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EAN : 9782072942372
352 pages
Gallimard (26/08/2021)
3.72/5   30 notes
Résumé :
Benoît Cardan est écrivain. Marié et père d’une jeune fille de dix-huit ans, il est fidèle à sa femme et à son éditeur, qui est devenu un ami. Hélas, les ventes de ses derniers livres sont mauvaises et son éditeur lui annonce qu’il ne publiera pas son nouveau roman. Alors, Benoît Cardan rêve de se réinventer, de renaître de ses cendres d’une manière aussi éblouissante que Romain Gary avec Émile Ajar. L’aventure de cette résurrection sera à la fois burlesque et tragi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un manuscrit refusé en raison des mauvaises ventes de ses précédents romans, une fille ado, une femme avec un amant, un père à placer en maison de retraite, une invasion de punaises de lit dans son appartement... On peut dire que Benoît Cardan se trouve dans une impasse. Celui-ci va pourtant imaginer une issue : publier un nouveau roman sous une fausse identité, celle d'Andrés Mora. Et comme Romain Gary avant lui, ça sera le triomphe. Mais est-ce que ce sera vraiment une si bonne idée pour se réinventer ? Suspense…

Claudine Desmarteau signe ici un roman survolté, qui file à toute allure, par son écriture saccadée et une mise en page originale (certaines pages ne présentant qu'une phrase, ou deux), et dresse le portrait d'un homme en pleine déroute, qui se cherche, sans réussir à se trouver, et qui va, en désespoir de cause, se placer sous le patronage de Romain Gary. Si cela a fonctionné pour lui et Emile Ajar, pourquoi pas pour Benoît Cardan et Andrés Mora ?

Mais voilà, n'est pas Romain Gary qui veut et Benoît Cardan perd pied dans son mensonge. Et j'ai senti que l'autrice perdait aussi un peu pied dans son histoire (ou c'est moi qui ai décroché du roman) : ce qui était jusque là le récit dynamique d'une imposture devient plus difficile à identifier. Se trouve-t-on dans un roman dans le roman, celui d'Andrés Mora ? Lit-on la véritable histoire de Benoît Cardan ? Je n'ai pas réussi à démêler le vrai du faux, et la fin ouverte ne m'a pas plus aidée. le survolté devient frénétique, fou, avec des passages pas forcément très crédibles (la vente par Benoît Cardan d'un manuscrit et d'un happening programmé à la sortie de l'ouvrage est peu vraisemblable, et fait au mieux passer la figure de l'éditeur pour un minable crédule avide de publicité à tout prix). Si l'ambition de l'autrice était de dépeindre la chute de son personnage dans la folie, c'est réussi. Mais c'est au prix du fil de l'histoire, qu'il faut être bien accroché pour garder en main. Ce qui n'a pas été tellement mon cas. Dommage !
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« Je vous propose un projet total, d'une audace folle », ceux sont les mots que Claudine Desmarteau met dans la bouche de son personnage le romancier sur le déclin, Benoît Cardan . Mais c'est un peu aussi la recette qu'elle va suivre ici pour faire monter la mayonnaise de son propre roman: elle va mener de front le récit non pas d'une, mais de deux écritures de roman à l'intérieur du roman et dresser le portrait psychologique d'un homme aux multiples facettes et qui ne cesse de s'inventer Autre. Servi par une écriture nerveuse et déstructurée en apparence qui sort le lecteur de sa zone de confort, la romancière joue sur le désir du lecteur de comprendre l'évolution de ce personnage principal qui tangue - et ce dès le premier chapitre - au bord de l'abîme de la folie. Benoît Cardan a de gros problèmes : une invasion de puces de nuit dont il n'arrive pas à purger son logement, une carrière d'écrivain qui s'enlise, une femme qui fuit son ennui et ses troubles compulsifs, une fille majeure qui ne lui laisse rien passer, une vie sans surprise ni plaisir, pleine de vide. Bref, c'est la loose sur toute la ligne ! Alors, quand son éditeur refuse de publier son dernier roman, Benoît, « pour juste être lu à nouveau », « pour réussir à revivre une première fois » monte une mystification littéraire centrée autour de deux romans dont l'un est signé de sa plume et le second par un pseudonyme Andrés Mora qu'il crée de toutes pièces à la manière de Romain Gary signant La vie devant soi du nom d'Emile Ajar. A partir de là, Claudine Desmarteau va jongler entre les deux romans écrits simultanément et les pensées torturées de Benoît qui découvre sur le tard son homosexualité. Elle laisse lever son soufflé : celui de la double arnaque romanesque : celle de Benoît Cardan et celle de la vie d'Andrés Mora. En bon écrivain démiurge, elle agite ses personnages comme une marionnettiste et comme au théâtre de Guignol, n'hésite pas à les jeter dans des extrêmes pour les tourner en ridicule et pousser le lecteur à se délecter de la situation à grands éclats de rire. Une tragédie pathétique que la vie de Benoît Cardan mais une tragédie burlesque. Claudine Desmarteau devient au fil des pages féroce avec son personnage dont elle dépeint sans concession faiblesses et lâchetés. le récit s'ouvre sur la fin, « l'après-guerre » (celle des puces, de la tentative de Benoît pour s'extirper de son cloaque) dans un chapitre qui flirte avec l'absurde d'une vie aseptisée où les tocs de Benoît ont pris le pouvoir et vider la maison dans tous les sens du terme. le lecteur va remonter le temps, assister impuissant mais amusé aux désastres de la guerre menée par Benoît puis au lever du jour, compter avec lui les « morts » sur le champ de bataille. Pas de pathos ici, on s'amuse, on sourit, on grince un peu des dents parfois. Un drôle de livre, atypique, pas ennuyant pour un sou que je ne serai pas aller lire sans l'opportunité réjouissante que nous offre Babelio de découvrir des auteurs grâce à l'organisation de ces masses critiques !
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C'était un beau moment. Un moment de grâce. Un moment béni, dont je ne voulais pas sortir car je me sentais heureux".. la dernière phrase du roman de Claudine DESMARTEAU reflète mes émotions à la lecture de son livre. La construction est originale et donne une dynamique à l'ensemble. Certains chapitres font une ligne. D'autres sont des mails ou de la poésie. Au fil des pages, on s'attache à Benoît pour s'en détacher brutalement au dernier chapitre.

