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sur 384 notes
François-Xavier Dillard est né à Paris en 1971. Après Fais-le pour maman (Fleuve Noir, 2014) et Austerlitz 10.5 (Belfond, 2016), Ne dis rien à papa, son quatrième roman, paru le 15 juin dernier aux éditions Belfond. Une fois encore, il s'agit d'un thriller psychologique à glacer les sangs, qui fait naviguer le lecteur dans les eaux troubles et la noirceur de l'âme humaine…
Entre vengeance, soupçons, paranoïa, ambiance macabre et meurtres sanglants, François-Xavier Dillard n'épargne rien à son lecteur. Dès les premières pages, celui-ci est confronté à l'horreur. Ces scènes « trash », souvent assaisonnées à grands traits d'hémoglobine, continuent d'ailleurs de ponctuer le récit jusqu'à un final pour le moins époustouflant… Mais cela vise surtout à compenser un manque d'originalité et une impression de « déjà lu » que les plus avertis ne pourront s'empêcher de déplorer !
Cela dit, on ne peut nier que Ne dis rien à papa est un récit passionnant, où les émotions et les sentiments de chacun entraînent le lecteur au-delà des apparences. Malheureusement (et ce malgré une construction labyrinthique destinée à nous perdre ou nous étourdir), on devine assez vite les tenants et les aboutissants de cette histoire qui n'a, finalement, rien de surprenant...
Même si Ne dis rien à papa ne se démarque pas de la production actuelle, force est d'admettre que le frisson annoncé est tout de même au rendez-vous ! À défaut d'une intrigue puissante, intense et violente, restent la curiosité malsaine et le plaisir coupable que procure la lecture de cet étrange drame familial. Ce n'est déjà pas si mal !
Lien : http://histoiredusoir.canalb..
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- Dans la famille des médecins, je voudrais le chirurgien plasticien.
- Désolé mais ... il est mort.
- Est-ce qu'alors tu aurais le généraliste ?
- Mort aussi.
- le pneumologue ?
- Mort.
- L'obstétricien ?
- Attends, je cherche ... Non plus, mais lui, il a juste disparu. Tu peux piocher.

Les temps sont durs pour les ex-étudiants en médecine de l'Université parisienne Denis Diderot. Une véritable épidémie les décime les uns après les autres. A grand renfort d'éviscérations, de tortures et d'os brisés, ils tombent comme des mouches à une allure inquiétante. Ils n'ont pas été choisis au hasard. Quel secret peut bien les relier ?
L'enquête, de la plus haute importance, est confiée au commissaire divisionnaire Dubois, qui essaiera de déterminer l'identité de ce tueur en série.
En interrogeant l'ex-femme de la première victime, il s'apercevra que certains de ces médecins ne faisaient pas l'unanimité dans leur entourage.
"C'était un type violent et malsain, qui n'avait aucun respect pour les autres, et encore moins pour les femmes."

- Dans la famille Thomas je voudrais ...
- Je te coupe tout de suite, tu ne risques pas d'avoir grand monde là non plus.
La famille Thomas vivait dans une ferme australienne, loin de tout, et élevait des moutons. Mais un jour, c'est le carnage. On retrouvera enterrés dans le jardin les corps de quasiment toute la famille : le père et les enfants, à l'exception d'un. Qui, malgré la balle qui lui a été tirée dans la tête, a réussi à se libérer de sa bâche et à gratter les quatre mètres de terre sous lesquels il avait été enseveli. Errant quatre jours durant dans la demeure familiale avant d'être retrouvé par les autorités.
"Il paraît que je suis un vrai miracle, que la balle a ricoché sans avoir causé de réels dommages."
"C'est elle, c'est maman qui a les a tous tués, c'est elle ... Elle a tiré sur moi !"

