AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Au loin (41)

La lumière était suffocante. Ils étaient gavés de blancheur, elle les baillonnait, les etouffait.
Commenter  J’apprécie          10
Le menuisier qui ne voit que des plateaux de table quand il traverse une forêt, le poète qui sait uniquement se lamenter sur les tourments de son âme lorsqu'il regarde tomber la neige, le naturaliste qui se contente d'etiqueter chaque feuille et d'epingler chaque insecte _ tous autant qu'ils sont, ils dégradent la nature en la transformant en entrepôt, en la réduisant à des symboles ou en des faits. Connaître la nature, disait souvent Lorimer, cela signifie apprendre à être.
Commenter  J’apprécie          10
En outre, Hâkan avait appris que la pitié était un sentiment insatiable - une fausse vertu, affamée de toujours plus de souffrances pour montrer combien elle pouvait être infinie et sublime.
Commenter  J’apprécie          10
Durant ses tempêtes dont les hurlements oblitéraient tout autour de lui, Hakan puisait son seul soulagement dans la quasi-certitude de ne croiser âme qui vive. Sa solitude était totale et pour la première fois depuis des mois, en dépit des grondements et des lacérations, il trouva la paix.
Commenter  J’apprécie          10
Les plaines, les montagnes, les canyons, les déserts, le Grand Lac Salé, les forêts. Jamais aucun de ces territoires ne l’avait étreint ou adopté – pas même lorsqu’il avait creusé la terre pour trouver refuge en son sein
Commenter  J’apprécie          10
Les canyons n'avaient plus rien à offrir ni espérer. Une force puissante avait bien tenté de faire quelque chose : elle avait soulevé le sol et l'avait rompu comme on rompt une miche, elle avait déversé de l'au dans les ravines, elle avait même disposé ces ravines et le lit des courants de telle sorte qu'ils dessinent des motifs agréables à l'oeil. Et puis, pour une raison inconnue, elle s'était désisté. Les rivières s'étaient asséchées. La terre avait durci, puis jauni, puis rougi. Et il ne restait plus qu'un désespoir majestueux.
Commenter  J’apprécie          10
Ton cadavre sera la pâture de tous les oiseaux du ciel et de toutes les bêtes de la terre, sans que personne ne leur fasse peur, récita Lorimer. Quand on pense que c'est là l'une des plus terribles malédictions de Dieu ! Or réfléchis bien : pas de funérailles. Pas de crémation. Ni de sépulture. Devenir de la viande, dans laquelle une autre créature plantera ses dents - tu imagines ? poursuivit Lorimer en retrouvant un peu de la flamme qui l'animait autrefois. Tu imagines le soulagement ? Oserons-nous un jour regarder le corps sans le voile de la superstition - nu et tel qu'il est réellement ? De la matière, et rien de plus. Obnubilés que nous sommes par la perpétuation de nos âmes défuntes, nous avons oubliés que c'est notre carcasse et notre chair qui nous rendent immortels. Je suis presque sûr qu'ils ne l'ont pas enterré pour accélérer sa transmigration en oiseau et bête sauvage. Qu'importe les mémoriaux, les reliques, les mausolées, et toutes les vaines tentatives pour nous préserver de la corruption et de l'oubli ! Est-il plus grand hommage que de devenir un festin pour ses semblables ? Quel monument pourrait être plus noble que la tombe palpitante de souffle d'un coyote ou l'urne planante d'un vautour ? Quel autre mode de conservation serait plus fiable ? Quelle résurrection serait plus littérale ? Savoir que toutes choses vivantes sont indéfectiblement liées - la voilà, la religion pure et sans tache. Quand on a compris cela, il n'y a rien dont on dût porter le deuil, car même si rien n'est permanent, rien n'est jamais perdu. Tu imagines ? répéta Lorimer. Quel soulagement ! Quelle liberté !

