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EAN : 9782304038521
442 pages
Manuscrit (15/03/2012)
3.93/5   14 notes
Résumé :
« Comme tous ceux de ma génération, ce n’est pas l’inconnu qui m’aurait fait peur mais la reproduction conformiste de votre parcours à vous, dupliquer votre existence au profit d’un faux confort, ne jamais nous réaliser. On ne vit pas ce qui a déjà été vécu par quelqu’un d’autre. »

Dans une société consacrée à des icônes matérielles dans laquelle il ne trouve pas sa place, Jonathan fait face au difficile passage à l’âge adulte et à son mal-être perman... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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L'apocalypse. On ne parle que de cela mais finalement, on ne sait même pas à quoi ressemblera la fin du monde. On sait qu'elle arrivera un jour ou l'autre mais on continue à la conjuguer au futur, comme pour l'éloigner un peu plus de nous, l'éviter, la retarder.

Seul Jonathan en parle au présent. Car il sait qu'elle est là, tout près, elle le guette. Elle nous guette. Dès ses premiers mots, on est lâché dans sa vie, on se retrouve à ses côtés dans une rue, parachuté dans ses pensées les plus profondes, comme dans la cage d'un fauve. Ce Jonathan n'est ni votre ancien petit camarade de CE1, ni le complice de David qui n'a pas encore renoncé à vous demander " Est-ce que tu viens pour les vacances ?". Ce Jonathan est un étudiant en psycho, vous auriez pu être à la fac avec lui, assis dans le même amphi.

Mais ce Jonathan n'est pas un jeune homme comme les autres. À mi-chemin entre le Holden Caufield de Sallinger et un prophète condamné à garder pour lui ses funestes prédictions, Cassandre muette au masculin, Jonathan vit en attendant de mourir. Blond aux yeux bleus, son visage pourrait être celui d'un ange mais ce sont bel et bien des diables qui rongent et dévorent son esprit. Ils sont là en permanence, le hantent, lui parlent, compagnie froide et obscure que le jeune homme tente de faire taire. Mais comment y parvenir ? Comment ne pas y penser, comment ne pas oublier une chose aussi grave et si proche : la fin de l'humanité ? Les remèdes se doivent d'être aussi brutaux et forts que le mal.

Alors Jonathan sort en boîte de nuit. Il s'étourdit de musique trop forte et s'oublie au milieu de silhouettes anonymes.

Alors Jonathan se drogue et boit de l'alcool. Les joints et les gorgées de vodka l'aident à se composer l'apparence qu'il se doit de présenter à son entourage. Être celui que les autres espèrent.

Alors Jonathan se livre au sexe cru et sans sentiments avec des amants de passage qu'il ne rappellera jamais. Des proies interchangeables dont le corps n'est qu'un apaisement provisoire.

Il y a trois réalités pour Jonathan : celle qu'il vit quand il va au supermarché, quand il prend une douche ou qu'il va dîner chez sa mère, celle qu'il se construit artificiellement pour affronter la première et celle qui le taraude invariablement, cette réalité inévitable qui le poursuit et qui prend la forme de paysages inquiétants sitôt qu'il ferme les yeux. Jonathan n'est pas à sa place dans ce monde absurde et figé. La ville n'est pour lui qu'un crabe sale et puant qui emprisonne ses habitants. Les moments parfaits ne sont vécus que sous l'effet de substances illicites. À minuit, il fait encore jour pour lui. Il est amoureux d'un garçon qui ne l'aime pas. Quand il se décide un jour à avouer son terrible secret à sa soeur, celle-ci doit subitement partir. Jonathan est condamné à se taire et à faire taire cette partie de lui violente et malfaisante.

La tentation de laisser s'exprimer les démons qui l'habitent est toujours forte mais ne sort jamais de lui. Oui, Jonathan voudrait mettre à terre ce type qui l'a insulté, il voudrait gifler cette caissière, il voudrait violemment mettre à la porte cet amant qui ne présente aucun intérêt. Il n'en fait rien. Mais ses pensées sont terribles, elles renferment une haine sans bornes, une puissante pulsion de Thanatos. On sent quasiment des effluves d'American Psycho, les envies meurtrières et diaboliques de Pat Bateman, cette tension insupportable qui ne demande qu'à être apaisée par du sang.