- Dans la famille Hutchinson, je voudrais la mère.
- Ah, on va pouvoir commencer à jouer. Tiens, la voilà.
Fanny Hutchinson est une femme notamment connue pour avoir publié deux livres sur les compositions florales.
Si vous voulez le dire avec des fleurs, c'est donc à elle qu'il faut s'adresser.
Si vous voulez le dire à papa en revanche, elle risque de mettre son veto.
"Nous n'avons pas besoin de raconter ça, ne dis rien à papa, lâche-t-elle."
- En parlant du père, aurais-tu également sa carte ?
Mickael est une célébrité également. Il est un peintre renommé et travaille d'ailleurs actuellement sur une toile commandée par le ministère de la Culture.
- Avec leurs jumeaux Victor et Arno, ça me fait une famille !
Les deux garçons, s'ils sont nés le même jour, ont des caractères diamétralement opposés.
"Comment des frères jumeaux peuvent-ils être si différents ?"
Arno est plutôt du genre timide et réservé tandis que Victor est davantage dans la provocation, voire la violence. Par exemple, il démembre les poupées de ses camarades de classe. Sa maman ne devrait peut-être pas lui raconter autant d'histoires qui font peur.
Une famille malgré tout normale en apparence, mais avec ses petits secrets quand même. Mickael et Fanny se sont rencontrés tardivement, et leur union tient en partie à une promesse que Mickael a faîte à son épouse.
"Je ne veux pas parler de mon passé, jamais. Tu dois m'accepter comme je suis et te tourner, si tu le veux, avec moi vers l'avenir."
Un lien avec l'absence d'affection prodiguée par la mère de Fanny ?
"Ma mère était une femme sans amour, froide, terrible."
"Une femme qui n'avait jamais su dire son amour à son enfant."
De nombreux chapitres leur seront consacrés, aux parents comme aux enfants, ainsi qu'à leur nouveau voisin, encore plus célèbre. Glenn est en effet un musicien classique extrêmement réputé.

Soixante-deux chapitres très courts alternent donc de petites séquences en multipliant les points de vue de tous ces protagonistes. Les médecins, les policiers, les jumeaux, les parents... Avec également de nombreux chapitres en italiques, qui nous plongent probablement dans le passé mais sans jamais nous donner de repères temporels et poussant le vice jusqu'à ne pas nous donner le sexe de certains personnages pour ne pas nous faciliter la tâche de la recomposition des évènements.
Des évènements qui ont lieu sur deux continents que séparent des dizaines de milliers de kilomètres, et qui vont bien sûr se rejoindre.

La construction rappelle le précédent roman solo de l'auteur, et forme une unité avec Fais-le pour maman. Il ne s'agit pas d'une suite, mais d'un nouveau roman où la famille, dans sa version la plus destructrice, est à l'honneur.
Il s'agit avant tout d'un thriller, assez violent d'ailleurs par moments, mais le livre n'est pas dénué de réflexions, souvent poussées à leur paroxysme.
Il est bien sûr question de l'éducation, de la transmission de génération en génération, du couple, des traumatismes, mais surtout :
- L'amour des parents pour leurs enfants est-il toujours inné, inconditionnel ? Peut-on comprendre ou excuser une mère qui ne ressentirait rien pour la chair de sa chair ?
- A l'inverse, l'amour d'un fils ou d'une fille pour sa mère est-il essentiel ? le besoin d'aimer et d'être aimé prime-t-il sur tout le reste ? Peut-on tout pardonner pour obtenir enfin l'amour parental ? La complicité, la tendresse, l'approbation des parents est-elle primordiale pour le bien-être de l'enfant ?

Malgré quelques fausses pistes et des repères un peu brouillés, on comprend très vite comment ces meurtres sont reliés, qui est réellement qui, et la façon dont les pièces de ce puzzle géographique, temporel et familial va s'emboîter. Ce qui n'empêche pas quelques surprises dans l'enchaînement des évènements et une fin, inéluctable pourtant, qui viendra surprendre et en particulier le twist final qui fait que le livre s'achève sur une très bonne note.
Le tout rédigé de façon à ce que les pages et les chapitres s'enchaînent facilement, parce qu'on est happé par le rythme imposé par François-Xavier Dillard et qu'on a besoin de savoir comment tout cela va se conclure.