(P120)
Commenter  J’apprécie          10
Tu as vu par toi-même comment toute vie participe d'un grand tout, comment tout est contenu dans tout, et comment chaque élément, sans exception, rayonne vers ce tout, dit-il à son élève. Tous les êtres vivants sont liés les uns aux autres. Et cela est également vrai à travers le temps. Dans la nature, chaque événement découle d'un autre, qui découlait lui-même d'un autre, et ainsi de suite - imagine une source qui alimente un réseau de veines affluentes, de ruisselets et de torrents. Il s'ensuit que chaque organisme vivant consigne en lui les traces et les souvenirs de ses ancêtres. Le temps, cependant, a introduit des modifications mineures, de menus ajustements, de petites améliorations. Où et comment s'achèvera ce processus, nul ne le saura jamais puisque rien, dans la nature, n'est définitif - il n'est de fin qu'éphémère, car chacun porte en lui de nouveaux commencements. Mais il est une question à laquelle nous pourrions être en mesure de répondre. Quelle était la source première ? Quel était le principe de la vie ? D'où venons-nous ?

(P87)
Commenter  J’apprécie          10
Le lièvre, à l'instar d'un brin d'herbe ou d'un morceau de charbon, n'est pas simplement une petite fraction du tout - il contient le tout. En vertu de quoi nous sommes un. Ne serait-ce que parce que nous sommes tous fait de la même matière. Notre chair est constituée de débris d'étoiles mortes, et c'est vrai aussi pour les pommes ou le bois du pommier, les poils sur la patte d'une araignée ou la roche en train de rouiller sur la planète Mars. Chaque être, aussi minuscule soit-il, est comme le moyeu d'une roue, dont les rayons pénètrent l'ensemble de la création. Parmi les gouttes de pluie qui arrosaient les plants de pommes de terre, dans ta ferme, en Suède, certaines se trouvaient autrefois dans la vessie d'un tigre. D'une forme de vie, on peut prédire les propriétés de n'importe quelle autre. Si on scrute une particule avec assez d'attention, et si on suit la chaîne qui lie toutes choses ensemble, nous pouvons embrasser l'univers tout entier - les correspondances sont là, pour l’œil exercé qui sait les détecter. Les entrailles du lièvre disséqué rendent fidèlement compte de la totalité du monde. Et parce que le lièvre est tout, il est également nous. Une fois cette merveilleuse concordance observée, l'homme ne peut plus regarder son environnement comme une simple surface où sont éparpillés des objets et des créatures d'une nature étrangère à la sienne, uniquement reliés à lui par l'utilité qu'il en a. Le menuisier qui ne voit que des plateaux de table quand il traverse une forêt, le poète qui sait uniquement se lamenter sur les tourments de son âme lorsqu'il regarde tomber la neige, le naturaliste qui se contente d'étiqueter chaque feuille et d'épingler chaque insecte - tous autant qu'ils sont, ils dégradent la nature en la transformant en entrepôt, en la réduisant à des symboles ou à des faits. Connaître la nature, disait souvent Lorimer, cela signifie apprendre à être. Et pour cela, il nous faut écouter le perpétuel sermon des choses. Notre plus haute mission consiste à forger les mots qui nous permettront de mieux participer à l'extase de l'existence.

(P85-86)
Commenter  J’apprécie          10
La ville se résumait à un pâté de maison - une auberge, un bazar épicerie et une demi-douzaine de constructions de facture grossière, bancales, aux volets fermés, qui semblaient avoir poussé le matin même (des odeurs de sciure, de goudron et de peinture flottaient encore dans l'air) dans le seul but d'être démantelées au crépuscule. Neuves mais précaires, comme impatientes de tomber en ruine. La rue ne comportait qu'un seul côté -la plaine commençait au ras des seuils.

(P34-35)
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (506) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les personnages de Lucky Luke

    Je suis le personnage secondaire "réel" le plus présent dans la série et je fais ma première apparition dans l'album "Hors-la-loi". Dès ma deuxième apparition, dans "Lucky Luke contre Joss Jamon", je prends les traits d'un jeune bandit coléreux, petit, nez retroussé, taches de rousseurs et incisives en avant, je suis la parfaite caricature des jeunes adolescents.

    Lucky Luke
    Jolly Jumper
    Rantanplan
    Joe Dalton
    Billy the Kid
    Calamity Jane
    Roy Bean
    Buffalo Bill
    Jesse James
    Sarah Bernhardt
    Wyatt Earp
    Abraham Lincoln
    Edwin Drake
    Mark Twain
    Allan Pinkerton

    15 questions
    154 lecteurs ont répondu
    Thèmes : bd jeunesse , bande dessinée , bande dessinée humour , western , western humoristique , bd franco-belge , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}