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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
AH les dames du Faubourg quelle histoire… On pourrait s’imaginer un truc avec des putes mais non même pas, ce roman parle de mon premier métier : Ébéniste…

Fin de troisième me voilà aiguillé dans le grand bain des branleurs, décision "enculement" justifiée par une moyenne chaotique en maths, pourtant en français et en histoire je cartonnais tranquilou une main dans le dos sans problème, je dissertais sur le papier d’une manière naturelle, mais ça ne suffisait pas pour accéder au Graal de l’ennui d’un cursus général… avec le recul qui depuis quelques années a pris un peu sagesse dans le bide, j’accuse ma professeur de l’époque d’être responsable de ma moyenne justifiant son incompétence en m’invitant à 16 piges de décider de mon avenir qui s’annonçait aussi bandant qu’un CAP/BEP compta qui me pendait au bout du gland… et pourtant je n’ai pas de regret…

J’avais donc le choix entre un apprentissage, et un lycée professionnel, j’ai choisi les tunes, mes géniteurs égoïstes des dieux, me filait à bouffer et le logis (merci maman), mais pas vraiment de quoi m’acheter une décence sociale me permettant de fanfaronner auprès de la gente féminine avec des airs max et un jogging Lacoste, casquette au vent… « Sa mère la pute »

« Laisse pas trainer ton fils
Si tu ne veux pas qu'il glisse
Qu'il te ramène du vice » (Ah NTM)

Pas vraiment emballé pour renter dans le compagnonnage en réalisant le tour de France, la faute à :

« Tu ne tripoteras pas beaucoup de meufs si tu viens chez nous... »

J’ai donc préféré trouver un patron à 200 m de chez moi, un ébéniste de petit nom qui bossait artisanalement dans un garage transformé en caverne à bois, restauration, fabrication, verni, ce jeune patron enculé de part son âge m’engagea en tant que grouillot, trier les vis tu feras, me regarder tu te passionneras, mais jamais rien je ne t’apprendras : 3 ans à poncer des kilomètres de moulures, à vider les sacs à copeaux, à couper le petit bois, à égrainer des m² de panneaux, à raboter des centaines de pièces de bois, puis à débiter, scier, assembler, coller, j’étais à la bourre dans mes compétences mais motivé malgré les nombreuses taches ingrates qui m’étaient attribuées…

J’allais une fois par semaine au CfA « La bonne graine » boulevard Voltaire, à deux pas du Faubourg fief ô combien réputé de tous les ébénistes et Antiquaires de Paris, une mine d’or pour des adolescents passionnés comme mes potes et moi… On nous apprenait à dessiner, à peindre, on étudiait l’histoire de l’art, la technologie, on travaillait le bois à l’ancienne : ciseaux bien affûtés, rabot qui coupe, bédane pour les mortaises, scie à araser, le geste sur… mais sans talent je murissais dans une voie ou je ne brillais pas avec des mains en or, mais par une motivation qui comblait ma gaucherie… je n’avais pas le choix, la persévérance fut ma planche de salut…

Trois ans d’apprentissage à sentir le bois, le tanin, allumer le poêle le matin, couper le petit bois, à prendre mon pied dans un métier qui me passionnait tous les jours un peu plus…

Le diplôme en poche et me voilà en Cap dessin, pas trop mauvais pour continuer, mais trop mauvais pour passer en brevet des métiers d’art, changement de patron plus menuisier d’ailleurs que Ébéniste, mais dans les même conditions de travail c'est-à-dire à l’artisanal : le poêle à bois, le froid, du verni plein le nez, la clope au bec, mais quelle ambiance, deux ans de pure éclate en chantier avec ses baguettes et sa rosette du midi…

Et puis après moult réflexions, je décide de me réorienter en menuiserie, dans un CFA réputé du 15ème , avec entretien de motivation, évincement de glandeurs et recrutement sur le volet… me voilà reparti à zéro avec un CAP/BEP menuisier histoire de rattraper mes lacunes dans ce métier un peu différent…