Mon impression finale est donc approximativement la même que celle que m'avait laissé Fais-le pour maman. Ne dis rien à papa ne réserve pas énormément de rebondissements inattendus ( à part à la fin ) pour qui est coutumier du genre, et on ne peut pas tout à fait y croire tant cette succession de réactions et d'évènements paraît parfois improbable, ou tout au moins tirée par les cheveux. Pour autant, force m'est d'avouer que c'est un livre qui se lit avec beaucoup de plaisir, presque d'une seule traite, et qu'il remplit en tout cas haut la main sa fonction de pur divertissement.

Et comme il manque beaucoup trop de cartes pour jouer aux sept familles, je vais plutôt faire une belote.
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Que dire ??? Qu'on l'attendait avec impatience le nouveau F.X.Dillard, car après son précédent thriller "Fais le pour maman" (si vous ne l'avez pas encore lu, il est encore temps !), la barre était sacrément haute.
Loin d'être déçue, j'ai même été schotchée d'une telle dextérité dans la maîtrise de l'intrigue.
Un véritable puzzle dont les pièces viendraient s'imbriquer les unes aux autres de façon insidieuse et miraculeuse... mieux nous induire en erreur, afin de ménager le suspense, distiller ça et là quelques indices et nous plonger brutalement dans l'inconcevable, c'est juste remarquable !
Les premières lignes sont insoutenables, enterrée vivante, une personne tente le tout pour le tout pour sauver sa peau et un final non moins éblouissant.
Juste un mot, monsieur Dillard, vous êtes un génie de la manipulation mentale et votre plume addictive me laisse sous le choc.
Un grand bravo, un grand merci et un "vivement le prochain" !!!
Lien : http://maison-lacoste.fr/lu-..
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Attention Page-turner hautement addictif.

Le moins que l'on puisse dire c'est que François-Xavier Dillard vous plonge directement dans l'horreur.
Le premier chapitre commence sur une personne enterrée vivante, elle ne sait plus qui elle est ni où elle est, elle vit 4 jours parmi les cadavres de sa famille.
Ensuite, nous passons à Fanny, Mickael et leurs jumeaux Arno et Victor, Fanny est une fleuriste réputée de Paris et Mickael un peintre renommé.
La cinquantaine entamée ils règlent leur vie autour de leurs enfants maintenant que leurs affaires fonctionnent bien, ils peuvent se permettre de moins travailler.
On ouvre un autre chapitre sur le commissaire Dubois à l'enterrement de sa mère, il reçoit un SMS, un chirurgien plasticien qui opérait les stars a été assassiné avec un acharnement bestial dans son cabinet. Il est rejoint sur la scène du crime par son collègue Michaud.

François-Xavier Dillard délivre au gré de ses chapitres des pièces de puzzle qu'il vous faudra assembler pour comprendre comment toutes ces personnes peuvent être liées.
De Brisbane à Paris l'auteure vous plonge au coeur de l'horreur, vous incitant à toujours lire plus, on veut comprendre.

Les chapitres courts, mais denses en émotion donnent un rythme effréné au récit.

Que dire des personnages, ils sont tous très bien décrits dans leur psychologie, peu à peu on comprend toutes les implications, les relations.
Les secrets de famille inattendus, l'atrocité vient d'un des protagonistes auquel on ne peut pas penser au début, peut-on s'attacher à un monstre... oui, j'ai été prise d'empathie du moins j'ai tenté de comprendre les gestes, même si je ne l'explique et que c'est pour moi inenvisageable, inadmissible pour la maman que je suis. Je peux le comprendre sans l'accepter.

François-Xavier Dillard nous offre un Thriller psychologie, nous sommes plongés dans les syndromes post-traumatiques et tout le chaos, la misère, l'horreur, la noirceur qu'il peut en découler s'il n'est pas soigné mais gardé secret.
Il raconte l'amour maternel, mais dans ce qui a de plus noir.

