Sans moi

Que faire d'une jeune femme qui s'installe chez vous, sous prétexte qu'elle n'a pas de domicile et qu'elle s'entend bien avec vos enfants ? Son portrait, peut-être.
La narratrice est elle-même une jeune divorcée, un peu perdue, qui essaye tant bien que mal de s'en sorti, financièrement et psychologiquement, en élevant ses deux enfants. Elle a recueilli chez elle Olivia, une enfant de la DDASS, dont la courte vie n'est déj qu'une succession de drames : alcoolisme de la mère, abandon du père, viol, drogue…
Mais le bien n'est pas l'envers du mal et Olivia vient brouiller tous les repères de celle qui l'héberge.
Ce roman à l'écriture douce-amère, empreint de sensibilité à toutes les pages, est une scène de la vie quotidienne, avec ses névrose familiales et sociales. Mais il laisse par dessus tout filtrer une lueur d'espoir dans l'évolution de notre société. Olivia est une paumée, elle a tout vu et tout fait, mais elle en remontrerait beaucoup à nombre de ses contemporains.

Un roman de l'intime où tout semble effleuré et pourtant c'est toutes les latitudes et méridiens humains qui sont explorés ici. Les seconds rôles sont admirables, le style est franc et construit un roman du vrai, sans détour, sauf ceux que nous faisons pour tenter de ne pas se noyer dans ce monde trop froid et impersonnel.

Récupéré dans une boîte à livres. Après lecture de quelques unes des critiques de babelionautes, j'ai craint le pire. J'ai craint de ne pas aimer les personnages, d'avoir l'impression d'un traitement grotesque de causes et sujets sociaux et psychologiques lourds : drogues, pauvreté, viols... Mais le début m'a plutôt plu, beaucoup de phrases et expressions m'ont amusé, parvenant à produire un sourire autour de cette situation dure. Je ne sais pas trop pourquoi les punchlines* m'ont touché. J'ai espéré que ça continue. Malheureusement, après la première temps arc-en-ciel, la suite m'a ennuyé : l'évolution des personnages, l'une s'effondrant dans un burn-out*, l'autre retrouvant pied dans une passion constructive... Mouais... L'introduction d'un peu trop de personnages secondaires venant picorer le peu d'intérêt et d'espoir de profondeur qui me restaient, sans rien donner de plus...
Dommage.

* : le livre datant de 1998, ces termes ont un côté rétrospectif-actualiste.

C'est quasiment un livre dialogue, très fin, extrêmement agréable, comme une bobine de fil rose tendre qui se déroule.

Olivia, jeune fille bien plus jeune que celle qui l'héberge un peu par la force des choses, est compliquée. Sa vie est en dents de scie, meurtrie et marginale… et ce livre décrit avec justesse les petites choses du quotidien d'une vie pareille. Ces petites choses, détaillées avec douceur par l'auteure, qui sous entendent bien plus de choses qu'elles ne représentent d'un premier abord.

Les petites choses qui résultent d'une cohabitation avec une personne marginale, positives comme négatives.
La petite folie douce heureuse et pétillante qui fait la différence… mais aussi les dangers et les difficultés dune cohabitation de deux mondes et deux modes de pensés diffeeents.
Deux mondes différents et deux femmes, différentes par leur âge et par leur statut, mais qui se ressemblent en plusieurs points, modernes et tristes par moments, et toutes deux névrosées à leur manière.

L'écriture et le style de l'auteure nous invite dans ce quasi huis clos, dans l'intimité de la vie partagée avec Olivia et les enfants qui sont la raison principale de cette si étrange cohabitation !

je n'ai pas détesté cette lecture : les personnages me sont sympathiques, le style est plutôt percutant et plaisant, la relation qui se noue entre Olivia et la narratrice est intrigante et cette manière d'effleurer le sordide pour le laisser entrevoir sans verser dans le voyeurisme permet d'évoquer sans pathos une trajectoire de vie marquée par la violence et la manière dont petit à petit, un chemin de reconstruction peut s'inventer. mais malgré tout cela, je n'ai pas été vraiment touchée. une histoire de timing de lecture, peut-être, qui ne concerne alors que moi.

« Sans moi »
J'aurais adoré m'attacher aux personnages mais ils ont évolué sans moi.
J'aurais aimé être happé par l'histoire mais elle s'est déroulée sans moi.
J'aurais souhaité livrer un avis constructif sur ma lecture mais même ma critique se ferra sans moi…

Je pense avoir lu plusieurs livres pour enfants de Marie Desplechins, mais celui-ci... est pour les adultes... Pas de scène de sexe ni de violence explicite, non, mais des sous-entendus, on y parle de l'enfance d'Olivia, enfant de la DDASS. L'auteur évoque aussi sa vie (?) sous forme d'autobiographie peut-être romancée. L'écriture le plaît, fluide, dansante, rapide. C'est cette écriture qui me donne envie de lire et de lire encore ces lignes. le reste, c'est le quotidien, c'est cette Olivia avec qui la narratrice cohabite, c'est une vie différente qu'on observe, qu'on scrute. C'est un peu voyeurisme et on espère que, naïvement, ce monde-là disparaisse pour que plus jamais personne ne fasse souffrir les Olivia et leurs nièces de 10 ans...
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J'ai aimé ce roman. Il a de très belles qualités de style.

j aime