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Citations sur Regrets sur ma vieille robe de chambre - La Promenade.. (17)

Avec le temps, les dettes s'acquitteront; le remords s'apaisera; et
j'aurai une jouissance pure. Ne craignez pas que la fureur
d'entasser des belles choses me prenne. Les amis que j'avais, je les
ai; et le nombre n'en est pas augmenté. J'ai Laïs, mais Laïs ne m'a
pas. Heureux entre ses bras, je suis prêt à la céder à celui que
j'aimerai et qu'elle rendrait plus heureux que moi. Et pour vous
dire mon secret à l'oreille, cette Laïs, qui se vend si cher aux
autres, ne m'a rien coûté.
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Si vous voyiez le bel ensemble de ce morceau; comme tout y est
harmonieux; comme les effets s'y enchaînent; comme tout se fait
valoir sans effort et sans apprêt; comme ces montagnes de la droite
sont vaporeuses; comme ces rochers et les édifices surimposés sont
beaux; comme cet arbre est pittoresque; comme cette terrasse est
éclairée; comme la lumière s'y dégrade; comme ces figures sont
disposées, vraies, agissantes, naturelles, vivantes; comme elles
intéressent; la force dont elles sont peintes; la pureté dont elles
sont dessinées; comme elles se détachent du fond; l'énorme étendue
de cet espace; la vérité de ces eaux; ces nuées, ce ciel, cet
horizon! Ici le fond est privé de lumière et le devant clair, au
contraire du technique commun. Venez voir mon Vernet; mais ne me
l'ôtez pas.
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O mon ami, le beau Vernet que je possède! Le sujet est la fin d'une
tempête sans catastrophe fâcheuse. Les flots sont encore agités; le
ciel couvert de nuages; les matelots s'occupent sur leur navire
échoué; les habitants accourent des montagnes voisines.

