AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 220 notes
Finaliste du Prix Pulitzer, ça ne m'étonne pas. C'est une grande histoire, une sorte de western réinventé, actuel et original.
Au XIXè siècle, deux jeunes paysans suédois émigrent en Amérique. Mais Hakan, le cadet, embarque sur le mauvais navire et se retrouve en Californie alors qu'il pensait arriver à New-York. Il prend alors la décision incroyable de traverser le continent à contre-courant, d'Ouest en Est pour retrouver son frère, pendant que les pionniers se ruent vers le Far West. C'est le début d'une odyssée formidable qui réécrit le mythe fondateur de l'histoire de l'Amérique.
A défaut du Pulitzer, ce merveilleux roman a été récompensé par le Prix du roman Page/America 2018.
Commenter  J’apprécie          20
Impressionnant premier roman. Hernan Diaz a beaucoup d'imagination. Son roman d'aventure aux multiples rebondissements nous entraîne dans une Amérique sauvage des débuts de la conquête de l'Ouest. Son héros Hawk est en fait un naïf, au bon sens du terme, qui se retrouve embrigadé dans une succession de situations souvent loufoques et dangereuses. C'est un voyage initiatique et surréaliste qui se déroule sur presque toute une vie. A contre-courant des caravanes de pionniers du western classique qu'il croise, il se dirige, souvent seul, vers le Far East. Et qu'elle est loin cette côte Est!
Hernan Diaz décrit avec beaucoup de justesse la rudesse de l'époque des pionniers, la brutalité des hommes, la monotonie des jours, la boue, le froid…... Ses descriptions des grands espaces et les déserts américain sont si parlantes que j'étais sur les pistes avec Hawk.
Ce récit très bien écrit, un plaisir certain pour les amateurs de western, m'a néanmoins paru un peu long.
Lu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire Rakuten #MRL18 #
#auloin #hernandiaz #MRL18 #Rakuten
Lien : https://ffloladilettante.wor..
Commenter  J’apprécie          20
Ce premier roman de Hernán Diaz, finaliste du prix Pulitzer 2018, est plutôt étonnant. Dès le premier chapitre, le lecteur voit surgir de l'eau Håkan, dit « le Hawk » (son nom est imprononçable), un émigrant suédois, devenu malgré lui une légende dans le Grand Ouest nord-américain, au milieu du XIXème siècle.

Les rumeurs les plus folles circulent sur ce colosse aux proportions monumentales : il aurait tué un lion à mains nues dans la sierra, ou était-ce un lion ? D'autres disent qu'il aurait été trahi par les membres de sa bande et qu'il les aurait tous tués. Sur une goélette qui fait route vers l'Alaska, il livre l'émouvant et triste récit de sa vie. Et commence ainsi son long périple, de sa Suède natale jusqu'à San Francisco où il débarque seul. Son but ultime est de rejoindre New York où il espère retrouver son frère ainé Linus, dont il a été séparé juste avant la traversée.

À la folle époque du Gold Rush, il croise à contre sens les migrants qui se ruent vers l'Ouest, traversant plaines, déserts et montagnes à l'est de San Francisco. Diaz décrit particulièrement bien les paysages américains tantôt arides, tantôt verdoyants, qui défilent au fil de son voyage.

Håkan croise de nombreux personnages, souvent hostiles, qui vont changer sa vie et façonner son destin. Les dialogues sont quasiment absents, car il ne parle pas anglais. Nous sommes donc comme enfermés dans sa tête et nous devons décrypter la situation et nous interroger avec lui. Diaz nous permet ainsi de mieux appréhender la difficulté d'intégration d'un émigrant dans un pays qui n'est pas le sien.

Ses pérégrinations ressemblent de prime abord à celles d'un héros de western. Tous les éléments classiques sont là : bandits de grands chemins, chevaux volés, shérifs, Indiens, etc. À ceux-ci, Diaz vient ajouter une cheffe de gang local, dont il sera pendant un temps le prisonnier sexuel, ainsi qu'un scientifique qui lui apprendra les rudiments de l'anatomie humaine, mais également les bienfaits des plantes médicinales. Ces connaissances lui sauveront probablement la vie par la suite. J'ai personnellement trouvé les chapitres relatant la rencontre avec le chercheur Lorimer un peu ennuyeux, surtout les longues discussions philosophiques entre les deux hommes, Lorimer étant persuadé que
« l'intelligence humaine devait avoir préexisté à l'apparition de toute matière organique sur terre ».