On suit Jonathan chaque minute, chaque heure, chaque jour. On assiste, impuissant, à sa difficulté à s'intégrer à ce monde où il suffit d'aller dans un rayon fruits exotiques pour atteindre des contrées lointaines, où la télévision nous abrutit de contenus vides, ce monde dépassé. Ce Jonathan, c'est finalement une partie de nous. Cette partie sombre et profondément cachée en chacun de nos êtres. Cette partie que nous ne présentons à personne et qui est pourtant là. Jonathan représente toutes ces pensées que nous gardons pour nous, notre côté obscur et fataliste. On fait plus que suivre Jonathan, on vit avec lui. On respire avec lui, on craint avec lui la tombée du jour et l'heure du coucher car on sait pertinemment que des êtres maléfiques viendront troubler sa nuit. On devient fou avec lui. Et quand Jonathan absorbe trop de médicaments, on pensera comme lui que c'est pour parvenir à trouver le sommeil. On ne pensera pas, comme le reste du monde, que c'est une tentative de suicide.

Et c'est là que Samuel Dock accomplit son prodige : nous faire devenir Jonathan corps et âme. Nous faire ressentir sa réalité et nous faire renoncer à tout ce que nous avons toujours cru. Bien plus que de simples témoins, nous devenons Jonathan sous sa plume. Jonathan a mal et nous avons mal avec lui. Sa souffrance fait écho à la notre. L'auteur réussit à transposer cet univers inquiétant et ces émotions conflictuelles quel que soit l'endroit où l'on se trouve. On referme le livre le soir envahi par de sinistres pressentiments et l'on se dit qu'on ne trouvera pas la paix avant d'avoir terminé le dernier mot de la dernière phrase de la dernière page. À tort. On ressort de cette lecture incroyablement secoué, comme si l'on revenait d'ailleurs, comme marqué au fer rouge.

L'Apocalypse de Jonathan est la fin d'un monde mais le début d'une grande carrière.
Lien : http://callmenoya.canalblog...
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Pour son premier article sur MediaEtudiant.fr, Julia787 nous présente le livre d'un jeune auteur qui relate la vie de Jonathan, un jeune étudiant en psychologie. On le suit dans la vie de tous les jours, dans ses problèmes à la fac, ses soirées… mais au-delà de ce quotidien qui peut sembler banal c'est l'analyse qui en est faite qui confère tant de saveur à ce livre.
Elle a découvert ce livre grâce à l'offre Amazon "un ebook à 1,50 euros". Il s'agit de L'Apocalypse de Jonathan, par Samuel Dock. Internet est peu généreux en information sur l'auteur. Il est possible d'apprendre, au mieux, qu'il a vingt-six ans et qu'il est psychologue clinicien. Pas de quoi écrire une biographie !
Sans cette offre, peut-être que le public n'aurait pas entendu parler de lui et c'est bien dommage. C'est peut-être la raison même de cet article : présenter un jeune écrivain talentueux qu'il serait dommage de négliger.
« Jouer le jeu sans règle »

La couverture (le triptyque « le jardin des délices » de Bosh) et la citation choisie par la maison d'édition pour présenter le livre donnent tout de suite le ton : « comme tous ceux de ma génération, ce n'est pas l'inconnu qui m'aurait fait peur mais la reproduction conformiste de votre parcours à vous, dupliquer votre existence au profit d'un faux confort, ne jamais nous réaliser, on ne vit pas ce qui a déjà été vécu par quelqu'un d'autre ».
L'auteur aborde tout au long du roman la question de cette « génération » qu'il n'aura de cesse de chercher à définir avec l'intransigeance d'un scientifique, une minutie d'orfèvre. Tantôt de manière très directe :
"Ma génération dispose de sa propre parentalité. Nous prenons conscience bien plus tôt des défaillances de nos parents, y voyons des humains bien avant d'en avoir fait des dieux. Il n'y a plus personne en qui croire, tout déçoit et tout est permis, nos parents nous accoutument à la déficience, nous pouvons faire pareil, c'est notre nature, l'ordre des choses. C'est le modèle défectueux que nous avons, plus personne n'a la guerre et la pénurie dans le sang, plus personne n'est ce genre d'adulte."
Tantôt de manière plus métaphorique : « Que reste-t-il dès lors à changer ? Elles aiment contempler les cicatrices des catastrophes, les stigmates du pouvoir sur leur mortalité. Quand un autre meurt ce n'est pas soi ».
Mais à cette question du « générationnel » qui a été relevée par plusieurs blogueurs sur la toile (au même titre que son exigence de travailler la beauté de la langue française et le retour à une vraie littérature, la sophistication des émotions etc.) il serait intéressant d'en soulever une autre qui structure l'intégralité du roman : celle de la vie étudiante.

