Love Song

C'est un bon Djian que ce Love Song. Peut-être pas le meilleur, mais l'audace thématique chère à l'auteur est toujours au rendez-vous. On vit à l'intérieur du personnage d'un chanteur quinquagénaire dont on découvre qu'il est un homme comme les autres. Qui aime, dont le couple se déchire, qui est trompé, qui est reconquis par son ex, qui souffre de ce que son manager le traite comme une chose, qui se bat, qui tue, qui ne tue pas (on est chez Djian, le meurtre est partie intégrante du romanesque), qui prend un enfant dans ses bras, qui souffre aussi. Mais qui combat, qui renaît, qui ressuscite, qui vit. Comme vous, comme moi, comme n'importe qui. Et toujours chez Djian, la fascination vient du fait que les personnages sont rendus anodins par une plume légère et ouverte à la fois. Un bon livre!

Un très bon livre, captivant qui se lit d'une traite. Pourtant, les cinquante premières pages trop similaires à Impardonnables laissaient à penser que Philippe Djian tournait en boucle.
Au fil des pages, le livre a pris toute sa consistance. le portrait psychologique du principal protagoniste interpelle le lecteur. Il se créé une interaction auteur lecteur qui fait que le lecteur finit par adhérer aux différents choix du personnage principal, et ce n'était pas gagné au début du livre.
Ce triangle amoureux immoral entraîne le lecteur sur différentes émotions. Certes, ce n'est pas un livre où tout est beau. Toutefois, un livre pas si noir qu'il n'y paraît.

J'ai toujours eu un grand intérêt, voir même une passion, pour les textes de Philippe Djian que Stephan Eicher a su si joliment mettre en musique... avec une interprétation si personnelle et intemporelle !
Enfin, il fallait bien oser un jour attaquer la lecture d'un roman de cet auteur...
C'est maintenant chose faite et je dois dire que la lecture fut particulièrement agréable malgré cet atmosphère sombre et rock n roll que je redoutais. Les personnages sont touchants et attachants, j'ai même eu de la peine à les quitter... Je conseille donc vivement cette lecture... et dès que j'en aurai l'occasion je lirai d'autres titres de cet auteur.

Début de lecture de « Love Song » passionnée avec l'écriture de Philippe Djian en continue, sans chapitre, juste un passage à la ligne de temps en temps.
Et puis j'ai eu tort d'allée voir « L'amour est un crime parfait », l'adaptation au cinéma par les frères Larrieu d'« Incidence » (roman de Djian de 2010) et je n'ai pas pu m'empêcher de confondre les deux histoires. Pour autant, le film est plus une histoire de revenants (Rachel et Walter) et de morts (Georges et Amanda) que de musicien mais l'univers « hors du commun » de l'auteur est là.

Depuis la série des Doggy Bag (je n'ai pas lu ses romans antérieurs), Philippe Djian écrit toujours plus ou moins le même livre. Et pourtant c'est l'un de mes auteurs de prédilection ; comment expliquer cela ? Sans doute à cause de son talent particulier à générer une espèce d'alchimie combinant un style simple mais légèrement décalé avec une histoire qui pourrait passer pour banale si, de temps à autre, Djian ne glissait un incident généralement brutal consistant souvent en une mort violente. Ce coup de théâtre plus ou moins attendu, car plausible, s'insère presque furtivement dans la trame du récit qui du coup prend une toute autre tournure. Deux autres points communs entre ses derniers romans sont d'une part le lieu où l'action se déroule, lieu imaginaire comportant des montagnes, un lac, un fleuve, tous ingrédients largement mis à contribution, et d'autre part la classe sociale des protagonistes : bourgeoisie d'affaires ou intellectuelle.
Cette fois, le héros est un chanteur quinquagénaire qui peine à boucler un énième disque lorsque sa femme revient après une absence de près d'une année qu'il a très mal vécue car elle a collectionné les amants au vu et au su de tous et notamment de la presse people. Ce retour signe-t-il pour lui le renouveau de l'inspiration, en particulier dans un registre moins noir que celui où, aux yeux de son agent et surtout du patron de sa maison de disques, il a l'air de se complaire depuis le départ de sa femme ? Rien n'est moins sûr. Ou plutôt : d'autres personnes que sa femme, d'autres événements lui redonneront peut-être le goût de composer des chansons lumineuses. Ça ne se fera pas sans casse.

Du vrai bon Djian comme on l'aime. J'ai vraiment adoré : autant Oh m'avait un peu laissé sur ma faim, autant celui-là je l'ai dévoré et j'ai eu l'impression de revenir au grand Djian tel que je le lisais tout au début. Tout y est : des personnages complexes et paumés tous addicts à quelque chose ou presque, des situations compliquées à souhait et qui demandent à chacun de faire des choix, des concessions... et au milieu de tout ça l'être humain avec tout ce qu'il comporte de sentiments forts et d'excès ce qui nous donne des dérapages contrôlés ou non... Vraiment une belle galerie de personnages et une bien belle histoire d'amitié et d'amour malgré tout... à lire lorsqu'on est fan de l'écriture et de l'univers de Djian.

A chaque roman, je suis bluffée. Depuis que je lis Djian, c'est la première fois que je comprends ENFIN ce qu'il veut dire lorsqu'en interview, il ne cesse de ressasser "Peu importe l'histoire, seul le style compte".

Je n'ai pas aimé l'histoire, je n'ai pas aimé les personnages, les Daniel, Rachel, Walter, Georges, Amanda ... si peu chaleureux et dans ce roman pires que dans tous les autres. Mais j'ai lu le livre d'une traite en entendant la voix de Djian à mon oreille et ce n'était pas du tout la version audio !
Mais pour l'avoir entendu en interview, en festival, en concert, lire des extraits de ses romans, il a une voix si particulière qui dans ce roman sans ; ni ! ni ? colle parfaitement au texte. En le lisant, on croit l'entendre.

Je vais dire, pour une fois, comme lui :

L'histoire ? peu importe mais Quel Style !!

LOVE SONG de PHILIPPE DJIAN
Livre détente sur l'amour fou ( ou le désir fou ) . Tout semble permis pour conserver l'être désiré y compris le meurtre entre amis! Se lit d'une traite comme une bière bien fraîche en été, mais ça manque malgré tout de consistance.