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sur 350 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Xavier Barthoux pensait avoir trouvé son équilibre avec sa femme, son fils et sa maison de campagne en Ardèche, soigneusement remise en état au prix de multiples week-ends de bricolage. Mais un jour il découvre une petite fissure sur la façade de son havre ardéchois.
Une fissure qui va révéler un mal-être lancinant.

Dans sa cinquantaine, Xavier est un survivant. Son couple ronronne, sa femme s'est entichée d'un chien-chien qui traîne dans leurs pattes, son fils étudiant l'ignore, mais réclame toujours plus de subsides. Son employeur est une entreprise de nains de jardin qui périclite.
La société qui l'avait embauché il a des décennies est passée sous le contrôle de capitaux américains, la production en France n'est plus qu'un lointain souvenir, tout est désormais fabriqué au rabais en Chine et il ne reste qu'un unique commercial : Xavier.

Xavier se focalise sur cette fissure, insupportable affront à la perfection de son paradis. A se concentrer sur sa terrasse, il finit même par entendre les commentaires du nain de jardin n°8 qu'il a déposé dans son jardin. Un dialogue inaudible aux autres s'engage entre la statue de céramique et son « copain » Xavier. N°8 lui prodigue des conseils et l'engage à prêter attention aux signes.

Xavier dès lors enchaîne une série de décisions radicales, qui vont bouleverser sa vie et l'emmener au bout du monde, dans les îles Chatham.

Didierlaurent offre au lecteur un conte moderne, assez sombre, mais rempli de remarques humoristiques et de constats objectifs sur notre époque. le tout est porté par une écriture remarquable ; chaque phrase se détache, fouillée, brillante, mais sans vocabulaire abscons.
L'histoire peut paraître au premier abord un peu absurde, fantasque, mais elle est surtout l'occasion de dresser un tableau des écueils de la vie et de l'envie parfois de tout recommencer, quitte à rechercher un idéal opposé.
Quelques descriptions ironiques, des dialogues savoureux entre la céramique au vocabulaire cru et le vrp en nains de jardin, et pas mal d'humour noir, portent le récit. Une belle réussite, qui peut toutefois désarçonner certains lecteurs.
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Ascenseur émotionnel d'une lecture ….

* Après 60 pages : il me semble que ça démarre lentement. C'est moins bien que « le liseur du 6h27 ». ça m'a l'air moins déjanté, le cadre de l'histoire me plaît moins. Il faut dire que la vie rangée d'un petit représentant de commerce, ça ne fait pas spécialement rêver.

* Après 100 pages : Aaaah c'est pas mal ! le représentant de commerce est en plein pétage de plomb et converse avec son nain de jardin qu'il est seul à attendre. D'ailleurs, il a de bons mots ce nain de jardin ! Après quelques sourires, j'éclate franchement de rire sur un passage particulièrement cynique (désolée, c'est mal mais j'aime bien !).

* Après la dernière page : Mais c'est génial ! J'ai adoré !! Oui, c'est une histoire invraisemblable saupoudrée d'un zeste de fantastique mais j'ai choisi d'y croire et de suivre la fissure. Arrivée à destination, je suis définitivement conquise par Jean-Paul Didierlaurent et ses contes philosophiques improbables, ses personnages atypiques, son écriture enlevée et métaphorique à souhait.

J'ai vraiment passé un bon dimanche en compagnie de ce roman drôle, cynique, intelligent et bien plus profond qu'il n'y paraît au premier abord. Ah ! J'en aurais bien repris quelques pages, moi !

Alors, vous aussi, si vous voulez comprendre ce que cache la fissure, écoutez le nain de jardin : « les signes, copain, il faut suivre les signes ».




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Franchement, Jean-Paul Didierlaurent m'a régalé une nouvelle fois avec La fissure ! J'avais beaucoup aimé le liseur du 6h 27 et je n'ai pas du tout été déçu par cette seconde lecture.
Le côté social avec cette entreprise délocalisée en Chine et qui commercialise des nains de jardin, ce couple qui se débat pour ne pas sombrer dans la routine et enfin, cette fissure qui va causer un énorme bouleversement dans la vie de Xavier Barthoux, je me suis régalé !
Jean-Paul Didierlaurent a beaucoup d'humour. Il écrit bien et n'hésite pas à nous emmener de l'autre côté de notre hémisphère, élargissant avec bonheur et originalité nos horizons.
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Si j'ai eu envie de lire La Fissure, de Jean-Paul Didierlaurent, c'est avant tout parce que j'avais été conquise par son premier roman : le liseur du 6h 27. Et là, j'ai à nouveau été séduite.