« C'est une tendance à respecter, rien de plus »

Effectivement, nous suivons tout au long du roman les pensées de Jonathan qui est étudiant en psychologie. Chaque cours, chaque soirée, chacun des aléas de l'administration donnent lieu à des analyses de la vie étudiante. La plupart des lecteurs soulèveront le pamphlet contre l'enseignement de la psychologie :
"Leur théorie n'est que leur expérience de la vie, un reflux de bistrot, celui-là même dont ils ordonnent de se méfier, le leur vaut mieux quand il peut emprunter le nom de Lacan ou de Winnicott, personne n'ira vérifier une source déjà tarie. Sauf moi. Tous mes camarades recopient les jappements, s'inclinent devant les maitres de l'esprit pour déniaiser le leur. Terrible ironie que la mort de la raison brandisse l'étendard de la démagogie."
« La vigueur de notre âge tient de notre capacité à s'unir »

Mais Samuel Dock ne s'arrête pas là. La visite médicale obligatoire, les grèves, les professeurs et le sectarisme de certains étudiants : rien n'échappe au prisme déformant (reformant ?) du regard de son protagoniste.
On ne peut que se réjouir quand la littérature aborde de manière sérieuse et approfondie ce que nous pouvons tous traverser : l'hésitation, le doute, le désespoir, le mal-être…mais aussi d'autres émotions dont on parle rarement : « de l'exaltation mêlée à de la nostalgie et des envies d'ailleurs nous parcourent. Je le sens bien, notre absence est la même, au carrefour des mêmes âges, hâtif de nous débarrasser de la mue d'un passé déplaisant ».
« L'apocalypse est humaine »

Les médias ne manquent jamais une occasion de parler des problèmes des étudiants, ils donnent des chiffres et égrènent des informations sur les réseaux sociaux, la drogue, la sphère du sexuel, le vide de sens d'un âge où la jeunesse se traîne et s'enchaîne.
On ne peut qu'être bouleversé, à la lecture de l'Apocalypse de Jonathan, de découvrir le psychisme, le coeur, la vision du monde sensible d'un jeune être humain en cette époque de transition. de faire de ce Jonathan, ce martyr des civilisations, l'étendard d'une génération tantôt X, tantôt Y, toujours vivante et en retrait.
Espérons que ce livre puisse redonner du coeur, du fond aux débats, qu'ils puissent revenir à l'essentiel de la pensée, à ce qu'il peut y avoir de terriblement universel à l'université mais de terriblement singulier également. L'Apocalypse de Jonathan est l'anti-stigmatisation, on y trouve une écriture incroyable, un ami…notre propre voix aussi.
Lien : http://www.mediaetudiant.fr/..
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Aujourd'hui sort L'Apocalypse de Jonathan, premier roman de Samuel Dock qui pourrait apparaître comme une goutte dans l'océan de la littérature avec l'ouverture au public du Salon du Livre de Paris si son auteur n'avait osé marcher sur l'eau et entreprit de se mouvoir sur les étendues glacées de l'électronique avec une édition numérique en plus de l'édition papier qui propulse en tête des ventes cette ouvrage riche et d'une exigence rare.

