Joaquim Legarret est clerc chez un notaire rennais.
Il est envoyé à Locronan pour régler une succession.
Mais très vite, négligeant sa tâche, il va se passionner jusqu'à l'obsession pour les légendes autour de la mort et de son ouvrier : l'Ankou.
Le livre de Dieter, est donc le récit à la première personne de cette quête que va mener le jeune homme.
On ignore en quelle année se déroule l'histoire, quelques indices, le "chemin de fer", les voitures à cheval, nous laissent supposer que l'action se situe aux début du siècle dernier.
Joaquim rencontre des personnages parfois inquiétants, qui lui content des légendes locales de la Bretagne rurale, qui balance entre piété catholique et survivance païennes Celtes.
Ces légendes, forment des parenthèses dans le récit principal.
Quant aux illustrations de Heurteau, lavis à base de gris, de bleus sombres, d'ocre et de sépia, elles servent très bien le texte.
L'album de Dieter, est un bon moment de lecture, qui peut être une introduction au monde légendaire breton.
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Alors que j'ai toujours apprécié les légendes, j'avoue avoir une connaissance assez vague des légendes bretonnes. du coup, ce cadeau de Noël surprise était particulièrement bien choisi, et je remercie chaleureusement celui qui me l'a offert !
Nous découvrons ici le journal intime de Joachim Legarret, clerc de notaire, qui se rend au coeur de la Bretagne pour y régler une affaire de succession. Les divers personnages qu'il va croiser au cours de son périple vont lui conter des légendes ayant toutes pour sujet la mort, et en particulier son servant, l'Ankou. Joaquim va peu à peu ressentir une véritable fascination pour ce personnage, au point de partir à sa recherche.
Je pensais au départ qu'il s'agissait d'une BD, mais il s'agit en fait d'un livre illustré. du coup, les dessins et le texte s'entremêlent de façon harmonieuse, rendant les pages de ce livre très agréable a regarder et à feuilleter, aidé par le papier mat un peu rugueux. de plus, de petits encarts qui dévoilent certaines superstitions bretonnes sont disséminés au fil des pages, ce qui incite encore plus au feuilletage.
Pour ne rien gâcher, l'histoire qui accompagne les illustrations est très plaisante à suivre. Elle alterne entre le journal de Joachim à proprement parler, qui nous entraîne sur les traces de l'Ankou, et les passages où il retranscrit les légendes qui lui sont contées, et qui elles aussi se rapprochent progressivement de l'Ankou.
J'ai beaucoup aimé les légendes, qui nous plongent rapidement dans une atmosphère mystérieuse et possèdent une chute bien souvent inattendue. L'histoire de Joachim est en revanche un peu plus classique, dans la mesure où l'on devine assez vite comment elle va se terminer. Cependant, la qualité de l'écriture nous plonge avec délice dans une ambiance brumeuse et mystérieuse, et on apprécie d'être emporté dans l'histoire même si la fin n'est pas vraiment surprenante.
Bref, c'est un très bel ouvrage, à l'édition soignée, et j'ai beaucoup apprécié cette lecture, à laquelle on repense une fois le livre refermé. En effet, si on ne peut pas dire que ce livre fasse peur, certaines légendes reviennent facilement en mémoire quand on se retrouve seule, la nuit sur une route déserte de campagne... Mais bon, ce ne sont que des légendes, n'est-ce pas ?
Challenge Petits Plaisirs 2014-2015
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Cet ouvrage se présente comme le journal intime de Joaquim Legarret, clerc de notaire à Rennes. Les dates des événements qu'il raconte sont mentionnés mais pas l'année. Ce jeune homme, pour les besoins d'une succession, doit se rendre à Locronan, au coeur de la Bretagne. Il va rencontrer différents personnages, qui vont lui livrer des histoires, légendes bretonnes. Joaquim pense qu'elles ne servent qu'à effrayer les enfants durant les veillées. Mais petit à petit il va être très intéressé par ces légendes au point d'y croire fortement et de vouloir découvrir l'Ankou...
Un livre très agréable à lire, avec de belles illustrations. Parfait pour découvrir les légendes bretonnes autour de la mort et son "ouvrier", surnommé l'Ankou. L'ouvrage est parsemé de dictons bretons, croyances et recommandations aux étrangers. En voici quelques exemples :
"Quand on veut franchir un talus planté d'ajoncs, il faut bien veiller à faire du bruit afin d'avertir les âmes (Anaon) qui y sont cachées !"
"le soir de la Toussaint, veille de la fête des Morts, tout le monde sait que les défunts viennent visiter les vivants !"
"Si vous croisez sur les chemins du Yeun Elez un corbeau ou un lièvre qui, au lieu de fuir, semblent vous provoquer du regard, n'insistez pas ! Retournez rapidement d'où vous venez !".
Une belle immersion dans cette contrée où les légendes sont encore très présentes !
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On dit de l'Ankou qu'il est grand et très maigre.
ses cheveux sont longs et blancs et son visage et dissimulé par un large feutre.
Certains prétendent qu'il lui est arrivé d'afficher un sourire ironique et même qu'il aurait un ire sonore !
Ces gens là sont à coups sûr des fanfarons ou des imprudents, car peu sont en droit de prétendre l'avoir rencontré !
La faux qu'il tient n'est pas un outil ordinaire, car son tranchant est tourné dehors-ainsi l'Ankou exerce son œuvre , il la lance en avant !
On dit que l'Ankou est un squelette décharné, drapé d'un linceul. Sa tête pourrait tourner comme une girouette afin de mieux voir les âmes qu'il doit faucher.
Il peut ainsi embrasser l'espace qui l'entoure et jeter son dévolu sur ses victimes.
Anaon : l'âme qui, au moment du décès, quitte le corps et s'en va vers le ciel pour son jugement dernier. Quand la mort est violente, l'Anaon reste sur terre où elle aime à tourmenter les membres de sa famille ou ses ennemis ! Mon Dieu, comme ils sont crédules !
Certains situent la demeure de l'Ankou sur la presqu'île de Crozon, le pays de l'Ankou, comme on la surnomme. Certains pensent que sa demeure serait construite non loin de la pointe de Pen-Hir, là où la mer et la terre se rejoignent. Il aurait choisi cet endroit en raison de ses innombrables brisants et des ses à-pics vertigineux.
-Il semblerait que dans la région, on aime les histoires bien sombres, celles qui effraient les enfants !
-Croyez-vous que ce ne sont que des légendes ?