissent parfois à un rythme rapide dans la narration, rendant la détresse du garçon presque palpable.

Un livre sombre, mais hypnotique et initiatique.
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Une super lecture !

Lorsque j'ai emprunté ce livre, je ne l'avais pas ouvert et n'étais donc pas au courant de la manière dont l'histoire est écrite.
La moitié en poème et l'autre en "normale" (ce n'est pas le mot mais je trouve pas le bon).

L'histoire est très bien écrite, les personnages sont attachant. On comprend facilement le personnage principal, Adrien.

Je n'ai pas vu les pages défilés, le temps passé. Je suis vite entré dans l'histoire et je n'ai pas pus lâcher l'histoire d'Adrien.
C'est une livre plutôt facile à lire et à comprendre.

Je recommande ce livre à tout ce qui aime lire !
À lire !!!

Je ne sais pas si ça vous arrive à l'occasion mais parfois, avant d'ouvrir un livre, je rêve sur son titre, je me fais un petit film, des petites hypothèses. Avec Au nom de Chris  de Claudine Desmarteau, je suis parti au quart de tour ! Je me suis dit : Tiens ! Ça me fait penser à « Au nom du Père, du Fils… » et puis à propos du « Fils » je me suis dit que « Chris », c'était pas loin de « Christ » et je me suis dit que le « kriss » est aussi une arme blanche et puis je me suis dit…d'arrêter mon délire et de commencer à lire ! J'ai découvert que je n'étais pas tombé si loin que ça finalement mais je ne veux pas m'étendre sur mes interprétations. Sachez seulement que vous avez là (pour l'instant) mon coup de coeur de l'été dont l'action s'ouvre sur la fin de l'été, justement, mais où rien n'est solaire, et les premières pages parlent de nuit et d'endormissement de manière presque proustienne.
Je pourrais vous dire que l'ouvrage évoque avec force les questions de harcèlement et d'emprise mais on ne serait pas très avancé. Je pourrais parler de figures du père mais je ne suis pas psychanalyste. Je pourrais parler de l'incroyable crescendo de la tension psychologique qui nous prend aux tripes mais ça reste subjectif.
Ce qui m'a complètement sidéré tient à la manière dont l'autrice fait parler les différents personnages. Tous tenaient des propos que j'avais l'impression d'entendre et que je pouvais presque m'approprier. Même si j'étais à des années lumière d'eux, je les reconnaissais. Et c'est là que le malaise intervient puisqu'on nous ôte le refuge de pouvoir mettre complètement à distance les personnages même s'ils paraissent odieux. Il sont chaque fois d'une grande cohérence et d'une humanité qui nous saisit. Ils ont raison d'être, dans tous les sens du terme : ils incarnent ce qui est raisonnable (ou pas) et la nécessité de leur présence.
Je suis convaincu que cet ouvrage ne vous laissera pas indifférent.

Dérangeant, déroutant, incisif, saisissant.

J'ai vraiment envie de vous parler de ce roman stupéfiant que j'ai récemment eu l'occasion de lire, que j'ai dévoré, et réellement adoré. Un roman très dur, mais d'une grande puissance.

Adrien vit seul avec une mère très protectrice. Ils ont une belle relation, mais Adrien vit un harcèlement sévère au collège qui l'impacte bien plus qu'il ne veut l'avouer à sa mère. Une nuit d'insomnie, il se rend dans la forêt et fait la rencontre de Chris, un homme sans âge, mystérieux, dérangeant, qui décide de se charger d'apprendre ce qu'il considère être la vraie vie à l'adolescent.

Peu à peu, Adrien devient plus agressif, colérique, il ne vit qu'à travers les enseignements de Chris et sa reconnaissance. le garçon grandit, apprend à se battre, s'éloigne de sa mère, mais surtout, il tombe sous l'emprise d'un homme dont on sait pas déterminer les intentions.