Compliqué, agressif, fascinant, Jonathan est tout cela à la fois aux dires de ceux qui le rencontrent. Mais qu'est-il vraiment dans le fond ? Cette question il va être amené à se la poser à de très nombreuses reprises tout au long de ce journal qu'il tient, où l'originalité qu'il prête à ses amis, empruntés dans leurs dialogues, excessifs dans leurs actes, ne semble encore n'appartenir qu'à lui. Mais, si de cet herbier humain l'on ne retient d'abord que les étiquettes et les clichés d'un quotidien fait de boîtes, de supermarchés, de télévision et d'addictions de toutes sortes annonciateurs de lendemains qui déchantent, tout n'est peut-être pas joué d'avance. Car si ses jours sont longs ils sont surtout comptés - une dizaine auxquels s'ajoutent des jours sans nom et des « jours blancs » - avant l'Apocalypse qui, pense-t-il, ne devrait pas tarder.

Narcisse à fleur de peau, Jonathan parle beaucoup, comme pour mieux taire ce qui le préoccupe, même s'il advient que le courant de pensée prenne forme jusqu'à rompre la digue inopinément, se déversant sur son interlocuteur et se heurtant à son incompréhension. Or, si l'Apocalypse distingue, elle rassemble également et révèle une jeunesse cernée, concernée, consternée souvent par l'affligeante bêtise du monde qui l'entoure et qui, se sachant à terme condamnée, vomit sans restriction aucune les tièdes et leur bonne conscience. Exit la nature humaine, les hommes sont devenus des veaux et guerre aux hommes de bonne volonté, hypocrites dévots. Tel est leur crédo.

Reste à savoir si, par delà le bien et le mal, la vérité et la compromission, ils seront en mesure de survivre ou non à leurs propres interrogations et, pour tout dire, à eux-mêmes. Sans compter qu'il y a le « crabe » et puis cette « autre réalité » entre lesquels Jonathan voyage. À mi-chemin entre les « réels » et les « habitants d'hier » c'est tout un univers que le narrateur porte en lui, avec pour seule carte les quelques croquis d'une architecture mentale, archétypale, où le temps aboli menace sans cesse de revenir et de reprendre ses droits. Là où la fiction rejoint la réalité et menace ses fondations, c'est le portrait total d'un individu complet qui se dessine progressivement.

À la fois minimaliste et héroïque, entre Bosch et Friedrich, Samuel Dock nous offre une fresque initiatique qui laisse deviner sous les dehors d'un nihilisme très contemporain un grand écrivain et un furieux humaniste qui fait de son personnage, malgré son refus d'un pater porteur de pathos, l'héritier, le pair et le frère d'armes des héraults d'une littérature qu'on ne pourrait mieux qualifier d'exploratoire. Mais il y a également du Kafka et du Gombrowitz dans sa façon de conceptualiser par des images fortes, organiques, répulsives, le familier, maniant dans le même temps avec une acuité frappante et une dextérité foudroyante l'arsenal théorique du clinicien dont son héros cependant refuse de devenir l'instrument.

J'ai lu ce livre d'un trait, jusqu'à la lie, comme ivre, troublé de le trouver si proche de celui que j'ai entreprit voici près de quatre ans. Intitulé Les Antécrits, composé de trois parties dont la dernière se nomme L'Apocalypse, au sens comme ici de révélation, l'on y retrouve de façon très précise les mêmes thèmes, constats, analogies et métaphores, la même imbrication du rêve et du réel, jusqu'à l'évolution du personnage et à son dérapage. Chose notable j'ai avec le temps modifié ce dernier élément, les responsabilités de la vie d'adulte ici décrites et décriées ayant eu raison des tortuosités des chemins détournés et d'une instabilité qui n'en demeure, elle, pas moins réelle et inhérente au monde dans lequel nous vivons et dont nous ne sommes peut-être que les témoins, c'est-à-dire étymologiquement, les martyrs.

