À l'aube

Philippe Djian m'a drôlement déçue avec son dernier roman, "A l'aube". Autant l'intrigue de départ était prometteuse; une jeune femme revient vivre auprès de son frère, autiste, après la disparition brutale de leurs parents, autant la manière dont se fait la narration est confuse. Les personnages se parlent sans qu'il y ait la typographie du dialogue et c'est donc au lecteur de deviner qui parle et à quel moment tout au long du récit. de plus, il y a pas mal de retours en arrière; ce qui complexifie bien la compréhension de l'histoire!!!
Heureusement, il y a le "style Djian", inimitable, et un côté obscur de la force littéraire qui fait que j'ai voulu tout de même lire ce livre jusqu'au bout, malgré une ambiance bien glauque!!!
Mais j'espère que le prochain sera plus abouti...

Ce roman a beaucoup de qualités, à commencer bien sur par le style Djian, épuré, percutant, mystérieux avec sa pauvreté en ponctuation et ses sauts dans le temps.
En ce qui concerne l'intrigue, c'est autre chose. Bien développée, palpitante en milieu de roman, je voyais déjà quelques issues se profiler. Pas celle écrite, clotûre radicale après une légère stagnation, à croire (mais je ne peux m'y résoudre...) que l'auteur cherchait le moyen de boucler l'ouvrage, et dont la portée philosophique ne me plait absolument pas.

Je n'ai pas réussi à trouver de l'intérêt à ce roman, à ons intrigue. Il m'a paru artificiel. Beaucoup de vérités toute faites sur les femmes, de gros mots convenus, de violence gratuite. En tout cas, je n'ai pas adhéré, pas accroché. Quant à l'écriture, le choix par exemple de supprimer toute ponctuation énonciative (guillemets, tirets dialogiques) m'a paru très artificiel : le roman n'est absolument pas un roman de voix donc ce choix non seulement ne se justifie pas, mais en outre complique la compréhension des dialogues. Idem, les subjonctifs plus-que-parfait m'ont paru être des artifices d'écriture...

Livre plaisant même si l'absence de ponctuation peut être déroutante.
Parfois je me demandais quel personnage parlait.
La fin est très précipitée, Djian devait sans doute partir en voyage pour se débarrasser de ses personnages ainsi.