L'histoire
Benoît Cardan est écrivain. Marié et père d'une jeune fille de dix-huit ans, il est fidèle à sa femme et à son éditeur, qui est devenu un ami. Hélas, les ventes de ses derniers livres sont mauvaises et son éditeur lui annonce qu'il ne publiera pas son nouveau roman. Alors, Benoît Cardan rêve de se réinventer, de renaître de ses cendres d'une manière aussi éblouissante que Romain Gary avec Émile Ajar. L'aventure de cette résurrection sera à la fois burlesque et tragique.

Mon avis
Claudine DESMARTEAU nous offre une expérience humaine. Cela commence avec la construction et le style du roman qui sont, a minima, déstabilisants. le lecteur est confronté à un rythme endiablé, des chapitres déstructurés dynamiques, des dialogues percutants et un regard acerbe sur notre monde contemporain.

Benoit, le narrateur, souffre de troubles psychiques. Il est dépressif et anxieux. L' angoisse, le vide et la vieillesse sont quelques-unes de ses obsessions. Son comportement avec les punaises présentes ou pas dans son appartement montre qu'il souffre de TOC. Benoit au fil des pages se fait déborder par un autre trouble psychique : celui de la double personnalité.

Dés l'ouverture du roman, le lecteur est entraîné dans une ronde de mots et d'émotions vertigineuses. le premier chapitre est une dispute conjugale sur un sujet surréaliste : une histoire de chiens, de housse, de tarifs excessifs, de fringues désinfectées. Les protagonistes du dialogue sont sur les nerfs. le lecteur est entraîné dans un tourbillon. Il devine déjà que l'histoire sera kafkaïenne.
L'ennemi – la punaise de lit- est ridicule. Mais il est tenace, invisible et dérangeant. Il change profondément le quotidien puis la vie du héros. Il l'entraîne vers la folie, la solitude, l'isolement. Son comportement de maniaque obnubilé fait fuir sa femme et sa fille. Son éditeur le quitte car il écrit un "livre de dépressif ", juste bon pour allumer un barbecue. Des lors, le néant commence à l'engloutir.

Pour essayer de continuer d'exister, Benoit va décider d'écrire un livre au style très différent du sien. Il repense à la mystification de Romain Gary, l'écrivain préféré de sa maman qui en “avait plein la bouche” de cet auteur et gardait à son chevet une édition de “la vie devant soi” (Clin d'oeil à Freud et à l'influence de la mère sur l'évolution psychologique de sa descendance)
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Connue pour ses livres young adult, l'autrice s'adresse aux adultes.De manière assez burlesque elle raconte comment un écrivain réagit au refus de son manuscrit par son éditeur et ami Il essaie d'autres éditeurs et reçoit la lettre type expliquant que le texte a des qualités mais n'entre pas dans la ligne éditoriale.. Il se souvient de Romain Gary et Emile Ajar: il va se créer un double: Andrès Mora, incarné par un certain Antoine avec lequel il découvre l'homosexualité, lui qui est marié et a une fille qui passe le bac .
Les thèmes: invention d'un double à succès, découverte de l'homosexualité, la recherche d'un Ehpad pour le père récalcitrant...et la lutte contre les punaises;
Deux écrivains: l'auteur en perte de vitesse, qui sort Dernier chapitre avec un contrat surprenant et le même sous le pseudo d'Andrès Mora, primo-romancier qui obtient un gros succès avec Lui, mon autre.
J'ai aimé le ton même si le nombre de romans d'écrivains en manque d'inspiration ou à la recherche vaine d'éditeur me semble se multiplier.
L'humour est présent dans la chasse aux punaises de nuit même si ce n'est qu'une digression, dans la recherche d'un établissement pour le père, dans la quête d'éditeurs avec arnaques.
Divertissant.