Reste que si mon écriture se ramasse devant l'appel, se vouant à ce qu'un critique russe appelait une littérature de la page blanche, celle de Samuel au contraire le range du côté de ces cosaques qui, malgré une violence évidente, savent mêler la vie et l'écrit, le sacré et le sacrilège des passions réprouvées, et entretenir ce feu sacré et incommensurable qui tient tout à la fois de l'Archimandrite et de la Camisole de Flammes. Une plume sanguine, acérée, qui cherche la veine où se planter pour lieux prendre racine. Gageons qu'elle la trouve chez de nombreux lecteurs qui, attendant comme moi l'apocalypse, y découvriront l'apothéose.
Lien : http://ericdarsan.blogspot.f..
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ATTENTION !!!!

Pour une fois, je fais une aparté en vous proposant un livre, mais pas n'importe lequel, mais celui d'un ami qui sort aujourd'hui ( 15 mars ) commercialement ! Voilà ce que j'en pense ... :

° Si 20 ans, c'est pour apprendre à vivre et le reste pour apprendre à mourir, que faire si la mort tant désirée ne vient pas ???
° Génération désenchantée ou enchantement de la dégénération ????
° Mort d'un impossible amour ou amour d'une mort impossible ?

Ambivalence et paradoxe campent en parfaite symbiose dans ce 1er roman de Samuel Dock.
L' auteur nous conte un mal-être de déception, ainsi que le passage de l'adolescence à la prise de conscience réelle avant l'heure d'une société décadente, qui bien avant les réseaux sociaux , se retrouvait déjà peuplée d'êtres aux cerveaux lobotomisés par l'effet de masse et de consommation : " avoir pour paraître ".

Peut être un moyen de s'enfumer pour moins se voir mourir ou tout simplement le moyen de chloroformer ses peurs aux antidépresseurs et autres placebos de bonheur obsolète.
Chacun pourra y voir sa version : La fin des temps ou le temps de la fin... Ambivalence, quand tu nous tient ...

Ce " journal de Jonathan " serait il celui de " Laura Palmer " nouvelle génération ?

Car je peux vous dire que la joute verbale est digne d'un " Lynch " sous la prose et le délire d'un "Poe", en passant par la persécution métaphysique d'un " Dostoïvesky " !
Et ce même dans les endroits les plus pailletés ( aux premiers abords ) de la capitale Franc-Comtoise, que l'on pourrait comparer à la plus belle des bergeries !
Mais en observant bien, pas n'importe laquelle ! Mais bel et bien la bergerie de l' enfer, où tous loups se déguisent en agneaux, afin de mieux amadouer le plus honnête des bergers, et ainsi pouvoir assouvir leurs soifs libidineuses et éthyliques .

On peut y voir aussi une simple bouffée d'oxygène " extasyée " dans un tube de sommeil afin de pouvoir oublier qu'il existe des histoires dont personne ne voudrait être le héros !

Si à la fin de ce livre, vous percevez encore cette vision bucolique propre à tout être tremblant : " il fait beau, les oiseaux chantent ... ", dites vous également que c'est peut être, tout simplement, la douleur qui fait chanter le rossignol ....
Lien : http://giorgino999.blogspot...
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Les dix bonnes raisons de lire L'Apocalypse de Jonathan par Samuel Dock
1. Parce que nous sommes en 2012 et qu'on ne parle plus que de la fin du monde.
C'est un roman d'actualité.

2. Parce que découvrir la première oeuvre d'un jeune auteur aussi prometteur est une sensation comparable à ce que ressent un chercheur d'or qui vient de trouver une pépite. C'est un roman rare.

3. Parce que Samuel Dock, psychologue clinicien de profession, a le don de nous faire devenir son personnage, de nous plonger au fond de ses pensées, de ses troubles, de sa folie.
C'est un roman profond.

4. Parce que ce n'est pas marqué dans le titre mais il y a une histoire d'amour. Une histoire d'amour torturé et malheureux. Et cela ne se refuse pas.
C'est un roman émouvant.

5. Parce que le texte est extrêmement bien écrit, le vocabulaire soigneusement choisi. Il se peut même que, comme moi, vous trouviez des mots que vous ne connaissiez pas avant.
C'est un roman riche.


6. Parce que l'auteur pose sur notre société moderne un regard acéré et sans complaisance. le passage du zapping télévisuel -entre autres - est un savoureux échantillon de l'absurdité de notre réalité.
C'est un roman pointu.