Accusé à tort, Håkan doit s'isoler de la civilisation et décide de se terrer loin du monde. Commencent alors, à mon avis, les chapitres les plus puissants et les plus émouvants du livre. Håkan (et du coup le lecteur) perd peu à peu ses repères. « Dans une vie monotone, une année est semblable à un instant ». La solitude est sa seule compagne. Elle ne semble pas lui peser, mais plutôt le protéger. Pourtant, on craint pour sa raison après la mort d'Asa, le seul véritable ami rencontré au cours de cette vie d'errance. Il semble un moment lâcher prise et son seul but consiste alors à entretenir le terrier qu'il s'est creusé. « Continuer d'exister avec le strict minimum était la ligne de moindre résistance ». Même quasiment réduit à l'état de bête sauvage, il reste digne et émouvant, drapé dans une pelisse faite d'un assemblage de dépouilles d'animaux sauvages, chassés au fil de ses voyages.

Lorsque après des années de solitude, il décide de se remettre en route et de revenir vers la civilisation, il se sent plus que jamais étranger car,
si « ce pays l'avait fait sien, la réciproque n'était pas vraie ». Les paysages ont changé : Håkan s'interroge devant les hauts poteaux reliés par un câble noir qui sert de perchoir aux oiseaux, ou les clôtures qui découpent désormais les immenses plaines.

Le livre se termine par une interrogation. Après une ultime rencontre (enfin heureuse), Håkan embarque sur un bateau à destination de l'Alaska et le lecteur se prend à espérer que ce personnage hors norme trouvera enfin la paix, quelle que soit sa destination. Peut-être un retour vers son pays natal ?

À travers le parcours d'un paysan suédois, Hernán Diaz nous fait découvrir la rudesse de la vie des émigrés aux États-Unis à l'époque de la ruée vers l'or. Comme Håkan, ils arrivaient avec leurs rêves et leurs espoirs et la plupart n'étaient pas préparés aux paysages sauvages et inhospitaliers, ni à la cruauté des hommes. L'isolement extrême de Håkan est déconcertant et dans ce western d'un nouveau genre, on va aller jusqu'au plus profond de la solitude humaine. La réflexion sur la migration reste plus que jamais d'actualité. Le texte est particulièrement bien écrit et procure de belles émotions. L'excellente traduction ne fait qu'ajouter au plaisir de la lecture.
Commenter  J’apprécie          20
Hakan et son frère auraient dû débarquer à New-York et commencer une nouvelle vie là-bas. Sauf qu'au moment de l'embarquement Hakan perd son frère et ne débarque pas vraiment à New-York.
Il va alors tout tenter pour le retrouver : son frère Linus, sa seule famille dans ce nouveau pays étranger.
Jeune homme timide, seul, Hakan semble pris au dépourvu et va se laisser emporter par des situations, des personnes. Il va alors cheminer à travers les plaines, les déserts, quelques fois accompagné mais très souvent seul. Il va devoir se défendre, défendre les autres, risquer sa vie, sauver celle des autres. Il va aimer, mais sans jamais beaucoup parler. Il va aimer par sensations, par gestes. Il va frôler la mort, va trop souvent la donner et tenter d'oublier.
Un roman intense où on suit Hakan chercher son frère, évoluer, espérer puis se résigner. Au final il n'est pas si seul que ça : nous lecteurs on le suit, on apprend avec lui et on s'émerveille de cette nature sauvage, si belle et pourtant si cruelle. On devient même comme lui : à craindre les Hommes, ces créatures qui, à chaque fois qu'on les croisent, ne sèment que le chaos. On ne parle pas, comme lui, on observe à travers ses yeux ce qu'il voit.
D'un jeune homme peu sûr de lui on le voit se transformer en homme, en bête, et on s'attache. Forcément.