J'ai adoré le rythme du roman, ces chapitres extrêmement courts, cette alternance entre récit et le vers libre que j'adore. Je suis tombée en amour de la plume qui happe son lecteur pour ne plus lâcher jusqu'à ce que la dernière page du roman soit tournée.

Une ambiance inquiétante qui monte crescendo, une plume poétique, dure et incisive qui s'y prête parfaitement. Un roman qui parle de santé mentale, de pensées noires, de harcèlement.

Un thriller psychologique extrêmement intéressant qui nous pousse à nous demander : Jusqu'où peut aller l'emprise ?

Adrien est un collégien qui vit seul avec sa mère. Depuis que sa meilleure amie, Judith, a déménagé et quitté le collège, il est devenu la tête de Turc de Geoffroy. Adrien commence à être harcelé et les humiliations, les insultes et les coups ne cessent d'augmenter. Et puis, Adrien rencontre Chris, dans la forêt où il a construit une cabane avec Judith. Chris est un adulte qui semble être le seul à le comprendre. Adrien lui fait trop confiance et tombe sous son emprise.

Au nom de Chris est un roman qui me tente énormément depuis sa sortie et je suis heureuse d'avoir pu le découvrir. Il parle de deux sujets terribles qui peuvent toucher n'importe quel jeune. J'ai trouvé intéressant de suivre l'évolution du personnage principal. Adrien est d'abord effacé, timide et devient violent, agressif et souvent grossier. Claudine Desmarteau dépeint parfaitement l'emprise et la violence et le mal-être qui en découlent chez la victime. le sujet du harcèlement est aussi bien traité et fait réagir.

Le style d'écriture m'a plu. On alterne les dialogues, les séances de psy et certains chapitres en prose où résonnent les paroles lancinantes de Chris.

Au nom de Chris est un roman difficile mais aussi addictif. Il a des allures de thriller et on a très envie de connaître le dénouement. Celui-ci reste très ouvert et ne nous apporte pas toutes les réponses à nos questions. Toutefois, il m'a plu car cette fin ouverte nous bouscule d'autant plus. Un titre qui trouve pleinement sa place au sein de la merveilleuse collection Scripto.
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Un récit à l'atmosphère très particulière. J'ai beaucoup aimé l'écriture, alternance de narration classique, de vers libres et de chapitres entièrement dialogués. Cela donne beaucoup de rythme au récit mais aussi entretient un certain mystère, car on ne sait pas forcément tout, on ne sait pas toujours quoi penser des personnages, comme Adrien on est entraîné dans l'histoire sans tout maîtriser. La tension monte au fur et à mesure, notre vision des personnages change aussi. La fin m'a surprise dans sa forme mais finalement elle convient bien au livre. Les thèmes sont importants, le harcèlement et la peur de parler, le rejet de ceux qui peuvent aider, les relations difficiles à l'adolescence avec une mère surprotectrice, le réconfort qu'on peut trouver en quelqu'un de différent mais le risque d'emprise que ça représente..

J'ai adoré ce roman. le style est magnifique, tout en force contenue, à la fois poétique et abrupt : l'écriture m'a totalement embarquée. le mal-être adolescent, le harcèlement, l'endoctrinement, l'emprise que peuvent avoir certains sur les personnes fragilisées, l'amour étouffant d'une mère, l'impuissance des psys, le déni du corps enseignant, les discours survivalistes... Que de thématiques intéressantes !
Pour moi la fin est limpide, puisque Adrien rejoint la forêt... donc je n'ai pas été décontenancée.
Un grand roman, un vrai coup de coeur pour moi.

Claudine Desmarteau Au nom de Chris (Gallimard Jeunesse) 9 mars 2023 - "Putain" de livre ! Coup de coeur ! Lu en moins de 3 h !

Prix vendredi 2023


Claudine Desmarteau est une auteure française née en 1963. Illustratrice également elle écrit principalement pour la jeunesse.