7. Parce que ce serait dommage d'acheter un Marc Lévy ou un Katerine Pancol. Vous valez mieux que cela.
C'est un roman de qualité.


8. Parce que la puissance des pulsions du personnage de Jonathan est tout simplement bluffante. Elle fait ressurgir en nous nos pulsions les plus destructrices, elle nous rappelle que nous ne devons jamais cesser de lutter.
C'est un roman violent.


9. Parce que la dernière partie du livre, Les jours blancs, et son insoutenable suspense, vaut mieux qu'un roman policier.
C'est un roman haletant.


10. Parce que je vous le conseille. Vous n'en ressortirez pas indemne.
C'est un roman singulier, touchant, prenant et poignant.

Lien : http://litteratureaurabais.b..
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Je compris alors que j’étais sorti ce soir-là pour découvrir cette unique étreinte, pour savoir que tout de moi n’avait pas été égaré, qu’elle existait. Elle s’est éloignée après plusieurs minutes sans que j’aie pu voir son visage. Elle était peut-être moi, j’étais sorti hors de mon corps pour m’apporter le temps d’une apnée tout ce dont j’avais toujours manqué. Sans même la connaître je savais, par une force plus perspicace et exigeante que l’instinct, que notre terre commune elle la voyait avec les mêmes yeux que moi, nous partagions la même renonciation déterminée, l’horizon avec désintéressement. Personne ne me ressemblera jamais plus que cette inconnue d’une nuit souterraine.
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Je donnerais cependant tout le bonheur que j'ai pour qu’elle en possède un peu plus. Lionne est ma dernière muse, ma petite déesse dont les larmes, en tombant sur le sol, font pousser des coquelicots fragiles. Tout ce que je peux faire quand elle doute ou quand elle se sent seule, c’est lui cacher que moi aussi. Je n’ai jamais su jouer les grands frères, je lui raconte juste que l’horizon n’est pas si loin, qu’elle grandira encore, les dépassera une fois pour toutes. C’est la seule personne qui me ressemble, la seule qui me fasse ressentir la densité et le poids du sang. Lionne ma jumelle, je n’existais pas les trois ans qui ont précédé sa naissance. Ma famille unique. Je ne nie pas ma dépendance, je suis accroc, j’en veux encore de cette virulence, de sa fulgurance dans mes yeux.
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Ma génération dispose de sa propre parentalité. Nous prenons conscience bien plus tôt des défaillances de nos parents, y voyons des humains bien avant d’en avoir fait des dieux. Il n’y a plus personne en qui croire, tout déçoit et tout est permis, nos parents nous accoutument à la déficience, nous pouvons faire pareil, c’est notre nature, l’ordre des choses. C’est le modèle défectueux que nous avons, plus personne n’a la guerre et la pénurie dans le sang, plus personne n’est ce genre d’adulte.
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Ma génération espère le sexe sans considération, pour la performance tout au plus. C'est un des rares terrains où nous confronter aux adultes, faire pire et donc mieux, repousser les limites, réinventer les normes. Outrancièrement nonchalants, nous déchirons nos corps sur les autres, la liberté des dupes, on peut faire tout ce que l’on veut puisqu’il le faut. La guerre est polymorphe.
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Toute l’humanité, de l’homme de Neandertal jusqu’à l’informaticien, du pharaon au boulanger, toute l’humanité devait un jour y être confrontée et la mort même n’est plus un refuge à la néantisation. Les morts attendaient qu’on vienne les prendre, en dormant d’une singulière manière. Ils seront juste plus faciles à transporter, la poussière est déjà poussière, il n’y a qu’à les disperser dans les airs pour un sol neuf et sec, sans légataires pour tout ce qui a été dit et ce qui ne le sera jamais.
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Videos de Samuel Dock (19) Voir plusAjouter une vidéo
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30 janv. 2023 Rencontre en ligne Un endroit où aller du 23/01/2023 avec Samuel Dock pour son roman "L'enfant thérapeute", paru aux éditions Plon.
Il est interviewé par Nathalie Couderc.
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