Citations sur Sylvia P. (6)
« Tout artiste rêve de cela : celui ou celle qui sera muse et critique, autre et contraire et identique – et également compagne ou compagnon d’une vie. Cela n’existe pas, mais le sait-on, à vingt-quatre ans ? »
Comme quoi, oui, la colossale entreprise de vivre, pour une écrivaine, c'est de mourir
Il y a quelque chose de déchirant dans la simplicité de cet adieu. Elle, impuissante à tarir les larmes de ses enfants. Préparer leur goûter, à cet instant précis, a dû lui sembler une tâche impossible. Mais elle le fait. Et, avant de mourir, elle posera une assiette contenant des tartines et deux verres de lait auprès de leur lit avant de calfeutrer leur porte afin que le gaz qui s’échappera du four dans lequel elle posera sa tête, tout à l’heure, ne les atteigne pas.
Qui voit à ce moment-là le silence se retirer comme une marée pour ne laisser que des débris de rêves
Je ne me rendais pas compte que je suivais une route parallèle, que si je la cherchais ainsi, c'était parce que je voulais creuser mon propre tunnel pour m'échapper de ma prison, alors que les murs qui m'entouraient étaient ceux que j'avais moi-même bâtis : ils m'évitaient de confronter mes peurs.
Me joindrais-je à la horde prête à mordre si impunément dans leur intimité ? Ferais-je partie de ces intrus qui ne respectaient même pas la dernière porte fermée, celle sous laquelle suintait la fade odeur du gaz ?