Que cet artiste a d'esprit! Il ne lui a fallu qu'un petit nombre de
figures principales pour rendre toutes les circonstances de
l'instant qu'il a choisi. Comme toute cette scène est vraie! Comme
tout est peint avec légèreté, facilité et vigueur! Je veux garder ce
témoignage de son amitié. Je veux que mon gendre le transmette ses
enfants, ses enfants aux leurs, et ceux-ci aux enfants qui naîtront
d'eux.
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Ce n'est pas l'artiste, c'est toi qui l'as fait. Respecte l'ouvrage
de l'amitié et le tien. Vois ce phare, vois cette tour adjacente qui
s'élève à droite; vois ce vieil arbre que les vents ont déchiré. Que
cette masse est belle! Au-dessous de cette masse obscure, vois ces
rochers couverts de verdure. C'est ainsi que ta main puissante les a
formés; c'est ainsi que ta main bienfaisante les a tapissés. Vois
cette terrasse inégale, qui descend du pied des rochers vers la mer.
C'est l'image des dégradations que tu as permises au temps d'exercer
sur les choses du monde les plus solides. Ton soleil l'aurait-il
autrement éclairée? Dieu! si tu anéantis cet ouvrage de l'art, on
dira que tu es un Dieu jaloux. Prends en pitié les malheureux épars
sur cette rive. Ne te suffit-il pas de leur avoir montré le fond des
abîmes? Ne les as-tu sauvés que pour les perdre? Écoute la prière de
celui-ci qui te remercie. Aide les efforts de celui-là qui rassemble
les tristes restes de sa fortune. Ferme l'oreille aux imprécations
de ce furieux: hélas! il se promettait des retours si avantageux; il
avait médité le repos et la retraite; il en était à son dernier
voyage. Cent fois dans la route, il avait calculé par ses doigts le
fond de sa fortune; il en avait arrangé l'emploi: et voilà toutes
ses espérances trompées; peine lui reste-t-il de quoi couvrir ses
membres nus. Sois touché de la tendresse de ces deux époux. Vois la
terreur que tu as inspirée à cette femme. Elle te rend grâce du mal
que tu ne lui as pas fait. Cependant, son enfant, trop jeune pour
savoir à quel péril tu l'avais exposé, lui, son père et sa mère,
s'occupe du fidèle compagnon de son voyage; il rattache le collier
de son chien. Fais grâce à l'innocent. Vois cette mère fraîchement
échappée des eaux avec son époux; ce n'est pas pour elle qu'elle a
tremblé, c'est pour son enfant. Vois comme elle le serre contre son
sein; vois comme elle le baise. O Dieu! reconnais les eaux que tu as
créées. Reconnais-les, et lorsque ton souffle les agite, et lorsque
ta main les apaise. Reconnais les sombres nuages que tu avais
rassemblés, et qu'il t'a plu de dissiper. Déjà ils se séparent, ils
s'éloignent, déjà la lueur de l'astre du jour renaît sur la face des
eaux; je présage le calme à cet horizon rougeâtre. Qu'il est loin,
cet horizon! il ne confine point avec la mer. Le ciel descend au-
dessous et semble tourner autour du globe. Achève d'éclaircir ce
ciel; achève de rendre à la mer sa tranquillité. Permets à ces
matelots de remettre à flot leur navire échoué; seconde leur
travail; donne-leur des forces, et laisse-moi mon tableau. Laisse-
le-moi, comme la verge dont tu châtieras l'homme vain. Déjà ce n'est
plus moi qu'on visite, qu'on vient entendre: c'est Vernet qu'on
vient admirer chez moi. Le peintre a humilié le philosophe.
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Ah, saint prophète! levez vos mains au ciel, priez pour un ami en
péril, dites à Dieu: si tu vois dans tes décrets éternels que la
richesse corrompe le coeur de Denis, n'épargne pas les chefs-
d'oeuvre qu'il idolâtre; détruis-les et ramène-le à sa première
pauvreté; et moi, je dirai au ciel de mon côté: O Dieu! je me
résigne à la prière du saint prophète et à ta volonté! Je
t'abandonne tout; reprends tout; oui, tout, excepté le Vernet. Ah!
laisse-moi le Vernet!
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Non, mon ami, non: je ne suis point corrompu. Ma porte s'ouvre
toujours au besoin qui s'adresse à moi; il me trouve la même
affabilité. Je l'écoute, je le conseille, je le secours, je le
plains. Mon âme ne s'est point endurcie; ma tête ne s'est point
relevée. Mon dos est bon et rond, comme ci-devant. C'est le même ton
de franchise; c'est la même sensibilité. Mon luxe est de fraîche
date et le poison n'a point encore agi. Mais avec le temps, qui sait
ce qui peut arriver? Qu'attendre de celui qui a oublié sa femme et
sa fille, qui s'est endetté, qui a cessé d'être époux et père, et
qui, au lieu de déposer au fond d'un coffre fidèle, une somme
utile...
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Lorsque le matin, couvert de la somptueuse écarlate, j'entre dans
mon cabinet, si je baisse la vue, j'aperçois mon ancien tapis de
lisières; il me rappelle mon premier état, et l'orgueil s'arrête à
l'entrée de mon coeur.
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De ma médiocrité première, il n'est resté qu'un tapis de lisières.
Ce tapis mesquin ne cadre guère avec mon luxe, je le sens. Mais j'ai
juré et je jure, car les pieds de Denis le philosophe ne fouleront
jamais un chef-d'oeuvre de la Savonnerie, que je réserverai ce
tapis, comme le paysan transféré de sa chaumière dans le palais de
son souverain réserva ses sabots.
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Ici c'est une _Magdeleine_ du même artiste; là, c'est une esquisse
ou de Vien ou de Machy; car je donnai aussi dans les esquisses. Et
ce fut ainsi que le réduit édifiant du philosophe se transforma dans
le cabinet scandaleux du publicain. J'insulte aussi à la misère
nationale.
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L'intervalle qui restait entre la tablette de ce bureau et la
_Tempête_ de Vernet, qui est au-dessus, faisait un vide désagréable
à l'oeil. Ce vide fut rempli par une pendule; et quelle pendule
encore! une pendule à la Geoffrin, une pendule où l'or contraste
avec le bronze.

Il y avait un angle vacant à côté de ma fenêtre. Cet angle demandait
un secrétaire, qu'il obtint.

Autre vide déplaisant entre la tablette du secrétaire et la belle
tête de Rubens, il fut rempli par deux La Grenée.
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