Xavier Barthoux est représentant dans une entreprise de nains de jardins, la Société Ceramix, ex-maison Frachon, fondée en 1929, et rachetée par une holding américaine. Toute la production est à présent délocalisée en Chine. « Seule la peinture des bonnets, des barbes, des cheveux et de quelques rares accessoires se faisait encore sur le site de Clermont. Cette finesse stratégique permettait à Ceramix d'apposer au cul des statuettes la prestigieuse inscription : Sorti des ateliers Frachon. »
Cette usine qui avait employé au plus fort de son activité, jusqu'à soixante-dix ouvriers, n'en compte plus que quatre : le patron, un chef d'atelier qui fait surtout office de manutentionnaire, une coloriste et Xavier Barthoux.
Ce dernier partage sa vie entre la tournée de ses clients, son épouse Angèle, sa chienne Bella et sa résidence secondaire des Cévennes.
Cette existence bien rangée va être totalement bouleversée. Par un matin ensoleillé, alors qu'il prend son petit-déjeuner sur la terrasse de sa maison de campagne, il lève la tête pour contempler le mur qui lui fait face et aperçoit, juste à l'endroit où la vigne plus clairsemée laisse entrevoir une partie du mur à nu : une fissure…
Obsédé par cette fissure, il va tout tenter pour la réparer. En fait, c'est tout son univers qui se lézarde. Il lui faut trouver des réponses et si les réponses se trouvent à l'autre bout du la planète, sur les îles Chatham, qu'importe, il est prêt à y aller.
Jean-Paul Didierlaurent m'a captivée dès les première lignes et m'a tenue en haleine jusqu'au dénouement final que je n'avais pas du tout anticipé.

L'humour décapant et omniprésent servant souvent à cacher le désespoir, une écriture fine et vive, la verve des personnages, le flirt avec le fantastique - l'auteur n'hésite pas à donner voix à un nain de jardin puis à une sculpture maori - le personnage central très touchant et que chacun d'entre nous pourrait bien être ou devenir font de la Fissure un roman pétillant, philosophique, percutant qui permet de s'interroger et de rêver entre réalité et fiction : une réflexion sur la vie.
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Top! Un peu déjanté... mais avec des réflexions tellement justes.
Toute la vie du personnage principal va changer... suite à la découverte d'une fissure sur le mur de sa maison secondaire. de là, et de ses discussions avec son nain de jardin (si, si..), va partir l'explosion de sa vie... et sa découverte de lui-même, au verso du monde s'il le faut.
Alors, oui, ce n'est pas rationnel... mais, sans se l'avouer, on doit être plusieurs à avoir envie d'oser, comme le héros.
Et cela fait tellement de bien de lire des choses simples et belles, tendres et drôles, émouvantes et contradictoires.
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Xavier Barthoux mène une vie tranquille et bien réglée entre son épouse, son chien et sa résidence secondaire dans les Cévennes qu'il vient de terminer de payer. La découverte d'une fissure sur la façade de cette maison bouleverse l'équilibre familial.
Voici un drôle de livre mais aussi un livre drôle mais aussi léger. Une histoire savoureuse pour une lecture délicieuse.
J'ai particulièrement apprécie les dialogue de ce livre. Dialogue "entre copain", enfin ça vous le comprendrez en lisant ce sympathique roman. Et je vous assure que ce sera un très bon moment de lecture. Un moment un peu suspendu hors du temps.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Xavier Barthoux est représentant en nains de jardins et autres babioles disneylandisées, qu'il continue inlassablement de proposer à des clients de moins en moins intéressés et au prix de substantiels rabais. Sa vie se partage entre travail et vie de famille, l'achat d'une résidence secondaire devenant le piment d'une tranquillité vite devenue envahissante. Celle-ci va brusquement se lézarder, et le roman déraper vers le fantastique, lorsqu'apparaît dans le mur de façade de la maison de campagne tant choyée une fissure. La fissure va s'agrandir et finira par envoyer notre commis-voyageur aux antipodes, en compagnie de son nain de jardin favori avec lequel il s'entretient régulièrement pour se donner du courage. Dans ce roman, déjanté à souhait, Jean-Paul Didierlaurent a mis tout son talent, révélé par "Le liseur du 6h27", pour nous divertir tout en nous donnant une belle leçon d'humanité. À déguster sans modération, de sept à soixante-dix-sept ans (salut Hergé !) et bien au-delà bien entendu…
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Est-ce un roman, une fable, une balade, un conte ?
En tout cas, cet ouvrage vous fait voyager, rêver, rire....
Sans divulgâcher l'histoire (merci cousin Québécois d'avoir francisé "spoiler"), c'est le dernier représentant de commerce d'une fabrique de nains de jardin, avec une vie bien pépère dans le train-train du quotidien, jusqu'à ce qu'il découvre une fissure dans le mur de sa maison de campagne.
Pour la suite, laissez vous embarquer par l'écriture de l'auteur (la poésie du conteur ?)
Vous en sortirez avec le sourire aux lèvres (allusion réservée à ceux qui l'ont lu) mais surtout avec un moral regonflé et une bouffée de bien-être.
Bonne lecture ;-)
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Dans un premier temps, je remercie une fois de plus Agnès Chalnot pour ce service presse ainsi que la maison d'édition « Au Diable Vauvert ». Je tiens d'ailleurs à dire que j'ai beaucoup aimé la mise en page (notamment les numéros de page sur le côté) et la couverture en relief de ce roman ! Un livre qui de prime abord donne donc déjà envie 🙂