Vraiment un roman poignant sur la cruauté de la vie mais aussi sur sa beauté la plus naturelle. Une épopée redoutable avec des personnages fouillés. Un très bon moment de lecture, et j'en remercie l'opération Masse critique et les éditions Delcourt !
Commenter  J’apprécie          20
"Le trou, une étoile brisée sur la glace, était la seule interruption sur la plaine blanche qui se fondait sur le ciel blanc. Il n'y avait pas un souffle de vent, pas un souffle de vie, pas le moindre son."
Cet incipit ouvre le roman de Harnan Diaz, Au Loin, et permet à Hakan, le personnage principal, de se libérer du récit de sa vie auprès de ses compagnons de voyage, à bord de L'Impeccable  pris dans les glaces, sur la route vers l'Alaska.  Et l'on ne peut s'empêcher de penser, après avoir lu le roman, que ces quelques lignes sont le reflet de la vie de cet homme, cette immensité vide de sens, ce désert, qu'il soit blanc comme celui du Grand Nord, ou rouge ou brun comme celui de l'ouest américain…
Oui, ce roman est celui de l'absence, du vide, de la solitude ! C'est un sentiment d'abandon voire de déréliction qui étreint le jeune suédois Hakan (que les américains appellent Hawk faute de comprendre son nom), presque un enfant, lorsqu'il débarque à San Francisco, en Californie, après avoir quitté son pays, ses parents et perdu son grand frère Linus, parti dans un autre bateau pour New York. D'où son fol espoir de le retrouver en parcourant à l'envers la piste des migrants en direction de New York.


Ce qui pourrait être une épopée si l'on en juge par l'énormité du chemin à accomplir,  refuse d'en être une. Il s'agit d'un chemin douloureux vécu à hauteur d'homme et non de héros, un chemin de croix, jonché des ossements de ceux qui n'ont pas survécu, des meubles qu'ils abandonnent en route. le jeune homme connaît d'atroces souffrances morales et physiques. Et ce ne sont pas ses rencontres qui vont lui redonner confiance en l'humanité. Les hommes (et les femmes !) sont des loups pour l'homme plutôt que des amis !
Pourtant, il y a le naturaliste, Lorimer, un homme de science qui s'interroge comme Darwin sur l'évolution de l'humanité et apprend à Hakan à disséquer les animaux pour comprendre le fonctionnement du corps humain  et réaliser des opérations. Il y a son ami Jarvis qui lui permet d'échapper aux religieux fanatiques qui veulent sa peau; Jarvis qui partage sa vie d'errance et de privation, et aussi Lucy son premier amour dont il n'ose effleurer la main… Mais tous vont disparaître ou mourir de manière tragique.

Peu à peu la légende de Hawk, le géant, à la réputation sanguinaire, s'étend. Alors  qu'il a défendu à lui seul des migrants contre la secte religieuse qui les attaquait, cette dernière répand des rumeurs mensongères sur lui. Les humains deviennent un danger pour lui, ce qui ajoute encore à sa solitude.
Hernan Diaz décrit un monde dur, où les hommes sont souvent sans pitié, où le danger est permanent qu'il  vienne de la nature hostile ou des humains, un monde où règne le fanatisme religieux, l'avidité, la loi du plus fort, et où la vie de l'autre n'est aucunement respectée, sacrifiée à la survie et au profit. Hakan vit loin de tous, dans des cavernes, des trous creusés dans la terre, vêtu de peaux mais alors qu'il paraît réduit à l'état de bête, que sa vie ne diffère en rien de celle d'un animal sauvage, le personnage est d'une grande beauté car mieux que ceux qui le poursuivent et l'agressent, il sait rester un homme.
Au loin est un très beau roman, humaniste, plein de nostalgie et tristesse, de non-dits et de silence. le temps s'écoule sans repère, les années passent, douloureuses, emportant les illusions, les projets… Et  pourtant alors que ce roman pourrait être désespérant, j'ai aimé qu'il ne se termine pas par un point final mais par une interrogation  :  Venu dans le Grand Nord, Hakan finira-t-il par boucler la boucle en retournant à pied, sur la banquise, dans son pays natal ?  Un retour au source pour ce petit émigré qui a toujours vécu en exclu.

Lien : https://claudialucia-malibra..
Commenter  J’apprécie          20
Aujourd'hui je te parle du second roman qui m'a littéralement cloué le bec. de plus je découvre le western en littérature et le nature writing. J'ai fini cette lecture avec des étoiles pleins les yeux et les tripes remuées. AU LOIN fait parti de ces livres qui marquent à jamais et que j'ouvrirai de nouveau quelques années plus tard.


Hernan Diaz a tout du grand auteur, d'ailleurs être finaliste du prix Pultizer 2018 pour un premier roman, montre dés le départ le talent. Hernan Diaz te plonge dans un univers hors du temps. Passé, présent, futur, son roman se fond dans le temps et s'adapte. Hernan Diaz revisite le western en y intégrant la notion d'émigration. Il ne se contente pas de décrire le flux de ces populations dans sa globalité. Il a choisi au contraire de se concentrer sur une personne. Méticuleusement ce personnage central va subir l'émigration et Diaz en tire un portrait à la fois sauvage, sensible, émouvant et déconcertant.