Il aborde aussi le thème de la gémellité avec Arno et Victor, j'ai aimé la relation de ces enfants même si ce n'est pas dans le sens que vous pensez.

Je ne peux rien révéler, il faut absolument que vous le découvriez vous-même.

Si le début avait débuté sur les chapeaux de roue la fin n'a rien à lui envier, les 30 derniers pages nous plongent dans l'horreur, la peur, l'angoisse.
Et cet épilogue : nickel, un beau twist que je n'ai pas vu arriver.
Lien : http://luciebook.blogspot.be..
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Les histoires de famille peuvent être diablement compliquées. François-Xavier Dillard nous prouve, avec Ne dis rien à papa, qu'elles peuvent tomber dans le tragique absolu. Il faut se méfier des bonheurs de façade…

Dans son diptyque « maman / papa », précisons que ce nouveau roman n'est pas une suite de Fais-le pour maman (Prix des nouvelles voix du polar). Il prolonge cependant des thématiques en lien avec les relations familiales, de couple ou de parents-enfants.

Les secrets inavouables détruisent une famille à petit feu. Les mensonges plombent un couple. Ou quand les remugles du passé viennent empuantir le présent. Odeur de mort…

Ne dis rien à papa est un récit très noir, bien loin des photos de famille aux couleurs diaprées. A l'image de la scène d'introduction très… terreuse, l'écrivain nous plonge sans ménagement dans l'horreur. Attendez-vous à ressentir cette horreur dans chacune de vos fibres.

Par rapport à son homologue du même éditeur Belfond, Barbara Abel, le traitement de thématiques communes est différent. François-Xavier Dillard est davantage dans l'ambiance polar (à l'image de ses personnages de flics, qui sont parties intégrantes de l'histoire).

Avec ce genre de sujet, il faut savoir imprimer sa patte pour ne pas reproduire des schémas déjà usés jusqu'à la corde. La construction du roman lui permet de sortir habillement du lot. Une architecture labyrinthique qui à l'intelligence de perturber les sens du lecteur sans pour autant le perdre en chemin. Une narration aux couches multiples, à coup de chapitres rythmés et courts, qui rend l'ambiance très vite pesante. Et une atmosphère qui en devient petit à petit terrifiante.

Le trait est parfois un peu grossi, mais c'est aussi une manière de rendre l'ambiance encore plus folle et surprenante. Surtout que l'auteur aime jouer avec la psychologie de ses personnages.

Avec Ne dis rien à papa, François-Xavier Dillard propose une plongée prenante dans un quotidien qui masque l'horreur provoquée par les stigmates du passé. Il le fait avec un vrai sens de l'intrigue et une écriture efficace qui rend ce thriller difficile à poser.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Tout commence avec une victime, enterrée vivante, qui va vivre 4 jours ainsi que 4 nuits, de cauchemars et de souffrances physiques et psychologiques innommables à l'écart de toute civilisation dans une ferme de Brisbane...
Puis, il y a Fanny qui vit sur un autre continent avec son mari et ses jumeaux qui malgré leur parfaite ressemblance physique sont diamétralement opposés de par leurs tempéraments....
Et enfin, il y a ce nouveau voisin à qui Fanny veut montrer le portrait de la famille idyllique sauf que le secret de cette famille est pour le moins... terrifiant.

Mon avis:
Après le succès de " Fais le pour maman" nous retrouvons une fois de plus la plume de François-Xavier Dillard dans un angoissant et terrifiant thriller, où manipulations familiales et rebondissements inattendus vous entraîneront dans une lecture stressante, mais addictive, enivrante et surtout effrayante. Les rebondissements s'enchaînent à la perfection dans ce roman qui va devenir votre prochain page turner.
Un final à vous couper le souffle clôturera cette histoire noire et flippante à souhait!

Vous aimez les histoires de famille?? Les secrets complètement fous?
Les fins où l'on se dit " wwahhh!!! J'en veux encore!!" ??
Alors foncez, cher(e)s mordu(e)s, foncez !
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