Venons-en maintenant à l'histoire. On suit Xavier Barthoux commercial investi menant une vie tranquille et proprette avec sa femme entre son appartement principal et sa résidence secondaire. Une vie à l'apparence douce et emplie de bonheur simple, pourtant un week-end tout bascule. Au réveil, Xavier s'apprête à boire son café matinal quand son regard s'arrête sur une fissure parcourant le mur de sa maison. Cette micro fissure est le point de départ d'un bouleversement, que dis-je, d'une réécriture totale de sa vie… qui l'entraîne à l'autre bout du monde !

Je me suis régalée avec cette histoire loufoque et entraînante ! Au programme : de l'humour, de la féerie, de l'aventure mais aussi de la remise en question et une profonde réflexion sur le hasard et la synchronicité. Une histoire parfois à dormir debout, mais une histoire tellement bonne que l'on tourne les pages sans vouloir s'arrêter. En clair, un super moment de lecture que je conseille à tous !

Pour approfondir un peu l'analyse, je ne pense pas me tromper en mettant en avant la vision sartrienne de l'homme. Ne serait-ce que par le titre : « La fissure » qui renvoie sensiblement au néant sartrien renfermant notre liberté, entre le « je suis » et le « je pourrai être » traduisant un dédale de possibilité nous permettant de nous réinventer. Puis ensuite avec l'histoire, puisque c'est précisément là où l'auteur entraîne son héros, la réinvention de lui-même. Il me parait donc évident que l'influence du philosophe et de l'existentialisme est présente sous cette jolie plume. de plus, une deuxième idée est venue me titiller au vue du côté loufoque de l'histoire (oui ! oui ! Ici, les nains de jardin parlent !!!) la fissure comme décompensation psychique… Alors, est-ce de la folie sauce sartrienne ou simplement un ras le bol qui anime notre héros, Mr Didierlaurent ?! Quoi qu'il en soit, je vous félicite et vous remercie pour ce chouette roman !
Lien : https://leslecturesdeninablo..
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Ce troisième roman de Jean-Paul Didierlaurent est à la hauteur de ses précédents ouvrages ; comment tout un monde peut-il basculer à la vue d'une fissure ? Mais cette fissure, partie émergée de l'iceberg, recèle une signification bien plus profonde aux yeux de Xavier, narrateur qui décide d'ajouter un peu de piment à son existence.

Aussi surprenant que bouleversant, le roman prend le lecteur en haleine : jusqu'où l'impossible se matérialisera ? Entre un nain de jardin loufoque dont la langue se délie, une voisine espiègle et un ménage dont la dernière flamme faiblit, la folie s'empare de cette histoire rocambolesque pour nous offrir un condensé d'évasion.
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