Håkan est Suédois. le lecteur suppose que c'est un adolescent lorsqu'avec son frère aîné, ils rejoignent Portsmouth pour un voyage en aller simple à New York. Séparés, dès leur arrivée, Håkan embarque sur un navire qui accostera à San Francisco. Loin d'être abattu, il décide de rejoindre son frère Linus sur la côte est. S'ensuit alors un grand périple qui façonnera une légende à la fois haïe et admirée.


Si dès le départ le roman semble prendre l'allure d'un roman initiatique, il n'en est rien quelques chapitres plus tard. Ils croisent de nombreuses personnes qui contribuent à modeler l'homme qu'il est devenu. La solitude est sa seule compagne et le désert, les vallons, les montagnes, les arbres et la nature sont seuls lieux de vie. Il déteste le silence du désert, l'aridité, l'âpreté, la rigidité provoqué par cette absence de mouvement. Il devient cette nature intransigeante, se contentant de peu. Une osmose parfaite entre l'homme et cette nature. La solitude prend alors une tournure d'absolution, une punition injustifiée qui enfoncera cette homme dans ses souvenirs qui deviendront alors le moteur substantielle vers un retour au source.


C'est bien la première fois que je prend autant de temps à savourer un roman. Pas de précipitation, juste de l'admiration face au texte proposé et à ce personnage qui ne peut que forcer l'admiration. Diaz a su majestueusement mettre en évidence cette foule d'émotions contradictoires qui touchent un homme orphelin de son pays. le pays fait il de l'homme ce qu'il advient ? Et la réponse donné est sans équivoque.


AU LOIN n'a pas fini de parler de lui. Une lecture que je recommande fortement où les connaisseurs seront satisfaits et les curieux comblés.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
Commenter  J’apprécie          20
Je ne critique pas ici pour donner mon appréciation, fort élogieuse au demeurant mais pour signaler une forme littéraire que je n'avais encore jamais rencontrée. L'auteur répétè dans un chapitre plusieurs passages entiers avec de légères variations de début et de fin à plusieurs pages de distances. On croit d'abord à une erreur puis on finit par comprendre que cette répétition s'inscrit dans le droit fil du récit de la répétition des activités quotidiennes. J'aime ce moment où l'auteur nous réveille d'une inattention littéraire ou l'on s'abreuve sans se délecter.
Commenter  J’apprécie          10
Etrange western dont le héros, un suédois solitaire traverse l'Amérique de la conquête de l'ouest.
Débarqué par erreur en Californie, il décide pour retrouver son frère à New-york d'arpenter le pays à pied dans le sens inverse des pionniers du far-west .
On est saisi par le réalisme de ce roman initiatique, par la beauté d'une nature brillamment décrite, par les rencontres tout au long du chemin.
Western revisité complètement obsédant.
Commenter  J’apprécie          10
Un Western qui casse les codes du Western et qui surprend sono lectorat avec le personnage de Hakan qui est à l'opposé du personnage de cow-boy américain car américain, il ne l'est pas.
Commenter  J’apprécie          10
Quel roman étrange que ce western à l'envers où l'auteur se joue de tous les clichés du genre, de la fièvre de l'or, aux Indiens en passant par la tenancière de saloon, les déserts, les canions, les fous de dieu et les trappeurs. Roman d'apprentissage désabusé et mélancolique, conte, roman philosophique, c'est vraiment un ovni jubilatoire. Dans une langue très imagée, ce qui ne gâte rien. Et le rêve américain aux oubliettes ! "L'horizon était la corde qui les pendrait tôt ou tard"...
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (506) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Lucky Luke

Je suis le personnage secondaire "réel" le plus présent dans la série et je fais ma première apparition dans l'album "Hors-la-loi". Dès ma deuxième apparition, dans "Lucky Luke contre Joss Jamon", je prends les traits d'un jeune bandit coléreux, petit, nez retroussé, taches de rousseurs et incisives en avant, je suis la parfaite caricature des jeunes adolescents.

Lucky Luke
Jolly Jumper
Rantanplan
Joe Dalton
Billy the Kid
Calamity Jane
Roy Bean
Buffalo Bill
Jesse James
Sarah Bernhardt
Wyatt Earp
Abraham Lincoln
Edwin Drake
Mark Twain
Allan Pinkerton

15 questions
154 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd jeunesse , bande dessinée , bande dessinée humour , western , western humoristique , bd franco-belge , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}