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Accepter son destin ou le forcer ?

Benoit Cardan est écrivain, marié et père d'une jeune fille de 18 ans : à première vue, tous les ingrédients réunis pour être heureux. Malheureusement c'était sans compter sur la défection de son éditeur. Alors qu'il vient de boucler son dernier manuscrit, il n'a plus personne à qui le proposer. Trop vieux, passé de mode, pas assez rentable ... Même sa femme ces derniers temps semble également se détourner. Puisant son inspiration dans l'illustre renaissance de Romain Gary sous le pseudonyme d'Emile Ajar, Benoit va tenter de rebattre les cartes et montrer au monde littéraire que sa plume n'est pas à remiser.

Ce roman est vraiment dingue. Sa construction en trois actes a un petit côté déroutant, mais tout rentre dans l'ordre dès la seconde partie attaquée.

L'écriture de l'auteure est vive, franche et terriblement drôle. Quant à l'histoire, attendez-vous à être embarqué dans un tourbillon cynique et loufoque. En tentant de retrouver ses lettres de noblesse sous un nom d'emprunt, notre héros va embarquer malgré lui dans une remise en perspective complète de sa vie.

Sous couvert d'une histoire un peu déjantée où l'on rit beaucoup (jaune le plus souvent), l'auteure s'amuse autour de thématiques très actuelles : la peur de vieillir, la jalousie, le sexe ...
J'ai adoré ce roman incroyablement malin qui m'a non seulement divertie, mais également fait beaucoup réfléchir car il est indéniable que nous trouverons tous un peu de nous dans cet écrivain fantasque.

Ce livre m'a amenée à m'intéresser à la vie de Romain Gary. Connaissiez-vous son histoire ?
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Mon manuscrit a coulé, à pic. Si on jette une lettre, elle flotte, comme une bouteille à la mer. Un jour j’ai écrit, sur une feuille de papier blanc, quelque chose que je désirais intensément, j’ai plié la feuille en quatre,puis en huit et je l’ai jetée dans la Seine, depuis le pont Sully et je l’ai regardée flotter et dériver au gré du courant, jusqu’à ce que je perde de vue la minuscule tache blanche.
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Ce qui est commode avec les séries, c’est que ça fournit des sujets de conversation sans risques. On parle des personnages comme s’il s’agissait d’amis intimes – ce qui évite de dauber sur nos amis non virtuels. On a quand même fini par dire du mal de Fred – on le connaît depuis la fac – qui gagne trois fois plus de fric que nous deux réunis. Ça nous a revigorés. Du coup, on a commandé deux pintes.
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Je consomme beaucoup de séries. En V.O. Beaucoup trop, en ce moment. Fascinantes brillantes, gore… médiocres, niaises, gavées de bons sentiments… ou glauques, retraçant des histoires de pervers psychopathes inspirées de faits divers épouvantables… Addictives séries.
Trop de bretzels et trop de séries. Ma favorite reste Breaking Bad. Je me suis attaché à Walter White.
Ferais mieux de lire.
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J’y arrive pas. J’arrive plus à lire.
Écrire ? Inutile d’essayer.
Y a comme un grand courant d’air à l’intérieur de moi.
Un méchant vide que rien, ni personne, ne peut remplir.
Ça part du bide, remonte l’œsophage et le gosier pour envahir les combles, dans le
cerveau, et ça souffle en permanence.

Ça souffle et ça ricane, aussi.
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Non, pas Margot, c’est fini avec Margot. Et il me racontera Juliette. J’écouterai ses confidences d’imbécile heureux avec une pointe de jalousie. Je lui conseillerai de penser au titre la prochaine fois qu’il baisera avec Juliette. On trinquera. À nous, à nos livres, à l’amour, à la littérature,
à la vie.
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Videos de Claudine Desmarteau (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claudine Desmarteau
À l'occasion du prix des collégiens Gallimard Jeunesse 2024, rencontre avec les auteurs Gaël Aymon ("Ma réputation"), Florence Thinard ("Le gang des vieux schnocks") et Claudine Desmarteau ("Jan") vous présentent leurs ouvrages respectifs. Entretien avec Isabelle Pandazopoulos.
Retrouvez les livres : Ma réputation : https://www.mollat.com/livres/2641688/gael-aymon-ma-reputation Le gang des vieux schnocks : https://www.mollat.com/livres/2300980/florence-thinard-le-gang-des-vieux-schnocks Jan : https://www.mollat.com/livres/2725956/claudine-desmarteau-jan
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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