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EAN : 978B001CB5Y1G
A. Lemerre (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
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Les Amants

LES NUAGES


COUCHÉ sur le dos, dans le vert gazon,
Je me baigne d'ombre et de quiétude.
Mes yeux ont enfin perdu l'habitude
Du spectacle humain qui clôt la prison
Du vieil horizon.

Là-bas, sur mon front passent les nuages.
Qu'ils sont beaux, mon âme ! et qu'ils sont légers,
Ces lointains amis des calmes bergers !
S'en vont-ils portant de divins messages,
Ces blancs messagers ?

Comme ils glissent vite ! — Et je pense aux femmes
Dont la vague image en nous flotte et fuit.
Le vent amoureux qui de près les suit
Disperse ou confond leurs fluides trames ;
On dirait des âmes !

Rassemblant l'essor des désirs épars,
Ivre du céleste et dernier voyage,
À quelque âme errante unie au passage,
Mon âme ! là-haut, tu me fuis, tu pars
Comme un blanc nuage !

p.115-116
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Poèmes et poésies

L’Œil


Sous l'épais treillis des feuilles tremblantes,
Au plus noir du bois la lune descend ;
Et des troncs moussus aux cimes des plantes,
Son regard fluide et phosphorescent
Fait trembler aux bords des corolles closes
     Les larmes des choses.

Lorsque l'homme oublie au fond du sommeil,
La vie éternelle est dans les bois sombres ;
Dans les taillis veufs du brûlant soleil
Sous la lune encor palpitent leurs ombres,
Et jamais leur âme, au bout d'un effort,
     Jamais ne s'endort !

Le clair de la lune en vivantes gerbes
Sur les hauts gazons filtre des massifs.
Et les fronts penchés, les pieds dans les herbes,
Les filles des eaux, par essaims pensifs,
Sous les saules blancs en rond sont assises,
     Formes indécises.

La lune arrondit son disque lointain
Sur le bois vêtu d'un brouillard magique
Et dans une eau blême aux reflets d'étain ;
Et ce vieil étang, miroir nostalgique,
Semble ton grand œil, ô nature ! Hélas !
     Semble un grand œil las.

p.55-56
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Poèmes et poésies

L’Image


La Terre dans le ciel promène
Sa face où vit l'humanité.
La Terre va ; la vie humaine
Ronge son crâne tourmenté.

Les hommes courent à leurs quêtes
Sur la Terre, ardents et pressés ;
Comme aux vieux masques des coquettes
S'obstinent les anciens pensers.

La Terre est vieille et décrépite,
Et rêve encor, spectre blafard ;
La Terre croit qu'un cœur palpite
Entre ses os couverts de fard.

Chaque jour, de son front par masse
Tombent son plâtre et ses cheveux.
La vie imbécile grimace,
S'enivrant des plus doux aveux.

Et quand revient le crépuscule
Traînant la nuit, parfait miroir,
Jamais sous l'horreur ne recule
La Terre qui ne veut pas voir !

— Le Temps d'un bras robuste enserre
Ta carcasse, et la fait craquer !
Regarde enfin d'un œil sincère
Là-haut ton corps se décalquer !

C'est trop longtemps te rendre hommage
Sous ton reflet morne et hideux.
Reconnais-toi dans ton image ;
Confrontez-vous toutes les deux :

O Terre lasse ! ô Lune inerte !
Foyer mourant ! Cendre des morts !
Toi, que partout l'espoir déserte !
Toi, qui n'as plus même un remords !

p.17-18
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Les Amants

HYMNE À UNE JEUNE FILLE


COMME un reflet clair, comme un écho frais,
Comme un chaste encens du jardin des anges,
Parmi nos ennuis, nos laideurs, nos fanges,
Offre, ô jeune fille encor sans secrets !
Tes yeux transparents, ton rire suave,
Ton âme légère, à la fois chassant
Tout, regret, tristesse et souci pesant !
Ton regard contient l'eau pure qui lave,
Ta voix est un chant plus mélodieux,
Ta candeur fait croire à celle des Dieux !
O clarté lointaine ! ô chanson ravie !
O fleur d'innocence ! écloses en nous,
Répandez parfums, joie, éclat sur tous,
Dispersez remords, lassitude, envie !
Vous êtes l'étoile à notre secours,
L'extase égrenée en nos cœurs paisibles,
Le baume divin des pleurs invisibles !
Réveillez en nous, dans l'ombre des jours,
Comme un chaste espoir d'un ciel sans colère,
Comme un frais appel, comme une aube claire !

p.107-108
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Les amants

Saisons brouillées


Quand naissent les fleurs au chant des oiseaux
Ton étrange voix gravement résonne,
Et comme aux échos des forêts d'automne
Un pressentiment court jusqu'en mes os.

Quand l'or des moissons mûrit sous la flamme,
Ton lointain sourire à peine tracé
Me pénètre ainsi qu'un brouillard glacé.
L'hiver boréal envahit mon âme.

Quand saignent au soir les bois dépouillés,
L'odeur de ta main laisse dans la mienne
L'odeur des printemps d'une étoile ancienne,
Et je sombre au fond d'espoirs oubliés.

Es-tu donc un monde au rebours du nôtre
Changeant et mortel, où je vis aussi ?
Soumis à lui seul, insensible ici,
Si je meurs dans l'un, survivrai-je en l'autre ?

Je regarderai dans tes yeux ouverts
Quand viendront le froid, la neige et la pluie.
La perdrai-je encor, mon âme éblouie,
Dans tes yeux brûlants comme les déserts ?

p.81-82
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Video de Léon Dierx (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Léon Dierx
Un extrait de l’émission « Heures de culture française » diffusée le 12 juin 1962 sur France III Nationale. Intervenant : Gabriel Reuillard.
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