Adrien vit seul avec sa mère, épuisée par le quotidien et son travail, inquiète pour son fils (trop ?), elle tente de lui offrir un cocon protecteur (trop ?). D'autant, qu'il est insomniaque et semble perpétuellement fatigué. Pourtant il va voir une psy et il est sensé prendre des médicaments. Mais il a stoppé car il était dans un brouillard perpétuel qui l'empêchait de retenir ses cours. Il se sent seul depuis le déménagement de sa seule amie, Judith. Ce n'est pas simple pour lui au collège avec Geoffroy et sa clique qui n'en loupent pas une pour lui faire la misère. Mais à quoi bon protester, se défendre, "Ils"savent au collège et rien ne bouge !

Le jour où il rencontre Chris en forêt, là où il avait l'habitude de retrouver Judith sa vie va changer. Enfin quelqu'un qui le comprend, quelqu'un qui sait lui parler, quelqu'un qui le booste et qui le rend plus fort. Mais qui est ce Chris?


Difficile d'en dire plus sans spoiler. Cependant, on va assister à la mise en place d'une emprise. La mécanique est extrêmement bien décrite mais ce qui est encore plus fort et pédagogique c'est le détricotage de cette mécanique qui est fabuleuse et qui me fait dire que tous les jeunes dès 13 ans devrait lire ce livre. La façon dont Adrien va découvrir "seul", le vrai visage de Chris est très bien amené. L'écriture est limpide, la division en saisons est originale et les passages en vers libres qui expriment les pensées profondes des protagonistes font monter la tension, l'inquiétude. Ce livre dérange et les parents d'ados y verront sûrement leurs plus grandes craintes, mais je crois que le montage du livre est salvateur pour un adolescent qui acceptera de le lire.


Emprise - Harcèlement - Quête de Soi -Thriller psychologique


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Ce bouquin a récemment reçu le prix Vendredi, qui récompense un ouvrage en littérature jeunesse et qui a déjà vu passer des lauréats à découvrir sans hésiter (notamment Sylvain Pattieu et sa série Hypallage). Avec "Au nom de Chris" de Claudine Desmarteau, on découvre un jeune collégien qui vit avec sa mère. Sa mère qui l'élève en le surprotégeant et en étant sur son dos à chaque instant. Adrien vit très mal cette situation et a le sentiment d'étouffer chez lui. Et au collège ce n'est pas beaucoup mieux puisqu'il se fait harceler et vit un véritable calvaire. Adrien décide alors à plusieurs reprises de se rendre en forêt en vélo près de chez lui. C'est là, pendant une de ces sorties, que le jeune homme rencontre Chris. Un homme avec qui il sympathise et qui commence à lui apprendre des choses sur la vie en forêt. Adrien est subjugué dans un premier temps et cette rencontre est une vraie bulle d'oxygène dans un quotidien qui ressemble à un enfer. La suite est moins reluisante et avec une langue unique et des chapitres courts, Claudine Desmarteau écrit un roman tendu, sur le phénomène de l'emprise.
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Waouh, que dire sur cette lecture ? Je ne savais pas à quoi m'attendre avant de commencer (qui était Chris ?), et j'ai finalement été très touché.e par cette histoire.
L'emprise qu'à Chris sur ce garçon au collège m'a remué.e, m'a donné l'impression de moi-même m'y abandonner. Peut-être parce que le refus d'être faible, d'être vu.e comme une victime, l'injonction de la société à s'endurcir hante beaucoup d'entre nous, et que ce sur quoi joue Chris (la fin du monde, la survie) nous paraît de plus en plus réel aujourd'hui. J'ai aimé l'évolution d'Adrien, jusqu'à son désenchantement, transmis à travers la description de Chris et la fin de ce triste week-end de survivalisme.
J'ai aimé l'écriture, immersive, un mix de dialogue, d'adresses directes, de vers libres. Je recommande vivement.