Il vaut mieux être bien concentré sur sa lecture, lorsque l'on commence à lire ce gros pavé de 690 pages car l'auteur nous présente plusieurs personnage, le tout étalé sur des époques différentes.
Qu'est-ce qui pourrait relier Zeno (1940, 1950, 2020), Seymour (2014, 2020), Konstance (2156), Anna, et Omeir (1450), alors qu'ils ne se connaissent pas ?
Sans oublier qu'ils ne sont pas sur les mêmes lignes du temps…
Est-ce que les récit allaient se croiser ? Bonne question, j'en étais à la moitié du roman et je n'en savais pas plus. Il faut ajouter à ces différents récits, des extraits d'un manuscrit, celui d'Antoine Diogène, narrant les aventures (fictives) du berger Aethon à la recherche d'une utopique cité céleste.
L'inconvénient, c'est qu'au début, tout semble décousu, on saute les époques, on passe d'un personnage à l'autre, les chapitres sont courts, ce qui fait qu'à peine remis dans le bain de l'histoire, on resaute déjà dans le temps (ou d'un personnage). L'avantage, c'est que chaque arc narratif est très riche et que les personnages sont travaillés, ne manquant pas de profondeur.
La littérature est au centre de ce récit, que ce soit avec la bibliothèque municipale, avec des textes anciens datant d'avant l'imprimerie ou dans le futur, avec des livres qui sortent de leurs étagères pour s'ouvrir là où se trouve le renseignement que vous avez demandé. Est-ce que la littérature peut aider des gens ? Les sauver ? C'est à ça que le livre va répondre et entre vous et moi, je le pense, oui.
Le bandeau-titre disait "Un chef-d'oeuvre"… Heu, c'est peut-être abusé. Bien que des copinautes aient noté, dans leurs chroniques, que cette lecture faisait partie de leurs meilleures.
Non, ce roman ne fera pas partie de mes coups de coeur, et ce, malgré que je n'ai pas grand-chose à lui reprocher, si ce n'est 100 pages en trop, ce qui n'est pas grand-chose lorsqu'on en a 690… Lu en trois jours, ce qui en fait un roman addictif.
Mais… Il ne m'a pas fait vibrer. le récit me semblait plus écrit pour des jeunes adultes que pour des adultes tout court. L'écriture de l'auteur est agréable, sa plume n'utilise pas des mots compliqués, ses décors étaient bien décrits, les personnages aussi, mais il manquait les émotions pour me faire vibrer réellement.
Beaucoup de sujets de société sont abordés dans ce récit (écologie, les guerres, l'homophobie, la survie, société de consommation,…), hélas, c'est trop lisse, consensuel, sans peps. Limite réducteur…
Il paraît que la critique est facile, ce qui est réducteur, car si l'on reste honnête, la critique n'est pas un art aisé, la preuve en est avec ce roman qui me laisse le cul entre deux chaises : il est lisse, mais j'ai aimé ses atmosphères, son histoire, ses personnages, sa construction. Il ne m'a pas emporté, mais il ne m'a pas déplu non plus.
C'est un sacré pavé et je n'ai pas perçu son épaisseur, je ne me suis pas ennuyée dans son récit, même si je lui reproche une petite centaine de pages en trop. Quant à son final, il m'a bien plu, il était inattendu pour un personnage.
Alors non, ceci n'est pas un chef-d'oeuvre, mais ce n'est pas non plus un mauvais roman et il vaut la peine d'être découvert. Aux lecteurs et lectrices ensuite de se faire leur propre avis.
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