Jacques le Fataliste

Mon ami, pourquoi criez-vous ?
_ C'est qu'ils veulent me faire dire A.
_ Et pourquoi ne voulez-vous pas dire A ?
_ C'est que je n'aurai pas si tôt dit A, qu'ils voudront me faire dire B...

Lecteur, vous me traitez comme un automate, cela n'est pas poli ; dites les amours de Jacques, ne dites pas les amours de Jacques ; (...) Il faut sans doute que j'aille quelquefois à votre fantaisie ; mais il faut que j'aille quelquefois à la mienne, sans compter que tout auditeur qui me permet de commencer un récit s'engage d'en entendre la fin.

Il est bien évident que je ne fais pas un roman, puisque je néglige ce qu'un romancier ne manquerait pas d'employer. Celui qui prendrait ce que j'écris pour la vérité, serait peut-être moins dans l'erreur que celui qui le prendrait pour une fable.

Je rêve à une chose : c'est si ton bienfaiteur eût été cocu parce qu'il était écrit là-haut ; ou si cela était écrit là-haut parce que tu ferais cocu ton bienfaiteur.

On objectera peut-être que jacques ,aux pieds de Denise ,ne pouvait guère lui essuyer les yeux ... à moins que la chaise ne fut fort basse . Le manuscrit ne le dit pas mais cela est à supposer.

Qui peut se vanter d’avoir assez d’expérience ? Celui qui s’est flatté d’en être le mieux pourvu, n’a-t-il jamais été dupe ? Et puis, y-a-t-il un homme capable d’apprécier juste les circonstances ou il se trouve ? Le calcul qui se fait dans nos têtes, et celui qui est arrêté sur le registre d’en haut, sont deux calculs bien différents.

Sais-tu qui sont les mauvais pères ? Ce sont ceux qui ont oublié les fautes de leur jeunesse.

"Je ne sais pas ce que c’est que des principes (sinon) des règles qu’on prescrit aux autres pour soi. "