Et enfin un Brevet professionnel d’agencement qui me vaudra après 7 années d’apprentissage une place dans un bureau d’étude certes moins passionnant, mais climatisé, et triplement mieux payé… c’était une « ébène » que je n’ai pas boudé pour le bien d’un statut social que j’aspirais depuis qu’une prof de maths m’avait invité à prendre mes lacunes pour filer dans l’oubli d’une voie boudée encore aujourd’hui par les énarques vieillissant de notre pays…

Et Je n’ai jamais connu le chômage…

Un livre qui m’a rappelé pourquoi j’ai aimé ce métier…

A plus les copains
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Le quartier du faubourg Saint Antoine est aujourd'hui encore le quartier des meubles, c'est la longue histoire de ce quartier, de ses ouvriers et de l'abbaye qui s'y trouvait que nous raconte ce roman.

Sous la protection de l'abbaye et de son abbesse, les ouvriers du bois de Saint Antoine ont pu obtenir les droits d'ouvriers libres, leur permettant de travailler et innover en dépit des jurandes, sorte d'autorité qui régissait les différents corps de métiers.

On découvre Saint Antoine avec l'arrivée de Jean Cottion, ouvrier du bois ayant terminé son tour de France. Croisant les abbesses, les ébénistes, les rois ,c'est une longue période qui part de LouisXI pour se terminer à la révolution qui nous est racontée.

Si, indéniablement, j'y ai appris énormément sur ce quartier que je connais un peu et sur l'évolution des meubles à laquelle je n'avais jamais pensée, la redondance des situations de générations en générations est un peu lassante. Tout est un peu trop huilé, les amours toujours heureuses, les bons ouvriers de la famille succédant aux excellents, pas de conflits entre ouvriers du bois, pas de femme jetée en pâture malgré quelques incartades . C'est sans doute inhérent au genre, que j'apprécie en général, mais là, soit que je me sois lassée de ce genre, soit que les répétitions soient trop voyantes, je suis moyennement réjouie de ma lecture.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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C'est plus un livre ethnographique qu'un vrai roman, l'histoire de la famille à travers les siècles n'étant que le prétexte à raconter l'histoire de la fabrication des meubles et son évolution. C'est très fluide, facile à lire et instructif, comme tous les romans de l'auteur.
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Avec Jean Diwo, il y a toujours un pan d'histoire à découvrir ou à réviser et loin de moi l'idée de m'en plaindre. J'ai aimé me replonger dans les origines du quartier Saint-Paul et situer les rapports des artisans de ce quartier avec les grandes figures de l'Histoire de France: la famille royale, le clergé, les grands penseurs et les inventeurs, voire les aventuriers tel Pilâtre de Rozier dont j'avais oublié le rôle. Malheureusement tout ce fond historique, bien documenté ne suffit pas à faire un bon roman. On passe allègrement d'une génération à l'autre en quelques pages sans avoir eu le temps de s'attacher aux personnages et pour cause: leurs caractères sont à peine esquissés et d'ailleurs, à bien y penser, ils paraissent se cloner d'une génération à l'autre, ce qui les rend proprement insipides. L'auteur lui-même a dû prendre conscience de cette difficulté puisqu'il assortit son roman d'une table chronologique des événements à consulter au besoin. Les femmes tiennent un rôle qui me semble quelque peu anachronique. Non seulement sont-elles libres dans leur vie amoureuse et sexuelle et respectées par les hommes, mais encore n'ont-elles pas à subir les grossesses à répétition, ni le fléau de la mortalité infantile (sans parler de leur propre mort en couches) ... Les dialogues qui semblent construits à l'intention du lecteur — pour qu'il comprenne bien le contexte politique et sociologique — sont eux aussi tout à fait improbables. Bref, j'ai eu bien du mal à finir ce livre qui me tombait régulièrement des mains et je doute poursuivre avec les épisodes suivants, du moins dans l'immédiat. Et pourtant, la période suivante s'annonce riche en rebondissements puisque ce premier tome s'achève le 13 juillet 1789! Si j'y reviens un jour il y a fort à parier que j'aurai alors oublié qui était cette jeune femme que j'ai quittée enceinte à la veille de la prise de la Bastille.
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